Sylvie Aprile
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Ce livre s'attache à faire revivre un bref XIX? siècle, aujourd'hui bien oublié. Des années qui séparent la Révolution française et l'Empire de la Troisième République, c'est la littérature et plus généralement la culture qui nous restent en mémoire. Ainsi, les noms de Balzac, Chateaubriand, Hugo, Degas ou Haussmann sont plus familiers que ceux de Villèle, Ledru-Rollin, Persigny ou Pereire. Sylvie Aprile interroge les grandes inflexions et ruptures traditionnelles qui dissocient le premier et le second XIX? siècle, les césures de la monarchie parlementaire, la libéralisation du Second Empire. Alors que le vote s'institutionnalise et que la fonction publique se développe, comment comprendre que la liberté, revendication de 1789 la mieux ancrée dans la société, ne s'impose pas comme le soubassement politique majeur des régimes qui se succèdent, déclenchant deux révolutions ? Tout cela est souvent considéré comme constitutif de «l'exception française». La France est bien cependant connectée à un monde où l'expansion de la colonisation, les rivalités entre puissances, les enjeux économiques tissent une histoire globale qu'on doit affranchir du regard franco-français.
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La révolution inachevée (1815 à 1870)
Sylvie Aprile
- Belin
- Histoire De France
- 15 Octobre 2014
- 9782701192000
Les chapitres : ils forment un récit, reprenant les grands thèmes et les chronologies (démographie, production, institutions, culture.).
L'atelier de l'historien : le lecteur découvre la manière de travailler de l'historien. Cet atelier met en lumière les sources historiques et les débats d'historiens que la période a engendrés. Un atout majeur.
Les annexes : indispensables pour comprendre le travail de l'historien, elles reprennent les repères chronologiques, les notices biographiques, la bibliographie par chapitre, la table des références iconographiques, les sources des textes, cartes et graphiques et l'index.
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Les Français des années 1815-1870 ont certes les yeux tournés vers l avenir mais regardent vers leur passé pour le
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Une liberté guidant le peuple, un roi en forme de poire, l'Opéra, Gavroche et Emma Bovary sur un air d'Offenbach ? N'est-ce pas cet inventaire à la Prévert qui reste, aujourd'hui, à peu de chose de près dans l'esprit de tous les Français, des années 1815-1870 ? Il reste pourtant - et c'est l'objet de ce livre - quelques dimensions nouvelles à dévoiler à un public plus large que celui des spécialistes, quelques clichés qui ont la vie dure à déjouer ou à interroger. Ces enquêtes et ces pistes sont au coeur de ce travail Le premier XIXe a longtemps été l'objet d'un certain discrédit, la Restauration étant la période la plus mal-aimée. La monarchie de Juillet a connu pour sa part un « sauvetage » plus rapide grâce à ses origines.
Mais les années 1815-1848 ont ensuite connu une réhabilitation par l'économie : l'histoire du libéralisme lui rendant hommage, à travers ses penseurs et ses acteurs dont l'État, puis par le droit, à travers l'analyse minutieuse de la pensée et de l'action parlementaire. La dignité royale, son pouvoir symbolique sont en cours de réévaluation dans le cadre d'une réflexion plus large sur les formes de l'autorité.
Tous ces chantiers réajustent le premier XIXe siècle au second en donnant non plus à la Deuxième République une position de tournant ou de prologue, mais de premier aboutissement des idées et combats menés depuis la Restauration, exacerbés par la révolution industrielle et développés dans les années 40, pivot décisif du siècle.
Les Français, leur quotidien, leurs aspirations et leurs craintes se cachent dans ces grands scansions. Où est alors le peuple - dont il faut déjà admettre qu'il n'est pas un groupe social identifiable - celui dont on parle tant, que l'on craint et dont on interprète mêmes les silences ? Au coeur de la France nouvelle qui se construit, c'est au travers d'une histoire sociale du politique que nous tenterons surtout de saisir ce court XIXe siècle.
Si le regard se déplace des sphères politiques vers le local, vers la France hors de France qui fait naître alors un Empire colonial, c'est aussi parce que le regard des Français sur eux-mêmes change. Le XIXe siècle nous a légué l'image, de la caricature à la photographie, qui bouleverse durablement les modes de représentation, jusqu'à ce que naisse le cinéma. Il faut restituer la part de cette révolution qui accompagne l'invention d'une littérature industrielle et d'une ébauche de consommation de masse. Le propre des volumes de cette collection est de réunir à la fois l'événement, l'arrêt sur image et le retour sur le récit.
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Auguste Scheurer-Kestner ; un aristocrate de la République
Sylvie Aprile
- Armand Colin
- Documents
- 9782200287689
Auguste Scheurer-Kestner est connu surtout pour son intervention en faveur de la révision qui lui a coûté sa carrière. Il est mort le jour où Dreyfus a été gracié par le président Loubet et n'aura donc pas été témoin de sa réhabilitation. Les fondateurs de la IIIe République (dont il fut) ne viennent pas d'un mouvement républicain homogène qui se serait construit tout au long du siècle : il n'existe pas un modèle républicain unique. Cette biographie retrace la vie d'un des pères fondateurs de cette IIIe République et démontre que loin d'être linéaire, la formation du républicanisme français a été une construction heurtée, variée, plurielle selon les milieux économiques et sociaux et les régions. Quelles sont les idées, appartenances et rencontres qui fondent une carrière politique ? À travers la figure de Scheurer-Kestner, l'auteur ouvre des perspectives qui s'inscrivent dans le débat actuel.
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Le siècle des exilés ; bannis et proscrits de 1789 à la Commune
Sylvie Aprile
- Cnrs
- 25 Février 2010
- 9782271069108
Louis XVIII, Chateaubriand, Napoléon, Mme de Staël, Victor Hugo, Louise Michel, Boulanger. Figures d'exilés. Destins de proscrits. Errants superbes aux prises avec la violence d'Etat, l'arbitraire, la guerre ou la révolution. Fugitifs continuant de l'extérieur le combat contre un régime qui les a contraints au départ. Au retour, comme Ulysse, l'exilé doit encore faire ses preuves pour retrouver sa place. Revenir d'exil, c'est s'exiler encore... Portée par une écriture alerte et vigoureuse, cette fresque de grand style fait revivre les tribulations de bannis qui ont marqué de leur empreinte l'histoire du XIXe siècle. L'épreuve est-elle la même pour l'émigré pendant la Révolution, le conventionnel régicide sous la Restauration, le proscrit républicain du Second Empire, le communard fuyant la déportation ou la prison ? Addition de ruptures, succession de pertes qui affectent le quotidien, l'exil est toujours une désorientation personnelle et culturelle, qui accompagne le déclassement politique et social. Une étude admirablement documentée et très vivante sur le temps des proscrits.
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Histoire Politique de la France - La IIe République et le Second Empire, 1848-1870 : du prince président à Napoléon III
Sylvie Aprile
- Pygmalion
- 21 Novembre 2000
- 9782857046806
Les années 1848-1870 ont été marquées, pour les Français, par une nouveauté politique considérable et définitive : la reconnaissance de leur droit de vote grâce à l'adoption du suffrage universel, encore restreint toutefois aux hommes. La Deuxième République (1848-1851) et le Second Empire (1852-1870) restent pourtant, à bien des égards, des régimes méconnus et critiqués. Au premier, on a vite et pour longtemps reproché les bons sentiments du début, la modération de ses dirigeants et représentants, puis leur incapacité à s'opposer à l'appétit de pouvoir du Prince-Président et à la fatalité du coup d'État bonapartiste. Quant au Second Empire, même réhabilité par la prospérité économique qui l'environne, il reste autoritaire et immoral, marqué par la personnalité ambiguë de Napoléon III et le désastre de Sedan. Pourtant ces années sont infiniment plus riches qu'il n'y parait. Certes, la France expérimente à nouveau des systèmes politiques déjà esquissés ou institués : exécutif collégial, assemblée unique, appel au peuple et élections nationales et locales mais elle tente aussi d'adosser la démocratie au changement social, à la province et non plus seulement à Paris, et de penser d'autres modes de représentation. Car rien n'est encore définitivement joué et la victoire de la forme républicaine n'est même pas encore assurée comme le montre la longue période du pouvoir impérial.
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Révolutions et relectures du passé : XVIIIe - XXe siècle
Sylvie Aprile, Hervé Leuwers, Collectif
- Pu Du Septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 13 Avril 2023
- 9782757438794
Les Révolutions se font aussi avec des mots. De la fin du XVIIIe siècle à nos jours, elles sont un moment de relecture du passé. Bouleverser l'ordre politique et social, c'est condamner et rejeter ce qui existe ; c'est aussi, souvent, s'inspirer ou se revendiquer de précédents historiques.C'est cette construction narrative de la Révolution, par ceux qui la font et ceux qui l'observent, pendant et après l'événement, que ce livre entend explorer. Par l'exemple de la Révolution française et des éclairages choisis en Amérique latine (Brésil, Cuba) et en Europe (Espagne, Tchécoslovaquie, URSS), il s'interroge sur la réécriture de l'histoire qui aide à justifier la Révolution.
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Les réprouvés : sur les routes de l'exil dans l'Europe du XIXe siècle
Sylvie Aprile, Delphine Diaz
- Editions De La Sorbonne
- Libres Cours
- 30 Septembre 2021
- 9791035106508
En revisitant l'histoire d'Européens contraints au mouvement, ce livre enquête sur le phénomène de l'exil dans un continent marqué dès le XIXe siècle par d'intenses circulations de proscrits. Sans vouloir comparer terme à terme le passé et le présent, cet ouvrage éclaire d'autres crises de l'asile liées aux exilés et réfugiés que l'Europe a connues après la fin des guerres napoléoniennes et jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Qui furent ces hommes, mais aussi, dans leur sillage, ces femmes et ces enfants contraints de quitter leur patrie ? Comment l'exil, de phénomène élitiste qu'il était, est devenu une expérience socialement moins sélective au fil du siècle ? Quelles ont été les réactions alors apportées par les Etats et la société civile à l'accueil des réfugiés ? Telles sont les questions auxquelles ce livre veut répondre, en éclairant la façon dont les exilés du siècle des révolutions ont inventé et pratiqué des formes d'engagement alternatif qui permettent aussi d'éclairer notre présent.
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Clandestinités urbaines ; les citadins et les territoires du secret XVI-XX siècle
Sylvie Aprile, Emmanuelle Retaillaud-Bajac
- PU de Rennes
- Histoire
- 21 Novembre 2008
- 9782753506992
Si la discipline historique a déjà largement appréhendé le fait clandestin dans ses multiples composantes (origines, acteurs, esthétique, répression.
), elle a plus rarement cherché à l'analyser dans le cadre d'un espace spécifique. le colloque international clandestinités urbaines, qui s'est tenu à l'université françois-rabelais de tours les 20 au 21 janvier 2006, s'est précisément donné pour ambition, à partir des approches croisées de l'histoire, de la littérature ou de la sociologie, d'aborder les pratiques clandestines dans leur dimension urbaine, avec la volonté d'en repérer les ressorts et les règles, les géographies et les itinéraires, les failles et les vulnérabilités.
Les auteurs ont (l'abord cherché à décliner différentes formes de pratiques qui, du commerce clandestin au cryptojudaïsme, en passant par l'usage de stupéfiants ou la contrefaçon de livre, posent l'enjeu du rapport entre clandestinité et illégalité. cette première réflexion s'est prolongée dans l'évocation de figures ou de groupes particuliers qui, à une échelle plus fine, incarnent les stratégies d'évitement et de survie des différents acteurs concernés, ainsi que le type de ressources spécifiques au monde urbain.
Dans un troisième temps, il s'agissait de mieux faire ressortir les formes ou les logiques de cette géographie clandestine, ainsi que la vigueur de ses transformations - très sensible par exemple dans les assauts de la ville haussmanienne contre l'habitat précaire, ou dans le paris de l'homosexualité au xxe siècle. l'étude des répressions faisait enfin apparaître l'ambivalence des évolutions du monde urbain contemporain, à la fois plus dense, plus ramifié, plus incontrôlable, mais aussi de mieux en mieux quadrillé et surveillé.
A travers l'étude des clandestinités urbaines, c'est donc toute la question du rapport entre les individus, les groupes sociaux et les pouvoirs, qui se trouve posée, la ville formant par excellence, de l'époque moderne à nos jours, le laboratoire des libertés individuelles mais aussi le creuset des déviances et le terrain d'expérimentation privilégié de certaines techniques du contrôle social.