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Noir Sur Blanc
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La Révolution roumaine de décembre 1989 : les premières manifestations à Timisoara, réprimées dans le sang, la fuite puis l'exécution de Nicolae et Elena Ceausescu, le jour de Noël, et l'immense confusion qui s'ensuivit : gouvernements provisoires, attentats, manipulations... jusqu'à l'élection, cinq mois plus tard, du président Ion Iliescu.
Entrepris dès janvier 1990 lors d'une mission humanitaire, ce journal est une enquête faite de contacts vrais, loin des rumeurs et simplifications dont les médias se sont faits l'écho. C'est une réflexion politique et civique, issue de nombreux entretiens consignés à travers le pays, dans les milieux les plus divers ; une tentative de sortir de l'idéologie par le témoignage sur la vie, faite de joies nouvelles, de générosité inquiète, mais aussi de doutes et de ressentiments, d'attentes et de crispations, de violences et de désillusions. Car si l'insurrection roumaine a permis que s'entrouvrent les portes de cette prison des mes, elle n'a pas aboli pour autant les muurs totalitaires.
Après avoir établi le dossier des principaux événements politiques et sociaux, Silberstein retourne en Roumanie au mois d'août 90 pour y mener une enquête approfondie dans les principaux milieux d'opposition. C'est ainsi qu'il peut faire l'analyse des dérives et contradictions du régime de Ceausescu, et nous montrer comment l'impatience d'en finir avec l'humiliation, mais aussi le rejet des imposteurs confisquant la révolte à leur profit, obligeaient les Roumains à inventer d'autres modèles.
Cette nouvelle édition Illustré de photographies de l'auteur, est augmentée des notes prises lors de deux voyages anniversaires : pour les dix ans de la révolution, en 1999, et à l'automne de 2009, après l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne.
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La route d'hiver ; Iakoutie, 1922-1923
Léonid Youzéfovitch
- Noir Sur Blanc
- Essais Et Documents
- 5 Mars 2020
- 9782882506269
À Saint-Pétersbourg, les bolcheviks ont déjà gagné la guerre civile. Mais en Sibérie, à l'extrême est de la Russie, les Iakoutes résistent et tentent un dernier assaut contre l'Armée rouge. En 1922, le général Anatoli Pepeliaïev, poète à ses heures, défenseur de la justice et de la liberté, rassemble les soldats dispersés de l'Armée blanche et met sur pied un détachement de volontaires pour soutenir l'insurrection iakoute.
Face à lui se dresse un commandant de l'Armée rouge, Ivan Strod, anarchiste et futur écrivain à succès. Lui aussi est une figure énigmatique de la révolution de 1917. Les deux hommes, guidés par des idéaux très proches, sont devenus ennemis par la force du destin.
Dans cet épisode méconnu de la guerre civile russe, Youzefovitch dépeint les passions humaines : l'amour et la souffrance individuelle qui se cachent derrière les idéologies, la soif de justice, mais aussi l'ambivalence des personnages, tout à la fois oppresseurs et victimes. Au coeur du récit, la rivalité tragique des deux héros, dans les neiges de Sibérie, se révèle comme une captivante histoire de vie, d'amour et de mort.
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Accrochée à la vie ; Volhynie, Kazakhstan, Pologne (1923-1951)
Franceska Michalska
- Noir Sur Blanc
- 12 Février 2009
- 9782882502148
Franceska michalska naît en 1923 dans une famille polonaise de volhynie.
L'univers paisible, campagnard et tolérant de son enfance ne tarde pas à se fissurer. les autorités politiques soviétiques décident de mettre au pas la région. aux arrestations et exécutions arbitraires (deux de ses oncles sont fusillés) succède la grande famine des années 1932-33, provoquée pour affaiblir les paysans opposés à la collectivisation de l'agriculture. elle épargne sa famille, mais des voisins figurent parmi les millions de victimes.
En juin 1936, le village entier est déporté en wagons à bestiaux, puis en camions vers une destination inconnue. après un mois d'un voyage très éprouvant, on les dépose dans la steppe désertique du nord du kazakhstan. la vie s'y organise malgré l'isolement, les privations et les maladies. en 1941, l'auteur décide de se lancer dans la médecine. elle entame un véritable parcours du combattant qui l'entraîne d'alma-ata, à kharkov et czernowitz et jusqu'à wroclaw oú elle termine ses études d'infirmière, puis de sage-femme.
Sa pugnacité et sa capacité à survivre aux pires difficultés ont raison des obstacles. se nourrissant au mieux de pain séché mélangé à de l'eau, souffrant du froid et de la peur, elle réussit aussi grâce à des rencontres avec des personnes bienveillantes. ce bref récit autobiographique, rédigé avec une économie de mots certaine, sans aucun effet de style, parvient à nous toucher par sa sincérité, et son authenticité.
Il s'en tient purement aux faits, sans porter le moindre jugement. ce témoignage éclaire un pan peu connu de l'histoire du xxe siècle. au-delà des horreurs qu'il relate, c'est aussi une formidable leçon de volonté et de courage. l'auteur réussit à forcer son destin, à échapper à un système coercitif redoutable programmé pour anéantir toute velléité de résistance individuelle. accrochée à la vie envers et contre tout, elle nous apporte un message d'espoir.
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Dans les années 1920, les éducateurs formés par Janusz Korczak quittent la Pologne pour la Palestine.
Ils lui écrivent souvent pour lui faire part de leurs difficultés, de leurs espoirs, et l'invitent à venir. Malgré leur insistance, il ne peut se résoudre à les rejoindre. Korczak répond à tous. Ce sont ces lettres, ainsi que le texte des conférences données après ses deux voyages en Palestine, en 1934 et 1936, qui font l'objet du présent livre. Elles nous éclairent sur l'évolution de l'auteur vis-à-vis de l'État d'Israël et de son futur rôle dans le monde.
Ces écrits ont également valeur de documents exceptionnels sur l'état des lieux dans la Palestine des années 20 et 30, et paraissent aujourd'hui d'une surprenante actualité.
Pour reprendre les mots de Korczak : " Si j'ai voulu, et je veux toujours, venir en Palestine, ce n'est pas que je me nourrisse encore d'illusions, mais il est temps de dire aux gens que Dieu seul (mais pas celui d'il y a deux mille ans) peut apporter à la Palestine sa raison d'être et l'espoir de trouver sa voie.
Pas le Dieu du ciel, mais celui de la Terre, un Dieu humain, à notre portée bien qu'inconnu. " Ces paroles sont toujours porteuses d'espoir.
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Varsovie métropole ; histoire d'une capitale, 1862-2016
Matthieu Gillabert, Fanny Vaucher
- Noir Sur Blanc
- Essais Et Documents
- 14 Novembre 2016
- 9782882504395
Née de la rencontre d'un historien et d'une illustratrice ayant l'un et l'autre vécu à Varsovie, cette « histoire d'une métropole » vient combler un vide en même temps qu'elle invente une approche nouvelle, où l'image questionne, bouscule et parfois contredit la narration, en particulier sur les sujets de société les plus actuels. Cette histoire de Varsovie à l'époque moderne et contemporaine est racontée à travers dix chapitres transversaux, touchant notamment à l'habitat, au travail, à la culture, aux genres et aux minorités, aux déplacements, à la consommation, aux blessures de l'histoire, aux visions de l'avenir. Depuis l'ouverture de la ligne ferroviaire qui la relia à Saint-Pétersbourg en 1862, Varsovie s'est trouvée au coeur des échanges économiques et culturels entre l'Europe et la Russie. Devenue métropole, elle fut un lieu unique d'expérimentation de toutes les idéologies modernes, des plus progressistes aux plus mortifères. En soulignant les cassures violentes de cette histoire, mais également les continuités, l'objectif de l'ouvrage est de dépasser certaines idées reçues sur une ville qui n'apparaît bien souvent qu'à travers le prisme de la guerre, de l'Holocauste et de la répression communiste.
Varsovie Métropole permet de mieux comprendre les forces et les mouvements qui ont fait la ville d'aujourd'hui, passionnante et paradoxale. En mêlant histoire et sciences sociales, critique de l'urbanisme et de l'architecture, le livre vient combler un manque pour tous les spécialistes de ces disciplines, mais aussi pour les voyageurs désireux d'en savoir un peu plus.
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Le présent recueil de photographies est issu de limportante collection de documents réunie par la Fondation Archivum Helveto-Polonicum, dédiée aux relations entre la Suisse et la Pologne. Il est consacré aux années vécues en Suisse par les 16 000 soldats polonais internés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce livre se veut un simple témoignage sur une page méconnue de l'histoire de ces deux nations. Il déroule, à la manière d'un film, l'arrivée de ces hommes depuis la France et leurs multiples activités quotidiennes englobant les travaux d'intérêt public, mais aussi les études, les loisirs ou encore les contacts avec la population locale.
Il illustre, en outre, à travers le vécu personnel des soldats polonais, d'un côté l'attitude de la Suisse officielle et de l'autre celle de la population suisse face au problème de l'intégration des internés.
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Le dernier témoin de munich ; un diplomate tchécoslovaque dans la tourmente européenne, 1918-1941
Hubert Masarík
- Noir Sur Blanc
- 12 Octobre 2006
- 9782882501769
Les mémoires d'Hubert Masarik, haut fonctionnaire et diplomate tchèque, couvrent toute la période
de l'entre -deux-guerres, depuis l'effondrement de l'Empire austro -hongrois et la création de l'État
tchécoslovaque, jusqu'à l'écrasement de la résistance tchèque par l'occupant nazi en 1941.
Représentant discret d'un pays menacé, le jeune attaché d'ambassade est animé par le désir de
comprendre ; il observe, il écoute et, de préférence, il fréquente ses homologues de pays ennemis.
A Prague, d'abord, il fait l'apprentissage de la politique intérieure, se passionnant pour la question
des minorités, au premier rang desquelles les Allemands, qui forment un tiers de la populatio n.
Nommé ensuite à Bruxelles, il y jugera de l'inutilité des alliances en fanfares : quels que soient les
discours de ses représentants à Genève, jamais une grande puissance n'ira contre son intérêt, tant
commercial que territorial. Envoyé à Sofia, Masarik observe la modification de toute l'Europe
centrale sous l'effet de l'hitlérisme. Les signes funestes se multiplient, les digues cèdent les unes
après les autres. La crise des Sudètes, Munich et l'Anschluss, cette Histoire que nous connaissions
d'un point de vue français, il nous est donné de la redécouvrir sous un jour nouveau : le point
d'observation n'est plus le même, la lumière change avec la perspective. Masarik fut l'un des deux
diplomates tchèques présents à la signature des Accords de Munich, le 30 septembre 1938. La
période qui s'ensuivit à Prague est largement méconnue : le Protectorat de Bohéme -Moravie, où le
pouvoir fantoche mis en place par les Allemands était également aux commandes de la résistance
tchèque.
S'il nous fait pénétrer dans les coulisses et les couloirs de la grande Histoire, le texte de Masarik
présente aussi une passionnante galerie de portraits, depuis le président tchécoslovaque Edouard
Benes, compagnon d'exil à Londres du Général de Gaulle, jusqu'au nonce Angelo Giuseppe Ronca lli,
futur pape Jean XXIII, en passant par le jeune Hubert Beuve -Méry, qui sera le fondateur du
quotidien « Le Monde ». Se défiant toujours de l'illusion rétrospective, Masarik confronte ce qu'il sait
au moment d'écrire, dans les années soixante, avec ce qu'il confiait alors à son journal intime ou les
articles, très nombreux, qu'il envoyait sous couvert de pseudonymes à différents journaux de
Prague.
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L'histoire plus que millénaire de la Hongrie se caractérise par de multiples victoires et des défaites encore plus fréquentes, par des conquêtes et des occupations. La rébellion y côtoie la soumission, les guerres de libération succèdent aux partitions. Dans cette oeuvre de référence sur l'histoire de la
Hongrie et des Hongrois, l'auteur caractérise ses compatriotes comme le « peuple le plus seul d'Europe ». Ce livre d'abord aisé, dû à la plume alerte d'un journaliste aguerri, nous donne un portrait bienveillant du pays magyar, avec sa langue et son parcours historique unique. Malgré les vicissitudes nombreuses, les partages successifs, les Hongrois ont réussi à conserver leur identité. Ils ont ainsi subi l'occupation turque pendant un siècle et demi, été gouvernés par les Habsbourg dans le cadre de l'empire austro-hongrois pendant quatre cents ans. Le traité de Trianon,du 4 juin 1920, souvent qualifié en Hongrie de Diktat, sanctionne la participation de la Hongrie à la première
Guerre mondiale du côté des perdants. Cet accord représente pour les Hongrois une véritable humiliation. Il signifie l'amputation de la nation hongroise et la fin du royaume millénaire d'Etienne. Ainsi le territoire national passe de 282 000 km2 à 83000. Les dépouilles sont partagées entre les
trois états voisins : la Roumanie, la Tchécoslovaquie, et le nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes. La seconde Guerre mondiale est suivie par quarante années de régime soviétique. Le soulèvement antisoviétique d'octobre 1956 secoue brièvement cette hégémonie (2 700 morts officiellement recensés). Or rien de tout cela n'a réussi à entamer le particularisme hongrois.