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Histoire du monde
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Découvrez Les anarchistes espagnols (1868-1981), le livre de Edouard Waintrop. L?Espagne du XIXe siècle est un pays encore traditionnel, catholique et peu industrialisé. C?est pourtant là que s?implante l?une des utopies les plus radicales de l?époque moderne : l?anarchisme. Depuis le discours de Fadanelli qui expose les idées de Bakounine à Barcelone en 1860, jusqu?à la fin de la guerre civile espagnole en 1939, ce livre retrace cette aventure inspirée, lumineuse et parfois désespérée. Il raconte le destin de militants illustres ou obscurs, poseurs de bombes ou leaders syndicaux, chefs militaires ou intellectuels. Tous sont portés par le même refus de l?autorité. Bientôt pris au piège entre leur exigence révolutionnaire et les machines totalitaires des années 1930, les anarchistes espagnols finissent broyés dans la guerre civile.
Dans un ouvrage très complet, extrêmement documenté, puisant à des sources neuves, Édouard Waintrop rend hommage à ce mouvement à la fois légendaire et mal connu.
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Journal d'un gardien du goulag
Alexandre Tchistiakov
- Denoel
- Mediations
- 19 Janvier 2012
- 9782207261149
Pendant quelques mois, dans les années 1935-1936, Ivan Tchistiakov, gardien d'un camp de prisonniers sur le chantier de la voie ferrée Baïkal-Amour, a tenu son journal.
Publié aujourd'hui pour la première fois, c'est l'un des seuls documents de ce genre à nous être parvenus. Le fonctionnement des camps soviétiques est certes bien connu, grâce à la parole des victimes et aux documents amassés par le système bureaucratique, mais l'image des "hommes aux fusils" est encore floue. Si Ivan Tchistiakov s'est retrouvé à escorter les détenus pendant leur travail, garder le camp itinérant, accompagner les convois et poursuivre les fuyards, ce n'est pas de son propre gré.
Chaque journée est vouée à un seul désir :
Sortir par tous les moyens du cauchemar qui l'a happé. Et qu'il ne cesse de décrire : un climat terrible, un logement épouvantable où, la nuit, les cheveux se collent au front à cause du froid, l'impossibilité de se laver, l'absence de nourriture normale, des maladies à répétition. Le dégoût que lui inspire son travail est évident. Dès les premières pages percent des notes de compassion envers ceux qu'il doit garder.
Il perçoit ce qu'un chef, au camp, ne veut pas savoir. On comprend mieux, à le lire, à quel point les camps soviétiques ont fini par incarner un modèle de société. Les cahiers originaux du journal d'Ivan Tchistiakov se trouvent aux archives de la société Memorial de Moscou, qui, depuis les années 1980, se donne pour tâche de rassembler documents, lettres, témoignages et mémoires liés à l'histoire des répressions politiques en URSS.
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Cartea neagra ; le livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944
Matatias Carp
- Denoel
- Mediations
- 26 Février 2009
- 9782207260593
«J'ai écrit ce livre de sang et de larmes avec mon sang et mes larmes», explique l'auteur de cette extraordinaire chronique clandestine de la tragédie des Juifs de Roumanie, une oeuvre unique, élaborée au coeur même de la tourmente. En cela, ce monument littéraire, pour la première fois traduit en français, occupe une place de premier plan dans ce qu'on a appelé «la bibliothèque de la Catastrophe». Soixante ans après sa parution à Bucarest entre 1946 et 1948, Cartea Neagra demeure de fait la principale source d'information sur l'extermination sauvage, par l'armée et la gendarmerie roumaines, de plus de 350 000 Juifs roumains et ukrainiens. Mis à l'index par le régime communiste, il tombera ensuite dans l'oubli. D'un intérêt historique comparable au Livre noir sur l'extermination des Juifs en URSS et en Pologne (1941-1945) de Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg, celui de Matatias Carp se distingue par les conditions extrêmement périlleuses dans lesquelles il a été écrit. Ce jeune avocat juif de Bucarest doublé d'un pianiste de grand talent prend en effet la mesure, dès 1940, de la menace qui pèse sur le judaïsme européen. Il se lance alors, au péril de sa vie et avec sa femme pour seule collaboratrice, dans une folle entreprise : enquêter et collecter en temps réel une sorte d'archive première du Génocide. Au fil du récit, le lecteur découvrira un véritable enfer, marqué par la diversité insoupçonnée des méthodes de tuerie : pogroms sanglants, fusillades massives en bordure des villages, Juifs brûlés vifs dans d'immenses porcheries, enfants jetés vivants dans des puits, marches de la mort dantesques, abattage et vente des déportés aux paysans les plus offrants. Ce morceau bouleversant d'histoire immédiate lève le voile sur un chapitre encore mal connu de la Shoah à l'est de l'Europe.
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Un acte honteux ; le génocide arménien et la question de la responsabilité
Taner Akçam
- Denoel
- Mediations
- 6 Novembre 2008
- 9782207259634
« Un acte honteux » : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens à partir de 1915 (un million de victimes). Pourtant, aujourd'hui encore, les historiens turcs ne peuvent travailler sereinement sur cette question, la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.
L'exception est très certainement Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes. Partant d'une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, il clôt définitivement le débat sur la principale question : celle de la responsabilité.
Akçam montre de manière irréfutable - puisque ce sont les documents ottomans qui parlent - que, loin de n'être qu'une conséquence aussi fâcheuse qu'involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs ».
Ce n'est pas le point de vue des victimes mais celui des assassins qui est décortiqué ici. Akçam éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l'Empire ottoman finissant à se transformer en bourreaux avec autant d'aisance. Il montre aussi comment la Turquie a réussi à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région et l'échec à traduire en justice les responsables.
Sans provocation ni militantisme, à l'heure où se pose la question de l'adhésion à l'Europe, Taner Akçam appelle les Turcs à tourner le dos au discours négationniste officiel et à affronter enfin, sans crainte, la réalité de l'histoire de leur pays.
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Les chuchoteurs ; vivre et survivre sous Staline
Orlando Figès
- Denoel
- Mediations
- 1 Octobre 2009
- 9782207260852
Salué dès sa parution comme un chef-d'oeuvre alliant rigueur savante et souffle littéraire, Les Chuchoteurs nous invite à pénétrer, en suivant une mosaïque d'histoires personnelles, dans la vie et l'esprit des Soviétiques sous le stalinisme.
Dès la fin de la guerre civile, les bolcheviks victorieux s'attellent à la réalisation de leur utopie : l'avènement du communisme par l'abolition de la propriété privée et la construction d'un homme nouveau. Dès le départ, ce projet insensé repose sur la négation de ce qu'il y a de plus humain chez l'homme : son intimité. En effet, comment la vie privée est-elle tout simplement possible dans des appartements communautaires où chacun se sait surveillé et épié ? Comment des émotions et des sentiments peuvent-ils garder la moindre force dans un néant moral comme celui qui caractérise la sociétésoviétique, bâtie sur le mensonge et la soumission ? Comment survivre sans trahir, sans se trahir, dans un système où l'individu ne représente plus rien, sinon quelque chose à abattre ? Mêlant magistralement la grande et la petite histoire, Orlando Figes tisse sous nos yeux la trame de cette fresque tragique.
Ce sont les chuchoteurs, les victimes, toutes les victimes, qui prennent ici la parole, aussi bien celles qui ont succombé par millions que celles qui ont survécu en s'efforçant d'intérioriser les valeurs et les idéaux soviétiques, seul moyen de faire taire les doutes et les peurs.
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Requiem allemand ; une histoire des juifs en Allemagne 1743-1933
Amos Elon
- Denoel
- Mediations
- 16 Septembre 2010
- 9782207260319
En quelques générations à peine, aux XVIIIe et XIXe siècles, l'une des communautés les plus marginalisées du monde germanique est devenue le fer de lance de la modernité. Colporteurs ou marchands de bétail, les Juifs allemands ont vu émerger parmi eux artistes, scientifiques, philosophes, journalistes et activistes talentueux. Dans ce livre magistral qui fait la part belle à l'aventure individuelle et au portrait, Amos Elon explore ce moment essentiel de l'histoire européenne. A travers les destins de Heinrich Heine, Karl Marx, Henriette Herz, Rahel Varnhagen, Arnold Schoenberg, Albert Einstein, Stefan Zweig, Hannah Arendt et bien d'autres, il évoque avec une érudition très vivante le mariage des identités et la perte des anciens repères religieux en prenant comme point de départ l'entrée en 1743 du jeune Moses Mendelssohn dans Berlin par une porte réservée aux Juifs et aux animaux. Vouloir être juif et allemand n'était pas incompatible. Beaucoup y parviendront en opérant une sorte de synthèse de ces deux patrimoines à tel point que la culture et la langue allemande ont pu passer pour la nouvelle patrie de ces apatrides héréditaires. Grâce à elles, une frange infime des Juifs allemands a forgé la plupart des notions clés du monde moderne : le communisme, la social-démocratie, le sionisme, les avant-gardes et la psychanalyse. Jusqu'à ce que les années 30, à l'issue de l'apogée qu'aura été la république de Weimar, donnent une couleur tragique à cette double identité. Réfutant l'idée fataliste que la Shoah était écrite d'avance, Amos Elon raconte brillamment la métamorphose d'une petite minorité qui, à l'issue d'une émancipation de deux siècles, a fini par être perçue comme une menace mortelle pour l'intégrité nationale allemande.
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Tazmamort ; dix-huit ans dans le bagne de Hassan II
Aziz Binebine
- Denoel
- 5 Février 2009
- 9782207260586
Embarqué malgré lui dans la tentative de coup d'etat de skhirat du 10 juillet 1971, le jeune officier aziz binebine fait l'objet d'un procès arbitraire et se retrouve au terrifiant bagne militaire de tazmarnart, flambant neuf au coeur du désert marocain.
Enterré pendant dix-huit dans la cellule 13 dans un caveau en béton de deux mètres sur trois visité régulièrement par des scorpions, serpents, araignées, cafards, le jeune homme, à la fois sisyphe et antigone, ne survivra qu'en consentant à son calvaire. soutenu par la foi dans cet enfer oú rôdent la souffrance, la folie et la mort, et oú seule l'ouïe permet de se raccrocher à la vie, il se dévoue à ses compagnons de malheur et s'improvise bientôt conteur ou marchand de rêves.
A travers ce bouleversant tombeau de mots, aziz binebine rend hommage à chacun de ses frères défunts de tazmamart. témoignage précieux sur un cauchemar carcéral moderne, son récit éprouve les limites de la nature humaine et consacre la toute-puissance de la foi et de l'imaginaire face à la barbarie.
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Un rêve d'Afrique ; administrateurs en Oubangui-Chari ; la cendrillon de l'Empire
Jean-noël Brégeon
- Denoel
- 17 Mars 1999
- 9782207247242
Au coeur de l'Afrique, loin des capitales coloniales, l'Oubangui-Chari, qui connut plus tard une douteuse célébrité sous le règne de Bokassa Ier, était la "Cendrillon de l'Empire".
Durant soixante-dix ans, de la fondation du premier poste français à l'indépendance en 1958, quelques poignées d'administrateurs ont géré ce territoire du bout du monde, resté sans emploi dans l'aventure coloniale après l'échec de Fachoda et de la course au Nil. Comme le montre l'étude d'archives inédites que complètent les nombreux témoignages rassemblés par l'auteur, ces représentants d'une lointaine métropole ont eu à surmonter bien des difficultés : l'isolement, aggravé par la barrière linguistique; la solitude dans la brousse, surtout avant l'avion et la T.S.F.; le dénuement imposé par un budget dérisoire; la pression exercée par de puissantes compagnies privées au "temps maudit des concessions"; les excès conduisant au "travail forcé" dans une région marquée par une tradition séculaire de traite négrière.
D'abord recrutés sur le tas, puis formés à l'Ecole coloniale, ces administrateurs sont le bras séculier de la République. Lorsqu'ils ne succombent pas à la "congolite" ou au "despotisme du broussard"- dénoncé par André Gide, par Albert Londres et, férocement, par Louis-Ferdinand Céline, voyageur "au bout de la nuit" - ce sont des hommes de devoir, parfois animés d'une réelle volonté de progrès comme Auguste Lamblin ou Félix Eboué.
Ils conduisent peu à peu les populations dont ils ont la charge sur le chemin qui mène de l'assujettissement à l'apprentissage de la démocratie, de concert, à partir de 1946, avec le député Barthélemy Boganda qui sera le premier président de la République Centrafricaine. Par petites touches, à travers portraits et anecdotes, se dégage l'image d'une réalité complexe, vécue à un moment de l'histoire par les détenteurs d'un pouvoir éphémère.
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Grands sahariens a la decouverte du "desert des deserts"
Zuccarelli/Decraene
- Denoel
- 25 Janvier 1994
- 9782207239667
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Requiem pour la r.d.a. - entretiens avec christine de mazieres
Maiziere/Rovan
- Denoel
- 5 Octobre 1995
- 9782207244067
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Le prisonnier ; 55 jours avec Aldo Moro
Anna-laura Braghetti, Paola Tavella
- Denoel
- Impacts
- 14 Mai 1999
- 9782207248881
" Nous venions d'une autre histoire, d'une expérience politique radicalement opposée.
Dans les usines, dans les écoles, dans les quartiers, nous pouvions, d'un simple coup d'oeil, juger, choisir, intervenir, évoluer avec sûreté. Mais le continent de Moro nous était inconnu et, à nos yeux, il était méprisable. Nous touchions enfin le coeur de l'Etat et n'y comprenions rien. " Anna Laura Braghetti avait vingt-trois ans lorsqu'elle fut enrôlée à Rome par les Brigades rouges pour acheter et occuper l'appartement dans lequel Aldo Moro allait être séquestré au printemps 1978.
La vie matérielle et ménagère, les techniques de la clandestinité, les interrogatoires, mais aussi les échos du débat politique et les conciliabules dans les palais du pouvoir, enfin l'impasse de l'opération et son issue tragique : son témoignage est exceptionnel de sincérité et de courage. Depuis cette " prison du peuple " où le président de la Démocratie chrétienne vécut ses cinquante-cinq derniers jours, on découvre ainsi de l'intérieur ce que fut la lutte armée, avec ses vies sacrifiées, ses désarrois, ses délires et ses illusions.
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Les révolutions russes ; 1891-1924, la tragédie d'un peuple
Orlando Figès
- Denoel
- Mediations
- 11 Octobre 2007
- 9782207258392
Peu d'événements ont été étudiés d'aussi près que la Révolution russe, mais au temps de la guerre froide le domaine ressemblait à un champ de mines idéologique. C'est pour cette raison que, dès sa parution en Grande-Bretagne en 1996, le livre d'Orlando Figes fut salué comme une contribution fondamentale, car il s'agissait de la première histoire sociale, non idéologique et post-soviétique de ce cataclysme historique majeur. De la grande famine de 1891 jusqu'à la mort de Lénine en 1924, Figes détaille le long processus de mutation et de maturation d'une société au bord de l'effondrement et redonne sa place au grand absent : le peuple russe lui-même. Principal moteur des événements, principale victime aussi, cette histoire est celle de sa tragédie. Sous la plume de Figes, le «peuple» n'est pas une abstraction. S'intéressant moins aux grandes analyses abstraites qu'à la reconstitution d'une réalité complexe, il donne la parole à toute une galerie de personnages, depuis l'écrivain Maxime Gorki, dont la correspondance inédite nous permet de partager l'incroyable lucidité, en passant par la belle figure du réformateur paysan Semenov, jusqu'à des personnages plus ambivalents comme Oskine, simple soldat que la guerre civile transformera en un impitoyable commissaire bolchevik... Dès les premières heures, la Révolution russe fut une jacquerie d'une incroyable violence que seuls les bolcheviks surent exploiter. Lénine, dont Figes brosse un portrait fascinant, avait compris l'avantage qu'il y avait à en tirer. La violence - et la faiblesse de leurs adversaires - ouvrit la voie aux bolcheviks, puis à la Terreur rouge et à la consolidation du système du Parti-État, policier, bureaucratique, corrompu et inefficace, tel qu'il devait durer jusqu'à la fin des années 80.