Sciences humaines & sociales
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Ce que je crois qu'en tout cas je puis dire de vrai, à propos de Rimbaud, c'est qu'aucun autre que lui ne m'aura requis en poésie par autant d'intensité, d'immédiateté, de proximité dans sa voix. Voix qui elle-même demande, voix qui affirme et bien sûr se trompe, mais se reprend, vit de se reprendre, portée, secouée par les deux grandes forces qui font que l'on est au monde [...] : d'une part l'espérance, qui veut croire possible que l'existence soit un partage et donc que la vie ait un sens, d'autre part la lucidité qui déconstruit les illusions successives en quoi l'espérance s'enlise [...]. Espérance et lucidité, c'est le titre que j'aurais pu donner à ce livre [...]. Mais j'en ai préféré un autre parce que m'alarme de plus en plus un certain déni que je vois qui se répand aujourd'hui de l'intuition proprement poétique, à cause d'une lucidité mal fondée dont la conséquence est un renoncement désastreux à l'espérance. Et que s'inquiéter ainsi, c'est savoir à quel point Rimbaud, que l'heure présente lit peu, ou mal, est et va rester nécessaire. Lire un grand poète, ce n'est pas avoir à décider qu'il est grand [...], c'est lui demander de nous aider. C'est attendre de sa radicalité qu'elle nous guide, tant soit peu, vers le sérieux dont on est peut-être capable. Je ressens ces approches de Rimbaud, commencées il y a maintenant cinquante ans ou presque, comme surtout une sorte de journal de mon affection pour ce poète.
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L'autre langue à portée de voix
Yves Bonnefoy
- Seuil
- La Librairie Du Xxe Siecle
- 21 Février 2013
- 9782021081947
Les problèmes de la traduction de la poésie ne sont pas les mêmes que ceux des diverses formes de discours. Or, c'est remarquable, aucun des théoriciens de la traduction ne semble se poser cette question, ni Steiner, ni Ricoeur, qui ne pensent qu'en termes de significations, ni même Antoine Berman. Seul Walter Benjamin a cherché à le faire, dans son essai fameux La Tâche du traducteur, mais ces pages obscures relèvent d'une métaphysique de la parole, non d'une analyse des traductions comme elles existent.
Les essais qui constituent L'Autre Langue à portée de voix ont tous pour origine la conviction que la traduction de la poésie est quelque chose d'autre que la traduction ordinaire. Par exemple " La traduction au sens large " montre qu'un poète ne traduit pas un poème par un texte de même longueur sur la page d'en face mais par des expériences qu'il poursuit dans ses propres oeuvres : " le Corbeau " de Poe est " traduit " par le " Sonnet en -yx " de Mallarmé.
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L'hésitation d'Hamlet et la décision de Shakespeare
Yves Bonnefoy
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 5 Novembre 2015
- 9782021245608
Dans ce livre, Yves Bonnefoy s'interroge - et nous interroge - sur l'actualité de Shakespeare :
« Hamlet perçoit la faillite d'une société, de ses convictions, de ses valeurs. Et on peut donc faire l'hypothèse qu'il en a une autre à l'esprit et va être un de ceux qui se donnent pour tâche la refonte d'un ordre et non le déni de tous. Il a été étudiant à Wittenberg, l'université de Luther et de la Réforme, laquelle est ce souci d'une religion seulement en partie renouvelée. Intelligent comme il est - et longtemps l'arbitre des élégances, à en croire Ophélie -, il pourrait bien faire sien un tel projet de rénovation réfléchie, bien dans l'esprit de la Renaissance si même tempéré par la sagesse d'Érasme ou l'ironie de Montaigne. Mais ce n'est pas de cette façon que Shakespeare comprend Hamlet. " Words, words, words ", dit Hamlet à Polonius de ce qu'il lit, ce livre est sans vérité, les mots n'y sont que des faux-semblants. » Au-delà du clivage dans notre perception de l'existence et du monde, entre la réalité de l'être humain - le temps qui le voue à la mort - et la pensée conceptuelle qui donne des noms aux aspects, c'est la poésie qui va proposer une parole d'alliance pour les tâches d'une survie, se refusant au désespoir. Pour Yves Bonnefoy, "ces considérations éclairent la pensée de Shakespeare, et Hamlet en particulier, mieux qu'aucune autre sorte d'approche. Parce qu'elles aident à comprendre pourquoi cet auteur d'une époque à bien des égards révolue reste si proche de nous, si agitant, si évidemment le témoin de nos présentes ténèbres mais aussi le porteur de ce qui nous reste d'espérance. »
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Dans cet essai, le poète Yves Bonnefoy s'interroge sur les rapports qui existent entre, « d'une part, l'expérience des penseurs et rêveurs gnostiques - ceux, d'abord, Valentin, Basilide, du deuxième siècle de notre ère - et d'autre part la recherche des écrivains, comme elle se fait à toute époque. C'est une utile question, et même une des plus importantes pour autant que l'on cherche aussi à comprendre ce que c'est que la poésie. Et y répondre éclairerait également, me semble-t-il ce que fut la gnose elle-même en ses divers avatars depuis la fin de l'antiquité ».
Cet essai est suivi de deux autres textes, l'un sur le palimpseste - du point de vue de l'imaginaire gnostique -, l'autre sur le poète contemporain Alain Veinstein.
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Poete et le flot mouvant des multitudes : nerval,
Yves Bonnefoy
- Bnf Editions
- 7 Novembre 2003
- 9782717722642
On a beaucoup étudié les diverses façons dont Paris a été perçu par des écrivains et des poètes, mais ce n'est nullement de ces divers regards sur la grande ville qu'il est question dans ces conférences, données en novembre 2001 à la Bibliothèque nationale de France.
Remarquant que le XVIIIe et le XIXe siècle ont répandu par les rues et les boulevards de Paris une foule, une " multitude ", d'un caractère nouveau, privée des signes apparents autant que distinctifs qui avaient permis aux époques précédentes d'en reconnaître, individu par individu, l'inscription dans l'ordre divin - dans l'être -, Yves Bonnefoy a cherché à comprendre l'effet que ce qui semble ainsi une épiphanie du néant a eu sur quelques poètes : estimant que cet effet a retenti au coeur même de leur expérience le plus spécifiquement poétique, pensant aussi qu'il leur a révélé la nature essentielle de la poésie, qui est de fonder l'être sur rien que le voeu qu'il y ait de l'être.
Un projet certes difficile à dégager des émotions et des rêveries ordinaires. Mais que Paris a donc aidé à percevoir, au seuil d'une " heure nouvelle " du poétique dont la conscience de soi va être la grande tache, autant que la cause de devenir.
L'enquête, faute de temps, s'est limitée à Gérard de Nerval et à Baudelaire, celui-ci l'initiateur principal de cette modernité, pressentie aussi par Edgar Poe.
Mais, commençant avec Hugo et Vigny, cette réflexion aurait pu s'étendre à Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire, les surréalistes.
Grand format 9.15 €« L'imagination, ce n'est pas seulement de rêver la satisfaction des désirs qui se différencient dans
l'être parlant par alliance avec le langage. C'est aussi de concevoir des niveaux de réalité
supérieurs à celui au sein duquel le langage nous dit que nous existons. Ce rêve-là -
métaphysique, ennemi intime de l'intuition poétique - est souvent présent dans l'imagination
ordinaire comme une surdétermination des fictions que celle-ci invente et se joue. Mais il a produit
des systèmes entiers de pensée, et aussi il transfigure l'accueil que nous pouvons faire à des
informations parmi cependant les plus simplement « objectives » quand elles portent, par exemple,
sur des lieux lointains, sur des oeuvres mal explorées. C'est cette forme particulière de l'imaginaire
métaphysique qui apparaît dans ce livre : soit parce qu'il en recense quelques hantises, soit parce
qu'il en subit les effets lui-même. »
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Grand format 8.20 €L'improbable et autres essais
Yves Bonnefoy
- Mercure De France
- Essais Mercure De France
- 1 Octobre 1974
- 9782715201651
Grand format 9.60 €Grand format 19.80 €Remarques sur le regard - picasso/giacometti/morandi
Yves Bonnefoy
- Calmann-Levy
- 9 Octobre 2002
- 9782702132456
Remarques sur le regard rassemble cinq essais consacrés, en des circonstances diverses, à quelques artistes ou théoriciens de l'art dans la première moitié du xxe siècle. Il s'est agi de comprendre, sur quelques cas particuliers mais de réelle importance, comment la création artistique de ces années s'est définie par rapport à deux options également fondamentales : d'une part un questionnement de l'existence et du monde par transgression des aspects conceptuels du langage, d'autre part une exploration des moyens propres de celui-ci et des systèmes de signes qui se développent sur ses marges. Giacometti et Picasso, respectivement, incarnent ces poétiques. Et c'est pourquoi ils furent fascinés l'un par l'autre, en une opposition qu'il y a du sens à signifier par un couple de notions : le regard qui institue l'être, les yeux qui multiplient et diversifient les apparences.
Grand format 30.45 €La Communauté des traducteurs rassemble des exposés et des entretiens consacrés au problème de la traduction, soit dans ses aspects théoriques, soit dans les formes particulières qu'il prend au regard de certaines oeuvres, en l'occurrence celles surtout de Shakespeare et de Leopardi.
Le plus ancien de ces écrits est de 1988. L'adresse qui donne son titre au recueil fut prononcée en Arles en 1996, à l'occasion d'un rassemblement de quelques traducteurs d'Yves Bonnefoy organisé aux treizièmes assises de la traduction littéraire. Yves Bonnefoy a lui-même consacré beaucoup de son activité à la traduction. Il a notamment proposé des versions françaises d'une douzaine d'oeuvres de Shakespeare (dont l'ensemble des tragédies), d'un choix de poèmes de W.
B. Yeats, et, cette année même, en un volume, de sept des principaux poèmes de Keats et de cinq de Leopardi.
Grand format 15.24 €La petite phrase et la longue phrase
Yves Bonnefoy
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 12 Avril 1995
- 9782909159089
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