Filtrer
-
Pour aborder ce monstre sacré de la littérature, cette biographie, fondée sur une exploitation de la correspondance de Goethe, a adopté un parti pris thématico-chronologique centré sur l'itinéraire intellectuel de l'homme. Elle interroge en l'homme et en l'oeuvre cette question cruciale qui fait l'unité de ce personnage multiple : qu'est-ce qu'être poète ?
-
Fait le portrait du philosophe, élève de Husserl et Heidegger, à la croisée des cultures, juive, grecque et chrétienne, qui introduisit la phénoménologie en France et axa sa réflexion philosophique sur l'éthique.
-
Nul n'ignore son nom. Il fait pourtant partie des grands inconnus. On le sait à la tête d'une oeuvre théâtrale, dont le monumental Soulier de satin fut sapé par le mot de Mauriac : «heureusement, il n'y avait pas la paire». On lui en veut d'avoir célébré avec la même ardeur Pétain et de Gaulle. Récemment, sa disgrâce s'est aggravée de la révélation en technicolor du destin de sa soeur Camille, sculpteur génial, qu'il laissa enfermer chez les fous.
Mais était-il vraiment d'équerre, ce poète catholique, excursionniste, photographe, amateur de peinture et de musique, qui fut également, de la Chine au Brésil, du Japon à Washington, consul puis ambassadeur de France ? Apprécié de Briand, évincé par Daladier, il fut trente ans l'ami de Berthelot, «l'homme à la tête d'amant», tout-puissant secrétaire du Quai d'Orsay, qui le guida dans la carrière et dans le monde. Ainsi Claudel fraya-t-il avec princesses, auteurs, acteurs et metteurs en scène, Marthe Bibesco, Morand, d'Annunzio, l'inévitable abbé Mugnier... Car il fut aussi une haute figure des lettres parisiennes, auteur choyé de la Nrf, en ces temps où, selon Gaston Gallimard, on n'y parlait que «de Dieu et des garçons». C'est là, d'ailleurs, que Claudel eut maille à partir avec l'autre fondateur de la maison, Gide le protestant, qui le compara un jour à un «cyclone figé».
L'appellation est pertinente pour cet éruptif, cet intempestif, qui voyait en Rimbaud son père d'âme, en proie comme lui au tourment de «l'homme désirant». Sa vie consistera à creuser en lui le contenu de ce désir, à le convertir, saisi qu'il était, depuis une nuit de Noël, par l'amour de Dieu, puis par l'amour d'une femme - de la femme - rencontrée en mer. Ainsi apparaît Claudel, «demi-moine» aux dires de celle qu'il aima passionnément, partagé entre le Ciel et la Terre, et brûlant de les réconcilier.
-
En cinq chapitres : La relation esthétique ; La saveur et la faim ; Savoir et pouvoir ; Le champ artistique ; La correspondance des arts. Avec un glossaire critique sur des notions telles quabstraction, critère, empathie, génie, image ou sur des acteurs comme Dahlhaus, Duchamp, etc.
-
Peintre, humaniste et diplomate, Rubens est l'homme de la transition entre l'Italie et la Flandre, la Renaissance et le Baroque, l'art et l'argent, la religion et le profane. Il est l'un des premiers grands Européens.Né en Allemagne, il passe sa jeunesse dans les Flandres, achève son éducation en Italie où il séjourne à la cour de Mantoue, avant de revenir s'installer à Anvers, qu'il ne quittera plus que pour des missions diplomatiques.À Anvers, Rubens est l'homme le plus riche de la ville, le plus honoré ; son atelier, où il forme de nombreux élèves, le plus célèbre. Sa renommée de peintre est telle que les commandes arrivent des cours de France, d'Angleterre, d'Espagne. C'est dans ce contexte qu'il réalise pour Marie de Médicis la série du Luxembourg.Très vite projeté dans le contexte politique de son époque, chargé par les gouverneurs des Pays-Bas de négocier avec l'Espagne et l'Angleterre, notamment ce fameux traité anglo-espagnol qui n'est que l'un des nombreux avatars de la guerre de Trente Ans, Rubens, conscient de la misère qui l'entoure, s'efforce de trouver une solution à ces guerres incessantes qui ravagent son pays en garantissant à ses compatriotes une indépendance par rapport à l'Espagne. À cet effet, il se dépensera sans compter.Puisant à l'abondante correspondance du peintre, soulignant le contexte artistique, politique et économique du temps, l'ouvrage s'attache autant à l'histoire sociologique qu'à l'histoire de l'art. Il démontre que le peintre non seulement transfigure le réel, mais peut aussi le transformer.