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Remi Labrusse
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La grotte Chauvet : Hors du temps
Raphaël Dallaporta, Remi Labrusse
- DELPIRE
- 24 Octobre 2024
- 9791095821779
La Lune se lève au-dessus du pont d'Arc. Elle éclaire un chemin creusé par le gel et l'érosion, en surplomb de la vallée des gorges de l'Ardèche, conduisant à l'entrée originelle de la grotte Chauvet.
Une voix nous parle, celle de la grotte. Telle une belle endormie tirée d'un très long sommeil, elle livre son histoire par fragments : de sa création par le ruissellement de l'eau il y a des millénaires, à l'entrée des premiers animaux - notamment les ours qui y trouvaient refuge et dont les allées et venues ont poli les parois - jusqu'aux premiers dessins tracés au doigt, au charbon et à l'ocre et à sa redécouverte. Passant de la nuit étoilée à l'intérieur de la grotte, les images en noir et blanc, quasi cinématographiques, font surgir les scintillements des concrétions, la fraîcheur des traces d'animaux, la splendeur des dessins. Ours, lions des cavernes, mammouths, aurochs s'animent sous nos yeux.
Le très beau texte de Rémi Labrusse est comme un chant auquel répondent les images de Raphaël Dallaporta, qui ont ceci d'extraordinaire qu'elles nous donnent la sensation de pénétrer avec lui dans la grotte (inaccessible au public). Avec cette visite hors du temps, les auteurs posent la question de notre fascination. Qu'est-ce qui nous relie à nos ancêtres d'il y a 36 000 ans ? Quels secrets la grotte peut-elle encore nous livrer ? Découverte ou plutôt « inventée », il y a tout juste 30 ans, la grotte Chauvet est ornée de dessins qui figurent parmi les plus anciens connus à ce jour. La variété et parfois la rareté de certaines représentations animalières (félins, ours...) en font un des plus grands joyaux de l'art pariétal occidental. -
L'oeuvre de Miró (1893-1983) a pris feu dans les ruines de la tradition de la représentation en Occident. Comment comprendre l'extraordinaire énergie créatrice qui s'est déployée entre ses débuts en Catalogne, son premier séjour à Paris en 1920 et la Seconde Guerre mondiale ? Au cours de cette période d'intense recherche mûrissent et s'élaborent les ferments d'une pensée qui irriguera l'oeuvre de l'artiste jusqu'en ses ultimes prolongements.
Une première approche consiste à replacer l'artiste dans le vaste contexte des poétiques du mythe, contemporaines de son oeuvre. Que Miró ait voulu parer ses créations de feux mythiques signifie qu'en sympathie avec le surréalisme et avec d'autres sensibilités proches (celles, en particulier, d'André Masson, de Michel Leiris et de Georges Bataille), il a été saisi par le désir de faire résonner, dans l'édifice brisé des formes de la représentation, la vibration éclatante des origines. Miró a passionnément participé à cet exhaussement d'un socle que la désagrégation de la culture classique européenne allait mettre au jour, par grandes concrétions d'images sauvages, irriguées d'une violence archaïque, secouées d'un rire métaphysique. Tous les récits, tous les objets venus d'horizons non européens ont été compris dans cette lumière, celle d'un nouveau savoir émergeant des ruines, et encourageant à accroître la destruction pour se parfaire. C'est ainsi que le jeune peintre s'est rendu célèbre en voulant de tout son être, disait-il, « assassiner la peinture ».
Une autre voix, cependant, n'a pas cessé de se faire entendre en lui. Redevable à l'expérience solitaire de la campagne, au repliement méditatif, dans les champs de sa ferme de Montroig, cette voix ignorait les débats tempétueux de l'art contemporain et les rêveries primitivistes. Elle encouragea l'artiste à distendre le réseau des représentations pour remonter vers un sentiment de la vie intérieure irréductible à toute image. Il s'agissait donc de rendre les images, dans leur fragilité, dans leur ruine, réceptives à une résonance invisible, celle de la pure subjectivité.
Entre ces deux postulations le mythe collectif et la vie intérieure , l'oeuvre a maintenu pendant un peu plus de deux décennies une tension, souvent portée à un point extrême d'incandescence, qui a fait sa singulière grandeur et sa gravité.
Publié pour la première fois en 2004, ce texte essentiel dans l'historiographie du peintre a été mis à jour par Rémi Labrusse à l'occasion de l'exposition que le Grand Palais consacre à Miró à l'automne 2018.
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La préhistoire s'est installée dans les représentations occidentales à partir de la fin du xviiie siècle. Dès lors, géologie, biologie, anthropologie se sont inscrites sur l'horizon d'un temps démesurément étiré, à partir de réalités fragmentaires qui résistent à une élucidation stable. La signification de ce passé indéchiffrable est repliée sur soi, environnée d'un silence définitif. L'imaginaire qui en découle déborde largement la définition scientifique de la préhistoire, rattachée au seul développement des cultures humaines, des premiers outils à l'invention de l'écriture. Au-delà, nous y greffons des angoisses et des désirs dont le noyau actif est le gouffre du temps.
Cet ouvrage accompagne l'exposition Préhistoire. Une énigme moderne du 8 mai au 16 septembre 2019, au centre Pompidou, dont l'auteur Rémi Labrusse est co-commissaire.
Pourquoi l'envers du temps ? Parce que l'idée de préhistoire retourne comme un gant notre expérience du temps. Sous la lumière noire des incessantes mutations de la vie et d'une possible fin des mondes humains, les repères chronologiques se brouillent, mettant sens dessus dessous le passé, le présent et le futur. Le temps compté, celui d'une vision historique totalisante, pèse brusquement moins lourd que l'immémorial.
Les irréductibles zones d'ombre du discours scientifique sur la préhistoire laissent le champ libre à la création poétique, conceptuelle et plastique. Parmi beaucoup d'autres, Friedrich, Cézanne, Giacometti, Smithson, autant que Rousseau, Darwin, Marx ou Proust en sont pour nous les témoins.
Largement illustré, l'essai de Rémi Labrusse se fait l'écho d'un vertige qui nous habite aujourd'hui plus que jamais. -
Bonnard,quand il dessine - suivi de bonnard, mallarme
Remi Labrusse
- L'Echoppe
- 8 Mars 2006
- 9782840681786
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La préhistoire au présent
Sophie a. de Beaune, Remi Labrusse, Collectif
- Cnrs
- 8 Avril 2021
- 9782271136411
La question des origines s'est toujours posée à l'humanité. Longtemps, ce passé nébuleux a fait l'objet de constructions plus proches des mythes et légendes que d'une quelconque histoire de l'homme. C'est au xixe?siècle que le mot «?préhistoire?» est entré dans le langage courant. Pour autant, les horizons qu'il évoque ne sont pas les mêmes selon qu'on est adulte ou enfant, spécialiste ou néophyte. Des désirs différents y résonnent. Ils contribuent à donner toute sa richesse et sa complexité à l'idée de préhistoire aujourd'hui.
La préhistoire des préhistoriens est très concrète, forgée à partir d'indices matériels qu'ils réunissent à la manière de détectives. Malgré l'absence de documents écrits, cette très longue durée est mieux comprise grâce aux techniques fines de fouille, aux progrès des datations et de l'analyse des vestiges. Anthropologues, philosophes, psychanalystes et historiens portent sur la préhistoire un oeil plus distancié. Artistes et écrivains y voient un monde perdu, un âge d'or, à moins qu'elle ne soit pour eux le miroir déformant de notre propre société. Autant de visions qui se nourrissent mutuellement.
Ont collaboré à cet ouvrage préhistoriens, historiens, philosophes, anthropologues, psychanalystes, spécialistes d'histoire de l'art et de littérature, mais aussi des médiateurs, des artistes et des écrivains comme Renaud Ego, Maylis de Kerangal, Zad Moultaka et Jean-Loup Trassard, qui ont accepté de raconter leur rencontre avec la préhistoire.
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Purs décors ? ; arts de l'Islam, regards du XIX siècle
Remi Labrusse
- Les Arts Decoratifs
- 10 Octobre 2007
- 9782916914022
Les collections d'arts de l'Islam aux Arts Décoratifs offrent un panorama à peu près exhaustif de l'histoire de ces arts, à la fois géographiquement et chronologiquement, avec des ensembles qui figurent parfois parmi les plus remarquables du monde. Par ailleurs, elles sont éminemment révélatrices de l'histoire du goût occidental : rassemblées et exposées dès la seconde moitié du XIXe siècle, grâce à l'activité militante d'amateurs passionnés, elles ont exercé une influence déterminante sur les arts décoratifs contemporains comme sur les premiers essais d'histoire de l'art dans le domaine islamique.
Ce Livre présente plus de trois cents oeuvres parmi les plus belles des collections des Arts Décoratifs: métaux ayyoubides et mamelouks, soieries de l'Espagne nasride, céramiques d'Iznik, céramiques safavides kubatchas, tapis ottomans, safavides et moghols... Ces oeuvres - et des centaines d'autres - seront déposées au musée du Louvre afin d'enrichir la future présentation de son département des Arts de l'Islam. Elles sont ici rapprochées de recueils d'ornements et d'objets européens qu'elles ont inspirés: céramiques, papiers peints, tentures, verres émaillés..., également tirés des collections des Arts Décoratifs. Autant de séries exceptionnelles qui, par leur beauté et par leur exemplarité, permettent de poser la question de l'invention occidentale de La notion d'art islamique et de son impact sur les représentations collectives. Grâce aux contributions de spécialistes français et étrangers, L'idée de décor dans l'art islamique est confrontée à celle d'art décoratif en Occident, le cadre historique lié à ta colonisation est analysé et le débat est ouvert sur les relations dialectiques entre orientalisme et modernité.
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Matisse : La condition de l'image
Remi Labrusse
- GALLIMARD
- Art Et Artistes
- 26 Octobre 1999
- 9782070755882
«Deux approches successives pour relire l'oeuvre de Matisse et en proposer une interprétation. Dans un premier mouvement, c'est la vie du peintre qui est traversée, discontinûment, en partant de moments où se sont formés des noeuds de signification, souvent conflictuels et toujours mus par une inquiétude qui a permis à la tension créatrice de se reformuler. De ce cheminement biographique et, plus particulièrement, du témoignage de documents d'archives, ressort la genèse d'un incessant travail : celui par lequel le peintre a voulu instaurer un nouveau régime (comme on le dit d'un moteur) du rapport à l'image, en sapant les fondements de ce qu'avait conçu et vécu l'Occident depuis la Renaissance ; en refusant d'assumer la prétention des images à dire le monde et à s'inscrire par là dans une hiérarchie des essences ; en préférant s'appuyer sur l'aptitude de toute activité plastique à susciter et démultiplier les rapports. Ce que dit l'idée de décoration, formidablement ambitieuse dans son humilité. Par la seconde approche, plus brève, l'oeuvre n'est pas abordée dans leur genèse mais dans leur actualité : y voir, y entendre résonner ce qui l'anime et la rend animante, ce qui la met en mouvement et ce qui y met en mouvement le regard. [...] D'un même et paradoxal élan, il construit et déconstruit, affirme et met en question, et cette double polarité est aussi ce qui déchire mais structure, replie mais déploie, libère la matière de ce qu'il fait.» Rémi Labrusse.
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Matisse et la couleur des tissus
Ann Dumas, Jack Flam, Remi Labrusse, Dominique Szymusiak
- Gallimard
- Livres D'Art
- 21 Octobre 2004
- 9782070117888
«La couleur existe en elle-même, possède une beauté propre», écrivait Matisse, né au Cateau-Cambrésis, pays du textile d'où sa famille - des tisserands de père en fils - est originaire. Il passe les vingt premières années de sa jeunesse au milieu des métiers à tisser qui confectionnaient les tissus les plus luxueux pour la haute couture parisienne et la soierie de Lyon. Cette culture du motif et de la couleur décoratifs nourrira sa peinture et lui permettra dès la fin du XIX? siècle de manier la couleur libératrice. Les arabesques des motifs et le rendu des matières offrent un raffinement et un chatoiement de couleurs sans équivalent dès ses premières peintures. Plus tard à Nice, pendant les années vingt, il compose les petits théâtres de ses odalisques, qu'il situe dans une ambiance de rêves orientalisants avec une grande variété de tissus à fleurs, de vêtements exotiques et d'accessoires. Dans les années quarante, il installera tapis et paréos, aux décors de fleurs et de motifs végétaux, dans son appartement de Cimiez puis dans sa villa de Vence. Tentures indiennes fleuries, paréos, tissus africains et océaniens couvrent les murs dans lesquels il vit et trouvent leur place dans de nombreux tableaux. Les robes de haute couture vêtent ses modèles, supports magnifiques de sa création. Décorative et espace d'expression tant physique que spirituelle, la couleur atteint un point d'orgue dans les monumentales gouaches découpées qui ont bouleversé l'art moderne.
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Miró : femmes, oiseaux et monstres ; oeuvres de 1930-1950
Remi Labrusse
- Galerie Lelong
- 12 Septembre 2018
- 9782868821362
Coïncidant avec la rétrospective organisée par Jean-Louis Prat au Grand Palais à Paris, la Galerie Lelong & Co. présente une sélection d'oeuvres sur papier de deux décennies (1930-1950), années du plein épanouissement de l'oeuvre.
Le catalogue bilingue (français-anglais) de l'exposition est préfacé par Rémi Labrusse, auteur de Miró, un feu dans les ruines (Hazan). Parallèlement à l'exposition de la rue de Téhéran, la galerie montre dans son nouvel espace, 38 avenue Matignon, un ensemble de peintures, dessins et sculptures couvrant l'ensemble de la carrière de l'artiste (jusqu'au 17 novembre). À cette occasion paraît le dernier volume du catalogue raisonné des dessins de Miró, qui comporte aussi les addenda aux volumes précédents.
Ce sont en tout quatorze volumes qui couvrent peintures, sculptures, céramiques, dessins, une longue entreprise initiée par Jacques Dupin et maintenant menée à son terme.
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Préhistoire, une énigme moderne
Cécile Debray, Remi Labrusse, Maria Stravinaki
- Centre Pompidou
- 1 Mai 2019
- 9782844268488
L'idée de « préhistoire » est une idée moderne, inventée au 19e siècle. Découverte grâce sa matérialité (fossiles, couches géologiques, artefacts...), elle suscite perplexité et fascination à l'ère moderne. Les découvertes préhistoriques sont photographiées, moulées et reproduites d'innombrables fois dans des publications, s'immisçant ainsi dans l'imaginaire populaire jusqu'à inspirer et questionner les artistes du 20e et 21e siècle. Ainsi, la prise de conscience d'une activité artistique puis la reconnaissance d'un art pariétal hantent les plus grands artistes : Picasso, Miró mais aussi Cézanne, Klee, Giacometti, Ernst, Beuys, Klein, Dubuffet, Smithson, Penone, Tacita Dean, de Chirico, Moore, Nash, etc.
L'exposition s'attachera à montrer la manière dont les artistes actuels regardent la préhistoire en tant qu'objet de fascination, « comme sujet », mais aussi comme modèle pour des expérimentations artistiques. Ainsi seront exposées de nombreuses oeuvres modernes et contemporaines inspirées des découvertes et de l'imaginaire préhistorique. En regard, des pièces exceptionnelles, icones du paléolithique et du néolithique, seront les témoins des périodes préhistoriques. Enfin la préhistoire sera aussi évoquée en tant que discipline historique, anthropologique et artistique, à travers un large corpus de documents.
Ces trois axes se croisent dans un catalogue structuré en 8 sections, : la caverne, la grotte, les bêtes et les hommes, etc., avec de nombreux focus thématiques écrits par des spécialistes et historiens d'art. Ces focus, avec un système de doubles pages, sont autant de clés d'entrée dans le catalogue, conçu comme un ouvrage de fond pour un large public.
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Face au chaos ; pensées de l'ornement à l'âge de l'industrie
Remi Labrusse
- LES PRESSES DU REEL
- Oeuvres En Societe
- 1 Août 2018
- 9782840667353
Les multiples dimensions de l'essor de la pensée sur l'ornement, les arts appliqués et l'architecture à l'ère industrielle, entre pulsion ornementale et projet décoratif.
L'âge industriel a correspondu à une extrême intensification, sans équivalent dans l'histoire, de la pensée sur l'ornement. Lorsque la mutation techniciste des sociétés contemporaines a révélé toute l'ampleur de ses conséquences, sur tous les plans de la vie, cette pensée est apparue comme une urgence esthétique, certes, mais aussi politique, anthropologique, métaphysique. À la croisée des principales lignes de fracture de la crise moderne, l'invention de formes destinées à décorer le monde est allée de pair avec une interrogation sur la structure de l'être et sur les fondements du travail et de la création.
Des architectes et des décorateurs, souvent oubliés de nos jours, ont collaboré à cet effort collectif, en s'émancipant de la seule pratique pour adopter une démarche théorique autonome. Confrontés à ce qu'ils percevaient comme un moment à la fois incandescent et catastrophique de l'histoire humaine, pourvus de peu d'instruments conceptuels pour le maîtriser, ils ont avancé dans une forêt obscure. En témoigne un corpus monumental de textes et de dessins, tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, dans lequel le concept d'ornement se trouve ressaisi à sa racine, avec autant d'enthousiasme que d'hésitations.
Alors furent exhaussées des strates complexes de besoins et de désirs qui sont encore les nôtres aujourd'hui. L'emprise presque totale des fabrications mécaniques, la multiplication vertigineuse des images techniquement reproduites nous situent en effet dans le même sillage. Notre sensibilité au reflux des marques de la vie dans notre environnement perceptif s'y aiguise, à divers degrés de conscience. Entre mélancolie, panique, refoulement et désir révolutionnaire, nous continuons donc à poser la même question : à quelles conditions la création de formes permet-elle à l'expérience vécue de se recomposer, dans un univers machinique qui en signifie la perte ?
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4 - le vase arabe du royaume de suede. migrations et metamorphoses d'un vase hispano-arabe
Remi Labrusse
- Gangemi
- 1 Janvier 2017
- 9788849233773