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pierre moinot
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Un couple. Ils sont venus se retrouver sur une plage du sud de l'Espagne. Il revient d'un haut plateau des Andes où il dirigeait un chantier de fouilles. Il a redescendu, pour rejoindre Mo, de grandes étendues de temps, les millénaires qui sont l'espace de son métier de préhistorien. Mo, elle, vit dans le présent. Elle est peintre. Elle capture l'instant sur ses toiles.Le soleil-roi, le bonheur de la mer, la fête des corps... Il a pourtant du mal à rejoindre Mo. Il lui semble que quelque chose d'elle échappe à son amour, pour lui intact. Est-elle angoissée de vieillir ? Est-ce un autre homme qui projette son ombre ? Qu'attend-elle, qu'il ne sait peut-être pas lui donner ?Quel fleuve intérieur Mo est-elle en train de descendre ? Est-ce que leurs temps vont à nouveau se confondre et les eaux se rejoindre ?Un homme essaie de marcher du même pas que la femme qu'il aime.
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«2 décembre 1851 : le Prince-Président, futur Napoléon III, déchire la Constitution de la République et prend le pouvoir. La chasse aux républicains est ouverte. Dans un petit village des Deux-Sèvres, près de Niort, Paris est loin. Mais Paul Méhus, un chef local de Montagnards, prévenu dans la nuit par ses amis, sait que dès l'aube il sera gibier. Dans une succession d'aventures où se mêlent les ruses, les combats, le feu des pistolets, les fuites ou l'asile mystérieux des caches, Méhus est blessé. Des personnages picaresques, pittoresques et généreux le porteront d'étape en étape à son ultime refuge, au coeur du Marais poitevin. Méhus s'y éloignera des combats de son temps ; il y trouvera la naissance d'un amour, la paix de l'âme et le sentiment de l'éternel comme seule peut en inspirer la Nature dans l'étrange décor du Marais hivernal.» Pierre Moinot.
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Vingt-quatre heures de l'existence d'une compagnie de tirailleurs marocains, en 1943, dans les Abruzzes, pendant l'hiver de la campagne d'Italie. Le jeune lieutenant Jacques Brûlain s'y bat avec une lassitude un peu désespérée, qui inquiète son ami Chadrine. Un chagrin d'amour, à peine évoqué, et le désarroi de Jacques devant le personnage que le combat lui fait découvrir en lui-même expliquent son imprudence. Mais ce qui compte ici, c'est l'amitié sans faiblesse de ces hommes qui ne connaissent de la guerre que la colline où le bois à prendre où à défendre, c'est le poids des souvenirs que chacun d'eux porte secrètement, ce sont leurs sentiments devant une exécution, un sauvetage manqué, les réactions de leurs soldats, ou la mission difficile qu'ils préparent.En conduisant une patrouille, Jacques est blessé par l'explosion d'une mine. Cette mort manquée lui fait enfin comprendre la beauté souveraine de la vie et la formidable puissance de l'espoir.
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«Le matin vient et aussi la nuit : les mots simples de ce verset biblique, qui évoquent l'écoulement inéluctable du temps, disent peut-être que la lumière et l'ombre se marient, ou que tout ce qui naît contient sa mort, ou que le bien et le mal font route côte à côte. Ainsi se mêlent juste avant la moitié du siècle, dans un village poitevin, quelques existences ordinaires : une vieille servante que le souvenir d'un amour illumine ; un garçon de l'Assistance publique dont les douze ans s'émerveillent devant la vie et la petite fille secrète qu'il aime d'amour ; un couple de paysans entre lesquels le silence s'est peu à peu installé ; un vieux compagnon menuisier dont le plaisir est de raconter, et son ami d'enfance, l'archéologue revenu habiter la maison forte du village. Un double crime inexpliqué, une arme qu'on cherche et dont les enfants taisent la découverte lient ces personnages entrecroisés. Les uns se détachent durement de l'enfance, d'autres en sont à leur crépuscule mais ne se souviennent du passé que pour mieux désirer l'avenir.»Pierre Moinot.
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Dans ce livre d'entretiens, entre anecdotes et réflexions, Pierre Moinot retrace les étapes d'une vie foisonnante et singulièrement riche : membre d'un groupe de Résistants à Grenoble, il participe à la campagne d'Italie et débarque en Provence. Ses premiers livres, Armes et bagages, La blessure, sont issus de cette expérience. La chasse royale, publié en 1953, le consacre définitivement comme un grand écrivain et lui vaut l'amitié fidèle de Louis Guilloux, de Jules Roy et surtout de Camus.Tous comptes faits est l'autoportrait d'un humaniste authentique, esquissé avec humilité par un homme d'écriture et de réflexion qui fut et reste fasciné par l'action.
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«J'étais seul. De mon mirador la clairière paraissait un cirque, une arène, un champ clos. Vue de plus haut elle devait dessiner une lunule à peine visible sur le pelage noir de la forêt. Tout était noir et gris, dans l'attente de l'aube. La veille nous avions décidé Philippe et moi de notre journée. J'avais envie de grandes heures d'affût et d'approche coupées d'un repos dans l'ombre sableuse de la grotte de la Belle Roche.» Dans «La mort dans l'âme», le premier récit de ce recueil, l'affût ne sera pas ce qu'il devait être, il tourne pour le narrateur à l'examen de conscience à l'approche de la mort. Autour d'épisodes de chasse, Pierre Moinot invite son lecteur à partager ses méditations sur la place de l'homme dans la nature, sur le lien ambigu qu'il entretient avec elle. Une aspiration quasi mystique, qui se confond avec un désir d'absolu, habite cette prose intemporelle et subtile.
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Au milieu de l'immense forêt vosgienne du Herrenberg, Henri Guifred et son ami Philippe se sont installés chez Metzer, le vieux garde. Ils chassent. Mais cette chasse n'est point celle qu'on a coutume d'imaginer : elle est tout entière faite d'approches, de guets, de lentes découvertes, d'affûts patients, et le gibier y est l'objet de trop d'amour pour ne pas être le plus souvent épargné, une fois surpris dans le spectacle de sa liberté. Ces grands bois où le bruit des balles et des plombs se perd dans des mois de silence sont dévastés par une bande de braconniers de montagne, prêts à tout, et dont l'entreprise criminelle ne menace pas que les chevreuils. Metzer, Henri et Philippe vont mener contre eux une autre chasse, plus violente et plus dangereuse.
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Discours de réception de M. Pierre Moinot à l'Académie française et réponse du révérend père Carré
Pierre Moinot
- Gallimard
- Blanche
- 22 Février 1983
- 9782070259823
M. Pierre Moinot, ayant été élu par l'Académie française à la place laissée vacante par le décès de M. René Clair, y est venu prendre séance le 20 janvier 1983, et a prononcé le discours que nous publions, suivi de la réponse du Révérend Père Carré.
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Pierre Moinot a écrit pour la télévision le scénario et les dialogues de ce Mazarin. Le film comprend quatre épisodes qui ont été réalisés par Pierre Cardinal. Le premier épisode s'intitule «Le roi est mort, vive le cardinal», le deuxième «Les princes en cage», le troisième «Le fugitif», et le quatrième «Les enfants qui s'aiment». Mazarin apparaît ici comme l'antithèse de Richelieu. Le cardinal de Richelieu avait fait régner la terreur, pour décapiter les factions. Mais de l'excès de terreur était née la révolte, la guerre civile. Mazarin, plus politique, fut un pacificateur. Selon la formule de Lamartine : «C'est Mazarin qui fut le grand ministre, c'est Richelieu qui fut le grand vengeur.» Au contraire du «grand vengeur», ce «grand ministre» n'a jamais fait verser le sang. Passionnément dévoué à la France à laquelle il s'est identifié, il le fut plus encore à son filleul, cet enfant dont il a fait un roi. Quand Mazarin meurt, à Vincennes, dans son lit, il remet à Louis XIV les rêves d'une France pacifiée, où les factieux sont devenus des courtisans. Pour citer encore Lamartine : «Malheur au peuple qui estime Richelieu et qui ne comprend pas Mazarin !»
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Un homme au milieu de sa vie fuit son époque, son métier, ceux qu'il aime. C'est dans la solitude d'une haute forêt qu'il va peu à peu se libérer et se purifier, sur les traces d'un cerf presque irréel et toujours invisible. Vaincu, le chasseur saura en même temps que cette poursuite l'a mis à nu, mis au net. Quand il retourne vers son amour et vers la ville, il a dissipé les ombres qui l'en avaient séparé.
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La solitude, l'attention aiguë du guetteur, les armes, la poursuite d'un amour peuplaient l'univers d'Armes et bagages, de La chasse royale, du Guetteur d'ombre. On trouve aussi ces thèmes dans les nouvelles de Pierre Moinot. Une ferme attaquée, un lit d'hôpital, une plage napolitaine, une chambre de jeune fille, une cabane de montagne servent de décor à ces cinq nouvelles, dont les personnages subissent leur condition solitaire dans un monde de batailles qui leur commande d'oublier l'amour et la pitié. «Nature a, ce crains-je, dit Montaigne, elle-même attaché à l'homme quelque instinct à l'inhumanité.» Les hommes de ces récits, comme nous tous, découvrent en eux cette blessure secrète. Sans doute existe-t-il un baume que ce livre laisse entrevoir.
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Une vie riche de symboles et de mystères qui intervient dans un monde où les ambitions du gouvernement sont indissociables des affrontements et des calculs du pouvoir.
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Dans les années cinquante, un membre d'un groupe d'amis amateurs de peinture est assassiné dans une des salles de l'hôtel Drouot, où il venait d'acheter à bas prix un tableau qu'il considérait comme le Vermeer disparu, le Cavalier à l'aiguière. Un autre meurtre suivra, par empoisonnement, selon une technique tirant judicieusement profit de certaines habitudes qu'ont les amateurs d'art pour se faire une idée plus précise d'une couleur. C'est d'ailleurs cette habitude qui permettra de démasquer l'assassin, jouet de sa passion.Car la passion est le véritable sujet d'Attention à la peinture. Elle se situe à la racine des meurtres, donc à la racine de l'intrigue, et l'auteur en décline les manifestations.
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Un couple passionnément uni, une de leurs amies, un homme séparé de ses semblables par un secret, et qu'une jeune femme autrefois rencontrée vient rejoindre, passent leurs vacances sur une plage solitaire proche d'un village corse. Si les deux hommes chassent avec le chasseur du village, c'est vers la plage qu'il reviennent toujours : l'un pour y chercher à travers un violent amour une sorte d'épanouissement grave et lucide ; l'autre pour y oublier les traces qu'a laissées sur son corps la cruauté du bourreau. Comment cet homme marqué, qui vient sur la plage de découvrir l'amour, choisira d'en finir avec sa haine ; comment son compagnon et leur ami le chasseur prendront ce combat à leur compte ; comment quelque imprévisible destin les ramènera vers «la seule victoire juste», telle est la progression de ce roman. Le thème de la poursuite, celui des armes, celui de l'amitié s'y retrouvent, ainsi que la présence constante et agissante de la nature familière aux lecteurs de Pierre Moinot. La cruauté y est posée comme le mal fondamental contre lequel combattent inlassablement ceux qui n'ont pour s'en défendre qu'une seule arme, la royauté de l'amour, et pour l'oublier qu'un seul refuge, l'éternité de la plage au soleil.
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«Les feux de la Saint-Jean, un pigeon blessé, une école de village, des saltimbanques et leur lanterne magique, le marais poitevin et la vie batelière... Amoureux de son pays, un jeune garçon découvre le pouvoir de l'imaginaire, croit aux merveilles, espère des découvertes et ressent intensément son appartenance à la nature et à son histoire. Avec le grand âge, rien n'a changé.» Pierre Moinot.