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Karthala
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De plus en plus de touristes visitent l'Islande de nos jours, attirés par sa nature exceptionnelle. Mais l'Islande fascine aussi par son développement socio-économique, qui la place aujourd'hui en tête de nombreux classements internationaux. Comment ses habitants ont-ils pu atteindre un tel niveau de vie sur une île perdue au milieu de l'Atlantique nord, sans ressources naturelles autres que le poisson et la possibilité récente de fabriquer de l'énergie bon marché ?
Commencée en 874, la colonisation de l'Islande est tardive mais très rapide puisqu'elle est considérée comme achevée en 930, date de la première réunion de son parlement, l'Alþingi. Les rois de Norvège ne perdront pas de vue ces Vikings qui ont quitté leur royaume pour fonder une curieuse république sans pouvoir exécutif. Ils imposent leur domination sur l'île en 1262, suivis par les Danois. Commence alors une très longue période noire, faite surtout d'épidémies et de misère, au point que la population chute à moins de 30 000 à la fin du XVIIIe siècle, totalement oubliée du reste du monde, y compris des commerçants danois détenteurs du monopole du commerce. La marche vers l'indépendance est engagée vers 1840 et dure un siècle, au cours duquel émerge une communauté dynamique dont le libéralisme clairement assumé repose sur un pacte social fort, qui résistera à des épreuves aussi dures que la crise financière de 2008.
À travers l'histoire, la géographie, la culture et la vie économique et politique de l'île, l'auteur montre l'ingéniosité et l'extraordinaire capacité de résilience de la société islandaise, une communauté apparemment isolée et pourtant si présente au monde.
Michel Sallé, docteur en études politiques (Fondation nationale des sciences politiques), est l'auteur d'une thèse sur la vie politique, économique et sociale de l'Islande contemporaine. Il a écrit de nombreux articles sur ce sujet, ainsi qu'une Histoire de l'Islande (Tallandier, 2018).
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Ces marseillais venus d'orient ; l'immigration libanaise à Marseille aux XIX et XX siècles
Liliane Rada nasser
- Karthala
- 16 Novembre 2010
- 9782811104214
Cahier photos de 16 pages.
Pour qui s'éloigne du Liban, se rendre à Marseille n'est pas tout à fait partir. Et ils sont nombreux à venir s'ancrer, pour un temps ou pour toujours, dans cette cité méditerranéenne si proche de Beyrouth.
Au terme d'une recherche sur cette migration, Liliane Rada Nasser nous propose d'en découvrir l'histoire. A travers son récit apparaissent successivement les références communes aux migrations proche orientales (1800-1900), l'émergence d'une entité libanaise (1900-1943), les courants de l'après-indépendance (les militaires syriens et libanais "avenantaires", les Libanais d'Afrique, la génération de l'Union Généale des Etudiants Libanais en France), les arrviées provoquées par la Guerre du Liban (notamment des Libanais d'origine arménienne).
Pour donnner corps à son propos, l'auteur a fait appel à celles et ceux qui conservent la mémoire vive de cette immigration. A travers une centaine de témoignages recueillis à Marseille, elle a mis en valeur le rôle des parcours individuels dans la compréhension de la mémoire collective. Ces paroles qu'elle nous donne à entendre font la richesse de cet ouvrage.
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L'invention des sciences coloniales belges
Marc Poncelet
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Octobre 2008
- 9782811100803
En Belgique, toutes les institutions savantes contemporaines liées à la connaissance des mondes lointains trouvent leur origine dans l'expérience coloniale.
La saisie savante et scientifique des mondes lointains et l'invention d'une vocation coloniale nationale, la construction d'une ambition impériale et finalement d'un pouvoir colonial doté d'une idéologie, bref de la " colonialité " belge, apparaissent donc inextricablement liées, en particulier dans le domaine des " sciences morales et politiques ", ancêtres des sciences humaines et sociales. L'emphase, l'incessante production bibliographique et les ors des palais coloniaux ne sauraient occulter les crises, polémiques et tentatives, heureuses ou catastrophiques, (l'ingénierie sociale sur le " matériau congolais " dont la connaissance était périodiquement dénoncée comme insuffisante ou impropre à une administration efficace mais qui, ainsi, devenait objet de science.
De la tragédie démographique découverte à l'issue du régime léopoldien à la " colonie modèle ", un tiers de siècle aura été nécessaire pour stabiliser le dispositif colonial de production savante, pour articuler les centaines de démarches empiriques des missionnaires, des magistrats, administrateurs et ingénieurs " congolais " et la science des docteurs de métropole désormais cooptés par l'impérialisme européen, artisans actifs de l'hégémonie savante occidentale.
Produites dans (les institutions nouvelles au nombre desquelles Académies, Université, Institut, Congrès, Musée, titres, revues, collections et calendriers spécialisés et, dans une moindre mesure, au sein des universités, les sciences coloniales se sont d'emblée conçues à la fois comme connaissance de l'Afrique et comme analyse du processus colonial lui même. Il serait donc partial d'ignorer leur fonction instrumentale d'exploitation domestication ou, à l'inverse, de négliger leurs déterminations propres à l'édification d'institutions savantes élitistes.
Cette reconstruction n'est pas seulement sous tendue d'un dessein historique de dévoileraient. Le moment scientifique colonial, systématiquement occulté ou " épuré " et fort aisément reconverti en sciences du développement, a décisivement orienté la matrice de production des connaissances du lointain. En témoignent des contenus de publications, des programmes de recherche, des théories et polémiques, mais bien davantage encore la création de dispositifs institutionnels durables, produits mais aussi instruments des politiques de la connaissance du XXe siècle.
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La ville aux îles ; la ville dans l'ile ; Basse-terre et Pointe-à-pitre, Guadeloupe, 1650-1820
Anne Perotin-Dumont
- Karthala
- Monde Caribeen
- 1 Novembre 1999
- 9782865379361
Ce livre surprendra ceux qui sont habitués à voir dans les Iles des " sociétés de plantation ", car il montre qu'entre le XVIIe et le XVIIIe siècle l'expansion marchande européenne qui est bien à leur origine a également donné naissance aux villes actuelles.
Là, entre mer et plantations, a pris consistance cette sphère d'organisation humaine et de changements qui en est devenue le centre de gravité : une nouvelle manière d'habiter un espace et de contrôler le territoire alentour, des formes de revenus et d'échanges ainsi que des modes de relations entre les gens défiant, entamant l'esclavage, un genre de vie, enfin, qui est encore largement le nôtre. Avec les ports de la façade atlantique de l'Europe, des Amériques du Nord et du Sud, ceux de la Guadeloupe et des Antilles ont alors dessiné les contours de notre monde urbain moderne.
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Journal d'une femme du Kosovo (février 1998-mars 1999) ; la guerre avant la guerre
Sevdije Ahmeti
- Karthala
- Europe Centrale Et Orientale
- 1 Novembre 2003
- 9782845861947
Du début 1998 au 25 mars 1999, depuis Prishtina où elle réside, Sevdije Ahmeti tient, sur internet, une chronique en anglais de la répression qui s'abat sur les Albanais du Kosovo.
Ce qu'elle y montre est une véritable guerre au peuple kosovar, menée par un appareil de sécurité entièrement voué à semer la terreur pour asseoir la domination des ultra-nationalistes serbes sur la province. Le journal de Sevdije Ahmeti rassemble les témoignages terribles, collectés durant toute cette période, notamment dans la Drenica, la région la plus touchée par cette guerre. Ce document d'une exceptionnelle précision a été transmis au Tribunal pénal international et contribue à l'élaboration des actes d'accusation contre les organisateurs de l'épuration ethnique au Kosovo, dont Slobodan Milosevic.
Les appels à l'aide qu'elle adresse aux chancelleries, aux organisations de droits de l'homme du monde entier, les témoignages bruts, le sentiment de plus en plus vif de l'abandon occidental et de l'encerclement serbe, les leitmotivs qui scandent le document (annonce de manifestations silencieuses, chronique des pénuries quotidiennes, succession des pillages... ) créent une tension de plus en plus forte qui laisse le lecteur bouleversé lorsque le journal s'arrête brusquement, au moment où les bombes de l'OTAN tombent sur Prishtina et que Sevdije Ahmeti, ouvertement menacée d'être liquidée par la police serbe, doit se cacher hors de la capitale.
Ce livre est à la fois le premier témoignage accessible d'une Albanaise du Kosovo et une source précieuse sur la période immédiatement antérieure à l'intervention de l'OTAN, largement négligée par la plupart des ouvrages consacrés à l'histoire du conflit.
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L'île de Malte, petite par la taille, est imposante par la richesse de son passé.
Vu d'avion, ce " confetti " de 316 km2 baigne au beau milieu de la Méditerranée. L'archipel, qui manque d'eau à part celle de la mer, constitue aujourd'hui le point le plus au sud de l'Europe des Vingt-Cinq. L'histoire de Malte se compte en millénaires. Peuplée vers 5 000 ans avant J.-C., elle crée une civilisation étonnante et unique. On y trouve la plus forte concentration de temples mégalithiques au monde.
Cette île, très prisée par sa position géographique, possède un atout majeur : celui de constituer un port naturel en raison de ses baies abritées. On pense que saint Paul, ayant fait naufrage en l'an 60, s'y serait réfugié ! L'île constitue un enjeu pour qui veut dominer la Méditerranée. Orient et Occident se la disputent : conquise par les Arabes en 870, elle est reprise en 1090 par les Normands. Devenue le poste avancé de la chrétienté, cette position s'affiche plus nettement lorsque Charles Quint donne Malte en 1530 aux Hospitaliers de Saint-Jean, en quête d'une terre d'asile.
Les chevaliers de Malte y demeurent jusqu'en 1798, délogés par Bonaparte en route pour l'Égypte. Cette conquête française est éphémère : la Couronne britannique reprend l'île en 1800 et la colonise peu à peu. Malte devient indépendante en 1964. Face aux invasions, les Maltais ont développé une identité culturelle forte. Ce particularisme, repose aujourd'hui sur deux socles : une religion commune, le christianisme, et une langue propre, le maltais.
On dit qu'à Malte, il y a autant d'églises que de jours de l'année. Le maltais, langue sémitique qui s'écrit en caractères romains, constitue l'autre trésor. Malte a aussi pris le tournant du 3e millénaire. Ses habitants, insulaires par nature, après un long débat d'idées, ont choisi d'adhérer à l'Union européenne. Le 1er mai 2004, 400 000 Maltais ont fait le pari de vivre parmi 450 millions d'Européens !
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Histoire des petits-blancs de la Réunion ; XIX-début XX siècles
Alexandre Bourquin
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Juillet 2005
- 9782845866461
A lire les guides de voyage, les Petits-Blancs confèrent à La Réunion une originalité unique parmi les îles créoles.
De fait, ils n'ont pas cessé d'intriguer les voyageurs et d'attirer la sympathie des Français de métropole, émus par la pauvreté d'une population que ses caractéristiques physiques semblaient programmer pour un destin social plus favorable. Associés spontanément au peuplement des " Hauts ", ces versants des montagnes volcaniques qui confèrent à l'intérieur de l'île une beauté sauvage, ils ont été l'objet d'une profusion de discours attendris ou moqueurs.
L'existence des Petits-Blancs comme composante de la population réunionnaise a été ainsi promue curiosité locale à ne pas manquer. Pourtant la réalité de l'existence d'un groupe particulier, désigné par le qualificatif de Petits-Blancs, est aujourd'hui objet de contestations. Des chercheurs se sont interrogés, il y a peu, sur la pertinence d'une appellation qui serait le fruit d'une invention tardive de l'idéologie coloniale pour conférer à La Réunion un label d'origine française.
Les Petits-Blancs sont-ils donc l'invention d'un discours colonial soucieux de légitimer le caractère français de l'île et de conforter les liens avec la métropole ? Face à ces questions légitimes, l'ouvrage d'Alexandre Bourquin constitue une contribution essentielle. Il n'élude aucune difficulté, et d'abord celle de définir et délimiter un groupe humain aux contours indécis. Il montre comment le vocabulaire a longtemps hésité sur le terme à employer pour qualifier une population libre, issue du peuplement européen et très vite métissée, mais attachée à une origine blanche, c'est-à-dire libre, qui la distingue de l'affranchi.
Ni ethnie, ni classe sociale, les Petits-Blancs constituent un extraordinaire révélateur des tensions et des impasses d'une société coloniale née du transfert de diverses populations et fondée sur l'esclavage, puis l'engagisme.
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Les musulmans de l'Europe du Sud-Est ; des empires aux Etats balkaniques
Nathalie Clayer, Xavier Bougarel
- Karthala
- 15 Avril 2013
- 9782811109059
L'Europe du Sud-Est, qui s'étend de la Croatie à la Grèce et de l'Albanie à la Bulgarie, compte environ huit millions d'habitants de culture musulmane. Albanais, Bosniaques, Turcs, Roms, ils sont les descendants de populations converties à l'islam ou installées là pendant la période ottomane. Dans cet ouvrage sont présentées les transformations sociales, politiques et religieuses rencontrées par ces populations aux XIXe et XXe siècles, période marquée par la disparition des Empires ottoman, austro-hongrois et russe, et par la formation des différents États balkaniques. Sur le plan politique, les musulmans de l'Europe du Sud-Est ont connu une lente et complexe cristallisation de leurs identités nationales respectives.
Celle-ci s'est accélérée après 1945 sous les effets de la modernisation communiste et a débouché à la fin du XXe siècle sur des mobilisations nationalistes symbolisées par l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, dans le cadre de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Sur le plan religieux, ils sont longtemps restés liés aux institutions religieuses de l'Empire ottoman, ainsi qu'à divers réseaux scolaires, confrériques et intellectuels.
Après la parenthèse communiste, de nouveaux réseaux sont apparus, de type néosalafiste ou néo-confrérique notamment. Mais les musulmans balkaniques n'ont pas échappé aux processus de sécularisation à l'oeuvre dans l'ensemble de l'Europe. Cet ouvrage éclaire ainsi d'un jour nouveau les bouleversements qu'a connus le continent européen au cours des deux derniers siècles et renouvelle les réflexions actuelles sur la place de l'islam en Europe. Nathalie Clayer et Xavier Bougarel sont chercheurs au Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBAC).
Nathalie Clayer est spécialiste des questions religieuses et nationales dans l'Europe du Sud-Est aux époques ottomane et post-ottomane. Xavier Bougarel est spécialiste de l'islam en Europe du Sud-Est et des guerres et après-guerres en ex-Yougoslavie.
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La raison du mouvement ; territoires et réseaux de migrants albanais en Grèce
Pierre Sintès
- Karthala
- L'atelier Mediterraneen
- 7 Juillet 2010
- 9782811103903
La Grèce et l'Albanie sont des Etats de taille modeste situés dans le Sud de la péninsule des Balkans.
Dans le monde, il est peu d'endroits où des pays pourtant frontaliers associent la proximité géographique à des images et une réalité si différentes. Pourtant, depuis le début des années 1990 et la chute du gouvernement autoritaire qui sévissait alors à Tirana, les deux pays sont liés par l'un des plus importants phénomènes migratoires du continent européen tant par sa puissance que par la rapidité de sa réalisation.
Si cette migration massive naît indiscutablement de la conjonction entre la proximité et le contraste des richesses, ce travail propose aussi de lire certaines de ses formes à la lumière de l'épaisseur historique des relations entre les deux pays. Les histoires de vie des migrants et de ceux qu'ils rencontrent semblent affirmer en mineur l'existence de relations qui unissent citoyens grecs et albanais dans les mêmes réseaux bâtis sur des solidarités régionales, linguistiques ou religieuses.
Leur examen permet d'accéder, à travers l'observation des modalités mêmes de la migration, à des appartenances complexes où coexistent les identités "officielles", calquées sur les discours dominants des Etats-nations, et des reconnaissances discrètes sur lesquelles se fondent pourtant de véritables pratiques de solidarité. A travers une telle approche, cet ouvrage porte une attention particulière à l'implication des mobilités sur l'idée qu'un groupe se fait de lui-même (ou des autres), qui peut paraître utile à l'heure où sont débattues les formes à donner aux politiques migratoires et à la liberté de circulation au sein de l'Europe unifiée.
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Le monde d'hier à Chaumont-sur-Tharonne ; mémoires familiales et citoyennes
Janine Palacin
- Karthala
- Tropiques
- 22 Juin 2011
- 9782811105280
Son récit commence dans les dernières décennies du XIXe siècle, puisque ses grands-parents maternels, Marie-Louise et Paul, sont nés dans les années 1860, respectivement à Marcilly-en-Villette et à La Ferté Saint-Aubin. Vers 1920, ils s'établiront à Chaumont.
Dans cette première moitié du XXe siècle, la vie à Chaumont ne ressemble pas à celle d'aujourd'hui. Le monde rural y domine ; les métiers exercés dans le bourg, les traditions, les modes d'existence s'inscrivent dans la continuité des générations qui ont précédé Au fil de son expérience personnelle et de son excellente mémoire, l'auteur nous restitue aussi l'histoire de la Sologne et de cette moitié de siècle qui a connu deux grands conflits ainsi que les premières secousses apportées par la modernité technique et industrielle dans la vie rurale française. En plus du destin de sa famille, c'est ainsi celui de deux à trois générations qu'elle nous livre en mémoire.
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Les Açores ; un archipel au coeur de l'Atlantique
Christian Rudel
- Karthala
- Meridiens
- 1 Janvier 2002
- 9782845862548
Les Açores...
Sur les cartes ordinaires, on a quelque peine à apercevoir les neuf îles de cet archipel, au coeur de l'Atlantique nord, à quelque 1 440 kilomètres de Lisbonne et 2 000 de Terre Neuve. D'autant que, ensemble, elles ne recouvrent que 2 335 km2. Depuis toujours ignorées - sauf peut-être, avant notre ère, de quelques hardis marins phéniciens - ces îles étaient inhabitées lorsque les Portugais les découvrirent, une à une, au cours du deuxième quart du XVe, siècle, à l'aube des Grandes Découvertes auxquelles le célèbre prince portugais Henrique o Navegador est associé à jamais.
Surgi de l'océan au cours de cataclysmes telluriques, de temps à autre agité de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques, l'archipel minuscule prit place, aussitôt que découvert, dans l'Histoire mondiale : il était sur les routes vers le Nouveau Monde, relais obligé des caravelles et des galions et aussi des corsaires, pirates et écumeurs de mer. Aujourd'hui, après avoir été relais des câbles transocéaniques et base des hydravions intercontinentaux, les plaisanciers des sept mers se doivent de faire escale à la marina de Horta, au centre de l'archipel.
Extrême avancée de l'Europe vers l'Ouest, les Açores, au doux climat subtropical, permettent au Vieux Continent d'être producteur... de thé et d'ananas. Pour l'anecdote, bien sûr ! Autrefois essentiellement agricoles - bien que des milliers de leurs enfants aient été habiles et intrépides chasseurs de baleine - les Açores se tournent désormais vers le touriste, mettant en avant leurs atouts climatiques, maritimes et paysagers.
Et les visiteurs, de plus en plus nombreux, sont sensibles à l'accueil simple et chaleureux que leur réservent les Açoriens, gens de terre, de mer et d'émigration, et au " parfum " des siècles passés toujours présent dans les grandes fêtes traditionnelles.
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L'émancipation des noirs dans la révolution française (1789-1795)
Jean-Daniel Piquet
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Novembre 2003
- 9782845861619
Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté.
Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel.
Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport.
Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation.
De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.
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Histoire du Portugal et de son empire colonial
Marques
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 3 Mai 2000
- 9782865378449
Cette deuxième édition de l'ouvrage d'Oliveira Marques a un titre nouveau Histoire du Portugal et de son empire colonial.
L'auteur a tenu compte des progrès de l'historiographie, de la Révolution des oeillets, de la décolonisation (rattachement de Goa à l'Inde, indépendance de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique, de Saint-Thomas et Prince). Timor et Macao ne sont pas oubliés. Il a réécrit plusieurs chapitres et complété l'ouvrage jusqu'à aujourd'hui. L'iconographie est nouvelle, parfois en couleur. La bibliographie a été mise à jour et revue.
Le lecteur trouvera plus facilement ce qu'il cherche grâce à trois index. Oliveira Marques, professeur à l'Université Nouvelle de Lisbonne, après une longue parenthèse due à la situation politique, a repris sa place dans le système universitaire portugais. Il anime une recherche classique et originale sur l'histoire de son pays. Ses ouvrages ont été traduits et ils sont souvent réédités. Il manquait en France un ouvrage de ce type, une oeuvre de référence et un classique, synthèse, instrument de travail, mis à jour.
C'est un itinéraire dans les quatre continents de l'histoire tour à tour péninsulaire, maritime, coloniale (impériale) et maintenant européenne de l'espace lusophone et lusographe du Portugal. Grâce à cette histoire, on connaîtra mieux ce pays bien distinct de l'Espagne, la nation voisine.
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Saint-Malo au temps des négriers
Alain Roman
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Novembre 2003
- 9782845861404
Michelet opposait Saint-Malo, la ville des corsaires, à Nantes, celle des négriers.
Cette image, simpliste et flatteuse, avait de quoi satisfaire l'historiographie malouine, plus soucieuse de célébration que de précision. La réalité est pourtant incontournable : en cent cinquante ans, Saint-Malo a vu partir environ 250 expéditions de traite qui ont assuré le transport de près de 80 000 captifs africains.
Cette réalité situe la patrie de Surcouf à la cinquième place des ports négriers français et la véritable question qui se pose à l'historien c'est justement de savoir pourquoi ce rang est si modeste.
Et peut-on accepter ce jugement de Roger Vercel, fin connaisseur de l'âme malouine, qui affirmait dès 1948 : " Saint-Malo a vendu du bois d'ébène, avec le seul regret de n'en point vendre davantage " ?
Une expédition négrière est une opération longue, complexe et coûteuse. S'appuyant sur une documentation abondante et, en grande partie inédite. Alain Roman en décrit les rouages. Avec lui nous rencontrons les armateurs qui rassemblent le capital et achètent les cargaisons nécessaires dans l'Europe entière.
Au pied des remparts de la ville nous suivons les préparatifs : recrutement des équipages et des capitaines, aménagement des navires, embarquement des marchandises. Nous accompagnons le capitaine Ohier de Grandpré sur les côtes d'Afrique où il achète ses captifs avant de leur faire traverser l'Atlantique.
Un pan inconnu de l'histoire de Saint-Malo est enfin dévoilé. Qui a participé au commerce négrier ? Ce trafic pouvait-il rapporter gros ? Pouvait-on être à la fois corsaire et négrier ? Quelle fut la position des Malouins dans le débat sur l'abolition de l'esclavage et la suppression de la traite ? Voici quelques questions, parmi d'autres, auxquelles l'auteur apporte des réponses dans un livre que Jean Delumeau, professeur au Collège de France, qualifie de " solide et vrai ".
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Peindre pour agir ; muralisme et politique en Sardaigne
Francesca Cozzolino
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 10 Avril 2017
- 9782811117191
Cet ouvrage retrace l'émergence d'une pratique de peinture murale à Orgosolo en Sardaigne et son évolution, à partir de la fin des années 1960 jusqu'à ses usages patrimoniaux et touristiques contemporains. Situé au centre de l'île, près du massif du Supramonte, archétype d'une Sardaigne traditionnelle, ce village affiche aujourd'hui trois cents peintures murales, réalisées au départ par un enseignant de dessin et ses élèves puis lors de manifestations contestataires, à l'aide des villageois.
Cette « tradition récente » de peinture murale s'est désormais propagée à toute la Sardaigne, avec des usages divergents : tantôt moteur des politiques de développement patrimonial et touristique, tantôt manifestation d'un faire politique alternatif, témoignant de l'existence d'espaces de socialisation et de formes de résistance dans la continuité des pratiques graphiques militantes des années 1970.
L'auteure examine, sur quarante ans, les relations multiples et parfois intimes qui se sont nouées entre les habitants et ces peintures murales, et étudie comment s'est reconfiguré le monde social d'Orgosolo à partir de ces peintures murales qui construisent une ambiance graphique singulière. Ces murs affichent le portrait d'une société en changement. Ils peuvent apparaître tout autant comme le lieu d'une résistance acharnée des identités et des traditions, mais aussi l'endroit où s'exprime le débat relatif aux actualités et aux problèmes sociaux. Véritables dispositifs de maintien d'une société souvent qualifiée d'archaïque, mais aussi espaces hyperactifs d'expérimentation sociale, ces murs ne cessent de murmurer - et parfois de décrier - la fabrique du champ social.
Plus largement, le cas d'Orgosolo interroge l'impact des objets graphiques exposés dans un espace public. Dans quelle mesure interviennentils dans la construction des relations sociales ? Comment l'anthropologie peut-elle ouvrir de nouvelles perspectives sur le pouvoir d'action des images et de l'écriture ? C'est à ces questions que cette passionnante enquête ethnographique sur la peinture murale à Orgosolo apporte également des réponses.
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Les logements de la mobilité (XVIIe-XXIe siècle)
Eleonora Canepari, Céline Regnard, Collectif
- Karthala
- L'atelier Mediterraneen
- 10 Décembre 2018
- 9782811125172
La question du logement des populations mobiles du XVIIe siècle à nos jours est au centre de cet ouvrage. En portant la focale sur ces lieux-carrefours qui sont les « logements de la mobilité », ce livre entend étudier les modes d'habiter comme autant d'expressions de la mobilité. Les contributions réunies s'intéressent donc davantage à la production de ces lieux, à leurs formes et à leurs fonctions, qu'à une étude des structures d'accueil étatiques ou municipales des populations mobiles. L'accent est mis sur le rôle des individus dans l'espace - urbain ou rural -, indépendamment de la durée de leur passage, dans une perspective au ras du sol. Ainsi, les garnis, les bidonvilles, les caravanes, les hôtels meublés, les gourbis, les camps de transit, les squats, les auberges, les fondouks, les tentes, les abris ou encore les bains-douches sont le produit d'une diversité de façons d'habiter la mobilité, de par leurs structures architecturales et les relations sociales qui s'y tissent. L'examen de ces lieux, formes et conditions de vie vient enrichir une histoire des populations mobiles dans la longue durée.