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claude batho
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En deux décennies, Claude Batho a produit une oeuvre d'une rare sincérité. Opérant dans le cadre circonscrit de son univers familial, la photographe a patiemment construit sa photographie à l'abri des regards. Sous son objectif se déclinent les mille et une variations d'une poésie du quotidien : une lumière de fin d'après-midi, un coin de cheminée, un enfant qui s'ennuie.
Alors que les femmes photographes font l'objet ces deux dernières années d'une relecture et d'une (re) mise en valeur, l'oeuvre de Claude Batho est encore méconnue. Pour en saisir toute la complexité, il nous faut plonger dans l'intimité de son univers qui décrit tout autant sa condition de femme - épouse et mère - à une époque où le féminisme voit le jour que son combat quotidien avec le temps qui passe, hélas trop vite pour elle. Mais la puissance de son oeuvre réside également dans son acharnement à percer un certain mystère de la photographie.
Réalisé avec la participation de son mari John Batho, ce livre voit le jour grâce au soutien de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie qui accueille aujourd'hui son archive.
Dès son plus jeune âge, Claude Batho dessine et peint. En 1950, elle est admise à l'École supérieure des arts appliqués Duperré à Paris. C'est grâce à son père qui lui offre son premier appareil photo qu'elle vient à la photographie. Elle se spécialise dans la reproduction documentaire aux Archives nationales de France, où elle rencontre son mari John Batho, lui- même photographe. En 1975, elle réalise un portfolio intitulé Portraits d'enfants, dont les modèles sont Marie-Angèle et Delphine, leurs deux filles. Cet ensemble permet à la photographe d'affirmer un style empreint de sensibilité dans des photographies en noir et blanc au thème classique. En 1977, elle expose une sélection d'images à la galerie Agathe Gaillard à Paris et acquiert une notoriété grâce au livre qu'Antoinette Fouque, directrice des Éditions des femmes, lui propose de publier : Le Moment des choses (1977). Atteinte d'un cancer, la photographe décède en 1981. Une exposition organisée au Musée d'art moderne de la ville de Paris lui rend hommage l'année suivante. -
Présenté par John Batho et Françoise Marquet Préface de Sylviane Hefter Les photos de Claude Batho rassemblées dans cet album sont restituées dans leur ordre chronologique de production. C'est l'approche la plus sensible de son oeuvre, qui a commencé en 1967 et s'est douloureusement interrompue en 1981, élaborée par son mari.
« Claude Batho nous remet en présence de notre vie quotidienne, elle nous fait cadeau d'images que n'entache aucune habitude, aucune fatigue, qu'éclaire une victoire toujours reconquise de la volonté sur l'accoutumance. » S. H.
« Claude définit son territoire avec une constance remarquable. Elle garde le blanc et le noir et pratique la photo comme elle écrirait un journal. C'est un peu son carnet de croquis. Elle montre que certains objets sont porteurs de la vie et témoins de l'existence parce qu'ils s'identifient à ceux qui s'en servent. La douleur que vit Claude à cette époque dans son corps lui fait mesurer ce que la vie a d'essentiel et ce qu'elle a de futile. Si certaines images sont des cris, ils ne sont jamais exprimés dans l'agitation mais dans le silence. » J. B.
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Visages et paysages d'en haut
Claude Batho, Aliona Gloukhova
- Éditions Fage
- 19 Mai 2022
- 9782849757086
Claude Batho a séjourné régulièrement dans le village de Héry-sur-Ugine. De 1956 à 1981, elle s'est attachée à relater l'existence rude et authentique des habitants et paysans de Savoie sur les pentes du Mont Charvin. Ainsi se sont nouées des relations, constituées des amitiés que révèlent ses photographies. En manifestant la présence sensible d'une nature et d'un quotidien partagé, s'est constitué la mémoire d'une génération qui fut proche, et aimée.
Aliona Gloukhova s'adresse à Claude, tisse avec elle un lien imaginaire et donne à cet ouvrage une tonalité contemporaine chargée d'humanité et de familiarité retenue.
Fruit d'une double résidence, hier la photographie, aujourd'hui l'écriture, Visages et paysages d'en haut offre au lecteur un moment rare de méditation et de vie.
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37 photographies de Claude Batho Textes d'Irène Schavelzon « Elles sont remplies du temps qui passe sur les enfants, les gens, les choses. J'ai voulu rendre sensibles des instants très simples, en retenir les silences. » C.B.