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Littérature
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Des renards sur une île sous la pluie, où plus aucun humain n'a permission de séjourner, une demeure endormie sous les ronces, un bosquet où calquer son souffle sur celui des arbres en attendant l'heure des métamorphoses. Mais aussi des femmes, aux prises avec les violences du monde, qui cherchent à se réparer.
Sophie Loizeau nous livre ici vingt et un récits brefs, à la langue incisive, aussi puissants que dérangeants. Vingt et un récits au féminin, envoûtants, inquiétants, tous plus ou moins apparentés au réalisme magique, où nature et animaux se taillent la part du lion. Vingt et un contes de fées revisités autour de la féralité - ou retour au sauvage. -
L'île du renard polaire de to kirsikka
Sophie Loizeau
- Champ Vallon
- Recueil
- 22 Mars 2024
- 9791026712282
Sophie Loizeau s'essaie ici à traduire To Kirsikka, poète, grande femmelle misanthrope et sauvage. D'Helsinki parvint à l'autrice ce manuscrit autographe récupéré in extremis dans les cartons d'un vide-grenier. Elle fut tout de suite séduite par ces paysages, îles, jardins, parcs, lacs, mer, étangs, forêts et apparitions, par tout ce légendaire qui faisait écho à son propre légendaire mais comme déplacé, et durci par une vie d'errance. Squatteuse de cabanes dans la forêt, seule habitante d'une île en mer Baltique, confrontée à la violence du monde et contrainte à la marginalisation pour survivre,To porte ces poèmes du déracinement ? L'Ile du renard polaire est une translation véritable - en déplaçant le poème du côté de l'altérité, l'écriture de Sophie Loizeau opère un changement d'état.
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Le livre de Sophie Loizeau correspond bien à une certaine orientation de la collection poésie, marquée par la présence de la nature (comme le livre de Aurélie Foglia édité récemment). Ce n'est évidemment pas la nature à la manière des Romantiques, mais la nature telle qu'elle peut être ressentie au XXI e siècle.
Quant au livre Les Loups (2017 - 2018), il s'agit peut-être là d'un combat.
Entre le don et la violence, entre le sensé et l'insensé, entre la compréhension et la bêtise, entre des forces que tout oppose (les loups et les anti-loups) et dont les radieuses se nomment Loups (terme générique désignant l'ensemble des êtres sauvages et persécutés, désignant ce qui échappe au contrôle et à la domination, à l'enrôlement). Un combat à l'issue duquel les anti-loups sont circonscrits, puis dissous.
Ce qui oeuvre dans tous les livres de Sophie Loizeau et qu'elle nomme Le don d'instase c'est quand tout concorde un instant. Réceptivité à la nature, aux bêtes, aux sensations, au surnaturel, à l'esprit du monde ; joie d'habiter et recueillement sont les maîtres mots. Mais la contrepartie du don est sombre et cherche à tout gâcher. L'auteure écrit dans cette tension.
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Ce recueil ambitieux est une réflexion poétique sur l'art, la sexualité et la mythologie, avec une forte affirmation du féminin dans la langue.
À travers la présence de peintres et de sculpteurs tel que Redon, Sophie Loizeau ausculte les visions et les fantasmes. Elle mène une quête et s'attarde sur la représentation du corps des femmes dans la société et l'art. Par le biais de son écriture jubilatoire, les épines et aiguillons deviennent des griffes qui pourraient répandre des « flocons de viande ».
Elle dévoile également une poésie plus intime destinée à donner du corps à la langue. Elle s'attarde ainsi sur la vente de sa maison d'enfance devenue au fil des années refuge et lieu exclusif d'écriture.
Sophie Loizeau s'est imposée au cours de ces dernières décennies comme l'une des voix majeures de la poésie féminine et féministe. -
Ma maîtresse forme souligne non seulement la primauté de la nature mais aussi la nécessité vitale de l'écriture, et plus particulièrement en poésie. Montaigne dit que chacun s'il s'écoute découvrira en lui un caractère dominant (forme sienne, maîtresse forme, forme universelle). C'est au moyen de celle-ci que la nature se fait sentir en nous. Et c'est bien la nature, la terre matricielle, qui se fait entendre ici: la terre, la forêt, les bêtes, puis l'écriture et ses lieux, l'enracinement et la filiation, le souvenir et le deuil, et enfin les invisibles.
Mais le point central de ce livre est qu'il est conçu comme un livre bilingue, où une langue serait écrite et l'autre entendue, entendue en quelque sorte de la bouche même de l'auteure, avec tout ce que l'écoute peut avoir de singulier.
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Féerie est un livre protéiforme, éroticfantastique, dédié aux hommes aimés - aux amants. Il y a de vraies histoires d'amour et puis d'autres qui partent dans des délires : des délires égyptiens (Thot le dieu savant magicien), sorciers (la mandragore), indiens (Navajos), ésotériques (les fantômes), féeriques (les fées, les anges). Il y a l'univers d'Odilon Redon, Les lais de Marie de France, et tout ça fait de Féerie une sorte de livre des Merveilles.
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En touchant à la langue des pères, Sophie Loizeau bouleverse les conventions. Elle tâche seulement de «récupérer ce qui a sombré dans le grand tout masculin». Écrite entre 2004 et 2012, cette trilogie autour du mythe de Diane que La Femme lit inaugure, que Le Roman de Diane poursuit en prose et que Caudal conclut, tente de donner une visibilité du féminin dans la langue.
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Une main invisible précède le regard du lecteur et lui donne l'impression de modeler la matière du vers. C'est déjà fait, et bien fait, mais la formation rest désirante et par des suspens, des syncopes, des brusqueries, des précipitations, elle est maintenue en révolte contre elle-même.
Les mots ne sont pas plantés dans la poésie : ils remuent, tressautent, veulent un peu plus d'amour ou d'attention. Les voilà qui dressent des organes inattendus, projettent des figures inconvenantes, cherchent l'accouplement avec l'oeil qui les touche. Il faut que lire comme écrire soient une tâche organique...
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Le titre volontairement ambigu de ce recueil souligne la volonté de l'auteure d'explorer par le poème le rapport du corps au langage, de la lecture au réel... à travers les métamorphoses picturales, livresques ou charnelles de Diane, son héroïne.
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Environs du bouc suivi d'un entretien avec pascal quignard
Sophie Loizeau
- L'Amandier
- 20 Février 2012
- 9782355161643
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Entrer dans la poésie de Sophie Loizeau est comme pénétrer dans une forêt dense et secrète. Ou plutôt un enchevêtrement de bosquets touffus où se cachent animaux sauvages et farouches, déesses, dieux, fées et esprits. Voici Diane qui prend son bain sous la clarté de Séléné, et Pan, qui de la chèvre, ou du bouc, a le côté fantasque, et de l'homme le désir. C'est par une écriture audacieuse et provocatrice, quand elle n'est pas inédite, que Sophie Loizeau magnifie le corps et la nature. C'est ainsi que s'ouvre cette anthologie, faisant une large part à ses trois premiers livres publiés, avec en final de cette "trilogie du corps et de la bête", une véritable fête au bouc, ode au dieu Pan qui donne son nom à cette anthologie. Dans une langue crue s'exalte une féminité triomphante, qui passe par une sexualité assumée et libre de toute contrainte.