Nos relations avec les autres ne seraient-elles en fin de compte que de petites guerres ? Pour se préserver, pour assumer ses responsabilités ou prendre des initiatives ?
Avec Sherman Alexie, tout est sujet d'inspiration : être parent, le divorce, la guerre des sexes, celle des races, l'alcool et la drogue, la société de consommation, le terrorisme et bien entendu la guerre...
Ses personnages sont des hommes ordinaires sur le point de connaître de grands changements, des artistes, des ouvriers, des pères, des amants, des maris ou des fils. Par leurs choix, simples et considérables à la fois, ils transforment radicalement leurs univers personnels.
Un écrivain célèbre doit s'occuper de son père alcoolique et diabétique, avec qui les relations n'ont jamais été évidentes, au moment même où on vient de lui diagnostiquer une tumeur au cerveau. Un homme, dont le mariage est un naufrage, s'éprend d'une femme rencontrée dans un aéroport. Le fils d'un homme politique en vue commet un crime homophobe. Un jeune garçon découvre sa propre valeur en rédigeant des notices nécrologiques... Un père de famille tue sans le vouloir un jeune cambrioleur, et découvre qu'il est noir...
Drôles, douces-amères ou émouvantes, ces nouvelles explorent la condition humaine avec davantage de force que bien des romans.
A Seattle, un assassin tue des Blancs, les scalpe et dépose deux plumes de hibou sur leur corps : terreur sur la ville, tourmente parmi la communauté indienne que ces crimes désignent à la vindicte générale.
Ainsi va naître la légende du " tueur indien ", justicier pour les uns, psychopathe pour les autres... Pendant ce temps, un jeune Indien adopté par un couple de Blancs sombre dans la folie...
Thriller ? Roman noir ? Indian Killer en a toutes les apparences et les qualités. Mais le roman de Sherman Alexie transcende les lois du genre. Livre sombre et fascinant, il met en accusation une société américaine minée par la discrimination et, au-delà, s'interroge sur la condition humaine, l'identité, la haine de l'Autre.
Avec ce mélange percutant de poésie, de colère et d'humour, qui lui est propre, Sherman Alexie signe un roman pessimiste et violent, écrit, comme le fut en son temps Un enfant du pays de Richard Wright, par un écrivain américain appartenant à une minorité, mais dont la voix est universelle.
La légende dit qu'en 1931, le célèbre musicien noir Robert Johnson vendit son âme au Diable en échange d'une guitare enchantée et d'un talent extraordinaire pour le blues. Présumé mort depuis plus d'un demi-siècle, il réapparaît aujourd'hui sur une réserve indienne de l'état de Washington, à la recherche d'une vieille femme auprès de qui se sont succédés Marvin Gaye, Jimi Hendrix et Janis Joplin. Celle-ci ne représente-t-elle pas pour lui le dernier espoir d'être libéré du pacte diabolique ?
Toujours est-il qu'il finit par « oublier » sa guitare à bord du pick-up d'un jeune Indien qui l'a pris en stop. L'instrument magique pourrait encore faire des prodiges... Et c'est ainsi que naissent les « Coyote Springs », un groupe de rock cent pour cent indien dont l'ascension, des réserves à Manhattan, sera fulgurante.
Un livre fort, original et percutant sur le rêve américain et le prix du succès, par l'un des écrivains les plus talentueux de sa génération.
Le narrateur est un jeune orphelin indien de quinze ans qui vit à Seattle. Il n'a jamais connu son père, a été trimballé de foyer en orphelinat, de famille d'accueil à la rue où il finit par vivre. C'est là qu'il lie son destin avec un adolescent blanc de son âge, qui dit s'appeler Justice... Pleins de colère et de ressentiment à l'égard du monde et de la société, ils décident de braquer une banque du centre ville. Mais les choses vont mal tourner et au moment de perdre la vie, le héros se retrouve projeté dans le temps pour refaire surface (tout d'abord) dans le corps d'un agent du FBI, dans les années 1970, au moment de l'agitation sur la réserve indienne de Red River...
Ce n'est que le premier arrêt d'un voyage à travers le passé violent de l'Amérique, qui entraîne le lecteur de la bataille de Little Big Horn aux attentats du 11 septembre. Un voyage qui aura aussi donné à ce jeune orphelin l'occasion de se mettre en quête de sa propre identité comme de celle de son père. A la fois brillant, violent et drôle, Michaël, appelez moi Michaël dresse un portrait politiquement incorrect des Etats-Unis, des fractures du passé comme celles du présent, de ce qui sépare les êtres, les familles, les sexes, les races et génère la haine, le fanatisme et le terrorisme.
Six ans après que son père a disparu sans fournir d'explication, Victor, un jeune Indien, apprend que celui-ci vient de mourir d'une crise cardiaque dans une caravane miteuse à Phoenix, Arizona.
Thomas, son ami et souffre-douleur, sait que l'argent lui manque pour aller chercher ses cendres. Il propose de financer le voyage, à condition que Victor l'emmène avec lui... Ainsi commence la nouvelle Phoenix, Arizona, adaptée au cinéma par Chris Eyre et Sherman Alexie. Elle illustre l'esprit du présent recueil, qui s'inscrit sous le double signe de l'humour et de la tragédie. D'une sincérité brutale et d'une grâce indéniable, ces nouvelles nous parlent de familles, de matchs de basket, d'amitié, de violence, de souffrance et d'amour.
Mais avant tout de relations entre les gens et de la distance qui souvent les sépare. Après Indian blues (1997) et Indian Killer (1998) ce livre confirme le talent de conteur magistral et visionnaire de Sherman Alexie.