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La Decouverte
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Dans ses
Mémoires, Louise Michel raconte son enfance campagnarde, ses débuts d'institutrice avant 1870 et sa lutte pour élever les enfants des quartiers pauvres. Ces Mémoires, qui servent à l'histoire de leur temps, sont aussi un document sur la misère et les luttes du peuple, écrit par une femme qui a voulu les vivre et les partager toutes.
Si, après la Commune de 1871, les anarchistes ont fait l'objet d'une haine indescriptible, Louise Michel, du fait qu'elle était une femme, a connu cette haine multipliée d'une façon délirante. Dans ses Mémoires, elle raconte son enfance campagnarde, ses débuts d'institutrice avant 1870 et sa lutte pour élever les enfants des quartiers pauvres. Aux premières lignes sous la Commune de 1871, le tribunal militaire versaillais la condamne à la déportation à vie en Nouvelle-Calédonie où elle sympathise avec les Canaques. Graciée, elle mène à son retour une vie de militante et d'agitatrice révolutionnaire et se déclare " anarchiste ". Amie des frères Reclus, de Kropotkine, elle sillone alors inlassablement la France et l'Europe et retourne souvent en prison. En 1883, elle est condamnée à six ans de réclusion criminelle pour avoir dirigé une manifestation de chômeurs. Ces Mémoires, qui servent à l'histoire de leur temps, sont aussi un document sur la misère et les luttes du peuple, écrit par une femme qui a voulu les vivre et les partager toutes. -
Alors que l'Europe, jadis triomphante, se trouve ravagée, appauvrie et divisée au sortir de la Première Guerre mondiale, un concept prometteur se diffuse dans les milieux dirigeants et intellectuels du Vieux Continent : l'Eurafrique !
Faire du continent africain le ferment de l'unité européenne : tel est le projet de Richard Coudenhove-Kalergi, chantre du mouvement paneuropéen, et de nombre de ses contemporains dans l'entre-deux-guerres. Le salut de l'Europe, affirment-ils, repose sur sa capacité à exploiter en commun les richesses des colonies africaines. Rivalisant avec la puissance montante des continents américain et asiatique, l'Eurafrique deviendra ainsi le pôle dominant de la géopolitique mondiale.
Le projet eurafricain, un temps caressé par les régimes fascistes, renaît de ses cendres après 1945 et inspire les fondateurs de l'Europe : Jean Monnet, Robert Schuman, Paul Henri Spaak, Konrad Adenauer. La France, principale puissance coloniale d'Europe continentale, joue alors un rôle essentiel. Malmené en Indochine puis en Algérie, Paris s'accroche à ses possessions africaines et fait de leur inclusion dans le marché commun européen une condition sine qua non à sa participation à la construction européenne.
C'est ce dossier qu'ouvrent Peo Hansen et Stefan Jonsson. Proposant une analyse inédite des négociations qui aboutiront à la signature du traité de Rome en 1957, ils dévoilent un pan méconnu de l'histoire de l'Union européenne : ses origines coloniales. -
Choix de textes illustrant trois moments importants de la pensée de Rosa Luxemburg : l'analyse de la révolution russe, l'enrichissement de sa théorie de la révolution et l'élaboration d'une stratégie pour la révolution allemande et mondiale.
Ce choix de textes articule trois moments de la pensée de Rosa Luxemburg : l'analyse de la révolution russe, l'enrichissement de sa théorie de la révolution et l'élaboration d'une stratégie pour la révolution allemande et mondiale.
Dès 1911, les dissensions entre Rosa Luxemburg et Lénine avaient suscité de vigoureuses altercations. Avec la guerre, ces divergences se révèlent fondamentales puisqu'elles opposent deux conceptions différentes de la révolution. Source de lumière morale à l'Est et démonstration de la possibilité d'une révolution prolétarienne, la révolution russe n'apparaît cependant pas à Rosa Luxemburg comme un modèle à imiter.
Confrontation d'une théorie avec une expérience pratique, cette critique s'interroge au fond sur les perspectives d'une révolution mondiale. Rosa Luxemburg perçoit, dès 1918, les faiblesses du modèle de la Russie révolutionnaire, menacée par son isolement et son sous-développement, et ne conçoit le triomphe de la révolution qu'avec le réveil de la conscience du prolétariat allemand et, plus largement, européen. -
Atlas des peuples d'Europe occidentale
André Sellier
- La Decouverte
- Atlas Des Peuples
- 10 Novembre 2011
- 9782707169945
Alors que l'Union européenne s'élargit, l'affirmation des identités nationales ne faiblit pas. En réalité, c'est la substance même de l'histoire de l'Europe qui continue de se manifester : elle a toujours résulté de tensions et de compromis entre des constructions politiques ambitieuses (à commencer par l'empire de Charlemagne...) et l'irréductible diversité culturelle des populations concernées.
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À partir de nombreux documents d'époque, souvent inédits, et d'une cartographie originale, ce livre offre une immersion passionnante dans le Paris ouvrier du XIXe siècle. Derrière les représentations du Paris haussmannien, on lit donc la présence d'une autre modernité, méconnue, mûrie dans l'horizon ouvrier et fleurie dans l'expérience du printemps 1848 et, plus tard, de la Commune.
Les historiens qui se sont intéressés au Paris de la première moitié du XIXe siècle ont souvent célébré la modernité de la ville bourgeoise qui se développe à l'ouest et autour des Grands Boulevards, et considéré les quartiers du centre et de l'est comme des espaces structurellement immobiles et à l'écart du progrès.
S'appuyant sur des archives peu explorées, voire inédites, ce livre propose une vision renouvelée de ce Paris populaire : il montre au contraire qu'il s'agit de lieux extrêmement dynamiques, dans lesquels se développent des formes de production tout aussi novatrices qu'économiquement efficaces. Et dans lesquels se construit progressivement un modèle de modernité propre au monde ouvrier, fondé sur la demande de démocratie locale et sur une vision participative de la société. Derrière les représentations de la modernité du Paris bourgeois, si souvent célébrée, on lit donc la présence d'une autre modernité, qui a germé dans l'horizon ouvrier de la première moitié du XIXe siècle et fleuri le temps d'un instant dans les printemps 1848 et 1871.
Si la répression de ces mouvements a brisé cet élan, le souvenir de la République démocratique et sociale rêvée par le mouvement ouvrier a cependant laissé ses traces dans la société française, et l'on voit aujourd'hui ressurgir certaines thématiques qui en sont héritées (la demande de démocratie directe et de nouvelles formes d'organisation du travail, le modèle associatif comme base de solidarité nationale). Enrichi par de nombreux documents d'époque et une cartographie originale, le livre de Maurizio Gribaudi offre une immersion passionnante dans ce Paris ouvrier du XIXe siècle. -
En étudiant la culture matérielle des esclaves, l'archéologie - et en particulier, depuis une vingtaine d'années, l'archéologie préventive - contribue de façon décisive aux recherches sur l'esclavage colonial. La traite, l'habitat, la vie quotidienne, le marronnage ou les pratiques funéraires bénéficient ainsi d'une documentation nouvelle, dont cet ouvrage collectif international rend compte grâce aux contributions des meilleurs spécialistes.
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Plus de quinze après l'effondrement du bloc soviétique, à mesure que l'Occident redécouvre la diversité de l'Europe centrale, une mise en perspective s'impose pour comprendre l'origine et le destin des vingt peuples qui composent cette partie du Vieux Continent. La cinquième édition de l' Atlas des peuples d'Europe centrale, entièrment refondue, dénoue une histoire millénaire et apporte un éclairage indispensable à la compréhension des événements les plus récents et des conflits irrésolus.
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L'espoir et l'effroi ; luttes d'écritures et luttes de classes en France au XXe siècle
Xavier Vigna
- La Decouverte
- Sciences Humaines
- 22 Septembre 2016
- 9782707186898
Le XXe siècle a porté à son apogée la classe ouvrière en France. Les vagues de grèves qu'elle conduit et les organisations syndicales ou politiques qu'elle rejoint suscitent à la fois espoir et effroi, devant l'idée que les ouvriers puissent bouleverser radicalement l'ordre social.
Ce double sentiment s'est exprimé dans une multitude d'écrits. L'État par le truchement de la police ou des inspecteurs du travail, le patronat, les organisations catholiques, les sociologues, sans parler des lettrés qui choisirent de se faire ouvriers plus ou moins longtemps dès l'entre-deux-guerres, n'ont cessé d'évaluer la classe ouvrière et sa moralité. Les ouvriers ont répondu dans des tracts, des témoignages ou des romans, qui racontent le travail, la vie et les luttes.
Ce sont ces textes, tantôt sous forme d'archives, tantôt publiés, connus ou complètement inédits, que Xavier Vigna explore dans ce livre.Il montre que ces luttes d'écritures relèvent bien de luttes de classes.
On se souvient d'Emmanuel Macron dénonçant l'illettrisme supposé des ouvriers : quand un tel mépris vient légitimer la domination sociale et politique, quand l'anticommunisme conduit à l'anti-ouvriérisme, l'écriture ouvrière, qui réplique et réfute, oeuvre à l'émancipation individuelle et collective.
En revisitant l'histoire ouvrière, cet ouvrage invite à relire le XXe siècle français.
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Archéologie du territoire en France
Vincent Carpentier, Philippe Leveau
- La Decouverte
- 2 Mai 2013
- 9782707175946
À partir d'un large éventail de recherches portant sur l'espace français - vallées et cours d'eau, marais et littoraux, montagnes, campagnes ou villes - ce livre propose un itinéraire thématique à travers toutes les régions et montre la contribution majeure de l'archéologie à la compréhension des paysages, comme des formes d'aménagement qui les sous-tendent.
La réduction des espaces naturels, sur l'ensemble du globe, délivre aujourd'hui un message d'inquiétude face aux politiques d'aménagement du territoire, à l'origine du concept de développement durable.
Or l'archéologie, qui faut remonter à la préhistoire les premiers témoignages de l'aménagement de l'espace, révèle aussi la dimension historique complexe de ce processus, fait d'allers-retours et d'équilibres sans cesse perdus et retrouvés, et remet ainsi en cause la fatalité d'une opposition irréductible de l'homme et de la nature. À partir d'un large éventail de recherches portant sur les différents milieux constitutifs de l'espace français, vallées et cours d'eau, marais et littoraux, montagnes, campagnes ou villes, ce livre propose un itinéraire thématique à travers toutes les régions et montre la contribution majeure de l'archéologie à la compréhension des paysages comme des formes d'aménagement qui les sous-tendent. Témoignant de l'inventivité des sociétés qui les ont créés, il éclaire les choix qui incombent aujourd'hui aux décideurs de l'aménagement comme aux gestionnaires d'un riche patrimoine technique, culturel et paysager dont nous sommes les héritiers. -
Du rêve sioniste à la réalité israélienne
Mitchell Cohen
- La Decouverte
- Textes A L'appui
- 2 Janvier 2015
- 9782707185723
Il s'agit sans conteste de l'étude la plus fouillée de la dynamique interne du mouvement sioniste, en particulier des années 1920-1930 : l'idéologie de ses divers courants est décortiquée avec soin, et l'auteur brosse un portrait passionnant des personnalités qui les ont animés, au premier rang desquelles Ben Gourion et Jabotinsky.
Ce livre constitue une contribution essentielle à la compréhension politique de l'Israël moderne. Il présente une analyse historique originale de la lutte entre la gauche et la droite au sein du mouvement sioniste et de l'État hébreu.
Mitchell Cohen consacre de longs développements aux conflits politiques des années 1920 et 1930, marqués par la victoire décisive du travaillisme sioniste conduit par David Ben Gourion, sur l'aile droite des " révisionnistes " dirigés par Vladimir Jabotinsky. Il montre comment l'influence croissante des travaillistes et de leur programme de " constructivisme révolutionnaire " au sein du mouvement sioniste a rendu possible la naissance de l'État d'Israël. Mais il explique également que les racines de l'échec travailliste au cours des années 1970 plongent dans les conditions mêmes de leur victoire quatre décennies auparavant.
Il s'agit sans conteste de l'étude la plus fouillée de la dynamique interne du mouvement sioniste : l'idéologie de ses divers courants est décortiquée avec soin, et l'auteur brosse un portrait passionnant des personnalités qui les ont animés, au premier rang desquelles Ben Gourion et Jabotinsky.
La première édition de ce livre est parue aux Éditions La Découverte en 1990. -
Italie ; histoire, société, culture
Olivier Doubre, Jean-Claude Renard
- La Decouverte
- 15 Novembre 2012
- 9782707171337
Cette Italie multiple est redevable à sa géographie de longue péninsule en forme de botte qui s'enfonce dans la Méditerranée. Des terres fertiles au nord, arides au sud. L'opposition Nord-Sud est d'ailleurs l'un des points de fuite du tableau. Un Nord dynamique, riche, industriel ; un Sud rural, pauvre et désolé, écrasé sous le soleil. Une réalité âpre qui a conduit des millions d'Italiens à remonter la botte, en quête de travail, ou à partir pour l'étranger. Le Mezzogiorno s'est ainsi vidé de ses forces vives.
Participant de la pluralité, la péninsule est chargée d'histoire. Viennent s'y greffer les légendes, se succéder les jeux d'alliances. Au diapason des instabilités contemporaines. En 1861, Victor-Emmanuel II de Piémont est le roi d'une Italie enfin unifiée. L'Italie est donc à la fois millénaire et jeune.
Résurgence sans doute de cette unité tardive, l'Italie cultive son esprit de famille. Un Sarde est sarde avant d'être italien, mais il est d'abord de son village ou de sa ville. Et dans cette société intransigeante sur ses attaches, la mamma occupe une place centrale. Dans un autre registre, la mafia s'inscrit dans cet esprit de famille. Ses tentacules gangrènent aussi bien les partis politiques que les administrations. Quant au Vatican et à l'Église, ils investissent en profondeur la vie politique et économique, jouissant d'une incontestable autorité morale, moins évidente aujourd'hui.
Nourrie de terroirs, disparate et authentique, la cuisine italienne dresserait à elle seule le portrait du pays. Entre paysans et doges, pêcheurs et montagnards. Un concentré d'Italie.
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L'hygiene de la race t.1 ; hygiene raciale et eugenisme medical en allemagne
Paul Weindling
- La Decouverte
- 15 Avril 1997
- 9782707127068
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Si la campagne d'Égypte a été maintes fois racontée, on sait moins le choc culturel qu'a représenté cette confrontation pour des dizaines de milliers d'hommes, et encore moins la manière dont les Égyptiens eux-mêmes l'ont vécue. C'est cette histoire que raconte Juan Cole. S'appuyant sur de nombreux témoignages français, et les confrontant à ceux des Égyptiens et des Ottomans, il nous fait revivre la rencontre des officiers et des savants français avec la population locale.
Le 1er juillet 1798, plus de cinquante mille Français débarquent près d'Alexandrie sous le commandement du général Bonaparte qui a alors vingt-huit ans. C'est le point de départ d'une expédition militaire et scientifique qui conduira la France du Directoire à occuper le pays des pharaons trois ans durant.
La campagne d'Égypte a souvent été présentée comme un épisode glorieux du roman national, mais on sait moins le choc culturel qu'elle a été pour ces hommes, et encore moins la manière dont les Égyptiens l'ont vécue. Juan Cole raconte l'histoire de la République française d'Égypte en s'appuyant sur les témoignages des Français, mais aussi sur ceux des Égyptiens et des Ottomans. Il livre par là même un ambitieux récit d'histoire symétrique.
Mais comment concilier les idéaux démocratiques des Lumières, de la Révolution, et un régime d'occupation militaire qui ne recule devant aucune violence pour parvenir à ses fins ? Bonaparte chasse beys et mamelouks, tente d'obtenir le soutien des chefs religieux, crée des institutions sur le modèle du Directoire, tout en écrasant la population sous la répression et les impôts. Confrontée aux révoltes permanentes, à la peste qui ravage les troupes, la France devra finalement, humiliation suprême, faire appel à la marine anglaise pour rapatrier ses soldats et mettre fin à une aventure coloniale qui en annonce d'autres... -
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Au cours des annes 20 et 30, des autonomistes bretons, alsaciens, corses et bien d'autres militent contre l'Etat franais. Lorsque la guerre surgit, certains pousent la politique du IIIe Reich. L'auteur offre une tude documente sur la rencontre de certains avec les nazis montrant que cette drive concerne galement des Flamands, des Ukrainiens, des Palestiniens...
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Les e´trangers dans la cite´: Expe´riences europe´ennes
Lecour
- La Decouverte
- 15 Août 2002
- 9782707122841
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Du printemps des peuples à la Société des Nations
Wache/santamaria
- La Decouverte
- 5 Mars 1996
- 9782707125316
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L'an un de la révolution russe
Victor Serge
- La Decouverte
- Poche Essais
- 24 Septembre 1997
- 9782707127327
L'an 1 de la révolution russe (paru en France en 1930, et réédité dans la " Petite collection Maspero " en 1971) est à la fois le premier livre de Victor Serge et la première histoire de cet événement crucial à paraître en France. Écrit à Leningrad entre 1925 et 1928 au moment où Serge, dissident au sein du Parti communiste, se battait contre le stalinisme envahissant, L'An 1 a été publié peu après l'exclusion et l'arrestation de son auteur. Grâce à ses qualités narratives et à la vigueur de son analyse, ce livre propose une fresque passionnante des luttes héroïques des bolcheviks en 1917. Mais il constitue aussi un document exceptionnel pour nous permettre de saisir " comment ceux qui ont fait la révolution la comprenaient et la comprennent ". Cette nouvelle édition comporte une remarquable postface, écrite en 1947, où Serge dresse un bilan critique du bolchevisme. Écrit quelques semaines avant la mort de son auteur, ce texte-clé représente son testament politique et semble répondre par avance au Livre noir du communisme (Laffont, 1998). Une préface de Wilebaldo Solano, révolutionnaire antistalinien espagnol qui fut l'ami de Serge, ancien dirigeant du POUM et coscénariste du film de Ken Loach , Land and Freedom, éclaire les enjeux de cette relecture.