thomas bernhard
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Forêt, forêt de haute futaie, des arbres à abattre : tel est le cri du coeur (et le cri de guerre) que ne peut s'empêcher de pousser le comédien du Burgtheater au cours du dîner artistique donné en son honneur, à l'issue de la première du Canard sauvage, par les époux Auersberger, représentants on ne peut plus typiques de cette société artistique viennoise que l'auteur-narrateur abhorre et avec laquelle il se flatte d'avoir rompu une bonne fois pour toutes quelque trente ans auparavant.Forêt, forêt de haute futaie, des arbres à abattre : parole emblématique opposant à une réalité monstrueusement tangible de l'artifice social le rêve d'un état naturel révolu (et peut-être à réinventer), mais aussi formule magique susceptible de calmer la formidable irritation qui gagne le narrateur au contact renouvelé de cette épouvantable société artistique viennoise qu'il s'était juré de fuir à jamais et à laquelle il est bien forcé de constater qu'il n'a pas cessé d'appartenir.
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«Les peintres n'ont pas peint ce qu'ils auraient dû peindre, mais uniquement ce qu'on leur a commandé, ou bien ce qui leur procurait ou leur rapportait l'argent ou la gloire, a-t-il dit. Les peintres, tous ces maîtres anciens qui, la plupart du temps, me dégoûtent plus que tout et qui m'ont depuis toujours donné le frisson, a-t-il dit, n'ont jamais servi qu'un maître, jamais eux-mêmes et ainsi l'humanité elle-même. Ils ont tout de même toujours peint un monde factice qu'ils tiraient d'eux-mêmes, dont ils espéraient obtenir l'argent et la gloire ; tous ils n'ont peint que dans cette optique, par envie d'argent et par envie de gloire, pas parce qu'ils avaient voulu être peintres mais uniquement parce qu'ils voulaient avoir la gloire ou l'argent ou la gloire en même temps que l'argent.»
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«Trois jeunes pianistes plus que prometteurs - Glenn Gould, le narrateur et son ami Wertheimer - se sont rencontrés autrefois au Mozarteum de Salzbourg pour y suivre un cours donné par Horowitz. Rencontre déterminante au cours de laquelle Glenn Gould fait d'emblée figure de génie triomphant au point de détourner brutalement et définitivement les deux autres de leur carrière de pianiste virtuose.
Mais si le narrateur, après s'être séparé de son Steinway, se mue alors délibérément en un "artiste de la représentation du monde" (Weltanschauungskünstler) tout entier voué à la rédaction toujours recommencée d'un interminable essai sur Glenn Gould, son ami Wertheimer s'engage sur la voie fatale du vaincu, du "sombreur" comme Glenn Gould en personne l'a plaisamment mais fort exactement surnommé aussitôt après avoir fait sa connaissance.
Vingt ans plus tard, au terme d'une longue plongée dans son propre malheur, Wertheimer le sombreur mettra fin au tourment de son existence en se pendant haut et court devant la maison de sa soeur».
Bernard Kreiss.
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Brebis galeuse d'une famille attachée à ses traditions, héritier d'un domaine dont il n'a que faire, Murau, le narrateur, rentre au château familial de Wolfsegg, en Autriche, pour enterrer ses parents et son frère, morts dans un accident de voiture. Dans ce lieu grandiose, aux rites respectés et bafoués à la fois par son père, ancien membre du parti nazi, et par sa mère, maîtresse de l'archevêque Spadolini, haut dignitaire du Vatican, Murau évoque le passé, les souvenirs inquiétants, comme pour se désenvoûter de cet univers oppressant, et «éteindre» définitivement tout ce qui le rattachait encore à son enfance et à sa jeunesse. Dans cet ultime roman, Thomas Bernhard se livre à une analyse familiale caustique et jubilatoire. Il met en scène les personnages les plus vils et grossiers, sinistres marionnettes dans une tragédie moderne emplie d'amertume.
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Cette réédition en Poche rassemble outre une chronologie de l'auteur réalisée par
le traducteur Claude Porcell des récits autobiographiques, ses discours de remerciements -
à l'époque, jugés scandaleux et méprisants -, aux plus grands prix littéraires. Dans le
rarissime entretien accordé à André Müller, on y voit l'obsession de la mort (Thomas
Bernhard a fait deux tentatives de suicide), mais aussi les ressorts cachés qui ont poussé
un parfait nihiliste à écrire.
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Déjeuner chez Wittgenstein ; minetti ; les apparences sont trompeuses ; simplement compliqué
Thomas Bernhard
- L'Arche
- Scène Ouverte
- 6 Octobre 2023
- 9782381980584
Ce volume illustre la relation acerbe et ambivalente qu'entretenait l'auteur viennois avec la profession de comédien et l'art dramatique en général, le plus proche de la folie, un art entre mascarade et aliénation.
Miroir de lui-même et figure repoussoir, l'acteur cristallise toute la haine féroce que Bernhard vouait au monde théâtral, un monde haïssable de faux semblants, de culte du pouvoir, métaphore de la société de l'époque et de la nation autrichienne. Dans Déjeuner chez Wittgenstein, Voss, alter ego de Ludwig Wittgenstein, oscille de façon permanente entre folie et génie. Considérée comme l'une des pièces les plus violentes, les plus assassines de Bernhard, elle est également caractérisée par plusieurs évocations de Schopenhauer qui partageait la même authentique aversion pour l'esprit de sa nation, pour la « lourdeur » germanique. L'excès frôle la jubilation et la virulence hargneuse ne faiblit jamais, que l'on y parle des symphoniques de Beethoven ou de viandes en sauce. La langue bernhardienne se fait obsédante, obsessionnelle, répétitive, monstrueuse, portée par des locuteurs avoisinant constamment la solitude et la folie. Dans leur bouche, la décomposition du discours se dévoile comme un moi qui se dissout, laissant entrevoir une vaste béance de désespoir -
Le narrateur, un adolescent, accompagne son père, médecin de campagne des Alpes autrichiennes, dans ses visites aux malades. Très vite, il se rend compte que dans la plupart des cas les problèmes véritables, auxquels il est impossible de se dérober, commencent en fait au-delà des possibilités de la médecine. De visite en visite, d'observation en conversation, c'est moins le monde de la souffrance physiologique qu'il découvre que celui de la solitude, du désarroi, du tourment des esprits.
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«J'ai écrit ce qu'il y a de plus grand, cela ne fait aucun doute, mais c'est aussi de cette façon que j'ai tétanisé la littérature allemande pour quelques siècles. J'aurai été, mon cher, avait dit Goethe à Riemer, le tétaniseur de la littérature allemande. Ils sont tous tombés dans le piège de mon Faust.» La férocité de Thomas Bernhard fait rage dans les quatre récits rassemblés ici en un volume, selon le souhait de l'auteur. Qu'il s'agisse de Goethe mourant, de la haine de l'Autriche ou la détestation de la famille, l'humour et l'ironie du grand prosateur se révèlent toujours aussi percutants. Mais surtout, ces quatre miniatures contiennent tout l'univers de Bernhard et forment un condensé très maîtrisé des motifs qui traversent toute son oeuvre.
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« Voici l'un des plus beaux textes de Thomas Bernhard. Il date apparemment de la fin des années soixante-dix, et l'on y retrouve bien sûr les thèmes habituels : l'existence "au degré de difficulté le plus haut" d'un "être de l'esprit" engagé dans une recherche totale et mortelle. Ici, c'est la physiognomonie appliquée à quatre personnages ordinaires rencontrés à la cantine populaire (à ce qu'il y a de plus quotidien donc), dans le disocurs bernhardien en abyme, et en écho aux périodes difficiles dont parlent les romans autobiographiques.
Mais au-delà de la thématique, ce texte est peut-être surtout, lui aussi, une composition grandiose, une magnifique dentelle, une partition magistrale dont les amateurs auront le plus grand plaisir à découvrir une variation supplémentaire ».
Claude Porcell.
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«Si, je suis constamment choqué. Lisez donc mes livres, c'est un amoncellement de millions de chocs. C'est un alignement non seulement de phrases, mais d'impressions de choc. Un livre doit être aussi un choc, un choc qui n'est pas visible de l'extérieur», profère Thomas Bernhard dans un entretien de 1986, auquel il donne pour titre:L'origine, c'est moi-même. Il délivre du même coup au lecteur de cet ensemble de récits, réunis ici autour des cinq livres autobiographiques, le trousseau de clés qui, de choc en choc, d'effroi en effroi, d'enfer en enfer, ouvre la boîte de Pandore de cet écrivain pourtant tout d'une pièce:l'imprécateur et l'ermite, le suicidaire passionné de vivre, le poitrinaire aux prises avec son souffle qui se veut chanteur d'opéra, le furioso que jamais ne quittent sa colère, sa véhémence.
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Né discrètement en Hollande où sa mère va cacher un accouchement hors mariage, Thomas Bernhard est bientôt recueilli par ses grands-parents qui vivent à Vienne. La crise économique des années trente les force à s'établir dans un village aux environs de Salzbourg où l'enfant découvre avec ravissement la vie campagnarde.Le grand-père, vieil anarchiste, doit aller s'installer à Traunstein, en Bavière. Le jeune Thomas se familiarise avec le monde de la petite ville, commence à s'émanciper, fait l'école buissonnière et ses premières escapades à vélo. Il découvre aussi le national-socialisme et la guerre aérienne.«Le monde enchanté de l'enfance» n'est pas celui pourtant du petit Thomas. Persécuté par ses maîtres, souffrant du complexe de l'immigré et du pauvre, il a plusieurs fois la tentation du suicide, tentation qui plus tard hantera aussi l'adolescent et le jeune homme.
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Comme «l'agent immobilier Moritz», nous sommes, dès les premiers mots, «agressés sans ménagement» par un narrateur véhément, qui ne nous lâchera pas avant de nous avoir dit tout ce qu'il a sur le coeur. Dès la première phrase, une interminable tirade hérissée de conjonctions qui se bousculent et d'incidentes emboîtées les unes dans les autres, tout est joué : ou bien nous lâchons prise, ou bien nous reprenons notre élan et nous ne pouvons plus nous arrêter avant la fin. Tout, alors, s'éclaire très vite : nous saurons tout sur Moritz et sa famille, sur les Suisses, nous saurons tout sur le narrateur et nous en saurons encore plus sur notre compte. Car plus il accumule à plaisir les détails sur son mal, plus sa voix furieuse devient universelle.
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Comme celui de Rameau, le neveau de Wittgenstein, que nous présente ici son ami, est un original, pittoresque et pathétique, un vrai personnage de roman. Ce texte, de 1982, n'est pas formellement rattaché aux récits dits «autobiographiques» (de L'origine à Un enfant), mais, sans continuité chronologique, il lui arrive plus d'une fois de narrer et de commenter des événements attestés de la vie de l'auteur, et le «je» fictif qui parle ici ressemble à s'y méprendre à un certain Thomas Bernhard. On ne s'étonnera donc pas que, confronté avec cet étrange ami, «c'est-à-dire avec lui-même», il nous confie, une fois de plus, et toujours mieux, des choses banales et profondes, et drôles à en pleurer, sur la vie, l'art, les prix littéraires, les cafés viennois, la vie à la campagne, la compétition automobile, la maladie et la mort, dans un de ces soliloques hallucinés, répétitifs, impitoyables, dont il a le secret. Pour la première fois, Thomas Bernhard nous parle de l'amitié. Il le fait admirablement et, pour reprendre une de ses expressions, sans le moindre ménagement, et cela fait très mal.
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C'est le lendemain du jour où il a vu, par la fenêtre, son grand-père se rendre à pied à l'hôpital pour y subir des examens que Thomas Bernhard, à dix-huit ans, tombe gravement malade. Une pleurésie purulente le fera transporter d'urgence dans ce même hôpital, où il connaîtra l'enfer:la salle commune surpeuplée de vieillards agonisants qui se succèdent dans les lits à un rythme accéléré, l'indifférence des médecins et des infirmières, la mort devenue une banalité quotidienne contre laquelle il se défendra en observant ce qui se passe avec un refus de s'attendrir sur soi et sur les autres qui ne rend les choses que plus horribles.Cette maladie n'est pas un hasard. De fait, Thomas Bernhard était malade depuis des mois, à la suite d'un refroidissement contracté dans la cave du commerçant Podlaha, et c'est l'abandon involontaire de l'être qu'il aime le plus au monde qui a brisé ses défenses. Toutefois, le grand-père viendra lui rendre visite et l'encourager, avant de mourir dans un autre service de l'hôpital.Après L'origine et La cave, ce troisième volet de l'autobiographie du grand écrivain marque une étape décisive:la maladie l'ayant obligé à renoncer à sa carrière de chanteur, il se tournera désormais vers la littérature, avec cette passion qu'il met à devenir, envers et contre tout, lui-même.
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Le froid (une mise en quarantaine)
Thomas Bernhard
- Gallimard
- L'imaginaire
- 12 Janvier 2012
- 9782070136780
Dans ce quatrième volume de son autobiographie, Thomas Bernhard, après avoir une nouvelle fois songé à s'abandonner à la maladie, reprend néanmoins la lutte.
Observateur impitoyable, il porte témoignage contre l'injustice du destin, la tyrannie et la suffisance des médecins incompétents, l'injustice dans le traitement des malades. Dans ses longues heures d'immobilité il cherche à élucider le mystère de sa personnalité, la part qui revient à ses ancêtres et surtout à son père, un mauvais sujet, dont il ne saura jamais rien. Sa passion pour la musique contribue à son rétablissement.
Un jour les médecins de Grafenhof lui accordent le droit de sortie. Les règlements sanitaires et les soins exigés par son état lui interdisent d'être employé dans un commerce. D'être chanteur, il n'est plus question. Il lui faut écrire ou mourir. Il s'agit là plus que d'un simple récit de l'odyssée d'un malade, d'hôpital en maison de convalescence et en sanatorium. Thomas Bernhard est un révolté, révolté contre le fait d'être au monde, révolté contre l'arbitraire et l'indifférence des possesseurs du pouvoir médical, révolté contre l'inégalité dans la maladie.
Seules la musique et l'écriture le rattachent à la vie, et cette sombre période de son autobiographie est non seulement un tableau du monde des sanatoriums et des hôpitaux mais une école de volonté. Cette « Montagne magique » d'un pauvre laisse une impression inoubliable grâce à la forte personnalité d'un écrivain qui écrit une langue inimitable. Traduit de l'allemand par Albert Kolm.
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Pour écrire son étude sur Mendelssohn-Bartholdy, Rudolf a besoin d'être seul chez lui, à la campagne. Il a attendu avec impatience le départ de sa soeur qui était venue passer quelques jours avec lui. Mais n'est-ce pas lui qui l'avait invitée, justement parce qu'il n'arrivait pas à se mettre au travail ? Après son départ, il ne parvient pas davantage à écrire. Il sent partout sa présence, envahissante, il entend son discours, protecteur, ironique, provocant. Pour s'échapper, il part à Palma où il retrouve le souvenir atroce d'un drame qu'il a connu quelques années auparavant ; un suicide, un fait divers d'une banalité navrante. Thomas Bernhard construit une machine qui fonctionne à la perfection et se resserre comme un garrot : impossibilité d'être seul ou de ne pas l'être, impossibilité d'écrire et de renoncer à écrire...
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Dans un bled du fin fond de l'Autriche le directeur d'une troupe ambulante attend le début d'une représentation de sa pièce : La Roue de l'Histoire. Méchant, notamment à l'égard des concitoyens et du théâtre - une perversité millénaire -, le faiseur de théâtre est une véritable machine à injures.
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Une mère envahissante et sa fille taciturne, toutes les deux absorbées par une même passion, celle d'aller à la mer et d'en revenir. Et un auteur dramatique qui va amener la mère si sûre de ses convictions à s'interroger sur la réalité de l'art. L'enjeu, c'est la fille.
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L'ultime pièce de l'auteur qui fit scandale à sa création à Vienne. Le chef d'État autrichien, M. Waldheim, a cherché par tous les moyens à empêcher sa représentation, mais la direction du Burgtheater et l'auteur triomphèrent.
Tous ceux qui connaissent la haine amoureuse qui attachait Thomas Bernhard à sa patrie peuvent imaginer le testament qu'il a laissé à ses compatriotes - mais pas seulement à eux. Les clameurs de la foule, le fanatisme qui s'y cache, les méfaits qui en résultent, n'ont-ils pas trop souvent, en quelque lieu que ce soit, des conséquences mortelles ?
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Salzbourg, c'est la beauté, l'art, la culture. C'est aussi une ville au climat pourri, peuplée de bourgeois bornés, mesquins, matérialistes, hypocrites, une ville haïe de l'auteur qui y est né, qui ne peut jamais y retourner sans se sentir à nouveau accablé par l'atmosphère qui s'en dégage, où tout être sensible se sent condamné à tous les abandons et parfois au suicide. C'est l'idée du suicide qui obsédait le collégien lorsque, dans le cagibi à chaussures de l'internat où l'avait placé son grand-père, il étudiait le violon. Internat dirigé par un nazi, selon des méthodes éprouvées, guère différentes de celles des bons catholiques qui le remplacèrent après la défaite. Entre-temps il y a eu la guerre et les bombardements avec leurs visions d'horreurs. Premier volume autobiographique de Thomas Bernhard, L'origine nous plonge dans l'enfer quotidien de l'internat dans lequel il a passé son adolescence. D'abord tenu par les nazis, il est reconverti en établissement catholique, après la chute du III? Reich, mais les méthodes restent les mêmes... Un surprenant roman d'éducation écrit dans une langue admirable.
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Roithamer, Autrichien, quarante-deux ans, biologiste, professeur à Cambridge, vient de se pendre à un arbre de la forêt de Kobernauss, au centre de laquelle se trouve le «Cône d'habitation», édifice parfait qu'il construisit, après des années d'étude, pour sa soeur bien-aimée, et qui devait lui apporter le bonheur suprême, mais dont elle ne put supporter la vue sans en mourir. Le narrateur, ami de Roithamer et exécuteur testamentaire, est chargé de mettre en ordre et de trier les manuscrits illisibles du professeur. Une tâche ardue qui dévoile au fil du livre une figure de savant non pas fou, mais génial, proche par certains traits de Wittgenstein. Un personnage dévoré d'exigences, amené à rejeter avec haine et dégoût la famille, les parents (la mère surtout), l'Autriche et les études, à détruire, dans le monde que nous tentons de faire, tout ce qui n'est pas perfection. Corriger, c'est là le devoir absolu, jusqu'à l'autodestruction.
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Deux pièces aussi ironiques et impertinentes l'une que l'autre. Les Célèbres fut écrit en 1976 pour le festival de Salzbourg mais finalement refusé à cause de ses critiques trop sévères du milieu artistique autrichien. Élisabeth II date de 1987. Un vieil industriel reçoit ses « amis » dans son appartement du troisième étage.
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Un vieux philosophe hypocondriaque et orgueilleux, auteur d'un "Traité sur la nécessaire destruction du monde", apprend qu'il va être nommé «docteur honoris causa» par l'Université. Trop malade pour aller chercher lui-même son prix, il reste cloîtré dans sa chambre en attendant la visite des universitaires et se comporte en vrai tyran domestique pour se divertir. Une pièce où l'ironie féroce de Bernhard atteint son comble.
Traduit de l'allemand par Michel Nebenzahl.
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Deux frères, déjà septuagénaires, se rendent visite une fois par semaine. Robert vient chez Karl le mardi, c'est le premier acte. Karl vient chez Robert le jeudi, c'est le deuxième acte. Chacun monologue sur l'autre et ensemble on dialogue sur Mathilde, la femme de Karl qui vient de mourir.