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Littérature
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J'ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l'Empire russe venus à Paris avant 1914.
Il est simplement le récit d'une destinée singulière à laquelle j'ai souvent rêvé.
Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d'amour de son petit-fils.R. B.Une manière de chef-d'oeuvre, d'une sincérité coupante et sans apprêts. Cette histoire est la nôtre. La Croix.Une chronique familiale autant qu'un hommage à la terre d'asile que fut la France avant l'Occupation. Bouleversant. Marianne. -
Quand j'appris, au cours de recherches sur la justice de l'épuration, que Pierre Laval, lors de sa dernière nuit, avait eu pour interlocuteur René Bousquet dans sa cellule à Fresnes, je demeurai étonné. Aucune mention n'est faite du contenu de cet entretien dans les ouvrages consacrés au procès et à l'exécution de Laval, en octobre 1945. À l'évocation de cette ultime rencontre entre ces deux hommes marqués d'infamie, mon imagination s'éveilla. Chacun avait oeuvré, dans le cadre de ses fonctions sous Vichy, à la réalisation de crimes contre l'humanité. À défaut de connaître la vérité, j'imaginai cet ultime dialogue entre Laval, qui sait qu'il va mourir, et Bousquet, convaincu qu'il sortira au mieux de son épreuve judiciaire.
R. B. -
Que savais-je d'Oscar Wilde quand je me suis penché sur son destin judiciaire ? Je n'ignorais pas qu'il avait été poursuivi en raison de pratiques homosexuelles, condamné à une peine d'emprisonnement, et qu'il était mort à Paris à l'aube du XXe siècle, misérable et rejeté par la société qui l'avait tant fêté. Demeurait cependant dans sa vie cet épisode singulier. Il m'apparut que la poursuite et la condamnation de Wilde pouvaient se révéler riches d'enseignements. Voici, un écrivain célèbre que la justice de son pays, réputée dans toute l'Europe pour son respect des droits de la défense, a condamné, pour homosexualité, à deux années de travail forcé, en cellule solitaire. Il en sortit brisé, ruiné et déshonoré. Pareille tragédie judiciaire sur fond de répression victorienne de l'homosexualité méritait d'être présenté au public français. Ce qui fut fait. Jorge Lavelli en assura la mise en scène au Théâtre de la Colline. Roland Bertin incarna le personnage de Wilde. A eux et à tous les comédiens et techniciens qui les entouraient, ma reconnaissance est acquise.
R. B. -
Les briques rouges de Varsovie
Robert Badinter
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Theatre
- 23 Novembre 2022
- 9782253104438
Sur un rayon de ma bibliothèque, depuis près d'un demi-siècle, deux briques cassées sont posées. Elles n'ont rien de remarquable, ni par leur couleur, rouge foncé, ni par leur texture. Mais elles sont précieuses pour moi. Ces morceaux de brique sont des fragments du mur qui entourait le ghetto de Varsovie, dont rien ne subsiste, hormis les souvenirs de quelques survivants et les écrits des contemporains. Pour qui a écouté ces voix d'outre-tombe, il est impossible de les oublier. Parfois, dans mon bureau, mon regard se pose sur ces fragments de brique rouge qui ont enserré tant de misère humaine. Je pense à ceux qui vécurent et moururent au ghetto. Aux martyrs, aux héros, aux salauds aussi, de cette cité engloutie. À force de rêver à eux, ils ont pris place dans ma mémoire imaginaire. Comment ont-ils vécu ? Comment sont-ils morts ? Leurs voix chuchotent leurs ultimes paroles. Écoutons-les, nous qui vivons encore !R. B.