Bouquins
-
Le goulag ; témoignages et archives
Nicolas Werth, Luba Jurgenson
- Bouquins
- 5 Octobre 2017
- 9782221139981
Cette anthologie a pour ambition de mettre en résonance deux types de sources : les témoignages de ceux qui sont passés par le plus grand et le plus durable système concentrationnaire du XXe siècle, et les archives produites au quotidien par la bureaucratie qu'a été le Goulag, Direction Principale des Camps. Ou pour le dire autrement, confronter deux visions - celle du détenu et celle de l'administration concentrationnaire.
La littérature :
Les textes des témoins représentent un des éléments essentiels permettant de comprendre le phénomène concentrationnaire soviétique. C'est en grande partie grâce à la traduction d'oeuvres littéraires, et tout spécialement d'Une journée d'Ivan Denissovitch puis, une dizaine d'années plus tard, de L'Archipel du Goulag d'Alexandre Soljenitsyne, que cet univers acquiert une visibilité dans l'espace occidental. Cette littérature de témoignage constitue une trace essentielle des violences aux côtés des lieux, des documents d'archives et d'autres formes de postérité du Goulag (sociales, économiques, etc.). Elle est habitée par un souci mémoriel et/ou commémoratif : construire une trace de l'événement, créer un monument pour les morts. Cette dimension sera notamment explorée à partir des images du corps qui abondent dans les écrits sur les camps : corps souffrant, corps amputé, corps dégradé ; corps individuel, corps collectif. La littérature du Goulag constitue un corpus stratifié qui reflète les différentes étapes des répressions et donc l'évolution de l'institution concentrationnaire elle-même : ainsi les témoignages émergeant au moment de la Perestroïka diffèrent-ils de ceux écrits pendant les années du Dégel, lesquels sont très différents de ceux de l'immédiat après-guerre. Cette littérature documente non seulement la réalité des camps mais aussi la façon dont les identités individuelles et collectives ont pu être façonnées par la violence extrême. Les répressions staliniennes n'ayant fait l'objet d'aucune condamnation dans l'espace judiciaire, et en l'absence de témoignages produits à la barre, les textes littéraires ont constitué pendant une longue période la preuve principale de l'événement et ont porté l'entière responsabilité de cette attestation. En recourant à différentes formes de narration, les écrits des témoins contribuent bel et bien à rendre cette expérience de la violence extrême intelligible, lui donnent valeur de contenu culturel et en font un objet de pensée universel.
Les archives :
Depuis le milieu des années 1990, l'exploitation des archives du Goulag a considérablement enrichi notre connaissance du système concentrationnaire soviétique. Au terme de dix ans de travail mené par une équipe d'une quinzaine d'historiens, dont Nicolas Werth, est parue à Moscou la monumentale Istoria Stalinskogo Gulaga en 7 volumes, qui constitue à ce jour la publication de documents d'archives la plus complète sur cet univers concentrationnaire. Cette somme analyse le système du Goulag dans son ensemble et sous ses différents aspects, à la fois comme un lieu de répression politique et de « refonte » des détenus, comme un système économique de travail forcé, comme une immense administration constituant un véritable « État dans l'État », comme une société avec ses codes, sa sociabilité, ses conflits internes, sa vie quotidienne. Certes, l'immense « littérature bureaucratique » (en 1950, l'appareil central du Goulag reçut pas moins de 133 000 rapports écrits rendant compte de « la situation sur place ») est de qualité très inégale, entre « rapports de parade » adressés régulièrement par les plus hautes autorités du Goulag au ministre de l'Intérieur et documents internes échangés aux échelons plus modestes de l'appareil bureaucratique, généralement beaucoup plus informatifs et directs. Ces textes apportent un regard radicalement différent - et très instructif - sur le système concentrationnaire vu par ceux qui étaient en charge de son fonctionnement quotidien. Ils permettent, pour la première fois, de confronter le vécu du détenu, tel que nous le rapportent les témoignages, et celui du gardien, du chef de camp, du responsable de l'une des innombrables sections et directions culturelles, éducatives, économiques, administratives de cette immense machine bureaucratique qu'était la Direction principale des camps.
-
Cette Histoire de la Russie a connu plusieurs rééditions depuis sa première parution dans " Bouquins " en 1987. Elle est devenue l'un des principaux ouvrages de référence sur le sujet, mais elle s'arrêtait à la fin de la période communiste et nécessitait une profonde réactualisation concernant la période ultérieure. C'est chose faite aujourd'hui dans cette nouvelle édition dont la postface a été confiée à l'un des meilleurs spécialistes, Françoise Thom, qui retrace l'histoire de la Russie postcommuniste d'Eltsine au troisième mandat du président Poutine. Une première partie est consacrée aux évolutions de politique intérieure, à l'étude du régime Eltsine puis du système Poutine. L'auteur s'attache ensuite à dégager les grandes lignes de la politique extérieure, en faisant ressortir les tournants de la diplomatie du Kremlin. Il montre les éléments de continuité dans l'histoire russe, et éclaire l'imbrication particulière de la politique étrangère et de la politique intérieure dans la Russie postcommuniste.
Cette approche permet de remettre en cause un certain nombre d'idées reçues. Eltsine le révolutionnaire, qui fut porté au pouvoir avec l'appui des démocrates libéraux occidentalistes, restaura le pouvoir personnalisé patrimonial russe traditionnel qu'avait ébranlé Gorbatchev. La rupture entre le régime Eltsine et le système Poutine est plus dans le style et l'efficacité que dans l'esprit : c'est Eltsine qui fit voter en 1993 une constitution rejetant la séparation des pouvoirs et aboutissant à une sorte de monarchie élective. L'émergence des " siloviki " a commencé sous Eltsine, tout comme l'osmose entre bureaucratie d'État et oligarques. C'est sous Eltsine que se met en place le régime prébendier et corrompu qui va connaître son apogée sous Poutine. Et c'est Eltsine, comme on le sait, qui choisit Poutine pour lui succéder afin de protéger ses proches des poursuites qu'ils risquaient pour leurs malversations diverses.
En politique étrangère également Poutine ne fit bien souvent que reprendre des projets eltsiniens avortés faute de moyens à l'époque du premier président russe. La volonté de réintégration de l'espace post-soviétique fut une priorité pour les trois premiers présidents russes. De même, l'obsession de la restauration de la Russie à son statut de grande puissance est perceptible dès le début dans la diplomatie russe. Une simple chronologie montre que le glissement de la politique russe vers le nationalisme néo-soviétique a commencé presque dès le début de la période Eltsine. Il y eut dans le même temps une volonté de se démarquer institutionnellement des démocraties libérales dès 1993. Les réformateurs eltsiniens se montrèrent peu soucieux d'instaurer un État de droit. Les nouvelles élites russes seront convaincues à la fois par leur passé soviétique et leur expérience de la jungle post-communiste que seule compte la loi du plus fort. Cette perception imprégnera la politique étrangère, entre autres par une résurgence de la conception obsidionale d'une Russie entourée d'ennemis acharnés à sa perte - conception indispensable à la stabilité d'un régime prédateur et corrompu. À partir de l'arrivée au pouvoir de Poutine, les dirigeants du Kremlin n'auront qu'un but : la restauration de la puissance russe. L'État russe, nageant dans les pétrodollars, recentralisé et soumis à la volonté d'un chef incontesté, est entièrement subordonné aux objectifs de puissance et de prestige, compris de la manière russe traditionnelle comme une expansion territoriale qui se substitue au développement de la société.
-
Une galerie de portraits haut en couleur des empereurs romains des IIe et IIIe siècles qui nous introduit dans les coulisses du pouvoir et nous fait voir l'envers du décor.
L'ouvrage qu'on a pris l'habitude d'appeler l'Histoire Auguste est certainement le plus énigmatique que nous ait légué l'Antiquité. Il s'agit d'un recueil de biographies des empereurs romains, qui commence avec Hadrien, s'achève à la mort de Numérien, fils de Carus, et couvre ainsi une période de cent soixante-huit ans, de 117 à 285 apr. J.-C.
Ce qui fait l'originalité première de l'oeuvre, c'est que non seulement les empereurs principaux " légitimes " (Hadrien, Antonin, Marc Aurèle...) sont dotés individuellement d'une biographie, mais qu'il en est de même aussi bien pour leurs " corégents ", associés à leur pouvoir de manière subordonnée (Aelius, Géta...), que pour les usurpateurs (Avidius Cassius, les trente tyrans...). D'autre part, si l'auteur prétend être un biographe comme Suétone, non un historien comme Tacite, il laisse une large place aux détails, aux anecdotes amusantes voire triviales susceptibles de retenir l'attention du lecteur, mais interprète ces développements obligés d'une façon personnelle, inventant des documents, des auteurs, des personnages sans le moindre scrupule pour justifier ses dires. Mieux, cet imposteur adopte dans le cours de l'oeuvre six pseudonymes différents et prétend écrire les vies impériales un siècle plus tôt qu'il ne le fait dans la réalité.
L'histoire subit donc nombre de déformations et s'apparente fréquemment au roman historique. La manière dont elle est traitée nous renseigne plus souvent sur l'auteur, sa culture, sa façon de procéder, ses dons inventifs, sa malice non dénuée d'ironie et d'humour : telle est l'atmosphère générale qui se dégage d'un ouvrage qui tourne vers la fin au burlesque et qui, il faut bien le dire, ne ressemble à aucun autre.
Édition bilingue Latin - Français. -
Barcelone ; histoire, promenade, anthologie et dictionnaire
Pierre Ducrozet, Collectif
- Bouquins
- 1 Février 2018
- 9782221132166
Barcelone est d'abord un rêve de ville. Mais elle est bien plus qu'un paradis sur mer : c'est une ville frondeuse, excentrique, électrique, un appel permanent à la liberté.
Cet ouvrage explore les multiples facettes de Barcelone, capitale catalane et européenne, joyau médiéval et haut lieu du modernisme, ville d'art, de fête, d'architecture flamboyante, de littérature, de gastronomie, ville sensuelle, colorée, bouillonnante. Après une passionnante plongée dans l'histoire de la cité, il nous invite à découvrir Barcelone à travers ses rues, où passent les ombres de ses grands hommes et de passants anonymes. Des écrivains - Montalbán, Marsé, Orwell, Genet, Bolaño, Rodoreda, Vila-Matas -, des historiens, des géographes, des urbanistes, des artistes revisitent leurs souvenirs, nous emmènent du parapet du parc Güell aux ruelles du Gòtic, du Raval, de Gràcia, de l'Eixample. Ils nous offrent mille histoires délicieuses, inquiétantes, sidérantes, au fil d'une promenade légère et passionnée, à l'image de la ville qui l'a inspirée.
Les balades personnelles se mêlent ici aux enquêtes érudites pour mieux restituer la singularité multiple et mouvante de Barcelone, telle que Gaudí l'a illustrée à sa manière.
-
Olivares (1587-1645) ; l'Espagne de Philippe IV
John huxtable Elliott
- Bouquins
- 3 Septembre 1992
- 9782221066645
-
Cette histoire sociale de l'angleterre, qui va de la fin du moyen-age à la fin du règne de la reine victoria, mérite à l'évidence de figurer parmi les " classiques " du xxe siècle.
Son auteur, george macaulay trevelyan, l'historien anglais le plus admiré de son époque, a édifié une sorte de monument à la gloire du peuple anglais, dont il montre le dynamisme, la volonté de progrès et l'attachement à la liberté. c'est donc un livre plein - au bon sens du terme - d'un immense orgueil britannique, naturel après tout chez un membre de l'establishment, fier, en particulier, de l'oeuvre accomplie par ces élites sociales qui furent ses ancêtres.
C'est aussi un ouvrage superbement écrit, où trevelyan sait sans cesse retenir l'intérêt de ses lecteurs, notamment par un recours fréquent à des journaux privés et autres documents d'époque qui lui permettent de nourrir son propos de détails concrets souvent passionnants. on y verra donc moins un traité qu'un récit très élaboré, qui réussit à marier parfaitement vues générales et vie quotidienne, en une série de tableaux que le lecteur découvrira avec une passion toujours renouvelée.
-
Une aventure collective fascinante avec des temps forts qui provoquent curiosité et passion : l'épanouissement d'un islam espagnol, l'épopée des grandes découvertes et l'invention d'un nouveau continent, l'éclosion superbe du Siècle d'or, la résistance nationale à l'occupation napoléonienne, une atroce guerre civile qui attire à elle des combattants du monde entier, la plus longue dictature personnelle de l'Europe du XXe siècle, la mutation accélérée d'un pays pauvre en l'une des vingt-cinq nations les plus riches du monde, la renaissance de la démocratie dans un régime monarchique...
Histoire des Espagnols et non histoire de l'Espagne. Les auteurs ont accordé la primauté aux hommes et aux femmes qui furent les acteurs de cette longue traversée, en réduisant à l'indispensable la part des institutions, des analyses abstraites et des événements ponctuels. Ils racontent la naissance, la vie, l'éducation, les amours, le travail de ces Espagnols ; ils décrivent les divertissements, les croyances et les idéaux de ce peuple qui, s'il n'a que faiblement participé à la maîtrise de la nature et de ses lois, s'est en revanche magnifiquement exprimé dans l'exploration du monde, dans l'invention verbale, la quête et la représentation de la beauté ou la recherche du surnaturel.
Georges Liébert.
-
Berlin ; histoire, promenades, anthologie et dictionnaire
David Sanson
- Bouquins
- 16 Octobre 2014
- 9782221125700
Avant de (re)devenir l'emblème d'un jeune pays, Berlin a été la capitale d'un siècle : celui qui vient de s'achever, et dont l'effrondrement du Mur a précipité la fin - en même temps, pensait-on, que celle de l'Histoire. Mais avant ce XXe siècle qu'elle a symbolisé jusque dans ses espoirs les plus fous, jusque dans ses déchirements les plus aberrants, Berlin a d'abord été cette " Athènes de la Spree " rêvée par un despote éclairé, Frédéric II le Grand, qui voulait en faire un phare des Lumières européennes. Elle est ensuite devenue, durant la seconde moitié du XIXe siècle, l'une des plus grandes cités industrielles de la planète, " le Chicago de l'Europe " selon Mark Twain... Depuis 1989, cette capitale gigantesque, dont la nature occupe près de la moitié de la surface, a cristallisé en accéléré la plupart des changements structurels qui n'avaient affecté les autres grandes villes européennes que progressivement depuis les années 1960. C'est une ville-laboratoire, qui cache sous des atours placides une effervescence qui attire les créateurs du monde entier.
Cet ouvrage s'articule en quatre parties, entre lesquelles le lecteur est invité à vagabonder librement.
La première, " Histoire ", relate les principaux événements qui ont marqué l'histoire politique, sociale, mais aussi urbanistique de la ville. Le volet concernant l'histoire contemporaine passe en revue les enjeux auxquels est aujourd'hui confrontée la capitale de la troisième puissance économique mondiale.
Treize " Promenades " viennent ensuite proposer autant de chemins buissonniers pour parcourir - et regarder - Berlin autrement : à travers sa tradition cosmopolite ou sa dimension bucolique, par le prisme de son histoire musicale ou sur les traces de quelques-uns de ses plus glorieux flâneurs...
Suit une " Anthologie littéraire " présentant un large éventail de textes d'écrivains allemands, mais aussi étrangers, du XVIIIe au XXIe siècle, d'E.T.A. Hoffmann à Marie Ndiaye, en passant par Alfred Döblin ou Vladimir Nabokov, parmi lesquels plusieurs traductions de textes inédits.
Un " Dictionnaire " fournit enfin, au-delà des entrées classiques (monuments, personnalités, etc.), des mots-clés permettant de pénétrer intimement au coeur de l'histoire, de l'imaginaire et du quotidien de Berlin. Des cartes, un index et une bibliographie viennent compléter ce panorama.
-
La grande terreur ; sanglantes moissons ; les purges staliniennes des années 30 ; la collectivisation des terres en URSS
Robert Conquest
- Bouquins
- 13 Octobre 2011
- 9782221127063
Vingt millions de morts : tel est, actuellement, le bilan très probable des événements décrits par les deux livres que réunit ce volume. Sanglantes moissons relate la destruction de l'agriculture russe opérée par Staline au cours des années 1930, en trois étapes : l'élimination des koulaks, censés être les paysans les plus riches, puis la collectivisation des terres et le regroupement forcé des paysans dans des kolkhozes ; la famine organisée enfin, qui fit cinq millions de victimes dans la seule Ukraine, dont Staline voulait briser l'identité nationale. Enchaînant sur cette tragédie, La Grande Terreur (entièrement revu et augmenté depuis sa première publication) étudie la répression sans exemple que Staline et le NKVD infligèrent ensuite au Parti, à l'intelligentsia et à la population dans son ensemble. Le moment le plus spectaculaire en fut les grands procès, au cours desquels les membres de la vieille garde bolchevique s'accusèrent de trahison et d'avoir ourdi un vaste complot hitléro-trotskiste. Il n'en existait aucune preuve, à l'exception de leurs propres aveux extorqués par le chantage et la torture. " Ils goberont tout ! " avait dit Staline des Occidentaux avant que s'ouvrît le premier procès. Compagnons de route ou membres des partis communistes, les intellectuels d'Europe et des États-Unis, dans leur écrasante majorité, se firent les complices de la terreur stalinienne. À l'anesthésie morale de l'opinion publique succéda l'oubli. C'est dire si ces deux livres sont indispensables à la connaissance de la Russie et de l'histoire du XXe siècle, au moment de surcroît où nous sommes invités à pratiquer assidûment le " devoir de mémoire " à l'égard des horreurs du passé.
-
-
France baroque, France classique (1589-1715)
René Pillorget, Suzanne Pillorget
- Bouquins
- 1 Février 1996
- 9782221910023
-
Histoire de la russie des origines à 1996
Nicholas v. Riasanovsky
- Bouquins
- 2 Juillet 1996
- 9782221083994
La cinquième édition de l'histoire de la russie arrive à point nommé : le récit s'achève sur la démission de mikhaïl gorbatchev, la dissolution de l'urss, la formation de la cei.
Pour le lecteur des éditions précédentes, ce coup de théâtre n'est pas totalement une surprise. en effet, il a pu lire, à la fin du dernier chapitre, ces lignes prophétiques, rédigées il y a trente ans : " somme toute, le régime soviétique a peu de chances de durer tel qu'il est, peu de chances d'évoluer vers une transformation en profondeur, et peu de chances d'être renversé par une révolution. mais ce ne serait pas la première fois que l'histoire irait de l'avant, laissant les historiens courrir derrière elle.
" et c'est exactement ce qui s'est passé : l'empire soviétique n'a pas réussi à s'adapter, il n'a succombé ni à une défaite militaire ni à une révolution. il est mort - d'une façon originale et qui n'a sans doute pas de précédent dans l'histoire du monde- de l'aveu public de ses propres fautes. riasanovsky est un historien, non un futurologue. pas plus que les hommes politiques ou que les journalistes, il n'a pu prévoir la date de l'événement qui, annulant la révolution d'octobre, a, comme elle, " ébranlé le monde ".
Mais il a su en prédire le caractère, parce qu'il n'a confondu, à aucun moment, l'histoire du peuple russe avec celle de ses gouvernements successifs. il écrit cette histoire de l'intérieur, attentif certes aux progrès de l'érudition et de la recherche (la présente édition est considérablement enrichie à ce point de vue), mais préoccupé avant tout par l'aventure d'un groupe humain qui, plus que jamais, s'interroge sur lui-même.
Avec la fin du communisme, un cycle s'achève, dont on n'a pas fini de mesurer les répercussions. l'histoire de la russie continue.