Les hirondelles sont là. Elles sont de retour. Tu observes les nuages et au bout d'un moment, tu te rends compte que quelque chose est différent. Elles sont revenues...Eux aussi, ils volent depuis le petit matin, minuscules croix aux scintillements argentés. Les escadrilles sont de tailles différentes, en voici une immense. Le fermier, qui regarde le ciel à la jumelle compte à mi-voix. «Des Américains, dit-il, je crois que c'est des Américains.»Printemps 1945, les dernières semaines de la guerre. Dans cette ferme autrichienne isolée, le temps est comme suspendu. La vie quotidienne est scandée par le passage des avions alliés venus de l'ouest qui vont pilonner les routes, les usines et les villes. On sait aussi que de l'est arrivent les Russes. On ne peut qu'attendre, pris en tenaille...Surgissent un soir six soldats allemands qui exigent de bien manger, de la viande surtout. « Non, dit le fermier terrorisé. On est vendredi Saint, je ne peux tuer une bête, ni cuisiner...»Mais sous la menace - il a sa famille, dont cinq filles, à protéger - il va devoir s'exécuter. Et voilà ce qui aurait pu se passer ensuite, nous dit l'auteur, mais ce n'est pas ce qui est vraiment arrivé...
Trois « psy » prennent la route une matinée de septembre pour une partie de pêche à la mouche. Une journée très particulière au cours de laquelle leur brève rencontre avec une jeune serveuse sur une aired'autoroute fait déjà bouger les rapports entre eux : rationalité extrême, obsession névrotique ou frustration, chacun prend plus ou moins ses marques. Derrière les leurres, qui avalera l'hameçon ?
Subtil et discret hommage à quelques grands de la littérature américaine, le « réalisme vibrant » de Brève histoire de pêche à la mouche de Paulus Hochgatterer plonge le lecteur dans des eaux troubles et sombres comme l'inconscient et ferre la part d'ombre qui est en chacun de nous.