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Perrine Le Querrec
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«Pendant plusieurs semaines, des femmes, des héroïnes, m'ont confié leur vie et leurs mots. Notre besoin commun de briser le silence et l'indifférence autour des violences conjugales et ses nombreux visages. [...] C'est cela que vous allez lire.»
Perrine Le Querrec -
Jean, dit Jeannot, est né en France en 1939. Jean, dit Jeannot, a une biographie courte et accidentée. De ses années d'enfance à son engagement en Algérie, de la mort par pendaison de son père à sa claustration volontaire avec mère et soeur, Jean, dit Jeannot, échappe à la raison et au monde réel.
En 1971, la mère meurt et les deux enfants, Jeannot et Paule, obtiennent l'autorisation de l'enterrer à l'intérieur de la maison.
Dès lors, Jeannot n'a plus qu'une seule raison d'être : graver son réquisitoire, s'écrire à lui-même, creuser ses mots sur ce plancher qu'il n'aura pas quitté depuis... Jusqu'à y mourir, cinq mois plus tard.
« Écrire Le Plancher, c'est côtoyer la folie au plus près, s'autoriser la débauche du mot brut, de la syntaxe, emprunter des chemins de réflexion et d'écriture inédits, braver les interdits. C'est aussi donner un corps et une voix à celui dont chacun s'est détourné.
C'est Jeannot le Coupable, celui qui encombre, la société, les mémoires, ce sont ceux dont on se détourne, ce sont les lits supprimés des hôpitaux psychiatriques, ce sont les SDF abandonnés, les malades abusivement enfermés en prison, tous les fragiles, les différents, les marginaux, les furieux. »
Perrine Le Querrec -
Il y a Eva, il y a Piotr, il y a Tom. Une femme, un homme, un enfant. Trois personnages jetés dans 42 univers parallèles. La vie s'y manifeste, happée par la mort, l'amour tangue, la violence guette, menace, jaillit. Il y a la force du désir et celle des rêves. C'est la nuit, c'est le jour. L'avenir se joue avant le passé et le passé se vit encore au présent. Le temps se distribue dans l'univers. Fusion. Tout se répète, rien n'est identique. Une piste vaut un monde, un monde vaut ce que valent ces trois destins et les mots pour les dire.
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Le prénom a été modifié
Perrine Le Querrec
- La Contre Allée
- La Sentinelle
- 7 Octobre 2022
- 9782376650782
Le viol de mon corps de ma bouche de ma vie de demain.
Comme pour Rouge pute, Perrine Le Querrec emprunte la forme poétique pour dire et faire entendre l'indicible.
Une expérience brutale, proche, s'il est possible de l'être, des sensations et des émotions des femmes qui subissent ces viols. La violence physique. La violence du silence. La violence des lendemains sans autre horizon.
« 67 matins je me suis réveillée et mon premier geste mes premiers mots ont été pour elle.
67 matins j'ai inscrit en haut de ma page « C'est tout noir et marche devant seule droite avance en face debout » puis les mots qui me tenaient près d'elle.
67 matins alors que le procès avait lieu, alors que 67 fois encore elle était mise à mort dans l'arène du tribunal, de tous mes mots je tentais de bâtir des pages où on l'écouterait.
J' ai écrit ce livre durant le procès appelé par les médias, procès des "tournantes de Fontenay".
Aujourd' hui malheureusement, atrocement, ce livre doit être de nouveau écrit, de nouveau entendu.
Je pense à Shaïna, "l'Affaire Shaïna", comme écrivent les médias : procès pour viol en réunion sur l' adolescente de 13 ans, brûlée vive deux ans plus tard. Et des décisions de justice qui la tuent une seconde fois. » -
Patagonie
Perrine Le Querrec
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Lua Collection
- 11 Mars 2025
- 9782390550464
La grande poésie se reconnait à l'innovation langagière, mise auservice de l'urgence de dire : telle est l'écriture de Perrine Le Querrec, se frayant un chemin inédit dans la langue pour mettre des mots sur l'innommable, faire exister, éclater au grand jour les souffrances
muettes de la vie de femme.
Elle creuse ainsi tous les sillons, sans scrupules. Et dans sa quête inarrêtable, elle embarque aussi le rêve, l'ingénuité, la fragilité, l'espoir, la détermination à vivre, survivre, dépasser, se libérer, se reconstruire. Phrase après phrase, vers après vers. Pierre après pierre. -
« Cette guerre comment l'écrire ? » Les mots par lesquels s'ouvre Warglyphes en disent long sur les intentions de Perrine Le Querrec. Face à la sidération dans laquelle nous plonge la guerre, face aux silences de l'Histoire et à la tentation de l'oubli, l'écrivaine tente de décoder le langage de la guerre. Elle analyse sa grammaire, scrute ses manifestations, inventorie ses formes, parcourt son atlas, et déchiffre une partition que la folie meurtrière des hommes interprète avec d'infinies variations. Si les décors et les acteurs changent, le scénario de cette tragédie constamment répétée est presque toujours le même : agression, chaos, exil, ruines, reconstruction. Et l'on sent, parcourant ces pages, qu'il est illusoire de vouloir changer le monde si l'on se montre incapable de le comprendre. Un livre nécessaire à notre temps.
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"« Pourquoi pars-tu ? » avaient-ils demandé et elle un sourire est-il une réponse elle ignorait les recoins du monde venue vivre ici elle ignorait jusqu'au goût de la terre et les immensités des saisons Le chien pour guide, quitter la ville.
Apprendre une vie lente, foisonnante.
Chaque jour en inventer la langue." -
«Les Alouettes» brisent les silences qui cadenassent les violences faites aux femmes, ces silences qui sont une autre forme de violence déjouée grâce à la force des mots, grâce à la force des femmes. Ce livre est issu de rencontres de Perrine le Querrec auprès de femmes qui ont partagé les violences qui ont fauché leur vie. De leurs mots elle compose les textes des Alouettes. Voici ce qu'écrira Agnès, une des participantes, à l'issue de ce travail : « ... j'avais participé à quelque chose qui me dépassait. Quelque chose qui était mon histoire, mais aussi celle des autres femmes ayant pris part à l'exercice et celle de ces sÅ?urs inconnues qui peuvent se reconnaître dans ces poèmes. La force des mots qui sont les miens, traduits sous une forme qui les rendent universels. C'est moi, oui, mais il n'est plus question de moi. Il est question, de moi, de toi, d'elle, de chacune qui a pu vivre des choses inacceptables. »
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Feux de voitures feux des confins feux de révolte feux d'injustice feux de colère feux d'abandon feux résistance feux déclaration feux d'indignés feux d'oubliés feux de sursaut feux consommés feux ciblés feux de consommation feux de vengeance feux d'impossibles feux de plaisir feux de joie feux ensemble feux d'unité feux de puissance feux d'impuissance feux d'urgence 14-Juillet Liberté-égalité-fraternité Nouvel An Liberté-égalité-fraternité feux des mensonges feux des promesses feux des mépris les nuits de feux Feux, des signaux
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Derrière les grilles du zoo humain, le sauvage sert à enseigner la civilisation.
Derrière les murs de la Salpêtrière, les folles servent à enseigner la raison.
Dans les chambres aux miroirs multiples, les filles servent à enseigner l'ordre.
Paris, seconde moitié du XIXe siècle, la ville de tous les excès où se déploient les scandales de l'art, les prouesses de la science, les grands travaux d'urbanisme, les brutales politiques hygiénistes.
Paris, 1856, naissance de Jeanne L'Étang. Enfermée de maison en maison, des combles de la maison mère aux pavillons de la Salpêtrière jusqu'aux salons des maisons closes, Jeanne L'Étang apprendra à vivre et à s'orienter entre ces mondes d'exils.
L'auteure s'est immergée dans les archives de l'Assistance Publique, de la Bibliothèque universitaire Pierre et Marie Curie et de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, pour y rencontrer Charcot, Freud, Degas, les clients des bordels et les folles de la Salpêtrière, les bourgeois et les mendiants, la ville et ses ombres, jusqu'à construire autour de son héroïne la langue la plus précise et la plus puissante possible.
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La Patagonie
Perrine Le Querrec
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pleine Lune
- 23 Octobre 2014
- 9782930607054
De livre en livre, l'auteure du Plancher (2013) n'en finit pas d'inventer sa propre langue, son propre alphabet, construit à l'écart, en bas des marges. Une bataille rangée. Menée bec et ongles. À coups de ciseaux. Des textes bruts, sans concessions, qui interrogent nos réalités subjectives et s'apparentent à ce que Patrick Chamoiseau appelait de ses voeux en invitant les auteurs de demain à laisser tomber les codes habituels pour expérimenter « des organismes narratifs infiniment complexes (.) en opérant des saisies de perceptions qui nous confrontent à l'indicible à l'incertain à l'obscur.»
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La bête, son corps de forêt
Perrine Le Querrec
- Les Inapercus
- La Mer Dangereuse
- 6 Juin 2020
- 9782490910021
La collection La Mer dangereuse, dédiée au désir et aux passions amoureuses - en reférence à la carte du Pays de Tendre qui représente les différentes étapes de la vie amoureuse et où la Mer dangereuse figure les passions.
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Vers Valparaiso
Perrine Le Querrec
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pleine Lune
- 24 Février 2020
- 9782930607917
On dit que tu es sinueuse et secrète je voudrais porter ton nom. On dit que tes flancs à découvert montrent la pauvreté comme la beauté je voudrais porter ton nom. On dit que ton monde grouille de pluriels abandonnés je porte ton nom. On dit ton immensité et ton intime donne-moi ton nom. On murmure excentriques et fugitifs habitent ton échine. On tremble devant les tremblements de ta terre ils ont fissuré les mémoires par où s'échappent d'autres tremblements je m'appelle Valparaiso. Tes secousses les engloutissements les effondrements pourquoi portes-tu mon nom ? Devenir un nid entre deux de tes pierres. Le rai de lumière à l'arête de la marche. La balle qui dévale vers la mer. La pluie qui rigole dans ton dédale. Tes escaliers les escaliers d'abord. Se dire on monte on descend remonter est possible. Se dire ils sont parfois larges parfois étroits descendre seule remonter deux, c'est possible. Changer de passion à chaque marche chaque virage le souffle contenu puis répandu. Spectacles des paliers et la rampe où aller à la rencontre de ta main. Mes rêves s'engouffrent dans tes perspectives sans jamais voir leur fin. N'en parlez nulle part, n'en parlez pas, je prépare le voyage.
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Ce livre est une fausse biographie de l'artiste et poète Unica Zürn, sous forme de poème.
Extrait de la postface de Manuel Anceau : « Perrine Le Querrec écrit avec les ongles longs de qui laisse pousser au bout de ses doigts cet accent de vérité qu'on voudrait parfois limer, ne pas entendre, mais qu'intraitable, notre écrivain fait si souvent crisser sur ce qui est moins une marge qu'un mur?; et il y a dans sa mise en page, si particulière, un rappel brutal, se faisant au final absolument bouleversant (on ne peut qu'y arriver à ce moment fatal, et on ne peut que ne jamais l'atteindre) de ce qu'est, au sens propre, un saut à la ligne. » Ce livre a bénéficié d'une vingtaine de critiques positives.
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Pieds nus dans R. ; barefoot in R.
Perrine Le Querrec, Derek Munn
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pousse-Cafe
- 9 Mars 2015
- 9782930607153
(.) Voulait-il à R. infléchir son destin, de la pointe de son pied le retourner à son avantage, montrer non plus son dos mais sa panse exposée aux regards aux critiques aux évanouissements, car quelle impudeur, ce nudisme, deux pieds, nus de chair de veines et d'os, des pieds sans semblants sans artifices ni parures, avancer ainsi, dans les rues de R., à la vue de tous et chacun, les bons citoyens de R. aux prises avec cette vision insupportable, crue cruelle mordante miraculeuse. (.)
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Jeanne L'Étang naît à Paris en 1856.
Bâtarde, fille de folle, elle passe les premières années de sa vie enfermée dans l'étroit comble d'une maison parisienne. Lorsqu'elle s'en échappe, c'est pour être enfermée ailleurs : la maison des folles -la Salpêtrière-, puis la maison close.
Ces trois maisons délimitent le destin de Jeanne L'Étang : à travers les murs lui parviennent l'agitation parisienne, la guerre de 1870, la Commune, les grands travaux d'Haussmann.
À l'intérieur des murs, elle rencontrera Degas, l'un de ses amants au bordel, Charcot, maître des hystériques de la Salpêtrière, Freud, son assistant pour quelques mois.
Folie et luxure, misère et vices, chaque maison possède ses propres codes, son vocabulaire, ses silences, ses issues. Mot à mot, année après année, Jeanne L'Etang apprendra à parler ces langues.
Si Jeanne L'Étang est une fiction, une architecture de mots qui élève autour de son héroïne des murs d'enceinte ou de protection, l'auteur s'est immergée dans les archives de l'Assistance Publique, de la Bibliothèque Universitaire Pierre et Marie Curie et de la bibliothèque Historique de la Ville de Paris afin de retranscrire au plus près la vie quotidienne de la maison close et de la Salpêtrière.
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Papa n'achète pas trop surtout pas d'emballages ou d'objets qu'il faudrait conserver, ces objets sont tous en vente libre. Du raisin par exemple achète du raisin c'est bien. Des tomates. Des plats cuisinés sans vaisselle. Oui.
Eugen se redresse son attention attirée. Le vent a soulevé un vide. Un sac de plastique rosé, transparent, fripé. Il danse. S'envole, se tortille, plane, pavane, virevolte. Eugen ne le quitte pas des yeux, ébloui. Il le savait.
Maman aussi. Ils le savent bien que chaque objet est magie.
Eugen conserve accumule entasse des objets - tout : il ne jette rien.
D'ailleurs, pourquoi faudrait-il jeter les objets ? Les objets sont magie.
La question serait plutôt de savoir comment les ranger. Et Eugen qui garde tout peut-il seulement se ménager un espace vital ?
Perrine Le Querrec remplit de mots le livre, casse les codes de la syntaxe, disloque les phrases pour mieux les plier à l'espace contraint de la page blanche, et crée une grammaire nouvelle qui bat la démesure d'une pensée compulsionnelle. Un roman forcément inclassable. -
Bec et ongles
Perrine Le Querrec
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pousse-Cafe
- 4 Mai 2011
- 9782930607245
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Les mains d'Hannah : liberté illimitée pour Hannah Hoch
Perrine Le Querrec
- Tinbad
- 9 Février 2023
- 9791096415533
À la poursuite de Hannah Hoch j'échafaude des écritures, les fondations d'un livre incertain. Hannah une écriture qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l'obscurité en clarté, qui voisine l'espace sacré des morts. Hannah Hoch une écriture des fondations, des promesses tenues. Hannah promesses tenues. Le livre a bénéficié d'une aide de la fondation Jan Michalski.
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Oui-Merci est un recueil de quinze nouvelles qui sont autant de rencontres saisissantes et parfois cruelles. Les héroïnes ont de cinq à quarante ans. Elles ont toutes dit ''oui'', elles ont toutes dit ''merci''. Ecrire le cri avant la douleur est la force de Perrine Le Querrec. Sa parole et son talent. ''Oui-Merci'' nous entraine vers des rencontres aussi ardentes qu'inattendues.
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Un village depuis toujours isolé. Trois enfants soudain confrontées à des apparitions. Un phénomène qui bouleverse aussi bien le village, jusqu'alors totalement ignoré du reste du monde, que les enfants ellesmêmes : corps à la renverse, marches extatiques, chutes, visions, nouveau langage. Comment l'écrire, quel vocabulaire inventer ?
Par l'entremise de L'Apparition, Perrine Le Querrec façonne la langue, pétrit, dévoile, construit un mythe, s'adresse au monde d'aujourd'hui, révèle la violence latente en toute société.
Ce jour-là un nuage d'ébène monta des profondeurs du ciel, répandit ses ténèbres. On aurait pu croire que tout ce qui se mouvait sur terre allait périr, les oiseaux, le bétail, tout ce qui court vole creuse et tous les hommes. Tout ce qui a respiration, souffle de vie dans ses narines. Les dieux rampent le long des murs comme des bêtes. Ce qui n'est pas solidement accroché à l'éternité disparaît. Soleil noir, les eaux sont pleines de griffes, elles soulèvent le village, le broient entre leurs muscles liquides. En quelques secondes la tempête arrache les piliers du monde. -
J'ai pas besoin d'une nouvelle robe. J'ai besoin qu'on m'aime, mais elle sait pas ce que ça veut dire. Je voudrais qu'elle me prépare un chocolat chaud.
Qu'elle s'assoie sur le tapis de ma chambre et joue avec moi. Qu'elle ouvre un livre, me prenne sur ses genoux et me lise une histoire. Qu'elle m'embrasse avant la nuit. Qu'elle me chante des chansons. Qu'on coure ensemble dans un champ de fleurs. Qu'on aille à la piscine. Qu'elle m'apprenne à faire des gâteaux. Qu'on invite la copine que je n'ai pas à dormir à la maison. Qu'on prépare un panier de pique-nique.
Ce silence d'où il la fixait, pendant qu'elle apportait le dîner, pendant qu'elle repassait, pendant qu'elle rangeait l'appartement. Ses silences lorsqu'elle s'enquérait de ses notes, de ses amis, de sa vie. Tu vas bien ? Tu veux me dire quelque chose ? Tu sais que je t'aime ? Il y a quelque chose qui ne va pas ? Tu as besoin de moi ? Tu ne veux pas me parler un peu ? Un mot ? Non ?
Il avait 10 ans, il entrait au collège. Il avait refusé qu'elle l'accompagne.
« Je n'ai plus besoin de toi. » Ces premiers mots depuis des mois. Elle avait souri. Il parlait. Le soir elle avait préparé son dîner préféré. Rempli la maison de fleurs. Emballé un livre pour le déposer dans son assiette. Et puis elle s'était assise.
Le silence de l'attente. Vibrant et plein de celui qui va venir. -