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Yann Queffélec
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« Le coeur lui battait, en descendant la passerelle, sa cantine à l'épaule. Il reconnut l'accent chantonnant des dockers, aperçut au loin les remparts du Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde. Il était d'ici, presque d'ici, plus ému qu'il n'aurait imaginé. Grâce à Dieu, il était vivant. »
Le 27 avril 1962, Eddie Poujol débarque du Sidi-Ferruch qui sent le vomi et les larmes. Il n'a pas vingt ans, voilà deux ans et demi qu'il fait la guerre en Algérie. Il rentre au pays et personne ne l'attend. Sa mère n'est plus, son père l'a poussé à partir, son frère cadet le jalouse en secret.
Sur le bateau éprouvé par la tempête, il a prononcé un voeu. Dans le train-couchettes Marseille-Paris, où il est monté sans billet, il rencontre Agnès, et la demande en mariage au cours de la nuit.
Son père le hante, son passé d'enfant maudit le poursuit à Paris, sa jeunesse brisée lui colle à la peau.
On veut une vie normale, retrouver sa famille, et voilà qu'on est rattrapé par la méduse noire. -
Début des années 40. Samuel Poujol, vingt-deux ans, est le fils unique du patron des Ateliers Poujol, une fabrique de sous-vêtements de luxe, dans le Gard. Maud, dix-sept ans, y travaille depuis quelques mois. Ça ne se voit pas qu'elle est enceinte, une grossesse de poupée. Le fruit d'un amour secret. Ça ne se voit pas non plus que Samuel a pour ambition d'égaler son père, cet ami des Juifs pourchassés. Va-t-il épouser la jeune femme le moment venu ? Gâcher son avenir par un scandale ? Maud se pose la question, la pose à l'enfant sur le point de naître. Est-ce qu'il sera content ? On se donne à l'amour trop jeune et la fatalité vous tend les bras.
Ce livre tient toutes ses promesses romanesques et poétiques. François Lestavel, Paris Match.
Queffélec sait décrire l'amour à son paroxysme. Parce qu'il est porté par un souffle puissant et un style animé par les forces telluriques des Cévennes, son roman possède la force et la dureté de la vie. Jean-René Van der Plaetsen, Le Figaro magazine. -
Suite armoricaine
Yann Queffélec, Henri Queffélec
- Roman Contemporain
- 11 Juillet 2024
- 9782266342315
Une déclaration d'amour à la Bretagne par deux monuments littéraires.
Qui d'autre qu'un Queffélec pour parler de la Bretagne, de ses abers, de ses lumières, de ses légendes et de son histoire ? Un Queffélec ou plutôt deux : Henri, le père, et son fils Yann, enfant lui aussi du « pays dans la mer ». Les voici réunis dans cette Suite armoricaine, hommage à la Bretagne d'hier et d'aujourd'hui, toujours en mouvement.
Le temps a passé entre les Mémoires d'enfance d'Henri et le récit de Yann. Le Brest d'avant-guerre n'est pas celui du XXIe siècle et le romancier d'aujourd'hui déclare autant son amour viscéral du brezhoneg que sa colère contre les éoliennes qui défigurent l'horizon marin, insultant menhirs et clochers.
Mais comment ne pas chérir la Bretagne ? « N'est-il pas fantastique de l'avoir sous les pieds ? D'être l'enfant adoptif ou natif d'un pays aussi mystérieux, souriant - taquin par timidité - qui vous enracine à la fois dans ses riches heures et dans un horizon ouvert au monde entier ? Il y a la tradition, chez nous, mais aussi «l'air du temps», l'appétit d'une modernité mue par la tradition. Il y a la mer et le regard que nous portons sur la mer, qui vaut bien des philosophies. Et quand il n'y a pas la mer, il y a les ciels de mer partout chez eux sur l'armor et sur l'argoat, dévalant un arc océanique relié au pôle Nord via l'archipel du Siptzberg. » -
Elle était qui pour moi ? Ni mon amante ni mon amie, plutôt ma soeur d'affinités.
Les mêmes démons nous tourmentaient : la famille, la société, la mer, une envie folle de partir loin, elle sur ces voiliers que j'aime tant, mon premier job, et moi de par les mots sans limites qu'elle chérissait comme des voiliers.
Qui a tué Florence Arthaud le 9 mars 2015 ? Ses démons ? L'alcool ? La misogynie des puissants ? Le hasard d'un accident aérien dans le ciel d'Argentine ? Saura-t-on jamais les secrets de cette Antigone indomptée qui partait en mer défier la chance et les hommes.Y. Q.Un portrait plein de lyrisme et d'émotion. Un superbe récit qui possède la force du roman. Le Figaro littéraire.Yann Queffélec signe un texte tempétueux, comme une adresse à la navigatrice. Elle.Un hommage en beauté à ce fier chenapan de la mer. L'Express. -
Fruit d'une alliance barbare et d'un grand amour déçu, Ludovic, enfant haï par sa trop jeune mère - Nicole - et ses grands-parents, vit ses premières années caché dans un grenier.La situation ne s'arrange guère après le mariage de Nicole avec Micho, brave et riche mécanicien qui cherche à protéger Ludovic. Hantée par ses amours brisées, sombrant dans l'alcoolisme et méprisant son mari, la jeune femme fait enfermer son fils dans une institution pour débiles légers. Mais Ludovic n'est pas l'arriéré qu'on veut faire de lui. Il ne cesse de rêver à sa mère qu'il adore et qu'il redoute. Même une première expérience amoureuse ne parvient pas à l'en détourner. Son seul but, son unique lumière : la retrouver.S'enfuyant un soir de Noël, il trouve refuge sur la côte bordelaise, à bord d'une épave échouée, écrit chez lui des lettres enflammées qui restent sans réponse. Et c'est là-bas, sur le bateau dont il a fait sa maison, que va se produire entre Nicole et son fils une scène poignante de re-connaissance mutuelle - qui est aussi le dernier épisode de leurs noces barbares.
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« Viens, c'est grave, viens cet après-midi. ».
C'est par ce texto que le petit frère attire le grand à l'hôpital, chambre 49, un soir de neige.
Des retrouvailles ? Un piège ? Ils ne se voient plus depuis des années. Le petit a une bonne raison d'en vouloir au grand - mais aucune allusion. Ils parlent de tout et de rien, du passé familial, des non-dits, du deuil de leur mère quand ils étaient enfants. L'opération ? Tout va bien, fausse alerte. Une étrange infirmière va et vient.
Pour le grand frère, il est temps d'y aller - un dîner l'attend - car le petit frère commence à poser des questions précises, à muscler leur dialogue, exigeant la vérité sur la dernière fois où ils se sont vus.
C'est alors que la nuit fait son entrée, que la neige prend son sens, et que la visite de courtoisie ne sait plus où elle va.
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Dictionnaire amoureux : de la mer
Yann Queffélec
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 31 Mai 2018
- 9782259243353
"Ce livre dit la mer, il dit l'aimer, l'avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d'un fou. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l'horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l'être humain fait partie - s'il n'est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l'univers par-dessus les jours et les flots. C'est un coquillage où l'on entend, j'espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l'exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J'aime la mer et je m'en souviens, j'y vais, je vous emmène avec moi. J'en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d'eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes.
Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m'efforce d'encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d'un voilier qui ne réagit plus au vérin du « pilote », et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c'est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d'Australie, des Antilles - ou qu'il renaît, squelette radieux. Quand il n'y a plus rien à dire tellement c'est beau, la mer, infiniment beau, et que l'on n'est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c'est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c'est « être » - c'est vivre."
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« Personne ne m'a présenté mon éditeur, sinon la mer, la fortune de mer, en mai 1978. Je l'ai ramassé sur la jetée comme un gros oiseau noir bousculé par le vent ou bien c'est lui qui m'a ramassé, oisillon dépenaillé, je ne sais plus. Françoise Verny : ma Françoise Verny.
Ma Françoise.
Mon Yann.
Neuf ans d'amitié fantastique à la vie à la mort. ».
En mai 1978, Yann Queffélec, vingt-huit ans, marin passionné, accoste à Belle-Île-en-Mer. Il y rencontre Françoise Verny, qui le convainc qu'il est fait pour être écrivain. Naissance d'un Goncourt retrace le chemin que parcoururent ensemble ce jeune homme encore inconnu et cette femme emblématique de l'édition française.
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« Ce livre dit la mer, il dit l'aimer, l'avoir toujours aimée. Il parle de mon lien viscéral avec l'océan, les gens de mer, les îles, de cette liberté que l'horizon marin procure aux sens comblés.
Il parle des écrivains - Victor Hugo, Joseph Conrad, John Steinbeck, Simon Leys, Jonathan Raban ou Stevenson, etc. De mes amis les artistes charmés, charmeurs, et bien sûr des grands voileux qui font rêver les Terriens, dont l'as des as est Éric Tabarly.
J'aurais bien voulu vous épargner ce mal de la mer appelé tour à tour CO2, réchauffement, dégazage ou pollution... Mais comment rester muet quand c'est la mer qu'on assassine, le vieil homme et la mer ? Quand c'est la Nature, le corail des Antilles ou d'Australie, l'albatros, le vent ?
C'est tellement beau, l'Océan, l'Homme, il n'y a pas un mot qui tienne au bord de cet infini. »
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Éric Tabarly ne fut pas seulement l'un des plus grands marins français du XXe siècle, accumulant les victoires avec son bateau fétiche, le Pen Duick. Il forma aussi toute une génération de skippers comme Alain Colas, Philippe Poupon, Titouan Lamazou, Olivier de Kersauson... Il eut entre autre un équipier de treize ans, un certain Yann Queffélec, qui revisite la légende du navigateur.
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Papa était l'homme de ma vie. Le plus insurmontable des caps. Immense, blond, impénétrable. Les yeux bleus de papa me transperçaient. Il me reprochait d'être là. J'étais le p'tit vieux, le p'tit frère qui s'était trompé de famille. Maman m'aimait pour deux. Je vouais à papa une admiration rageuse et craintive. Je lui volais ses stylos. Comme lui, je voulais être écrivain. Je voulais être lui.
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Dictionnaire amoureux : de la Bretagne
Yann Queffélec
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 2 Mai 2013
- 9782259186100
De l'Aber-Ildut, son village familial, à tous ces hauts-fonds sur lesquels il a failli plus d'une fois déchirer ses bateaux, de Bécassine à la tante Sabote, cet Armoricain pure souche évoque une Bretagne tout à la fois mythique et bien réelle, c'est-à-dire éternelle.
Ma Bretagne est d'Armor, le pays dans la mer. Elle est d'Armor, elle est d'Argoat - mer et forêts -, arrimée par l'ouest à ses destinées atlantiques, et par l'est à la pointe aiguë du socle européen.
On y allait en train quand j'étais enfant. Le Paris-Brest à vapeur des années 50, la moleskine olivâtre du compartiment pour huit, les oeufs durs écalés sur les genoux, neuf heures de rail sans voir la mer ou si peu vers Saint-Brieuc.
Ma Bretagne est d'abord le pays des miens. Ma mère, Yvonne, la première à me bercer de chansons marines et d'histoires. Mon père, Henri Queffélec, l'homme et l'écrivain que j'ai le plus admiré, le bel indifférent aux yeux d'horizon.
Entre nous, l'Armor est mon pays usuel, mon pays définitif, j'y naîtrai toujours.
Y.Q -
Bretagne ; aquarelles
Fabrice Moireau, Yann Queffélec
- Pacifique
- Aquarelles
- 7 Juin 2018
- 9782878682281
« Le pays qui fait face à la mer », ou Armorique, c'est ainsi que les Gaulois ont baptisé la Bretagne dans l'antiquité.
Chahutée par la Manche et l'Atlantique sur trois de ses flancs, la péninsule bretonne occupe la majeure partie du Massif armoricain, qui s'étire des pointes du Finistère aux rives de la Seine normande.
Les granits sont les roches reines de la région, emblématiques de sa géologie et de sa culture. Églises, manoirs, fermes et calvaires sont souvent faits de ce minéral, parfois sculpté jusqu'à la dentelle. Partout dans les campagnes, des chemins et des champs sont parsemés de blocs de granit empilés, dressés, alignés...
Sillonnant cette terre de la pointe du Raz aux Landes de Lanvaux et du golfe du Morbihan à la baie du Mont-Saint-Michel, Fabrice Moireau et Yann Queffélec dressent, au pinceau, au crayon et au stylo, un magnifique portrait de la Bretagne.
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Pas d'enfant, une existence minable au fond d'un village déserté d'Ille-et-Vilaine, une femme caractérielle, rien ne va plus dans la vie de Nividic Vern. Pour ne rien arranger, un après-midi qu'il traverse en voiture le bois d'Ar Fol, absorbé dans ses pensées douloureuses, une jeune fille en chemise de nuit se jette sous ses roues. Il ralentit, prend la fuite, revient. Personne. Il sort de son véhicule et s'enfonce dans les bois à la recherche de la fille.
Né à Paris en 1949, Yann Queffélec est l'auteur de nombreux romans, dont Les Noces barbares, prix Goncourt en 1985. Amoureux de la mer, il est le co-auteur de Tendre est la mer, également disponible en Points.
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" Ce fut notre premier dîner préhistorique aux lueurs des bûchettes incandescentes.
Papa buvait sec, il cravachait ses dadas. "La beauté d'un tel pays, ce n'est pas simplement les fleurs et le parfum du vent, c'est qu'il n'y a pas de route aplanie, aucune odeur de gaz brûlé, aucun parking, pas la plus petite allusion à l'enrobé drainant. Or nous sommes vendredi soir, imaginez là-bas. À l'instant même, aux portes de Paris, c'est la ruée. Quelque trois millions de pauvres bougres engloutis sous les vapeurs d'essence font concurrence aux limaces.
Ils se traînent vers quoi ? Au mieux, la tondeuse à gazon, au pire, l'accident. Et comme il se doit, Sainte Mère Télé. Télé au départ, télé à l'arrivée." " Fuyant la ville et ses contraintes, un présentateur de télévision dépressif entraîne sa famille à se retirer à la campagne au nom d'une nouvelle définition du bonheur. Mais c'est l'angoisse au ventre qu'ils arrivent là-bas au paradis, la crise est imminente.
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Paris 1969. Marc Elern a dix-huit ans. Il vient de perdre sa mère. C'est dans un état second qu'il passe le bac, partagé entre la douleur et la passion qu'il éprouve pour Alba, jeune infirmière qu'il épie dans l'immeuble vis-à-vis du sien, fenêtre dans la nuit. Pour elle, il veut quitter l'appartement familial où il vivait avec son père et sa petite soeur Cathy, dix-sept ans, aveugle de naissance. Pardonne-moi, j'ai rencontré l'amour...
Mais, éjecté du jardin vital de l'enfance, Marc est perdu. Le deuil va faire de ce jeune homme inachevé un amoureux chronique, hanté par le corps des femmes qui portent la vie, l'amour et la mort, et dont la maladie, parfois, tue la beauté. Après Alba il s'éprend d'Aline, trente-huit ans, divorcée, une jolie maman. Seule la mort doit les séparer. Ils veulent fonder une famille à eux, mais Aline ne tombe pas enceinte, et, détaché d'elle physiquement, Marc finira par la quitter.
Il erre ainsi d'une femme à l'autre, d'un âge au suivant, enfant toujours en quête du paradis premier, sa mère disparue sans un mot d'adieu. Toujours en quête du grand amour...
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27 août 2013.
Sur la plage du Trez-Hir un enfant disparaît. On l'appelle Popeye, il a neuf ans. Pour le colonel Rémus, quarante-cinq ans, son responsable légal, il ne peut s'agir que d'un rapt. Le colonel a des ennemis. Il dirige au nom du Président une police parallèle, Les Chats maigres, spécialisée dans la fraude alimentaire. Il a femme, maîtresse, petites amies d'un soir, pas toujours animées des meilleurs sentiments...
Avec l'enlèvement de Popeye, il découvre qu'il est un homme bien seul, bien fragile en dépit des apparences. Retrouver l'enfant, il n'a plus d'autre but. Trop en vue, il engage Onyx, vingt-sept ans, une rusée renarde autrefois chez Greenpeace. Elle a changé, en deux ans, mais Rémus n'a jamais oublié son parfum... -
- On l'a tuée, dit-il au flic, cherchez-la.
- Oubliez-la, répond l'inspecteur, ou mieux trouvez-la : regardez-vous dans les yeux...
Anja la musicienne a-t-elle quitté Julius, brillant prof à la Sorbonne et fils à maman ? A-t-elle disparu le 27/03/07? Pour lui, son mot d'adieu ne signifie rien. Pour Blaise, l'inspecteur auquel il confie ses craintes, disparaître est une liberté légale, un usage courant. Julius n'en pense pas moins.
A trente et un ans, il dresse un bilan peu flatteur de son existence. Sa mère ? Frustrée, méchante. Son père ? Il ne l'a pour ainsi dire jamais vu. Sa carrière ? Dépourvue d'action. Les amis ? Il en a si peu. L'amour ? L'amour promet, l'amour ment, l'amour s'en va.
- Chacun d'entre nous est double, monsieur Caïn, porteur d'un obscur jumeau dont il cherche à se venger. Pour vivre. Essayer d'être heureux simplement. Vous y songez, au bonheur ? -
Michel croit encore à l'amour et à son pouvoir de transfiguration quand, à cinquante ans, il épouse Ioura, Vingt ans.
Il a un secret, mais elle aussi.
II est éditeur, propriétaire d'un beau domaine viticole au-dessus de Nice.
Elle est oenologue, romantique, et déguster à l'aveugle lui délie la langue. Mais l'art du vin, la beauté des mots qu'il fait naître ne suffisent pas à repousser la mémoire, et quiconque espère abolir son passé par l'amour est condamne à le revivre. -
Et si Alba revenait ?
C'est la question que pose Aline à Marc, entremblant.
Elle a quarante-deux ans, Marc vingt-cinq, ils s'aiment,veulent un enfant. Lui-même est encore un enfant pourqui l'avenir n'est qu'un jeu virtuel, un passe-temps.
Marc c'est un peu mon double, mon âme damnée, dansune autre vie.
Il a perdu sa mère à dix-huit ans, sa première femme.Tous les jours il la perd un peu plus en se perdant lui-même.Il ne voit plus Cathy, sa petite soeur aveugle, il fuitTim, l'éternel copain, il ne travaille pas. Il essaierait biend'établir un dialogue avec son père, mais il est si peu naturelen face de lui.
Alba c'est la jeunesse de Marc, une ancienne petiteamie,mais aussi la fille d'Aline. Elle a disparu depuis cinqans sans motif apparent.
Il se passerait quoi, si elle revenait, dans le coeur de Marc ?
Elle appelle un matin. Tu m'as manqué, dit-elle.L'amour est fou. -
Léna, treize ans, fille unique du flic David Finiel qui a déserté le foyer familial, se venge à sa manière : mensonges, liaisons avec des marginaux, errances nocturnes, délinquance. Momo, jeune émigré des cités Nord de Marseille, roule à tombeau ouvert en direction du port avec, à ses côtés, Léna, la fille de ses rêves. Voiture volée, fille séquestrée, droguée, volée. Arraché à son égoïsme, David Finiel recherche sa fille désespérément et se tait, imaginant le sort réservé aux enfants disparus. Momo veut embarquer clandestinement pour le Maroc, mais sur le port l'attend son frère Karim, puissant dealer en prison par sa faute et tout juste libéré. Momo périra noyé dans un bassin de Marseille, Marseille ville-ogresse, exemple des nouvelles violences de la vie contemporaine.
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Curieux anniversaire, celui que s'est organisé Sara Johanson le soir de ses dix-huit ans ! Elle se fait engager comme serveuse à bord de l'{Estonia}, paquebot qui assure la liaison entre Tallin (Estonie) et Stockholm, une nuit de voyage à travers la Baltique. Sara est la fille de l'ancien capitaine Oleg Johanson, un Estonien radié de la marine. Ce n'est pas la nostalgie qui l'amène à bord du navire, mais la colère. En catimini, elle vient enquêter sur les conditions dans lesquelles son père, alors maître de l'{Estonia}, a pris la décision d'interrompre la croisière et de rebrousser chemin. Avarie sur l'étrave ; mauvais temps ; voie d'eau : autant d'arguments défendus vainement par le capitaine Johanson au procès intenté par les armateurs. Contrairement à son petit ami, Magnus, le vertueux champion de tennis qui tarde à lui ravir sa virginité, Sara croit son père irréprochable et capitaine émérite. Les témoins absents du procès, elle vient les chercher sur place. A bord du navire, elle fait ainsi connaissance du bellâtre vieillissant, Raïmo, chef de la sécurité, ami traître du père... A questionner les uns et les autres, à fouiner dans le navire, Sara est embringuée comme hôtesse dans un trafic d'enfants. Sur ce, le bateau fait naufrage : Happy birthday, Sara !
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«Marc Frocin. C'est mon nom. J'ai quarante ans. Je n'ai pas de métier, pas d'argent, pas d'amis, pas de maison, je vis aux crochets des femmes, et quand les crochets sont émoussés je m'en vais. Mes ambitions de jeunesse ont sombré. J'espérais faire une oeuvre d'art, j'ai fait la guerre entre-temps, un peu de placard, un peu de prison - terminé pour l'art. J'ai trois drogues : la poésie, le pastis et la nuit. Le sexe a fini par m'ennuyer, mais il faut bien gagner son pain. J'ai tout pour plaire et tout pour déplaire...»
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Il est amoureux mais incapable d'aimer. Elle fait monter la pression atmosphérique, elle rend l'air suffocant. Ils connaissent tous les trucs du jeu mortel qui consiste, pour les époux, à se faire aussi mal qu'ils se font bien l'amour, jusqu'à ce que l'un des deux, touché, soit coulé. Il revient de loin, ce couple modèle, et qui sait par quel aveuglement il se croit né sous le signe du grand amour.