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pierre tévanian
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"on ne peut pas accueillir toute la misère du monde" : en finir avec une sentence de mort
Jean-Charles Stevens
- Anamosa
- 1 Septembre 2022
- 9782381910567
Proférés pour clore toute discussion, ces dix mots, On ne peut pas accueillir toute la misère du monde semblent constituer l'horizon indépassable de tout débat sur les migrations, tombant comme un couperet pour justifier le refus ou la restriction. Dans cet essai incisif, il s'agit de décrypter et déconstruire tous les poncifs qui s'y logent et de revaloriser l'hospitalité.
On ne peut pas accueillir toute la misère du monde : qui n'a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l'horizon indépassable de tout débat raisonnable sur les migrations.
Comment y répondre ? C'est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent.
Arguments, chiffres et références à l'appui, il s'agit en somme de déconstruire et de défaire une xénophobie autorisée , mais aussi de réaffirmer la nécessité de l'hospitalité. -
Un humoriste qui multiplie, jusqu'au négationnisme, les mauvaises blagues sur la Shoah ; des activistes qui le soutiennent en invoquant le passé esclavagiste ; des candidats à la présidentielle qui tiennent à faire connaître leur jugement sur l'histoire coloniale de la France ; des ministres et des éditorialistes qui appellent à "retrouver" un âge d'or républicain ; des musulmans qui se comparent aux Juifs de l'entre-deux guerres pour alerter sur leur oppression ; des statues de Colbert déboulonnées, dégradées ou simplement contestées...
Le passé n'en finit pas de ne pas passer. C'est aux "guerres des mémoires" qui ont scandé la dernière décennie qu'est consacré ce livre. La question mémorielle est une question sociale et politique à part entière. A rebours des rappels à l'ordre, qui délégitiment toute "revendication mémorielle" , tout dissensus, toute liberté prise avec le "récit national" , il s'agit de penser avec les mémoires "illégitimes" - celle des Noirs, des Arabes, des Asiatiques, des Arménien.
Ne. s, des Juifs, mais aussi des femmes, des classes ouvrières, des minorités sexuelles et de tous les groupes opprimés. Il s'agit enfin de déboulonner des "grands hommes" et des "gros mots" ("moralisme" , "manichéisme" , "ressentiment" , "victimisation" , etc.) dont la fonction est d'intimider, d'empêcher de penser les rapports entre passé et présent. Au fil de ces pages, la pensée reprend ses droits, et avec elle le fondement de toute politique : le principe d'égalité.
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En France, tout le monde ou presque se croit antiraciste. Pourtant les discriminations se perpétuent, de génération en génération, et les discours mettant violemment en cause les minorités se propagent en toute impunité.
La mécanique raciste démonte les rouages de ce racisme systémique et en décortique les pièges. L' intégration , le vivre-ensemble et autres mascottes de l'antiracisme d'État, plaide Pierre Tevanian, sont des leurres qui minent une nécessaire politique d'égalité.
Tout le monde ou presque se dit antiraciste. Pourtant, les discriminations se perpétuent dans des proportions massives, et en toute impunité.
La Mécanique raciste met à nu, chiffres à l'appui, cette remarquable contradiction. À rebours des discours complaisants faisant du racisme une simple pathologie individuelle ou un réflexe de peur de l'autre naturel et compréhensible, Pierre Tevanian souligne son caractère systémique et son enracinement dans notre culture. Soucieux de connaître pour mieux combattre , il prend le racisme au sérieux et analyse ses ressorts logiques, esthétiques et éthiques, comme il est d'usage de le faire pour tout système philosophique - à ceci près qu'il s'agit ici de déconstruire une manière perverse de raisonner, de percevoir l'autre et de se concevoir soi-même.
L'objectif de ce livre n'est pas tant de retourner des racistes convaincus que de questionner et armer l'antiracisme. À l'heure où se construit un consensus phobique autour du voile islamique , du problème des Roms et de la crise migratoire , il constitue un outil précieux. Concis, précis, implacable, il démasque le racisme vertueux des bons républicains et démonte les faux-semblants de l' antiracisme d'État - la tolérance , l' intégration , le vivre-ensemble - pour nous ramener à l'essentiel : une question simple mais sans cesse évacuée, celle de l'égalité. -
Devoilements - du hijab a la burqa...
Pierre Tévanian
- Libertalia
- A Boulets Rouges
- 15 Octobre 2011
- 9782918059233
Depuis près de dix ans, les cheveux des femmes musulmanes sont devenus ce qu'il est convenu d'appeler un enjeu politique majeur, et leur dévoilement fait désormais partie des priorités les plus impérieuses.
C'est de ce dévoilement forcé, et de son incroyable violence, qu'il est question dans ce livre, mais pas seulement. Car ce que ne soupçonnent pas les chasseurs de hijab, de niqab ou de burqa, c'est qu'au moment même où ils s'évertuent à dévoiler les femmes musulmanes, ils accomplissent de manière beaucoup plus intégrale et obscène leur propre dévoilement. C'est un certain féminisme, un certain laïcisme, mais aussi une certaine idée de la République et de son école, et enfin une certaine idée de l'intellectuel et de sa mission, qui apparaissent, à l'occasion de ces "affaires de voiles", dans leur effrayante nudité - autoritariste, raciste, sexiste.
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Le ministère de la peur : Réflexions sur le nouvel ordre sécuritaire
Pierre Tévanian
- L'Esprit Frappeur
- 28 Novembre 2003
- 9782844052018
Savez-vous que vous n'êtes pas tenu de posséder une carte d'identité ou un passeport ?
Le citoyen, face à la police, ignore le plus souvent ses droits et ceux de l'autorité qui l'a interpellé. -
Mots et maux d'une décennie ; 2010-2020
Sylvie Tissot, Collectif
- Cambourakis
- 11 Mars 2020
- 9782366244823
Le collectif "Les mots sont importants", qui lutte contre toutes les formes de discriminations et de discours de pouvoir, fête ses 20 ans. L'occasion d'écrire l'histoire de ce collectif dans ce recueil à plusieurs voix : une trentaine d'auteur.e.s (parmi lesquels Christine Delphy, Pacome Thiellement, Pauline Delage, Ndella Paye, Joao Gabriell, Thierry Schaffauser, Charlotte Puiseux, Hassina Mecha) des formats et des registres variés, du coup de gueule à l'analyse approfondie, en passant par la satire ou la parodie. L'occasion aussi de poser quelques jalons pour la décennie qui s'ouvre, toujours sur les mêmes bases, suivant les mêmes boussoles : un devoir d'insolence face aux cuistres et face aux puissants, et une guerre acharnée contre les formes anciennes ou relookées de l'ordre moral, du patriarcat, du racisme et de quelques autres dominations. Bref : quelque chose comme une contre-culture de l'égalité.
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Le voile mediatique. un faux debat: "l'affaire du foulard islamique"
Pierre Tévanian
- Raisons D'Agir
- 23 Septembre 2005
- 9782912107244
Le but de ce livre est de montrer que la « question du voile » est une question idiote. Car cette question - «faut-il interdire le voile à l'école oe» - ne se posait pas. Elle ne se serait pas posée sans un travail politique et médiatique dont les ressorts sont demeurés largement méconnus. L'auteur se propose d'expliquer les mécanismes d'imposition qui ont conduit à fabriquer un « débat » sur le foulard porté par quelques centaines d'écolières. Érigé en « problème de société » national voire international, cette polémique aura rendu envisageable, puis effectif, le vote de la loi encadrant le port des signes religieux à l'école (mars 2004). Il s'agit donc de parler à nouveau du « problème du voile », mais d'en parler autrement. Car s'il est vrai que sur le plan quantitatif, les médias en ont beaucoup parlé, la teneur des propos a été pour
le moins sommaire : ce sont les mêmes « témoignages », les mêmes «analyses» et les mêmes slogans qui ont été répétés, laissant de côté de nombreux questionnements : quel est le problème, d'où vient-il, comment est-il revenu sur le devant de la scène publique ? Ce n'est donc pas levoile lui-même qui intéresse l'auteur, mais le « problème -du-voile » et sa genèse.
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Mulholland Drive ; la clef des songes
Pierre Tévanian
- Dans Nos Histoires
- 11 Avril 2019
- 9791092903010
Suivi de 'Les spectatrices émancipées'. Pierre Tévanian propose dans cet essai une lecture de Mulholland drive. Plutôt que d'y voir de l'art pour l'art, une succession de tableaux dépourvus de signification, il montre au contraire que le film de David Lynch, construit comme un rêve, nous raconte une histoire : celle de Diane Selwyn et Camilla Rhodes, de leur amour et du deuil de cet amour par la vengeance. La lecture de Pierre Tévanian, appuyée sur les outils d'analyse de la psychanalyse freudienne, plonge ainsi dans le rêve de Diane Selwyn et fait réémerger la dimension politique du film, critique de l'ordre hétéro-sexiste et de la construction hollywoodienne d'un idéal du moi destructeur. 'Le film commence comme un thriller, mais il est tout sauf un thriller. Il est d'une beauté formelle rare, mais ce film est tout sauf de l'art pour l'art. Enfin, Mulholland drive est bien entendu un rêve, et bien entendu il fonctionne comme un film à clés, mais le rêve n'est pas le véritable sujet du film. Le rêve n'est qu'un moyen - particulièrement bien approprié - de parler d'autre chose. Mulholland drive est en réalité un film sur l'amour et la haine et sur le deuil, mais aussi une élégie, un monument érigé en hommage aux victimes d'Hollywood, une réflexion anthropologique sur la puissance du cinéma et son influence sur la vie, et même, plus que ça, un pamphlet contre l'ordre hétérosexiste, ou plus largement contre 'l'usine à rêves' qu'est Hollywood, et contre les effets destructeurs de ce 'rêve' sur la subjectivité de masse. Tout cela, à travers une histoire : l'histoire de Diane Selwyn et Camilla Rhodes, victimes d'Hollywood'
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La haine de la religion ; comment l'athéisme est devenu l'opium du peuple de gauche
Pierre Tévanian
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 7 Mars 2013
- 9782707175908
« La religion est l'opium du peuple : relisez Marx ! » C'est en ces termes qu'au début de l'année 2010, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) fut renvoyé à ses chères études par un choeur politique et médiatique unanime. Le motif ? La candidature, jugée saugrenue, d'une jeune militante qui avait le mauvais goût d'être musulmane et de porter un foulard. Ce sarcastique conseil de lecture est depuis lors repris quasi-rituellement, dans l'ensemble de la gauche française, à chaque fois que des musulmans investissent le champ politique, tandis que se multiplient les professions de foi antireligieuses.
C'est ce conseil qu'on a ici choisi de prendre au sérieux - et l'expérience se révèle passionnante. On découvre en chemin qu'il est fort difficile d'enrôler post mortem l'auteur du Capital dans la cabale éradicatrice des chasseurs de voile, d'islam ou de religion. On découvre même qu'un des grands apports du mouvement socialiste au combat progressiste est d'avoir pointé les limites du combat antireligieux issu de la tradition des Lumières, en le dénonçant comme un écueil, un idéalisme ou une ruse de la bourgeoisie. On découvre que Marx et les marxistes ont même théorisé et pratiqué l'alliance entre « celui qui croit au Ciel et celui qui n'y croit pas ». On réalise enfin la malicieuse actualité de leurs analyses : c'est aujourd'hui l'athéisme et le combat antireligieux qui peut être considérée comme l'opium du peuple de gauche.
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Les textes rassemblés dans cet ouvrage chroniquent impitoyablement la permanence et la vigueur du racisme institutionnel : discriminations dans l'accès à l'emploi, « lois d'exception » conçues sur mesure pour cibler un groupe bien particulier, justice d'exception pour réprimer les révoltes des quartiers, violence et impunité policières.
On trouvera ici une analyse du racisme institutionnel d'« en haut », décortiqué pour contrer l'accusation de racisme que les commentateurs officiels réservent à ceux d'en bas.
L'auteur examine la force de frappe que détiennent un patron, un bailleur, un policier, un juge ou un enseignant racistes, et relie les formes populaires que prend le racisme (injures, agressions physiques, vote lepéniste) à l'incitation et à la légitimation permanente que lui adressent, en parfaits pompiers pyromanes, les plus honorables professeurs de « valeurs de la République ». Sans oublier le travail spécifique des petits et grands clercs qui veulent nous habituer à incriminer les victimes du racisme, coupables de « racisme anti-blanc ».
Un livre pour comprendre les racines des mutations de la parole et du vote racistes.
Une mutation, de nouvelles formes du racisme qui tentent de produire et de répimer de nouveaux ennemis intérieurs : les "sans-papiers" qui envahissent l'Europe et ont l'audace de réclamer des droits, les musulmans qui sont les cibles privilégiées de ce nouveau racisme ; mais aussi, comme depuis maintenant trente ans le "jeune de banlieue" que la police continue de tuer parfois, d'harceler souvent, secondée par la justice qui garantit l'impunité policière et envoie pourrir en prison ceux qui se révoltent. D'une telle situation de crise peut émerger le pire (un violent backlash raciste, dont la progression du Front national n'est qu'une des manifestations) comme le meilleur (un réel enrayement de la mécanique raciste).
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La république du mépris ; les métamorphoses du racisme dans la France des années Sarkozy
Pierre Tévanian
- La Decouverte
- 6 Septembre 2007
- 9782707152817
Féminisme, laïcité, devoir de mémoire, liberté d'expression, droit au blasphème et à la critique des religions. De ces principes incontestables, la classe politique française, le microcosme intellectuel et les grands médias font aujourd'hui un usage particulièrement retors.
Au travers de « débats » mal posés - l' « insécurité », les « tournantes en banlieue », le « problème du voile islamique », la « repentance coloniale », l'« impossibilité de critiquer l'Islam » - ils construisent un même ennemi, ou un même bouc émissaire : le jeune issu de l'immigration postcoloniale et de culture musulmane. Car c'est bien lui, au final, qui se retrouve toujours accusé de menacer la sécurité des biens et des personnes, la condition des femmes, la laïcité de l'école, la fierté nationale et « notre tradition libertaire ».
Pierre Tevanian montre en somme, citations à l'appui, que le féminisme, la laïcité, la mémoire et la liberté d'expression sont devenus, dans un nombre croissant de discours politiques et médiatiques, les métaphores d'un racisme qui ne dit pas son nom.
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L'Evangile de Marvin & John : whata's going on, imagine
Pierre Tévanian
- Dans Nos Histoires
- King Kong
- 9791092903126
Après avoir incarné dans les années 1960 la puissance et la force, John Lennon (avec Imagine) et Marvin Gaye (avec What's going on) renoncent à l'héroïsme viril et révolutionnent leur musique, pour dire sans détours leur désarroi, leur impuissance, leur peine et leur peur. Pierre Tevanian nous invite en ami à parcourir avec John et Marvin ce cheminement intime vers la vulnérabilité et la douceur, où « peace and love » devient autre chose qu'un slogan : une réalité sensible. L'évangile de Marvin & John paraît à l'occasion du cinquantenaire de What's going on et d'Imagine, tous deux sortis en 1971.
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