Mémoires (extraits) Lire Saint-Simon aujourd'hui c'est avant tout voir en lui, à l'instar de Proust, l'écrivain capable de ressusciter sous nos yeux un monde étrange ; c'est se plonger dans un témoignage dont le manque d'exactitude est compensé par la magie de l'atmosphère ; c'est y chercher, plutôt que des renseignements historiques, l'esprit d'un siècle, et le bonheur d'une langue éblouissante.
Présentation . De l'homme de cour à l'homme de plume . L'histoire selon Saint-Simon . Une esthétique de la variété . Ecrire, rêver Dossier 1. Le genre des Mémoires 2. Aux sources des Mémoires 3. L'art du portrait 4. Saint-Simon peintre du Roi 5. Lectures des Mémoires Chronologie, notes, répertoire et lexique par Delphine de Garidel
Il est difficile, pratiquement, de lire les 9000 pages des Mémoires de Saint-Simon, d'autant que tout n'est pas d'un intérêt égal et que les passages les moins intéressants, rapportant des événements adventices, font perdre le fil des intrigues qui font la vie de ces Mémoires. Les anthologies actuellement existantes font, elles, disparaître ce fil parce qu'elles ne sont que de simples agrégats de scènes et de portraits qu'on lit indépendamment les uns des autres et auxquels manquent, par conséquent, ce qui les a précédés et les explique ainsi que la tension provoquée par l'attente de ce qui va suivre.
Cette édition, grâce à son ampleur, permet de lire les Mémoires de Saint-Simon comme un roman, d'une manière suivie et quasi-continue, et de remplir le but de son auteur : «mettre son lecteur au milieu de tout ce qu'il raconte, en sorte qu'il croit moins lire une histoire ou des mémoires qu'être lui-même dans le secret de tout ce qui lui est représenté et spectateur de tout ce qui lui est raconté».
Il est difficile, pratiquement, de lire les 9000 pages des Mémoires de Saint-Simon, d'autant que tout n'est pas d'un intérêt égal et que les passages les moins intéressants, rapportant des événements adventices, font perdre le fil des intrigues qui font la vie de ces Mémoires - l'évolution des rapports du duc d'Orléans et de Louis XIV, les manoeuvres de Mme de Maintenon, l'ascension et la chute des bâtards du roi, etc. Les anthologies actuellement existantes font, elles, disparaître ce fil parce qu'elles ne sont que de simples agrégats de scènes et de portraits qu'on lit indépendamment les uns des autres et auxquels manquent, par conséquent, ce qui les a précédés et les explique ainsi que la tension provoquée par l'attente de ce qui va suivre.
Cette édition, grâce à son ampleur, permet de lire les Mémoires de Saint-Simon comme un roman, d'une manière suivie et quasi-continue, et de remplir le but de son auteur : <>.
Dans ses«Mémoires», Saint-Simon relate les manigances de 1710 concernant le mariage du duc de Berry, petit-fils de Louis XIV auxquelles il a participé espérant renforcer sa position affaiblie à la Cour.