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josé lezama lima
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José Lezama Lima, considéré comme l'égal de Proust et de Joyce, est le plus grand écrivain cubain contemporain. Il est universellement connu pour son oeuvre poétique qui s'étend de la narration à l'essai. Son roman Paradiso (1966) est la référence de la littérature du xxe siècle en langue espagnole.
Ce livre recueille une série de 91 chroniques publiées initialement à la une d'un grand quotidien cubain (Diario de la Marina) entre septembre 1949 et mars 1950, et qui n'ont jamais été traduites ni rassemblées en volume. Chaque texte naît d'un élément de l'actualité : concert, début de carnaval, prémices de l'hiver, exposition de peinture, représentation théâtrale, match de base-ball, manifestation, détérioration d'un quartier. À travers la description de lieux, de personnages, de coutumes, Lezama Lima appréhende la profonde singularité de La Havane. Une ville aux multiples facettes, qui revendique ses origines européennes tout en étant fière de sa spécificité caribéenne.
Poésie et divagation réflexive caractérisent ainsi ce livre à déguster lentement, dans lequel l'auteur porte sur ce coin du monde qui est le sien un regard empreint d'attachement et pourtant non dénué de lucidité et d'humour. Le ton y est souvent badin, espiègle et, comme un enfant rêveur, Lezama Lima se plaît à se détacher de la description objective des faits pour plonger dans la fiction. Ainsi, lorsqu'il imagine la vie d'un acrobate de cirque ou qu'il narre son trajet en autobus comme s'il s'agissait d'une épopée. Un enchantement littéraire pour les nombreux amoureux de La Havane. -
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Dans ce livre qui peut être lu comme un essai sur la littérature, un manuel de philosophie, une traversée des grandes mythologies et des voies du sacré, Lezama Lima jette les bases d'un système poétique multiforme qu'il développera notamment dans Paradiso (Seuil, 1972) et dans Dador (Flammarion, 1981). Suivant la tradition de La Fontaine qui partait du principe que le poète est un polyphile - un «amateur de toutes choses» - Lezama est un écrivain aux lectures variées et voluptueuses qui cache derrière cette apparente dispersion des lectures ce qu'il appelle une «dévorante anxiété d'intégration dans l'unité, dans le miroir, dans l'eau fluide et stagnante». «Savoir qu'à tout moment quelque chose vient nous compléter et qu'en élargissant sa respiration on trouve un rythme universel», tel est bien le postulat avancé dans ce livre. En effet, qu'il s'agisse de la mythologie égyptienne ou du Yi-King, des alchimistes chinois ou de la raison mythologique de Vico, de la bibliothèque comme dragon de Confucius ou du serpent de Don Luis de Gangora, c'est, pour reprendre le mot de Valéry, à une véritable fête de l'intelligence que nous sommes conviés. Deux vases correspondent à la période de l'influence homérique dans l'orphisme lors de la descente d'Ulysse aux sombres Enfers. Le premier est à Munich et le second, contemplé par Rilke, à Naples. Ces deux vases donnent le titre à cet essai sur l'«infini possible de l'être» ou : comment lier métaphysique et poésie...
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Voici la somme de toute une oeuvre et de toute une vie, celle de josé lezama lima, l'un des plus grands représentants du baroque latino-américain.
Avec paradiso, il nous donne en même temps qu'une fiction pure (les enchevêtrements entre les péripéties des différents personnages et une mouture du narrateur lui-même), un traité de théologie, une vertigineuse suite d'images poétiques, une érudite réinvention de l'écriture et finalement, un document sur la havane des années quarante et cinquante, lorsque s'amorcent les premiers soubresauts révolutionnaires.
Ce livre, sans nul doute un des plus fondateurs de la littérature sud-américaine d'aujourd'hui, représente une magnifique ouverture sur l'universel métissage des cultures.