paul chemla
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Les protagonistes de la mythologie romaine ne sont pas les dieux mais les Romains eux-mêmes. Des auteurs tels que Tite-Live, Virgile et Ovide racontent ces mythes comme s'il s'agissait de l'histoire réelle de la naissance et des premiers temps de Rome. Les récits associés aux noms d'Énée, de Romulus et Remus et des « sept rois » affirment sans relâche que la ville et son peuple ont été distingués par les dieux pour devenir, conformément à leur destin, les maîtres de la Terre entière. Certains mythes donnaient aussi en exemple des comportements inspirés par la vertu et le souci de l'intérêt public. D'autres enfin servaient à redorer le blason des grandes familles de Rome et à montrer combien elles étaient dignes d'exercer le pouvoir. Avec ironie, l'auteure relate quelques-unes de ces histoires légendaires qui ont parfois les couleurs de la propagande.
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Les légendes de l'Iran antique racontent les combats entre le Bien et le Mal, les victoires des dieux, tel Mithra, le dieu du soleil, les exploits des créatures surnaturelles, comme le Simourgh, l'oiseau magique, et les méfaits des démons. Une grande partie de ce que nous savons du passé préislamique de l'Iran vient du livre saint de la religion zoroastrienne, l'Avesta. Parallèlement aux dits du prophète Zoroastre et aux récits évoquant Ahura Mazda, le Seigneur sage, l'Avesta intègre des mythes païens bien antérieurs, qui refont surface dans le Livre des rois, splendide épopée en vers achevée vers 1010 après J.-C. par le poète Firdousi. L'auteure s'appuie sur toutes ces sources pour transmettre au lecteur moderne ces légendes perses captivantes, qui ont inspiré pendant des siècles l'art de la miniature sur manuscrit.
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Planète Aqua : Repenser notre demeure commune dans l'univers
Jeremy Rifkin
- Buchet/Chastel
- Essais & Documents
- 19 Septembre 2024
- 9782283039533
Nous ne pouvons plus détourner la tête devant le déréglement climatique : inondations diluviennes, sécheresses, canicules et incendies dévastateurs, ouragans et typhons de plus en plus puissants... Le chaos menace les écosystèmes et nos sociétés.
Pendant trop longtemps, nous n'avons pas compris la nature de notre existence - à quoi, au juste, nous devons d'être en vie. Nous avons cru vivre sur une planète de terre alors qu'en réalité nous vivons sur une planète d'eau. Aujourd'hui les masses aquatiques redeviennent sauvages et, en recherchant un nouvel équilibre, elles entraînent dans une extinction massive notre espèce et les autres êtres vivants.
Jeremy Rifkin nous appelle à reconsidérer notre demeure dans l'univers, à prendre conscience que nous vivons sur la planète Aqua. Avec ce livre, il nous embarque dans un nouveau voyage vers un futur où il nous faudra revoir notre mode de vie à tous les points de vue - notre rapport à la nature, notre façon de gouverner la société, notre conception de la vie économique, l'éducation de nos enfants et jusqu'à notre orientation dans le temps et dans l'espace. Telle sera la prochaine phase de l'évolution humaine : rebaptisons notre planète « planète Aqua » et apprenons à nous réadapter aux eaux de la vie.
Fondé sur de solides recherches pluridisciplinaire, ce nouvel ouvrage majeur d'un des intellectuels les plus influents se propose de redéfinir le sens de notre existence sur la planète Aqua. -
Voici une histoire des pays où la langue principale est l'arabe et la religion majoritaire l'islam. Cette histoire commence au VIIe siècle, quand la nouvelle foi musulmane franchit les limites de la péninsule Arabique en portant la langue arabe partout où la conduit son expansion. Cette histoire se poursuit jusqu'à nos jours, et Albert Hourani montre comment le devenir historique des Arabes a été lié à certains faits majeurs de l'histoire universelle : la création d'un empire islamique et d'une culture arabo-musulmane aux formes intellectuelles et artistiques originales ; l'ascension, puis la lente désintégration de l'Empire ottoman ; l'expansion de la puissance économique et politique de l'Europe au XIXe siècle ; l'émergence du nationalisme et des État-nations ; la réaffirmation enfin de l'identité islamique dans la toute dernière période.
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La grande désillusion
Joseph E. Stiglitz
- LE LIVRE DE POCHE
- Le Livre De Poche
- 24 Septembre 2003
- 9782253155386
« Aujourd'hui, la mondialisation, ça ne marche pas. Ca ne marche pas pour les pauvres du monde. Ca ne marche pas pour l'environnement. Ca ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale. » L'auteur de ces lignes ? Le professeur Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, ancien conseiller de Bill Clinton, qui en novembre 1999 a démissionné de son poste d'économiste en chef et de vice-président de la Banque mondiale : « Plutôt que d'être muselé, j'ai préféré partir », expliquera-t-il. Son livre est un constat qui vaut réquisitoire : preuves à l'appui, il démontre que les règles du jeu économique mondial ne sont souvent fixées qu'en fonction des intérêts des pays industrialisés avancés - et de certains intérêts privés en leur sein -, et non de ceux du monde en développement.
Politique d'austérité, libéralisation des marchés des capitaux et privatisations sont appliquées aveuglément, en dépit de leur échec avéré, à tous les pays, en particulier aux pays en transition et du Sud.
A lire Joseph Stiglitz, on a le sentiment de comprendre les vrais enjeux du monde d'aujourd'hui, de saisir toute l'urgence d'une réforme en profondeur du statut et des politiques préconisées par les institutions financières internationales.
Postface inédite de J. E. Stiglitz. -
Les quatre traités réunis ici - Avoir beaucoup d'amis ?, Ne pas confondre le flatteur et l'ami, Tirer profit de ses ennemis, Écouter - ont pour thème la relation à l'autre et la bonne façon de communiquer avec lui.
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Le rapport Stiglitz ; pour une vraie réforme du système monétaire et financier international
Joseph eugene Stiglitz
- Actes Sud
- Babel
- 9 Avril 2012
- 9782330006501
Après le grand succès du dernier livre de Joseph Stiglitz, Le Triomphe de la cupidité, voici le rapport sur la crise commandité par l'onu à l'auteur. Ecrit dans un souci pédagogique, il comporte un état des lieux passionnant et énonce de nombreuses propositions dans les domaines financier mais également social et économique. La longue introduction de Joseph Stiglitz lui permet de revenir sur le désastre annoncé des politiques de rigueur en Europe.
Que faire après la crise ? Voici le rapport Stiglitz initié par l'ONU et qui, sous la présidence du prix Nobel, a réuni quelques-uns des économistes les plus émérites du monde. Selon les auteurs, la crise n'est pas un simple accident, quelque chose qu'on ne pouvait pas prévoir et encore moins éviter. La crise est due, au contraire, à l'action humaine : elle a été le résultat de fautes du secteur privé et de politiques mal orientées, vouées à l'échec des pouvoirs publics. Le Rapport préconise dès lors un audacieux programme de changement stratégique de l'économie mondiale :
Ne pas considérer la crise financière isolément mais en conjonction avec les crises sociale, climatique, alimentaire, énergétique ;
Inciter les Etats à agir ensemble afin d'éviter que les mesures prises par les uns aient des répercussions négatives sur les autres ;
Réformer réellement le système financier et monétaire, plus inspiré par la défense d'intérêts privés que soucieux du bien public ;
Infléchir nettement les politiques macroéconomiques responsables des déséquilibres et des inégalités ;
Réformer les institutions internationales et considérer différemment l'aide apportée aux pays en voie de développement ;
Désintoxiquer les responsables politiques d'une idéologie qui s'est révélée défaillante.
Un rapport essentiel, donc, qui apporte à la fois des solutions à court et à long termes et dont nos dirigeants devraient largement s'inspirer s'ils veulent que le monde prenne le chemin d'une économie plus juste, plus stable, plus solidaire.
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Une nouvelle conscience pour un monde en crise ; vers une civilisation de l'empathie
Jeremy Rifkin
- Actes Sud
- Babel
- 8 Septembre 2012
- 9782330010737
Jeremy Rifkin propose une lecture fascinante de l'histoire de l'humanité dans une perspective sociale et altruiste. Avec un constat : jamais le monde n'a paru si totalement unifié (par les communications, le commerce, la culture) et aussi sauvagement déchiré (par la guerre, la crise financière, le réchauffement de la planète, la diffusion de pandémies) qu'aujourd'hui.
Quels que soient nos efforts intellectuels face aux défis d'une mondialisation accélérée, nous ne sommes pas à la hauteur : l'espèce humaine semble incapable de concentrer vraiment ses ressources mentales collectives pour "penser globalement et agir localement". Ce livre montre que cette déconnexion entre notre vision pour la planète et notre aptitude à la concrétiser s'explique par l'état actuel de la conscience humaine. Nos cerveaux, nos structures mentales, nous prédisposent à une façon de ressentir, de penser et d'agir dans le monde qui n'est plus adaptée aux nouveaux contextes que nous nous sommes créés.
L'humanité, soutient Rifkin, se trouve à l'aube d'une étape cruciale. Tout indique que les anciennes formes de conscience religieuses ou rationalistes, soumises à trop forte pression, deviennent dépassées et même dangereuses dans leurs efforts pour piloter un monde qui leur échappe de plus en plus. L'émergence d'une conscience biosphérique et ses conséquences sur notre manière d'appréhender différemment la société, l'économie ou l'environnement sera probablement un changement d'avenir aussi gigantesque et profond que lorsque les philosophes des Lumières ont renversé la conscience fondée sur la foi par le canon de la raison.
En retraçant la grande fresque des mutations de notre civilisation, dont le moteur principal est la conscience altruiste de l'être humain, Jeremy Rifkin dévoile des fils conducteurs restés ignorés jusqu'ici. Ces "pages blanches" de l'histoire ainsi mises en lumière nous permettront d'élargir notre conscience afin de relever les défis des décennies à venir.
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Le mythe du déficit ; la théorie moderne de la monnaie et la naissance de l'économie du peuple
Stéphanie Kelton
- Les liens qui libèrent
- 10 Mars 2021
- 9791020909732
« Nous gérons notre économie comme une personne d'un mètre quatre-vingts qui se déplace courbée en deux en permanence sous un plafond qui est à deux mètres cinquante, parce qu'on l'a convaincue que, si elle tentait de se redresser, elle subirait un terrible traumatisme crânien. » De nombreuses convictions se sont enracinées dans l'imaginaire collectif au sujet de la question du déficit. Stephanie Kelton déconstruit l'idée que les États doivent tenir leurs budgets comme des ménages, que le déficit prouve que l'État dépense trop, que la dette publique est insurmontable, que les déficits de l'État évincent l'investissement économique ou que les programmes de prestation sociale sont financièrement insoutenables... Elle démontre au contraire avec brio que le déficit budgétaire n'appauvrit pas l'État, que la dette n'est pas un fardeau et que le juste niveau de dépense publique s'évalue à partir du taux d'inflation et du niveau réel des ressources.
Cette exploration modifie profondément notre compréhension de nombreuses questions cruciales : la pauvreté, l'inégalité, la création d'emplois, l'extension des systèmes de santé ou le changement climatique. Car aujourd'hui toute proposition ambitieuse se heurte inévitablement à la forteresse inexpugnable de la question du déficit. Stephanie Kelton propose donc d'imaginer de nouvelles politiques pour passer du récit du manque à celui de la possibilité...
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« Cet essai se propose de montrer comment, en fonction des pressions financières et politiques ou des modes du moment, les systèmes économiques et politiques cultivent leur propre version de la vérité. Une version qui n'entretient aucune relation nécessaire avec le réel. » J.K.Galbraith Dénonçant avec ironie l'écart croissant entre la réalité et la « sagesse conventionnelle », l'auteur démonte « l'absurdité conceptualisée » ou les « pieux mensonges » par lesquels les puissantes entreprises ont redéfini l'intérêt public en l'adaptant à leurs besoins. Non seulement le bien public a été confisqué par de grandes firmes, mais le pouvoir a à son tour été confisqué en leur sein par quelques dirigeants personnellement intéressés à nous faire croire que le progrès social passe par toujours davantage de biens de consommation. L'épanouissement humain n'aurait-il donc plus rien à voir avec la paix, la qualité de notre environnement écologique, celle de nos rapports sociaux et celle de notre système de santé ?
Du New Deal à nos jours, Galbraith, sans conteste le plus célèbre des économistes américains, a occupé des postes de responsabilité, dans le monde politique ou académique. Ce nouvel essai décapant distille cette expérience de toute une vie dans les secteurs public et privé. Une critique mordante, concise, sarcastique du monde tel qu'il va... mal!
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Une archéologie du toucher
Daniel Heller-Roazen
- Le Seuil
- La Librairie Du Xxie Siècle
- 13 Octobre 2011
- 9782020908153
Que veut dire se sentir vivant ? C'est à cette question que répond Daniel Heller-Roazen en faisant l'archéologie d'un seul sens : ce « toucher intérieur, par lequel nous nous percevons nous-mêmes ». Aristote fut sans doute le premier à définir cette puissance de l'âme. Après lui, beaucoup d'autres s'efforcèrent de définir et de redéfinir cette curieuse sensation.
Les philosophes de l'Antiquité, les penseurs musulmans, juifs et chrétiens du Moyen Âge ont tous étudié une faculté qu'ils appelaient le « sens commun ». De Montaigne et Francis Bacon à Locke, Leibniz et Rousseau, de la médecine du XIXe siècle à Proust et Benjamin, les auteurs modernes ont fait écho, consciemment ou non, à ces diverses traditions, en explorant la perception que tout être sensitif a de sa vie.
Une archéologie du toucher reconstitue l'histoire de cette perception. Sensation et conscience, sommeil et réveil, esthétique et anesthésie, perception et aperception prennent ici un sens nouveau.
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Dominer le monde ou sauver la planète
Noam Chomsky
- 10/18
- Fait Et Cause
- 15 Septembre 2005
- 9782264042293
La politique actuelle de l'administration Bush sur la scène mondiale constitue-t-elle une rupture avec la position traditionnelle des États-Unis ? Pour Noam Chomsky - qui signe là son premier grand essai depuis une quinzaine d'années -, la Stratégie de sécurité nationale adoptée en 2002 a eu de nombreux précédents dans la pratique des administrations passées, tant républicaines que démocrates. Ce qui est vraiment nouveau, c'est que cette attitude n'est plus déniée mais revendiquée ouvertement.
Avec autant d'indignation que d'humour, Chomsky analyse le discours du projet américain, dont il souligne très efficacement l'illogisme et l'injustice. Hégémonie ou survie : tel est, selon Chomsky, le choix historique aujourd'hui, et nul ne sait quelle orientation va l'emporter.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Paul Chemla -
L'ennemi de tous ; le pirate contre les nations
Daniel Heller-Roazen
- Le Seuil
- La Librairie Du Xxie Siècle
- 14 Janvier 2010
- 9782020993401
Ce livre part d'un seul et unique fait juridique dans l'histoire de l'Occident : le pirate est le prototype de « l'ennemi de l'humanité ».Longtemps avant les droits de l'homme, avant les organisations humanitaires, avant la codification du droit international par les penseurs des Temps Modernes, les hommes d'état de la Rome antique voyaient en lui « l'ennemi de tous ». Comme Cicéron en a fait un jour la remarque, il existe des adversaires avec lesquels un état de droit peut faire des guerres, signer des traités et, si les circonstances le permettent, cesser les hostilités. Ce sont les justes belligérants de l'autre camp, qui, étant par principe les égaux des combattants de la puissance publique, peuvent toujours prétendre à certains droits. Mais il y a aussi un autre type d'ennemi : un adversaire injuste, indigne de tels droits. C'est le pirate, que Cicéron appelle, pour cette raison, « l'ennemi commun à tous ».Plus tard, aux Temps Modernes, les philosophes du droit et de la politique ont fait un pas de plus. Ils ont élaboré une idée que l'on peut, historiquement, rattacher en droite ligne à celle de « pirate » : la notion d' « ennemi de l'humanité », qui nous est aujourd'hui si familière à tous.Dans ce livre, Daniel Heller- Roazen propose une généalogie de cette idée, cernant les diverses conditions juridiques, politiques et philosophiques dans lesquelles il a été possible de concevoir un sujet aussi exceptionnel qu'un « ennemi de tous ».Le livre de Daniel Heller-Roazen est motivé par une hypothèse : le paradigme du pirate a pris aujourd'hui une importance considérable, extrême. Comment et pourquoi l' « ennemi de tous » est-il devenu une figure contemporaine cruciale Daniel Heller-Roazen est professeur de littérature comparée à l'Université de Princeton aux états-Unis. Il a publié, dans la même collection, écholalies. Essai sur l'oubli des langues (2007).
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Paul krugman éclaire magistralement les raisons du naufrage américain - la fin des valeurs démocratiques et de la prospérité - en examinant de manière décapante un siècle d'histoire politico-économique.
Il propose des mesures indispensables à la juste répartition des richesses et à la renaissance d'une classe moyenne.
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La véritable richesse ; une économie du temps retrouvé
Juliet Schor
- Charles Leopold Mayer - Eclm
- Essai
- 21 Mars 2013
- 9782843771743
Nous connaissons aujourd'hui l'enchaînement frénétique qui fait que travail et consommation s'entraînent l'un l'autre pour continuer à faire fonctionner une machine économique qui a perdu tout son sens. Pour réunir les conditions du changement face à la puissance des logiques de statu quo, il faut revoir radicalement notre façon de penser, de travailler, de consommer. Loin de tout message sacrificiel, et en reprenant à son compte l'idée de rêve américain fondé sur la recherche du bonheur, Juliet Schor démontre qu'un mode de vie qui privilégie l'épanouissement et la cohésion sociale plutôt que l'accumulation peut mener à l'équilibre écologique et économique. Cela passe tout d'abord par la réduction du temps de travail, au coeur de cet ouvrage, et par une bonne utilisation du temps ainsi libéré : agriculture urbaine, bricolage, échanges, sont autant d'exemples explorés ici. Juliet Schor défend aussi l'idée que les innovations sociales et les nouvelles technologies peuvent simultanément améliorer nos vies et protéger la planète.
Elle nous convainc ainsi que nous pouvons remettre en cause l'idée de déterminisme, notamment économique, auquel nous devrions nous soumettre et nous donne les moyens de sortir du cycle qui mène du travail aux dépenses et d'aller vers un monde riche de temps, de créativité, d'information et de lien social.
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Poursuivant le procès du libéralisme sans limites amorcé dans La Grande Désillusion, Joseph Stiglitz s?appuie cette fois sur son expérience de quatre ans en tant que conseiller économique principal du président Clinton pour répondre à une question centrale : comment, au tournant du troisième millénaire, est-on passé du prétendu « triomphe » du capitalisme à l?américaine - bien entendu surévalué et fondé sur des bases très incertaines, notamment l?effervescence boursière et tout ce qui s?ensuit (stock-options, tyrannie des actionnaires...) - à une chute retentissante ? Avec une clarté de propos remarquable et une attention constante aux mécanismes économiques les plus concrets, il aborde le phénomène de la bulle spéculative, la vague des déréglementations aux Etats-Unis - en particulier dans le domaine des télécommunications - et leurs conséquences, ou encore les scandales comptables, à commencer par le premier et le plus retentissant : le cas Enron.A l?occasion de cette plongée au coeur des centres de décision de la plus grande économie de marché du monde, l?auteur procède à la démolition des divers mythes qui étaient au fondement des politiques économiques des Etats-Unis, mais aussi de nombreux autres pays occidentaux, dans les années 1990 : la réduction du déficit ne relance pas l?économie ; l?impact des guerres sur cette dernière est négatif ; il n?y a pas de « héros » économiques (c?est la politique qui compte et non les hommes) ; la « main invisible » d?Adam Smith est invisible pour la bonne raison qu?elle n?existe pas ; la finance n?est pas la source de toute sagesse ; l?Etat n?est pas systématiquement mauvais... Enfin, fort de ses observations, Stiglitz esquisse les grandes lignes d?un « idéalisme démocratique », vision d?avenir fondée sur un juste équilibre entre le marché et l?Etat, et sur des valeurs telles que la justice sociale (égalité des chances, priorité à l?emploi) ou encore le droit du citoyen à l?information.Joseph Stiglitz a publié en 2001 aux éditions Fayard La Grande Désillusion.Traduit de l?anglais (américain) par Paul Chemla.
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Vers une democratie generale. une democratie directe, economique, ecologique et sociale
Takis Fotopoulos
- Le Seuil
- Économie Humaine
- 27 Septembre 2002
- 9782020528467
On objecte souvent au mouvement de résistance à la mondialisation libérale de n'offrir aucune alternative aux modes d'organisation actuelles des sociétés de marchés.
Dans le même temps, la plupart d'entre nous ressentons confusément que ces sociétés, à défaut d'un changement radical de trajectoire, détruisent la planète, engendrent l'instabilité économique et sont menacées d'implosion sociale. La gauche - désormais alliée aux écologistes - semble pourtant avoir renoncé à toute rupture avec les principes essentiels des économies de marché et des démocraties représentatives.
Or, depuis deux siècles, ces institutions engendrent une concentration des pouvoirs économiques et politiques qui autorisent les élites dominantes à promouvoir une logique de croissance destructrice qui est au coeur de la crise multidimensionnelle que nous vivons aujourd'hui.
Une autre histoire, tournée vers la quête du bien commun, est donc impossible sans une libération globale du pouvoir citoyen.
La démocratie générale opère cette libération en appliquant à tous les champs de la société le principe d'un partage égal du pouvoir. Cela implique donc, outre une démocratie politique directe, une démocratie économique et sociale qui reconsidère l'organisation de la production et de sa gestion. Loin de suggérer une nouvelle utopie destinée au seul débat philosophique, il s'agit ici de dessiner les contours concrets d'une nouvelle société ainsi qu'une stratégie plausible de transition.
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"cette fois, en finir avec la démocratie." ; le rapport Lugano II
Susan George
- Le Seuil
- Essais Seuil
- 4 Octobre 2012
- 9782021086409
Une dizaine d'experts triés sur le volet par des commanditaires anonymes, mais ne faisant pas mystère de leur influence sur les affaires du monde, sont réunis dans une luxueuse villa sur les hauteurs du lac de Lugano, en Suisse. Ils ont pour mission de rédiger un rapport qui doit lui-même rester secret. Pour la plupart, on leur avait déjà demandé, il y a une dizaine d'années, d'écrire ce que la postérité a retenu sous le nom de Rapport Lugano.
Cette fois, la question à laquelle leur travail doit répondre est celle-ci : « Vivons-nous un enchaînement inévitable de crise, déclin et chute finale du monde occidental tel que nous l'avons connu, ou la gestation d'une "renaissance" du système capitaliste, qui en sortira renforcé ? Que pouvons-nous faire pour encourager cette renaissance ? » La discrétion imposée aux experts leur autorise une franchise totale, car leurs propositions, si elles venaient à être connues, ne seraient pas du goût de tout le monde. Selon eux, il est en effet grand temps d'en finir, entre autres perspectives, avec la démocratie.
Les experts croient savoir comment procéder pour assurer le triomphe du capitalisme occidental : ce Rapport Lugano II est leur réponse. Elle est vertigineuse.