nina berberova
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Saint-Pétersbourg 1919 / Paris 1920 : l'histoire d'une cantatrice et de son accompagnatrice. Des relations tourmentées portant la marque des événements qui viennent de bouleverser la Russie.
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Les amateurs de sensations fortes seront ici comblés s'ils ont assez de finesse pour goûter celles de l'esprit. Car Nina Berberova, qui défend avec une farouche discrétion les actes intimes de sa vie, est en revanche capable des excursions les plus hardies dès lors qu'il s'agit des oeuvres et des idées, en cela guidée par une nécessité sur laquelle on est fixé dès la préface de son livre. Mais elle s'affirme tout de même l'incomparable témoin des grandes convulsions de notre temps, et la description de la Russie en proie aux premiers assauts de la révolution, les affres de l'immigration, l'état de la France quand elle y vient et quand la guerre s'y installe, de même que le spectacle que lui offrent les Etats-Unis à son arrivée, véritables morceaux d'anthologie, laissent dans l'esprit du lecteur des empreintes profondes.
Traduit du russe par René Misslin et Anne Misslin.
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Paris, 1923.
Un jeune homme se suicide dans une chambre du grand hôtel. sam adler était violoniste, fils d'une famille de la haute bourgeoisie juive. il avait quitté saint-pétersbourg en 1918. a paris, il a laissé les coordonnées de véra, son amie d'enfance. ce deuil inattendu provoque chez la jeune femme une vive agitation de la mémoire, et dès lors elle dévide le fil de ses souvenirs, oscillant entre les années pétersbourgeoises et sa vie à paris marquée par une recherche fébrile et obstinée d'un bonheur qu'elle finit par conquérir.
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Exilées russes à Paris, filles du même père et de trois mères différentes, ces trois soeurs, qui refusent de se complaire dans l'inaccomplissement tchékhovien, incarnent, chacune à sa façon, la tragédie du xxe siècle. L'aînée, tout en gardant le souvenir de sa mère violée et assassinée par les rouges pendant la guerre civile, recherche l'harmonie, habitée par le pressentiment du miracle à accomplir. La cadette tente de mettre en pratique sa théorie de la fragmentation du monde en se nourrissant du bonheur des autres et en séduisant les hommes qu'aiment ses soeurs. La benjamine voit la vie comme une infinie libération de l'emprise de la peur. Tout bascule à la veille de la Seconde Guerre mondiale...
L'Histoire est plus que jamais présente dans ce roman posthume - l'un des plus forts de Nina Berberova -, où les personnages, malmenés par leur quête de sens et les absurdités de l'existence, sont pétris d'une humanité fragile et profonde.
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De cape et de larmes, Le Roseau révolté, Le Mal noir.
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Tout commence dans les années vingt à Billancourt.
Nina Berberova, arrivée de fraîche date à Paris, rencontre le petit peuple russe de l'immigration, aggloméré autour des usines Renault. Avec ces personnages pathétiques ou dérisoires, dépaysés par l'exil, elle découvre les thèmes que paraissait attendre son tempérament de narratrice. Elle entreprend alors, entre 1928 et 1940, de composer des récits où l'on retrouve l'acuité du regard, l'ellipse du temps, la saveur du trait, la drôlerie de la situation, l'allusion tragique et l'économie narrative qui feront son succès de romancière.
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Née à Saint-Pétersbourg dans une famille de fonctionnaires, l'ambitieuse et envieuse Tania fuit au Japon après la révolution d'Octobre. Elle y épouse le fiancé de sa soeur et part s'installer avec lui à Paris où elle s'imagine accéder au bonheur et à l'argent grâce à sa sensualité. Mais très vite veuve, elle sombre peu à peu dans la misère et la folie... Une impitoyable description de anti-héros.
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Un homme cherche à réunir la somme nécessaire pour poursuivre son exil de Paris vers New York. Au mont de piété il dépose une paire de boucles en diamant, mais l'une d'elle est invendable, elle a le mal noir. Avec ce roman paru pour la première fois en 1989 en français, Nina Berberova pousse l'ellipse comme jamais et la métaphore à un point d'excellence ultime où le moindre détail illumine l'obscure absurdité du destin.
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Nouvelle édition établie et présentée (" Je ne mourrai pas tout entier ") par Luba Jurgenson.
Traduction du russe par Nina Berberova et Mina Journot. révisée et complétée par Luba Jurgenson. Enfin publié ici dans son intégralité pour la première fois au monde et sous son titre original, Voyage au pays des Ze-Ka est l'un des plus bouleversants témoignages jamais écrits sur le Goulag. Le livre était paru en France en 1949 sous le titre La Condition inhumaine, bien avant les chefs-d'oeuvre de Soljenitsyne et de Chalamov.
Cet hallucinant récit de cinq années passées dans les camps soviétiques ne le cède en rien à ceux de ses célèbres successeurs, ni pour la qualité littéraire, ni pour l'acuité de pensée et la hauteur de vue avec lesquelles l'auteur s'efforce de donner un sens à son expérience, aux limites de l'humain.
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Jeune émigré russe des années 1920, Sacha vit à Paris avec Ivan, son frère aîné. Ses proches, tous fiancés, lui font sentir la pesanteur de la solitude. Du moins jusqu'à une nuit passée avec une femme de haute condition. Mais cette nuit, loin de lui permettre de se retrouver, menace au contraire de l'isoler davantage et de lui faire connaître le sentiment définitif de l'échec.
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Aux Chroniques de Billancourt font suite ces nouvelles dont l'action se situe à un moment où la dépression ébranle une fois encore le petit monde de l'exil qui avait commencé à s'organiser autour des usines Renault. On y retrouve la vivacité du regard, la perfection du trait, l'art de la narration propres au talent de l'écrivain russe.
Cette édition, qui date de 1993 chez Actes Sud, fut la première jamais réalisée, les récits n'ayant paru - en russe - que dans des publications périodiques au moment de leur écriture, dans les années trente.
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J'ai choisi la liberté, l'ouvrage du dissident soviétique V. A. Kravtchenko, paraît en France en 1947 avec le même immense succès que dans le reste du monde occidental. Peu de temps après, l'hebdomadaire procommuniste Les Lettres françaises publie un article accusant Kravtchenko de ne pas en être le véritable auteur et d'avoir été piloté par les services secrets américains. L'intéressé porte plainte immédiatement pour diffamation.
Quand s'ouvre le procès, le 24 janvier 1949, il apparaît tout de suite qu'il va tourner au procès du régime soviétique et que la question de fond qui est posée là est celle de l'existence de camps de concentration en URSS, d'où de violents débats et des dépositions passionnantes, auxquels assistait pour un journal de l'émigration russe la jeune Nina Berberova. Son témoignage brille par la rigueur du compte rendu, l'acuité du regard et l'effi cacité du style.
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Juin 1940. Paris est une ville sacrifiée. Au milieu de l'atmosphère de débâcle qui règne sur le village de Maria Léonidovna et Vassili Souchkov, on s'interroge: que penseraient les glorieuses figures de l'histoire d'Europe face à ce marasme? D'aucuns voudraient ressusciter Napoléon, Bismarck, la reine Victoria ou Jules César. Maria, elle, voudrait faire revivre Mozart... Un jour, un étrange voyageur vient trouver refuge chez eux. Ce jeune homme mystérieux, aux airs de soldat ou d'espion, se prétend musicien, ainsi qu'en témoignent ses mains étonnamment fines, fragiles, et couvertes de poussière...
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Récits de l'exil Tome 1
Nina Berberova, Lydia Chweitzer
- Actes Sud
- Babel
- 17 Novembre 2004
- 9782742753741
L'Accompagnatrice, Roquenval, Le Laquais et la Putain, Astachev à Paris, La Résurrection de Mozart. Dans l'ordre chronologique d'écriture, les «petits romans» de l'exil.
Traductions de Luba Jurgenson et Lydia Chweitzer.
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Pétersbourg, 1920. Sacha, une jeune femme, quitte la Russie exsangue pour une existence crépusculaire à Paris.
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Roquenval, demeure seigneuriale, autrefois fabuleuse, aujourd'hui rongée par les ans. Roquenval veille sur ses tours mortes et ses gouttières rongées comme Praskovia Dmitrivena vit du souvenir d'elle-même.
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Pour une édition russe, parue aux Etats-Unis en 1984, Nina Berberova avait sélectionné une centaine de poèmes parmi ceux qu'elle avait écrits entre 1921 et 1983.
Après quoi, à l'en croire, elle avait sans remords détruit tous les autres, ce que le dépouillement de ses archives paraît confirmer. C'est la même et sévère sélection qu'avant sa mort elle retint pour la composition de la présente " anthologie personnelle " dont le projet lui était soumis. Et en guise de préface, elle suggéra de rassembler des extraits de son autobiographie, C'est moi qui souligne, extraits qu'elle désigna comme " souvenirs en poésie ".
Ces fragments, on les retrouvera donc ici rassemblés, qui font voir une jeune fille véritablement propulsée dans la vie par la poésie, et par elle animée d'une force qui la rendait capable d'affronter son terrible destin. Mais on ne manquera pas d'observer que ces souvenirs s'interrompent en 1922 - l'année où Nina Berberova rencontre Vladislav Khodassevitch et avec lui quitte la Russie -, alors même que les poèmes survivants, à l'exception des cinq premiers, sont tous postérieurs à cette date.
Comme s'il était un temps pour parler de la poésie, et un autre pour s'y enfermer, s'y réfugier ou lui confier la parole qui n'a pas d'asile ailleurs.
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J'ai compris que chacun avait apporté dans cette grande ville ce qu'il avait: l'un, l'ombre du prince d'elseneur, l'autre, la longue silhouette du chevalier espagnol; le troisième, le profil du séminariste de dublin, cet immortel ; le quatrième, un rêve, une idée, une mélodie.
La chaleur torride d'une vallée, le souvenir d'une tombe ensevelie sous la neige ; une formule mathématique, divine dans sa grandeur, ou le tintement des cordes d'une guitare. tout cela s'est fondu dans cette ville, sur ce cap, formant cette vie à laquelle je m'apprête à participer.
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Astachev a paris - version francaise etablie avec
Nina Berberova
- J'ai Lu
- 4 Janvier 1999
- 9782277229414
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Imaginons une soirée d'été. Chaude et paisible. Dans la lumière du crépuscule, quelques amis finissent de dîner. Le ciel est pur mais à l'accalmie inquiétante de cette nuit de juin 40 succède, au loin, la rumeur des canons. On parle de la guerre, de ses présages...
Et voilà que la conversation entraîne la pensée de chacun vers le passé... Si, d'un geste de prestidigitateur, on devait ressusciter quelqu'un... "Mozart, bien sûr, et personne d'autre ! se dit Maria. Quelle joie ce serait !" "Et soudain il lui sembla que sur le gravier blanchâtre de la cour se détachait, pâle, imprécise, l'ombre d'un homme" ... Mozart ? Obscur et inconnu ? Mais s'il revenait, lui, doué d'une si puissante harmonie au coeur, que ferait-il dans ce monde ? Serait-il écouté ?