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Patrick Haenni
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N'en déplaise aux représentations les plus répandues, un nouvel islamisme est en train de voir le jour, beaucoup plus adapté au marché et à la mondialisation, beaucoup moins politique, mais plus rigoureux que jamais. Séduit par la littérature managériale, replié sur l'individu et volontiers consumériste, il combine modernité et tradition pour former un intégrisme qui a beaucoup de
parentés avec les mouvements fondamentalistes américains. Entre les deux universalismes - le français et l'américain -, c'est en effet le second que choisit cet islamisme postmilitant. De Casablanca au Caire, Patrick Haenni en analyse la montée en puissance à travers de nombreuses manifestations sociales et culturelles : la littérature morale, les talk-show pieux, les modes vestimentaires, les « salons de femmes », la musique, les pratiques de repentance...
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L'ordre des caïds ; conjurer la dissidence urbaine au Caire
Patrick Haenni
- Karthala
- 2 Avril 2005
- 9782845866386
Depuis une trentaine d'années, la dissidence urbaine est l'un des scénarios récurrents des dérives du politique dans le monde arabe : guerre de milices au Liban où les identités de quartier se marquaient à coup de tranchées dans les années soixante-dix, bandes imposant leur loi dans les " ceintures de pauvreté " cairotes lors de la décennie suivante, furie destructrice de la seconde guerre d'Algérie qui s'empara des zones sinistrées des grandes villes dix ans plus tard.
Allant de mal en pis, " la banlieue " dans le monde arabe semble toujours plus incontrôlable et fuyante. Pauvreté et atavisme obligent, elle serait par excellence la terre d'élection pour les appelés de l'islam radical. A la tête des élans rebelles des bas quartiers, on trouve toujours le caïd. Maître chez lui, héros toujours un peu crapuleux, dépositaire de l'honneur du petit peuple, il est historiquement prédisposé à la geste séditieuse et à la protestation sociale qui, avec ou sans islamistes, a toujours emprunté au vocabulaire de l'islam.
Pourtant, " l'ordre du caïd " est un peu plus contrasté, à l'image du personnage lui-même et du rôle que lui confient les opportunités politiques du moment : patron toujours, souvent voyou, militant parfois, le caïd sait aussi, à l'occasion, être notable. Dans ce rôle, il est d'ores et déjà une pièce centrale des nouveaux dispositifs de contrôle politique émergeant avec la poussée néo-libérale dans la région et particulièrement en Egypte, sujet du présent ouvrage.
Ainsi réajusté, " l'ordre du caïd " signe pourtant moins la victoire de l'Etat sur l'islamisme et les bandes que la richesse politique des " cultures de pauvreté ". Car la loi régissant le quartier, qu'elle soit islamiste ou étatique, a toujours été en partie celle du caïd, flexible de nature mais jamais inféodé à quiconque, preuve, s'il en est, que la politique se construit aussi par ceux d'en bas et que, sous le joug de l'injustice, la banlieue peut échapper au dilemme maudit de la soumission ou du sang.
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La construction de mosquées ou de minarets est un thème controversé dans plusieurs pays européens. En Suisse, des milieux politiques ont lancé une initiative populaire « contre la construction de minarets ».
Ce n'est pas simple affaire d'architecture. A l'ombre des minarets déjà construits ou en projet se profile un débat plus large : sur la nature de l'immigration musulmane, sur l'islamisme en Europe, et sur l'islam lui-même.
Cet ouvrage fait appel à plusieurs spécialistes de l'islam et des religions dans le monde contemporain pour éclairer les questions soulevées par le débat autour des minarets.