Entre septembre 2019 et février 2020, Sophie Divry s'est entretenue avec les cinq manifestants mutilés de la main lors du mouvement des Gilets jaunes. Ils étaient tous droitiers, ils ont tous perdu la main droite. Il travaillait à l'usine, il amarrait des bateaux, ils étaient plombier, étudiant ou apprenti chaudronnier. Un samedi de manifestation, leur main a été arrachée par une grenade bourrée de TNT, et leur vie n'a plus jamais été la même. Chacun a raconté son histoire à l'auteure, qui en a fait un choeur.
Parce que c'est une seule et même histoire, celle de manifestants démembrés alors qu'ils formaient un même corps.
Après un braquage qui tourne mal, Joseph Kamal est envoyé en prison. Une explosion nucléaire lui permet d'échapper à cette brutalité omniprésente : poussé par un désir de solitude absolu, il s'installe dans la zone interdite, avec un mouton et un chat, au coeur d'une nature qui le fascine.
Trois fois la fin du monde est une expérience de pensée, une ode envoûtante à la nature, l'histoire revisitée d'un Robinson Crusoé plongé jusqu'à la folie dans son îlot mental.
La condition pavillonnaire nous plonge dans la vie parfaite de M-A, avec son mari et ses enfants, sa petite maison. Tout va bien et, cependant, il lui manque quelque chose. L'insatisfaction la ronge, la pousse à multiplier les exutoires : l'adultère, l'humanitaire, le yoga, ou quelques autres loisirs proposés par notre société, tous vite abandonnés. Le temps passe, rien ne change dans le ciel bleu du confort.
L'héroïne est une velléitaire, une inassouvie, une Bovary... Mais pouvons-nous trouver jamais ce qui nous comble ? Un roman profond, moderne, sensible et ironique sur la condition féminine, la condition humaine.
Récit caustique et humoristique de la vie de Sophie, trentenaire et chômeuse en fin de droits. Il offre une critique de la société contemporaine, où la famille et le travail sont indispensables à la valorisation et à la vie bourgeoise auquel chacun aspire. Prix Trop Virilo 2015.
Curiosity, petit robot géologue, travaille sur Mars depuis 2012.
Il reçoit tous les matins des messages de Dieu qui, depuis la Terre, lui dit quoi faire. Le rover ne s'est jamais habitué à sa planète, pas plus qu'aux températures glaciales ni, surtout, à sa solitude. Curiosity souffre, c'est un robot « sociable » désespérément en quête d'amitié et de sens à donner à son existence.
En proie au désespoir, Curiosity s'accroche à une conviction :
Dieu ne peut pas l'avoir fait social par hasard, une mission particulière l'attend ! Un matin pourtant, il comprend que Dieu va bientôt l'abandonner, sa mort est programmée. Le doute l'envahit. À quoi bon avoir vécu, si on est privé de destin ? Désespéré, il commence à écrire son testament. Les trois nuits suivantes seront pleines de révélations.
Une immense métaphore de l'artiste condamné à sa solitude, et du désir de transcendance !
Curiosity est suivi d'une nouvelle inédite de l'auteure, L'Agrandirox, récit de science-fiction d'après « La Superficine », de S. Krzyzanowski, qui s'ancre dans la période du confinement lié au Coronavirus.
«Ce livre a pour but de discuter quelques idées reçues qui pèsent sur la conscience de l'écrivain français qui, il faut l'avouer, a un lourd héritage. Cette réflexion, si elle relève avant tout de la théorie littéraire, n'a au fond d'autre but que de dire que le roman n'est pas mort.» Sophie Divry partage ici ses idées pour une littérature plus exigeante mais surtout plus nécessaire, aux auteurs comme aux lecteurs, et propose des solutions pour refaire du roman un lieu de recherche et d'aventure.
Elle rêve d'être professeur, mais échoue au certificat et se fait bibliothécaire. Esseulée, soumise aux lois de la classification de Dewey et à l'ordre le plus strict, elle cache ses angoisses dans un métier discret. Les années passent, elle renonce aux hommes, mais un jour un beau chercheur apparaît et la voilà qui remet ses bijoux. Bienvenue dans les névroses d'une femme invisible. Bienvenue à la bibliothèque municipale, temple du savoir où se croisent étudiants, chômeurs, retraités, flâneurs, chacun dans son univers.
Mais un jour ce bel ordre finit par se fissurer.
La littérature est-elle en mesure de donner à ressentir des rituels, des gestes et des paroles, qui ont largement cessé de constituer une évidence et un patrimoine commun ? Comment peut-on vivre avec plénitude sa foi dans une modernité désenchantée ? Comment assumer l'archaïsme de pratiques religieuses dont le sens peut parfois sembler éthéré ? Autant de questions que se pose avec un subtil mélange d'humour et de gravité la jeune narratrice du Recommencement. Amenée à vivre cette expérience de la foi dans les messes dominicales, elle s'interroge sur les rites de ces chrétiens d'un autre âge qui l'entourent, elle qui perçoit sa propre croyance non pas comme un aveuglement mais comme une énigme tenace. À travers le récit de ces visites paroissiales, des observations teintées d'humour sur la messe et la vie sociale d'une communauté de croyants, Sophie Divry parvient à dresser un tableau tout en subtilité d'une partie de la chrétienté d'aujourd'hui et livre un récit aussi personnel qu'universel. Avec une plume sobre, qui navigue avec bonheur entre différents registres, elle s'adresse à l'inconscient occidental qui voit dans la ferveur religieuse le relent d'un prosélytisme archaïque, sans pour autant parvenir à s'en défaire totalement. Ce livre inhabituel et bouleversant se fait la quête d'une forme nouvelle, qui éviterait les illusions de la fiction, de l'autofiction comme celle de la mystique. Loin des considérations historiques ou morales sur les pratiques religieuses, Le recommencement est une exploration intime, drôle, troublante et poétique d'une énigme personnelle.