Arts et spectacles
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Rome, 1630, Le Bernin installe, au choeur de la Basilique Saint-Pierre, sous la coupole de Michel-Ange, le Baldaquin du maître-autel, qui portera l'art baroque à son apothéose. La même année, Poussin dédaignant désormais les commandes des grandes familles ou de l'Église, décide de ne travailler que pour soi et livre une seconde interprétation de son Inspiration du poète, miraculeuse fusion d'une forme restée sensible et d'une révolution de pensée. Ce sont également les mois où le caravagisme s'achève, avec Valentin ; où Vélasquez, de passage à Rome, peint des vues de jardin qui auraient plu à Corot. Bientôt Pierre de Cortone va concevoir son immense fresque de la voûte de Barberini, déjà Claude Lorrain imagine ses ports au soleil couchant et Borromini, dessinant une certaine fenêtre, donne à pressentir une architecture aussi nocturne, aussi onirique, que le sera la musique de Mozart. Depuis Galilée, l'avenir se précipite. Mais il a trouvé vers 1630 dans la cité d'UrbainVII un premier grand moment de différenciation, de synthèse.
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Le cargo noir fascine aussi parce que les hommes expérimentés et attentifs qui, dans les fonds haletants, conduisent sa machine à vapeur à la fois puissante et douce, ont des gestes voisins de ceux d'Alechinsky maîtrisant le métal, les acides, les encres, la presse d'acier poli. Il a déterminé de l'esprit et du geste les signes définitifs de son estampe, déposé leur trace pour l'avenir, fixé les rapports éternels entre la mer et le ciel, troublés un instant par le passage du cargo noir.
De Blake et Friedrich à Pollock en passant par Turner, Munch et Van Gogh, le poète est amené à définir dans l'art occidental un courant de «Romantisme nordique» dont il dégage magistralement les éléments constitutifs et la spécificité qui font l'oeuvre de Pierre Alechinsky. C'est un éclairage nouveau sur ce peintre, qui a illustré plus de soixante livres de notre catalogue, qui nous est offert ici.
Reproduction de soixante-neuf dessins de Pierre Alechinsky..
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Alexandre Hollan ; treinte années de réflexions 1985-2015
Yves Bonnefoy
- L'Atelier Contemporain
- 19 Août 2016
- 9791092444452
Recueil complet des essais du poète Yves Bonnefoy sur le peintre Alexandre Hollan : 30 ans de réflexions. Le livre est largement illustré, dans une présentation réalisée par l'artiste lui-même.
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Le désir et les dieux
Françoise Frontisi-Ducroux, Yves Bonnefoy, Jérôme Delaplanche
- Flammarion
- 1 Octobre 2014
- 9782081329904
Plus encore que les exploits héroïques et les conquêtes guerrières, l'amour est le thème dominant de la mythologie grecque. Toutes les nuances, de la tendresse à la passion destructrice, de la fidélité à l'amour volage, du désir de conquête au don de soi, y sont évoquées.
Le répertoire mythologique, avec ses nombreuses créatures féminines et ses innombrables aventures amoureuses, permet l'expression artistique d'un érotisme que l'iconographie chrétienne n'offrait pas et que la morale chrétienne réprouvait par principe.
Autant d'histoires, que Rubens, Titien, Poussin Girodet, Tintoret, Le Bernin ou Botticelli vont interpréter en réalisant des chefs-d'oeuvre.
Cet ouvrage, Le Désir et les Dieux, invite le lecteur à redécouvrir la mythologie, à travers trente récits d'amours mythiques, commentés et analysés à travers 120 chefs-d'oeuvre de la peinture ; accompagné par le regard d'Yves Bonnefoy, qui retrace, dans un essai inédit, l'évolution du rapport des êtres humains aux dieux de la Grèce entre l'antiquité et l'âge du Baroque.
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Farhad Ostovani : Variations Goldberg
Yves Bonnefoy
- Pagine D'Arte
- Sur Papier
- 18 Avril 2012
- 9788886995757
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Chemins ouvrant
Yves Bonnefoy, Gérard Tiitus-Carmel
- L'Atelier Contemporain
- 18 Mars 2014
- 9791092444087
Cheminant vers ce qu'il aime appeler la « vérité de poésie », Yves Bonnefoy a toujours apprécié le voisinage des peintres et de la peinture, proximité à travers laquelle on devine la résonance intime, ardente et pourtant mystérieuse, qu'il pressent en cet art.
Parmi ces compagnons de travail et de pensée, Gérard Titus-Carmel tient une place singulière. Cet artiste, lui-même poète, sait en effet les difficultés qu'un texte souvent oppose à se laisser illustrer, regimbant aux « illustrations mercenaires » qui le figent ou le défigurent.
Voici donc près de dix ans que se tresse ce dialogue entre ces deux belles et voisines solitudes qui, d'une rive l'autre, semblent se héler. Ce dialogue est scandé par des oeuvres majeures qui lui ont donné ses accents et ses formes.
Ces oeuvres révèlent une amitié vraie et, sans doute à la source de cette connivence, les contours d'une intuition partagée. (M.F.) Préface de Marik Froidefond Cet ouvrage réunit l'ensemble des textes du poète sur le peintre, et réciproquement, textes aujourd'hui inédits en librairies. Il est enrichi de 60 illustrations en couleurs d'oeuvres et documents pour la plupart reproduits pour la première fois.
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GERARD DE PALEZIEUX a commencé dès l'immédiat après-guerre une oeuvre de peintre, de dessinateur et de graveur à tel point en dehors de tous les circuits de la mode que c'est seulement au cours de ces dernières années qu'un plus large public a enfin pu prendre la mesure de son art, grâce à de nombreuses expositions et à leurs catalogues.
En revanche, très tôt, les meilleurs poètes, en Suisse romande comme en France, ont été attirés par les vertus de cette peinture capable de suggérer avec une sobriété exemplaire une réalité qu'eux-mêmes ne cessaient de poursuivre dans leurs textes. Gustave Roud parle dès 1954 d'une démarche particulière où " tout se concerte... pour parvenir à une lente capture de l'objet par la tendresse et la douceur " ; Maurice Chappaz désigne à plusieurs reprises le peintre comme une sorte de frère en mélancolie, menant dans le silence et la discrétion un combat semblable au sien ; enfin Philippe Jaccottet, l'ami qui a révélé au peintre la lumière de Grignan et de la Haute-Provence, a, au gré de ses Remarques sur Palézieux, admirablement situé cette oeuvre dans ses racines et ses prolongements.
Aujourd'hui, c'est le poète Yves Bonnefoy, auteur de nombreux essais critiques sur la peinture, qui interroge l'art de Palézieux et le replace dans une longue tradition du regard qui nous vient de la Renaissance italienne et perdure chez certains artistes, malgré les ruptures et les professions de foi qui annoncent depuis si longtemps la mort de la peinture de chevalet.
Dans une approche plus biographique, Florian Rodari retrace la géographie intime de Palézieux et explique la récurrence de certains de ses thèmes iconographiques ainsi que le choix des nombreuses techniques de peinture, dessin et gravure, que l'artiste maîtrise souverainement tout en les remettant sans cesse en question. Cet ouvrage est illustré de nombreuses reproductions qui restituent avec une qualité exceptionnelle toutes les subtilités du dessin à la mine d'argent et l'onctuosité des craies, ou encore la profondeur musicale des lavis ; il permet au lecteur de savourer pleinement la gamme des couleurs formant la palette si raffinée de l'aquarelliste.
Du même coup, ce livre démontre de façon évidente la place occupée par cette oeuvre qui s'impose au rang des plus sensibles et des plus cohérentes.
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Cette monographie sur la vie et l'oeuvre d'Alberto Giacometti (1901-1966), établie par Yves Bonnefoy, s'appuie sur l'analyse de plus de 500 de ses sculptures, peintures, dessins, gravures et lithographies, ainsi que sur ses écrits théoriques et sur ses déclarations. Elle présente également le contexte historique, artistique et culturel de sa vie.
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Plusieurs raisons de peindre des arbres
Yves Bonnefoy, Agnès Prévost
- Corlevour
- 23 Mai 2012
- 9782915831573
France pour les arbres ? Je crois utile de me poser la question. L'arbre fut un des lieux et demeure aujourd'hui encore un des indices de l'immense crise de la relation de l'humanité à sa terre qui a inauguré la modernité. Et c'est pourquoi je ne m'étonne pas de le voir reparaître au premier rang des préoccupations de beaucoup dans l'heure présente, où il est de plus en plus évident qu'on approche d'un carrefour qui risque d'être l'ultime.
À regarder de grands arbres, à réapprendre à les voir, à pénétrer le sens de leurs rythmes, à s'avancer dans l'intimité de leurs branches, à tenter ainsi, par des approches diverses, de rétablir le contact avec une vie que d'autres qu'eux méconnaissent, des peintres de notre temps prennent en charge ce grand besoin de ne faire qu'un avec ce qui est, un besoin dont le déni nous vaudrait la fin du monde, à peut-être brève échéance.
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Cartier-bresson photographer revised ed.
Yves Bonnefoy
- Thames & Hudson
- 28 Septembre 1992
- 9780500541791
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Cet ouvrage réalisé sous le signe de l'amitié du poète et du peintre présente un essai d'yves bonnefoy, une bibliographie de farhad ostovani, et quelques-unes des estampes que celui-ci a conçues pour des livres de poésie.
Il reprend ainsi et poursuit à nouveau le chemin ancien de 1' ut pictura poesis. " qu'est-ce qui caractérise les livres de farhad ostovani ? depuis le premier d'entre eux, c'est donc qu'ils font preuve de sa sorte d'écoute des poèmes, très attentive, mais c'est aussi l'approfondissement qu'ils lui ont permis de son propre rapport à soi : tant il est vrai que ce que l'on est ne se découvre jamais si bien que lorsque l'on pense à ce qu'est ou veut être quelqu'un d'autre.
[. ] je pense à la poésie en sa nature essentielle quand je vois les tableaux d'ostovani. ".
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Rome, 1630 - l'horizon du premier baroque - illustrations, noir et blanc
Yves Bonnefoy
- Flammarion
- 23 Novembre 1993
- 9782080102003
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Raymond mason a fait oeuvre d'une façon si personnelle que l'approche en est difficile et peut prêter à malentendu.
Mais ce sculpteur (et dessinateur) n'en est pas moins un des grands artistes du XXe siècle. dans cet essai de 1985, écrit à l'occasion d'une rétrospective au centre pompidou, yves bonnefoy a voulu retrouver les voies de cette recherche singulière, à l'avant toujours imprévu de laquelle le souci plastique et la sympathie pour l'existence qui peine ou souffre se conjuguent : éveillant, bien que sans idée préconçue, des échos à différents moments de l'histoire de la création artistique et du devenir de la poésie.
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Des dessins, ces oeuvres de Magnelli : ce que produit une main tenant une plume pour donner forme à un tracé peut-être déjà un peu pressenti. Et ce sont alors des figures qui ne prétendent pas tout absorber des êtres ou des choses qu'elles évoquent, comme pourrait le vouloir un peintre - pensons à van Eyck, à Vermeer, du temps que ce projet semblait avoir quelque sens - mais laissent volontairement bien visible, sur la page où elles paraissent, qu'il y a un dehors, un en plus de ce qu'elles disent, et cela au sein même de cette blancheur du papier qui ne cesse pas d'émettre son inquiétante lumière. Mais dessiner, pour autant, ce n'est pas dire moins que ce qui est, c'est dire ou vouloir dire autre chose.Par exemple : Je trace un cercle, rien de plus. Et ce blanc qui est au dehors du cercle et revient vers moi par son dedans, c'est tout de suite la réponse à une question qu'a posée mon tracé, sans que je m'en rende compte. Je suis, disait ma main dessinante, j'ai être. Et que dit la page, de par son fond, qui résiste : oui, mais il y a du non-être. Le moindre trait est une épiphanie que le fond dont il se détache met en question, obligeant qui dessine à avoir confiance, ou désespérer. Le dessin ouvre ainsi à la grande question, celle qui attend de nous la décision la plus radicale. Est- ce ce dilemme qu'a Magnelli en esprit quand il dessine ces " pierres " ? Oui, et même il s'apprête déjà à y faire face. Car, de façon irrépressible, on le voit bien, il fait de son trait d'encre moins une simple forme qu'une construction de volumes, avec suggestion de leur épaisseur, de leur profondeur, et même des ombres. Ce qu'il dessine, ce sont des sortes de blocs, et le dehors du tracé, dans cet espace, ce n'est pas la blancheur de la feuille mais le dedans de ces blocs, non la pensée du non-être mais celle d'une matière.
Magnelli oppose l'idée d'un monde au vide vertigineux de la page blanche...
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Une monographie sur un des grands maîtres décorateurs de l'école vénitienne. Il renoue avec les grands cycles monumentaux de la Renaissance tardive et du baroque.