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guillaume erner
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«À un moment donné, tout le monde ou presque s'est mis à parler des Juifs : sur les réseaux sociaux, dans les débats télévisés, sans compter les couvertures de magazines ou les unes de journaux. Alors, j'ai pris peur et j'ai décidé d'écrire. Pour comprendre les raisons de l'obsession que je voyais surgir autour de moi, mais aussi pour transmettre les raisons de la mienne.» Guillaume Erner tisse ici un fil entre son histoire familiale, son regard avisé sur la société contemporaine et ses travaux sur l'histoire de l'antisémitisme. Un essai singulier qui, tantôt avec humour et tendresse, tantôt avec ironie et acuité, exprime une profonde inquiétude sur l'avenir de la présence juive en diaspora et plaide pour le droit des Juifs à l'indifférence. Comme l'écrivait Marc Bloch dans L'Étrange défaite : «Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite.»
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Rater est un art : bêtise collective et superfail
Guillaume Erner
- Grasset
- Document Grasset
- 14 Septembre 2022
- 9782246831228
Qu'est-ce qu'un superfail ? En français de la rue, on pourrait traduire ce terme populaire d'Internet par « méga-ratage ». Attention, il n'est pas si facile de réussir à échouer ! Pour y parvenir à la perfection, il faut suivre des règles précises, étudiées chaque semaine par Guillaume Erner dans l'émission Superfail sur France Culture, dont le présent livre est une version condensée, réécrite... et réussie.
Dans chacun des cas retenus, le superfail survient dans une situation que l'on pensait contrôlée, rationnelle, imparable. Et à chaque fois, par la faute de préjugés, d'ignorances, de négligences, de fausses bonnes idées, ces projets destinés au succès s'écroulent piteusement.
On comprendra grâce à Rater est un art que la meilleure façon d'échouer consiste à s'y mettre à plusieurs. Rassemblez des gens intelligents, compétents, qui ont fait leurs preuves. Ce n'est qu'à cette condition que l'on peut envisager un superfail. D'une part, il faut que le projet ait été superbement conçu au départ. D'autre part, de l'intelligence de chacun peut naître la bêtise collective. On sait bien que si on demande à une commission de dessiner un cheval, on obtiendra un chameau. Au travers d'une multitude de cas, ce livre à la fois savant et humoristique se propose de livrer les dix secrets de l'échec collectif. Et par exemple : comment réussir à incendier Notre-Dame ? Comment fabriquer un smartphone dernier cri qui prend feu ? Comment construire un avion qui tombe ou un aéroport qui ne décolle jamais ? Si l'on veut ne pas prendre le risque de réussir, voici le livre qu'il faut lire. Dans une période de catastrophisme généralisé, il est aussi une manière de dire que l'on pourrait peut-être en sourire... tout en cherchant à comprendre. -
Comment expliquer ces focalisations du désir, par lesquelles des individus si différents les uns des autres, sans s'être concertés, formulent les mêmes envies ? À lire les médias qui accordent une attention grandissante à ces phénomènes, tout se passe comme si les choix du plus grand nombre - du prénom de l'enfant jusqu'à la forme des gâteaux - étaient désormais régis par une autorité aussi puissante que capricieuse : la mode.
Sous leur apparence frivole, les tendances posent quelques-unes des questions les plus sérieuses de la sociologie. Car les comprendre, c'est percer les mécanismes de l'imitation, de la diffusion des goûts et du rôle de marqueur social qu'ils peuvent jouer. C'est surtout analyser l'articulation entre l'individu et le corps social.
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Dans nos sociétés compassionnelles, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur la raison. Comment la cause de la victime en est-elle donc venue à servir l'injustice ?
Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'oeil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu, donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective qui façonne notre société des victimes . Pourquoi un monde qui n'a jamais semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime, une rivalité mimétique incessante entre les communautés... La cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais l'humanisme. -
Les premiers seront les derniers, prophétisaient les Evangiles. Concernant les people, ils ne se sont pas trompés. Beaucoup de derniers sont devenus les premiers ; ils s'appellent par exemple Kim Kardashian ou Justin Bieber. L'histoire contemporaine a transformé ces personnages insignifiants en idoles incontournables. Pour de nombreux jeunes, et de moins jeunes, le nom de Jean Baptiste Giacobini ou Nabila signifie quelque chose. D'autres considèrent, au contraire, que quelques basses oeuvres tiennent lieu d'oeuvres à ces deux-là. Leur triomphe peut nous faire rire ou pleurer, cela ne nous dispense pas de le comprendre. Pourquoi notre époque a-telle couronné l'insignifiance ? En l'espace d'un demi-siècle, tout se passe comme si la hiérarchie des valeurs s'était déplacée de Foucault (Michel) à Foucault (Jean-Pierre). La jeunesse d'hier défilait derrière Karl (Marx), celle d'aujourd'hui préfère Karl (Lagerfeld).
La meilleure façon de comprendre une époque, est de se pencher sur ses obsessions. La nôtre est obsédée par la célébrité. Chaque jour, dans des milliers d'émissions de télé-réalité, des individus de par le monde s'humilient dans des postures que les militants des droits de l'homme ne manqueraient pas de dénoncer si ces « candidats » à la honte n'étaient pas tous volontaires.
Manger des sauterelles, évoquer sa frigidité ou son micro-pénis, ou tout simplement rester en garde à vue dans un studio de télévision pendant 30 jours, tout est bon pour devenir un « people ».
La société, autrement dit le peuple, a érigé le people en souverain. La célébrité a désormais son royaume partout dans notre monde. Le fait est suffisamment frappant pour mériter que l'on s'y arrête, quel que soit le mépris que l'on peut nourrir par ailleurs pour un sujet aussi futile. Tenter d'analyser ce phénomène pourrait même nous permettre de mieux vivre. Car, la meilleure façon de ne pas céder à la déploration au sein d'une époque fascinée par des people est de chercher à comprendre ce que l'on désapprouve. Comment expliquer la mutation de la célébrité en valeur suprême ? La question constitue un vrai défi pour le sociologue.
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"Toutes nos tentatives pour penser l'antisémitisme échoueront tant que l'on croira possible de désigner des phénomènes aussi divers à l'aide d'un terme unique employé au singulier." Selon l'auteur il est nécessaire d'écrire une Histoire des antisémitismes où l'antisémitisme serait au second plan comme conséquence du régime d'altérité réservé aux Juifs. On a longtemps pensé pouvoir délimiter deux aspects dans l'attitude occidentale à l'encontre des Juifs : un préjugé d'origine religieuse, l'antijudaïsme, qui aurait progressivement cédé la place à une haine laïque, l'antisémitisme. Cette distinction facile ne résiste pas à une étude plus approfondie. Ce que tente l'auteur dans cet ouvrage essentiel.
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Comment expliquer ces focalisations du désir, par lesquelles des individus si différents les uns des autres, sans s'être concertés, formulent les mêmes envies ? A lire les médias qui accordent une attention grandissante à ces phénomènes, tout se passe comme si les choix du plus grand nombre - du prénom de l'enfant jusqu'à la forme des gâteaux - étaient désormais régis par une autorité aussi puissante que capricieuse : la mode. Sous leur apparence frivole, les tendances posent quelques-unes des questions les plus sérieuses de la sociologie. Car comprendre les tendances, c'est percer les mécanismes de l'incitation, de la diffusion des goûts et du rôle de marqueur social qu'ils peuvent jouer. C'est surtout analyser l'articulation entre l'individu et le corps social.
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Victimes de la mode, une si belle illusion
Guillaume Erner
- La Decouverte
- 15 Janvier 2004
- 9782707141620
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La mode est un mensonge auquel tout le monde veut croire. Les symptômes du mal sont connus nous recherchons l'originalité et nous voilà soumis à l'uniforme de la dernière nouveauté, oubliant notre sens critique et notre crainte du ridicule. Les " tendances " justifient tout : le retour des années 1980, l'arrivée des tongs, la vogue du treillis... Or les fashion victims ne sont pas seules à succomber; nous sommes tous soumis à l'emprise de la mode, parfois à notre insu et même contre notre gré. Doit-on alors accuser les marques ou les créateurs de manipuler la société par des mécanismes diaboliquesoe Ce serait oublier qu'ils sont eux aussi victimes de la mode. Sommés de découvrir avant tout le monde quelles seront les prochaines tendances, ils sont confrontés à un enjeu vital : s'ils se trompent, ce n'est pas un vêtement qui finira au placard, mais leur réputation ou leur carrière. Original et documenté, cet ouvrage nous fait découvrir les ressorts cachés d'un univers qui demeure énigmatique. Qui crée les tendancesoe Comment se diffusent-ellesoe Et enfin, pourquoi tolérons-nous cette servitudeoe Car, en réalité, il n'existe qu'une seule personne suffisamment forte pour nous contraindre à suivre la mode : nous-même. " Un document qui mêle à merveille la drôlerie à l'intelligence. " Le Monde " Erner applique à sa littérature les règles éprouvées du monde des tendances : susciter la demande, créer la pénurie, laisser sur sa faim pour relancer l'intérêt de la démonstration. Quel talent dans ce jeu de passe-passe entre la "fashion-victim" et son maître! [...] Chapeau l'artiste! " Le Figaro Economie
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La mode ne donne pas simplement du bonheur aux uns et des soucis aux autres, du travail à beaucoup, des obsessions à certains ; elle peut également être matière à pensée. La chose pouvait-elle surprendre ? Probablement pas, car, à bien y songer la mode se situe au carrefour des obsessions du contemporain. La mode c'est à la fois le corps et l'argent, la matière et le rapport à l'autre. Le développement de la mode accompagne celui de l'Occident et l'épanouissement de la modernité.
Réfléchir sur la mode nous oblige à revenir sur ce qui nous a fait moderne. Un parti pris a présidé à la confection de cet ouvrage : accueillir la plus grande diversité possible de discours relatifs à la mode. Il s'agit donc d'un « mélange ». On y trouvera un panorama très large de textes inédits ou d'articles difficiles à trouver, consacrés à la mode ; des contributions et des commentaires de sociologues, d'historiens tels que Nietzsche, Montesquieu, Pierre Bourdieu, Jean Baudrillard, Gilles Lipovestky, Anne Gotman, Patrick Pharo, Roland Barthes, etc.
; des entretiens avec des couturiers (S. Rykiel, G. Yurkievich.) ; des textes d'écrivains (Proust, Perec, Leopardi). La plupart de ces textes retiennent de la mode sa traduction vestimentaire, car le vêtement incarne parfaitement la mode, « il lui colle à la peau ». On pourra se demander si la mode est une chose frivole. Il se pourrait que la mode ne soit pas aussi légère qu'on le dit. Cocteau la disait grave, puisqu'elle mourrait jeune.
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Les tendances sont tendance.
Ce qui constitue la mode n'a jamais autant intéressé les hommes. Le royaume du changeant s'est en effet considérablement agrandi : jadis cantonné aux placards et aux dressings, il dépasse aujourd'hui largement le cadre de notre garde-robe. Les tendances - ces focalisations collectives autour d'un goût ou d'une couleur - régissent des pans entiers de notre vie. La mode commande désormais à la gastronomie, aux loisirs, à l'art comme à la télévision.
Cet ouvrage se propose d'explorer le monde des tendances. Car si l'on s'efforce de les suivre, on prend généralement peu de temps pour les comprendre. Pourtant, à la multiplicité des tendances s'ajoute la diversité des interprétations et des utilisations dont elles font l'objet. De quelle manière les entreprises de luxe et leurs créateurs parviennent-ils alors à capter les tendances ? Suivent-ils ou créent-ils la tendance ? La création doit-elle, d'ailleurs, se cantonner à cette dualité de choix ? La mode des tendances se propose de répondre à ces questions, avec un seul parti pris : accueillir la plus grande diversité possible de discours relatifs aux tendances.
L'ambition de cet ouvrage est de donner rendez-vous à l'esprit curieux en réunissant théoriciens et praticiens des tendances, venus de l'univers des parfums mais aussi de la mode, des cosmétiques et de la gastronomie.
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Comment expliquer ces focalisations du désir, par lesquelles des individus si différents les uns des autres, sans s'être concertés, formulent les mêmes envies ? À lire les médias qui accordent une attention grandissante à ces phénomènes, tout se passe comme si les choix du plus grand nombre - du prénom de l'enfant jusqu'à la forme des gâteaux - étaient désormais régis par une autorité aussi puissante que capricieuse : la mode.
Sous leur apparence frivole, les tendances posent quelques-unes des questions les plus sérieuses de la sociologie. Car comprendre les tendances, c'est percer les mécanismes de l'imitation, de la diffusion des goûts et du rôle de marqueur social qu'ils peuvent jouer. C'est surtout analyser l'articulation entre l'individu et le corps social.