jack thieuloy
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Écrivain hors norme à la réputation d'infréquentable, voire de dangereux psychopathe, Jack Thieuloy, en rupture de ban avec son milieu, la culture et l'establishment, décide, dès les années I960, de consacrer sa vie à la découverte du monde et à l'écriture. Il part alors sillonner l'Asie, entre autres, dans son combi Volkswagen. Provocateur, écorché vif, Thieuloy vit avec l'Inde une relation passionnelle.
Vers l'Inde rassemble les trois livres de Jack Thieuloy dédiés au sous-continent. En route vers l'Inde, road trip iconoclaste, relate son itinéraire rocambolesque jusqu'au pays désiré. L'Inde des grands chemins, le plus emblématique de ses récits indiens, raconte les aventures et les mésaventures, les amours et les dégoûts d'un routard doublé d'un anar, vivant de troc et d'expédients. La critique de l'époque salue alors en Thieuloy le «Kérouac français». Enfin, Quelques signes de plus sur l'Inde inusable, texte plus court et plus tardif, était destiné à accompagner le travail photographique sur l'Inde de Bernard Pierre Wolff.
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Jamais peut-être livre n'a dépeint avec autant de férocité, de verve - et de mauvaise foi - le microcosme des Lettres françaises. Un écrivain bâillonné est un brûlot hargneux, un pamphlet obscène, un délire paranoïaque, une volée de gifles qui dézingue tous azimuts : grandes maisons d'édition accusées d'entre-soi, prix littéraires de trucage, journalistes de complaisance courtisane - rien n'échappe à la vindicte de son auteur, Jack Thieuloy. Il faut dire que ce dernier, mis au ban de la République des lettres pour l'avoir secouée, dans les années 70, d'une série d'attentats, avait son lot de comptes à régler. Mais au-delà de ses outrances, Un écrivain bâillonné, rédigé en 1976 et resté inédit jusqu'à ce jour, n'en reste pas moins un témoignage fascinant sur la vie culturelle de l'après-68.
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Explorateur aventureux, Jack Thieuloy s'est fait connaître avec l'Inde des grands chemins, où les jeunes lecteurs, ennemis des voyages organisés, ont découvert un guide romanesque et passionné, en même temps qu'ils appréciaient un étonnant écrivain. Cet écrivain, en qui Céline aurait sans doute reconnu un très libre disciple, fougueux, colérique et visionnaire, les " fans " de Thieuloy le retrouveront ici, plus inspiré que jamais. Cette fois, c'est le Nouveau Monde qui offre un champ immense à sa verve, parfois délirante. Ce Bible d'Amérique - notez le masculin auquel il tient, pour de précises raisons - est le récit romancé d'une randonnée fantastique, de New York à la Floride, en passant par le Niagara, les Grands Lacs, le Canada, Chicago et Washington. Au long des " highways ", dans les villes, dans les banlieues, les faubourgs, le narrateur et son compagnon Monilo/Monila, auquel le lie une amitié très passionnée, recensent les merveilles et les monstres de ce continent revisité. L'un d'eux domine tout le livre de sa présence écrasante : il s'appelle John-Prometheus Ruckfaller, archétype des grands pionniers, et personnage assez inoubliable en sa démesure et ses machiavéliques entreprises. Mais dans le foisonnement de cette expédition éblouie, où le réel, les monuments, les lieux et les êtres prennent des proportions extravagantes, on ne sait où porter en priorité son attention, tant cet univers singulier nous investit et nous habite.C'est une véritable redécouverte de l'Amérique à quoi Jack Thieuloy nous convie, nous entraîne, brillamment, par la force d'un style insolite, dont la puissance confond et le souffle étonne. Voici un talent qui se confirme, ou plutôt qui s'affirme, soutenu par la violence irrésistible d'un tempérament plus que rare, dans le plat désert d'une littérature trop souvent prudente et conventionnelle.