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Histoire du monde
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Le divan d'Istanbul ; brève histoire de l'Empire ottoman
Alessandro Barbero
- Payot
- 2 Octobre 2013
- 9782228909907
D'Alger à La Mecque, de Bagdad à Belgrade, l'empire ottoman s'étendait au plus fort de son apogée sur un territoire immense. Ses glorieux sultans s'appelaient Bayezid, qui anéantit les chrétiens à la bataille de Nicopolis en 1396, Mehmed le Conquérant, qui s'empara de Constantinople en 1453, ou Soliman le Magnifique, qui assiégea Vienne en 1529.
Cet empire était belliqueux et son régime sous la tyrannie d'un conseil, le " divan ", tenu assis ou à cheval, présidé par le sultan.
Fondé par un peuple nomade originaire des steppes asiatiques, il recueillit l'hérédité de l'Empire romain d'Orient. Officiellement musulman, il régna sur des millions de sujets chrétiens et accueillit à bras ouverts les exilés juifs chassés par l'intolérante Europe de la Renaissance. Nulle curiosité cependant à l'égard de l'Occident, partagé jusqu'au XVIIIe siècle entre peur et fascination face à ces Barbares qui le menaçaient jusqu'à ses frontières et contre lesquels il lança d'incessantes croisades. Puis, l'histoire s'inversa, et c'est l'État turc, victime d'un modèle désormais archaïque, qui subit à la fin de la Première Guerre mondiale le démantèlement de tous ses territoires par son ancien rival.
À l'heure où l'on se demande si la Turquie, rejetée par l'Union européenne, ne va pas renouer avec la sphère d'influence de l'ancien empire ottoman, Alessandro Barbero reparcourt cette histoire, avec sa vivacité et son talent de plume habituels, des Seldjoukides au XIe siècle à Mustafa Kemal au XXe siècle, en éclairant d'une autre vérité historique un prétendu " choc des civilisations ".
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L'Afrique dans le monde : capitalisme, empire, État-nation
Frederick Cooper
- Payot
- Bibliotheque Historique Payot
- 7 Octobre 2015
- 9782228914062
Pourquoi l'Afrique occupe-t-elle une place cruciale dans l'histoire mondiale ? Que voulurent réellement les Africains aux différents moments de leur histoire ? Quelles furent leurs résistances à la colonisation et au capitalisme, mais aussi leurs adaptations ? L'État-nation était-il la seule solution quand vint le temps de l'indépendance ? Avec cette fresque de l'Afrique, de ses connexions et de ses interactions avec les autres puissances depuis le XVe siècle jusqu'à nos jours, Frederick Cooper offre une réflexion passionnante sur la fin des grands empires coloniaux européens qui se lit également comme une histoire du monde.
Spécialiste incontesté de l'Afrique et l'un des rares historiens à prendre en compte la période de l'indépendance, Frederick Cooper est professeur à la New York University. Son oeuvre, très influente en France aujourd'hui, est publiée chez Payot, notamment L'Afrique depuis 1940, Le Colonialisme en question, et, avec Jane Burbank, Empires. De la Chine ancienne à nos jours.
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De la rue Mouffetard qui doit son nom aux émanations putrides de la Bièvre, à l'avenue Franklin-Roosevelt qui fut longtemps un coupe-gorge, en passant par la place de Valois où se tenaient les cuisines du Palais Royal, la somme indémodable de Jacques Hillairet nous raconte quartier par quartier, rue par rue, le Paris de jadis. Mille pages, deux cent cinquante gravures et dessins, une foule de curiosités et d'informations sur l'architecture et la vie quotidienne de notre capitale.
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La France gastronome ; comment le restaurant est entré dans notre histoire
Antoine de Baecque
- Payot
- 23 Janvier 2019
- 9782228922647
Antoine de Baecque raconte ici un moment historique de notre culture, celui où bien manger est devenu un trait spécifique de l'identité des Français. La gastronomie française est née à Paris à la fin du XVIIIe siècle. En quelques décennies, elle a conquis le monde. Avec l'invention du restaurant en 1769, puis son essor au XIXe siècle, une partie de l'identité française tient désormais à la nourriture. Chacun sait, sur la planète, que le Français aime manger, qu'il mange bien et qu'il adore en parler. Et chacun sait que c'est à Paris que cela se passe. En 12 chapitres fluides et vivants, Antoine de Baecque nous fait rencontrer Mathurin Roze de Chantoiseau, le premier restaurateur ; La Reynière, le premier grand critique gastronomique ; Antoine Carême, le premier cuisinier vedette ; Brillat-Savarin, le premier grand intellectuel de la table ; ou encore Escoffier, le premier chef moderne de la cuisine française ; et nos apprend une foule de choses, par exemple sur la première bière pression (vendue chez Bofinger en 1870), sur l'association d'Escoffier et de César Ritz qui va révolutionner la cuisine et l'hôtellerie, sur les premiers "gourmets", ou encore sur le "procès de la sauce poulette", qui permit aux restaurateurs de gagner contre les traiteurs et les aubergistes la bataille de Paris.
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L'Afrique depuis 1940 est l'un des plus remarquables ouvrages écrits depuis longtemps sur l'histoire de l'Afrique contemporaine. Clair, concis, documenté, il propose une approche à la fois chronologique et thématique pour jeter un pont entre les périodes coloniale et postcoloniale, en étudiant les changements qui ont accompagné la fin des empires, mais aussi tous les processus qui se sont perpétués après l'indépendance. En abordant les questions économiques et sociales sur l'ensemble de la période 1945-2000 et en montrant qu'entre les sociétés africaines et le reste du monde se tenait un " Etat garde-barrière ", il dépasse un débat stérile, celui qui attribue les causes de la situation actuelle de l'Afrique soit à l'héritage colonial, soit à une mauvaise gouvernance. Il analyse enfin les divers moyens que les Africains ont trouvés pour vivre avec - mais aussi pour lutter contre - les contraintes économiques et politiques auxquelles ils devaient faire face.
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Une histoire érotique de l'Elysée ; de la Pompadour aux paparazzi
Jean Garrigues
- Payot
- 9 Octobre 2019
- 9782228922920
Du comte d'Évreux qui édifia cet hôtel particulier en 1720 pour abriter ses amours avec sa maîtresse à nos récents présidents qui eurent bien du mal à y garder leur vie privée secrète, en passant par la Pompadour et son aréopage de pucelles, les chassés-croisés érotiques du couple Murat, les « petites impératrices » de Louis-Napoléon Bonaparte, ou les comédiennes peu farouches de Félix Faure, Clémenceau ou Raymond Poincaré, les frasques des locataires de l'Élysée, lieu de pouvoir autant que de plaisir, ne datent décidément pas d'hier ! Par Jean Garrigues, historien très médiatique de la vie politique française.
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Odessa ; splendeur et tragédie d'une cité des rêves
Charles King
- Payot
- Histoire Payot
- 10 Mai 2017
- 9782228918237
Avec la même veine narrative que «Minuit au Pera Palace » et le même talent pour embrasser la grande histoire à partir de destins singuliers, Charles King retrace l'histoire chaotique et fascinante d'Odessa, port russe conçu par l'impératrice Catherine II comme la perle de la mer Noire entre Orient et Occident. Une ville tour à tour géniale, berceau de Pouchkine, d'Isaac Babel et d'Eisenstein, et tragique, théâtre du massacre en 1941 de la quasi totalité de sa population juive.
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Paris ; une histoire érotique, d'Offenbach aux Sixties
Dominique Kalifa
- Payot
- 3 Octobre 2018
- 9782228922098
Paris, capitale de l'amour ? En tout cas, c'est probablement la seule ville au monde dont on puisse dire qu'elle provoque tous les fantasmes, au point qu'on a pu parler, en 1869, de "parisine", le parfum sensuel qui émane du sol de Paris. On trouvera dans ce livre de l'historien Dominique Kalifa une foule d'anecdotes et de faits curieux : la carte imaginaire des adultères, arrondissement par arrondissement, établie en 1928 ; Léon Blum suivant une femme dans la rue ; Landru repérant ses victimes dans le métro ; ou encore des sections consacrées aux petits salons des restaurants, à l'amour dans les fiacres ou sous les portes cochères, aux rencontres amoureuses dans le métro ou, comme Marguerite Duras dans les années 1930, dans les piscines municipales, etc. Mais on pourra également lire ce «Paris» comme l'histoire sur un siècle, de 1860 aux années 1960, de la conquête de la ville, de l'espace public, par les femmes.
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Algérie, 20 août 1955 ; insurrection, répression, massacres
Claire Mauss-Copeaux
- Payot
- 19 Janvier 2011
- 9782228906050
L'un des événements les plus marquants de la guerre d'Algérie est celui du 20 août 1955. Ce jour-là, à midi très exactement, des soldats de l'Armée de libération nationale, branche armée du FLN, appuyés par la population, attaquent simultanément les agglomérations situées dans le quadrilatère délimité par Collo, Philippeville, Guelma, Constantine. Des centaines d'hommes, parfois accompagnés de femmes et d'enfants, investissent les villes. Certains brandissent des couteaux, des serpes, des haches, plus souvent des gourdins et des bâtons.
Encadrés par les militaires de l'ALN, ils assaillent les centres du pouvoir colonial, les gendarmeries et les casernes, les mairies, les dépôts et les silos. Au cours des affrontements, 26 militaires français et 92 civils dont 71 Européens sont tués. La situation est rétablie le jour même. Les représailles accompagnent la répression, elle se poursuivent durant plusieurs semaines et se soldent par la mort de milliers de civils algériens. Faute d'archives aisément accessibles, les historiens n'avaient pas osé encore s'attaquer à cet événement, laissant à certains la possibilité d'imposer un seul récit, celui d'un massacre généralisé qui aurait été perpétué par les Algériens. Au terme d'un travail de fourmi, croisant diverses archives extrêmement importantes et incontestables avec le témoignage de survivants des deux bords au massacre d'El-Alia, Claire Mauss-Copeaux rétablit la vérité : contrairement à ce que l'on dit depuis 45 ans, à Philippeville les massacres ne furent pas le fait des Algériens (deux Européens « seulement » furent tués), mais des soldats français, lors des opérations de représailles. En revanche, Claire Mauss-Copeaux établit qu'il y eut bien un massacre à El-Alia. Un livre-choc sur un tragique exemple de désinformation et de rumeur.
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Traître à la nation, prince tyrannicide, Jean sans Peur (1371-1419), deuxième duc de Bourgogne de la dynastie des Valois, est entré dans l'Histoire avec une bien sombre réputation. Longtemps les historiographes n'ont voulu voir en lui que le meurtrier de Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, le coupable qui avait précipité le royaume de France dans la guerre civile, et le félon qui signa une alliance avec l'Angleterre, ennemi héréditaire de trente ans. Cet héritier d'un important domaine comprenant les duché et comté de Bourgogne, ainsi que les florissants comtés de Flandre et d'Artois, avait pourtant bien commencé : parti croiser le fer avec les Infidèles, il s'illustre sur le champ de bataille de Nicopolis en Hongrie, où, capturé, il sauve ses compagnons en payant leur rançon. Mais son éviction du gouvernement par le duc d'Orléans, qui profite ainsi des accès de démence du « roi fou », et la haine grandissante entre ces deux cousins le contraignent à commanditer l'assassinat du duc. Absous de son crime majeur grâce à un habile réquisitoire faisant l'apologie du tyrannicide, Jean sans Peur prend alors possession de Paris, déclenchant de sanglants affrontements entre Armagnacs et Bourguignons. À nouveau chassé par le dauphin Charles (le futur Charles VII dont le royaume sera sauvé par Jeanne d'Arc), il s'allie avec les Anglais et la reine Isabeau, avant de finir sous les coups de hache des partisans du dauphin lors de leur entrevue à Montereau. Bertrand Schnerb, en un audacieux renversement de perspective, confère un visage plus humain à cet inquiétant personnage qui, aux dires du grand historien Michelet, était «sans peur des hommes et sans peur de Dieu». S'appuyant sur des sources souvent inédites, exploitant les récits savoureux des chroniques, il souligne ainsi tant sa grande culture que sa fervente piété, le faste de son hôtel, la fidélité de son entourage, l'éclat de son mécénat et de sa cour, ou son goût pour la chasse et les joutes. Il redonne surtout à son action politique et diplomatique sa véritable place au sein de la construction de cet État bourguignon qui, pendant plus d'un siècle, rivalisa, par sa puissance et son influence, avec le royaume de France. Une somme pénétrante et passionnante, essentielle à qui veut comprendre ce temps de crises, marqué également par le Grand Schisme de l'Église, d'où émergera l'État moderne triomphant. Un de nos rares spécialistes français des institutions et de la société bourguignonnes, Bertrand Schnerb a déjà consacré plusieurs ouvrages remarqués sur le sujet, dont Les Armagnacs et Les Bourguignons : la maudite guerre (Perrin, 1988) et L'État Bourguignon : 1363-1477 (Perrin, 1999). Il est actuellement professeur d'histoire médiévale à l'Université de Lille III.
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Histoire de la Chine
René Grousset
- Payot
- Bibliotheque Historique Payot
- 22 Février 2017
- 9782228917100
Toute histoire de la Chine est aussi une histoire de la civilisation chinoise. Au fil des millénaires, les Chinois ont entretenu des rapports étroits avec un grand nombre de peuples. Huns, Turcs, Mongols, bouddhistes, musulmans, chrétiens, tous ont contribué à faire de la civilisation chinoise ce qu'elle est devenue. Certes, la Chine a tout absorbé, tout sinisé. Il n'en demeure pas moins que faire l'histoire de cette civilisation implique qu'on puisse analyser un à un les éléments extraordinairement nombreux et variés qui la constituent.
René Grousset fut l'un des rares érudits capables de produire cette grande histoire de la Chine.
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La source ; mémoires d'un massacre : Oudjehane, 11 mai 1956
Claire Mauss-Copeaux
- Payot
- 11 Septembre 2013
- 9782228909600
Noor : " Ce matin de mai, la jeune fille débouchait du sentier qui menait à la source. D'un buisson, un soldat a surgi, il a couru vers elle. Elle a posé sa cruche à ses côtés et lui a fait face. Le soldat l'a renversée. La jeune fille a hurlé. Depuis sa maison, son père l'a entendue et s'est précipité à son secours. Il s'est jeté sur le soldat, l'immobilisant à terre.
D'autres soldats sont arrivés. C'est comme ça que le massacre a commencé... ".
La Dépêche de Constantine, 12-13 mai 1956 : " Brillant succès des forces de Pacification. Alors qu'elle effectuait une opération de contrôle dans une mechta du douar d'El Ancer, une section a été attaquée par une bande rebelle appuyée par la population. Le combat a été très violent, allant jusqu'au corps à corps. Les militaires ont eu un tué et un blessé, 79 rebelles ont été abattus ".
André, professeur, responsable de l'ordinaire : " Les copains sont rentrés d'opération. Ils n'ont rien dit. Quand j'ai lu La Dépêche de Constantine le surlendemain, quand j'ai vu qu'aucune arme n'avait été récupérée, j'ai tout de suite pensé à un massacre. Depuis j'ai cherché à savoir... ".
René, agriculteur, appelé : " On est monté à Oudjehane. Le capitaine a dit : "Vous ramenez tous les hommes." On venait pour ramasser les hommes, pour parler avec eux... On venait pour donner du chocolat aux petits bougnoules et on s'est fait tirer dessus. Le capitaine a dit alors : "Tuez tous les gars". "
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Eldorados d'Amérique ; mythes, mirages et réalités
Bernard Lavallé
- Payot
- 7 Septembre 2011
- 9782228906685
Eldorado. Le mot, galvaudé aujourd'hui, évoque n'importe quel pays paradisiaque. Mais pour les premiers conquistadors qui posèrent le pied au Nouveau Monde à la fin du XVe siècle, il devint vite cette terre promise, ce continent de tous les possibles où les indigènes puisaient des richesses apparemment illimitées.
Véritable quête du Graal, la quête de l'or en Amérique prit maints visages, sur la foi de légendes toujours plus fantasmées comme celle de ce roi Inca qui s'enduisait le corps de poudre d'or ou celle de ce mystérieux lac de Guatavita qui renfermait tant de trésors. Il n'y eut bien pas un mais des eldorados - selon la jolie formule de Bernard Lavallé - tant le mythe, né d'abord aux Antilles, semblait capable de se renouveler sans cesse, au Mexique, au Pérou (XVIe siècle), au Brésil ensuite (XVIIIe), puis en Californie et en Alaska (XIXe). S'il se perpétua aussi facilement, c'est sans doute parce que les conquérants trouvèrent de l'or en quantité suffisante pour y croire. Et quand l'or se tarit, ils exhumèrent des filons d'argent, de diamants, puis d'or encore, toujours plus loin.
Au-delà du mythe et de ses avatars, l'auteur s'intéresse surtout aux conséquences durables sur l'économie, espagnole et portugaise d'abord, mondiale ensuite, qu'eurent ces apports de richesses soudains. L'Europe, jusque-là pauvre en métal jaune, fut abreuvée d'or par des routes commerciales toujours plus actives, modifiant profondément les équilibres politiques et les rapports sociaux du Vieux Continent. Dans les colonies de Nouvelle-Espagne ou des Andes, les Indiens, asservis par un système d'endettement insurmontable, et les esclaves noirs furent envoyés de force dans les mines pour y extraire les métaux précieux dans des conditions épouvantables dénoncées par Bartolomé de Las Casas. Quoique libres, les prospecteurs qui succombèrent à la fièvre de la ruée vers l'or en Amérique du Nord ne connurent pas de sort plus enviable. C'est cet envers du mirage, cette réalité d'une histoire toujours douloureuse que nous dépeint l'auteur en s'attachant aux mentalités des hommes qui cherchèrent, souvent en vain, un espace à leurs rêves.
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L'orient arabe n'est pas celui de nasser ni celui de la guerre des six jours : la flamme " panarabiste " s'est éteinte.
Dans cette région du monde, états et populations aspirent à une cohésion entre pays, sans hégémonie ni conquérant, et la guerre du golfe ne fut que le soubresaut d'une utopie déjà morte. olivier carré retrace l'évolution de la pensée nationaliste arabe depuis la naissance du baas, à la fois philosophie et parti politique, jusqu'à l'effervescence de l'islamisme. le nassérisme a marqué une époque et son retentissement perdure.
Le nationalisme palestinien s'en est réclamé tout en le contestant. mais depuis les années 1980, après avoir subi une influence marxiste, un nouveau courant prend en compte les minorités, ethniques ou confessionnelles, et dénonce les " états de terreur " panarabes.
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La ville de l'éternel printemps ; comment Dalat a permis l'Indochine française
Eric Jennings
- Payot
- 9 Octobre 2013
- 9782228909877
Les Français ont construit (grâce à Paul Doumer et à Yersin) la ville coloniale de Dalat pour s'y sentir comme chez eux. Dalat était d'ailleurs surnommée " le petit Paris ". Située en altitude, elle était une oasis de fraîcheur, loin de la chaleur, de l'humidité de la région, et son architecture, son mode de vie rappelaient la France. Ce livre retrace un siècle de la vie de cette cité considérée comme un centre de pouvoir, devenue aujourd'hui une destination touristique kitsch, et qui fournit à son auteur l'occasion de traiter de tous les aspects du colonialisme en Indochine (urbanisme, architecture, violence, travail, santé, relations ethniques et de genre, éducation, religion, comportements, etc.
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Une histoire érotique du Kremlin ; d'Ivan-le-Terrible à Raïssa Gorbatchev
Magali Delaloye
- Payot
- 28 Septembre 2016
- 9782228916356
Portraits des hommes et femmes, des couples qui ont marqué de leur empreinte l'histoire du Kremlin, mis en lumière à travers les drames passionnels qui s'y sont joués. Comment les luttes de pouvoir se jouent-elles en privé ? Quelle a été la place des femmes dans ce monde si masculin ?
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Aujourd'hui, Prague est l'une des villes les plus visitées en Europe. Et pourtant, il y a quelques années encore, son nom n'était que l'écho lointain d'un printemps étouffé par les Soviétiques en 1968. La chute du rideau de fer a permis aux Français de redécouvrir toute une région qui joua un rôle déterminant dans l'histoire européenne. La Bohême fut d'abord un puissant Etat au Moyen Age, puis le véritable lieu de naissance de la Réforme, le coeur de l'empire des Habsbourg sous Rodolphe Il à la fin du XVIe siècle, la province la plus développée de l'Empire austro-hongrois, la seule république démocratique de l'Europe centrale de l'entre-deux guerres... Cette même Bohême qui, un jour prochain, entrera dans l'Union européenne. À travers l'histoire politique, économique, sociale et culturelle
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Regards sur Paris ; histoires de la capitale (XIIe-XVIIIe siècles)
Simone Roux
- Payot
- Histoire Payot
- 8 Mai 2013
- 9782228909037
Loin d'une énième histoire de Paris et de ses monuments, ce livre s'attache au regard que Parisiens et visiteurs de passage ont porté sur la capitale, tour à tour avec affection, admiration et irritation. Cette histoire des histoires de Paris nous montre comment ce regard a évolué du Moyen Âge à la fin de l'Ancien Régime, devenant plus précis, plus critique, moins officiel et plus personnel.
Du XIIe au XIVe siècle, les textes qui évoquent la belle capitale témoignent tous d'une même vision imposée, qui lie éloge de cette ville exceptionnelle et éloge des rois qui la gouvernent.
Avec l'invention de l'imprimerie au XVe siècle, les grands chantiers de François Ier comme le Louvre et les Halles, et la soif de mieux connaître ce monde que l'on découvre, le regard sur Paris change. Apparaissent alors plans d'ensemble de la capitale et cosmographies où elle prend place parmi les merveilles du monde. Sous Louis XIV, l'intérêt ne faiblit pas et les écrits se diversifient, du guide pratique, vanté pour son utilité, aux livres savants, qui visent à l'exhaustivité, et aux écrits des étrangers, souvent plus libres d'expression. Avec l'avènement des Lumières, des ouvrages plus subjectifs, comme ceux de L.S. Mercier ou de Restif de la Bretonne, révèlent les sentiments ambivalents et parfois violents de leurs auteurs envers une ville qu'ils rêvent de purifier de ses maux (prostitution, inégalités sociales, saleté des rues...). Le chemin qui mènera de la Révolution à la modernisation radicale de la capitale par le baron Haussmann paraît déjà tout tracé...
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En 1271, l'invasion mongole changea le cours de l'histoire de la Chine. L'empire confucéen - qui datait d'un millénaire et demi - se retrouva soudainement sous occupation étrangère. Poussé par le froid et par la sécheresse, Kubilai Khan avait migré plus au sud. À Beijing, il bâtit sa capitale et réunifia l'empire. La dynastie des Yuan qu'il fonda s'effondra en moins d'un siècle, mais les valeurs des Mongols continuèrent à subsister dans les institutions des Ming. Un second coup de froid dans les années 1630, auquel s'ajoutèrent famine, épidémies, inondations, essaims de criquets et autres apparitions de dragons, eut à nouveau raison des Ming qui succombèrent à une autre vague d'envahisseurs venus de la steppe : les Mandchous. Sur cette toile de fond - la première histoire écologique cohérente de la Chine -, L'Empire dans la tourmente nous raconte ce qu'il advint de l'Empire céleste entre ces deux invasions dramatiques.
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L'exode des musées ; histoire des oeuvres d'art sous l'occupation
Michel Rayssac
- Payot
- 11 Avril 2007
- 9782228901727
Pendant plus de quinze ans, Michel Rayssac a hanté les archives de la Seconde Guerre Mondiale pour reconstituer l'histoire mouvementée et parfois tragique de nos musées entre 1939 et 1945. Les Archives Nationales, celles des Musées Nationaux, des Affaires Etrangères, de l'Institut... lui ont livré les correspondances administratives ou diplomatiques, les rapports de police, les dossiers de tous ceux qui agirent, souvent au péril de leur vie, pour assurer la sauvegarde du patrimoine national. Il a consulté les journaux, interrogé les acteurs ou les témoins survivants. Sous la forme d'une chronique fascinante, qui se déroule au jour le jour, son récit-enquête commence en pleine guerre d'Espagne par l'envoi en 1938 des trésors du Prado à Genève. Cette opération de sauvetage servira, en effet, de répétition en grandeur nature aux gens du Louvre, qui en avaient pris l'initiative, pour leur propre déménagement quelques mois plus tard.
En août 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne. De Strasbourg à Lille, de Valencienne à Reims, de Paris à Bayeux, de Versailles à Malmaison, dans les palais, les musées, les bibliothèques et les églises, par dizaines de milliers les tableaux, sculptures, tapisseries, mobiliers, livres, manuscrits, vitraux, sont décrochés, déposés, mis en caisses ou roulés. Sur des routes mitraillées et encombrées par les populations en fuite, les convois de camions, dans le chaos général, se frayent péniblement un chemin vers les dépôts de défense passive du Centre et de l'Ouest, puis du Sud-Ouest : des châteaux et des abbayes sont réquisitionnés à cet effet, comme Sourches, Valençay ou Loc-Dieu.
Après l'armistice, les dépôts passent sous le contrôle de la Kunstschutz, la Commission allemande pour la protection des oeuvres d'art en France du comte Wolf Metternich, mais durant les cinq années de l'Occupation, leurs conservateurs, René Huyghes, André Chamson, Germain Bazin, Gaston Brière, Gérard Van der Kemp..., veilleront avec leurs gardiens à leur sécurité. Sur ordre de Goering, grand amateur d'art, la sinistre commission Rosenberg traque avec la complicité de malfrats et de policiers véreux les collections juives, dont les plus illustres, comme celles des Rothschild ou des David-Weill qui ont été évacuées avec les caisses des musées nationaux. Le produit de ces rapines est entreposé au Musée du Jeu de Paume, où, le maréchal de l'air vient prélever sa part, le meilleur étant réservé au futur musée du Fürher de Linz. Le reliquat alimente un fructueux marché de l'art. Des trains spéciaux emportent à Berlin les oeuvres ainsi spoliées, sous l'oeil vigilant, mais impuissant, de Rose Valland, l'un des conservateurs français, qui note en secret la contenu de chaque expédition. Malgré la politique de collaboration de Vichy, Jacques Jaujard, le directeur des Musées Nationaux, et le comité des conservateurs tiennent tête à l'ennemi et à leur ministre, le grotesque Abel Bonnard.
Chez ces fonctionnaires, l'héroïsme discret des uns aura raison de la lâcheté ou du ridicule de quelques autres. Rayssac décrit les comportements de ces citadins devenus des ruraux par la force des choses, le cocasse de leur vie de château. Certains rejoindront la résistance et le directeur ferme les yeux dès lors qu'ils n'exposent pas leurs dépôts aux représailles allemandes. Rien n'est blanc et noir, l'histoire des musées sous l'Occupation s'écrit en demi-teinte. Elle se prolonge après mai 1945 et la capitulation du Reich, car les Alliés lancent leurs enquêteurs sur la piste du butin de guerre des nazis, qu'ils retrouveront caché sous les montagnes bavaroises dans des tunnels ferroviaires ou des mines de sel.
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Le viol de Nankin ; l'holocauste oublié de la seconde guerre mondiale
Iris Chang/Corinne M
- Payot
- 7 Novembre 2007
- 9782228902595
L'un des plus grands massacres du XXe siècle s'est déroulé en Chine à la fin de 1937. Le 13 décembre, quelques mois après le début du conflit qu'ils imposent aux Chinois, les Japonais s'emparent de Nankin, alors capitale de la Chine. Durant des semaines, ils vont se livrer à une orgie de violence : tortures, viols, meurtres en masse.
Dans cet ouvrage pionnier, Iris Chang raconte avec force et précision ce qui s'est passé selon le triple point de vue des bourreaux, des victimes et des Occidentaux. Elle décrit aussi comment une poignée d'Américains et d'Européens, dont un homme d'affaires nazi, John Rabe, qu'elle surnomme l'« Oskar Schindler de la Chine », ont aménagé une zone de sécurité qui leur a permis de sauver des dizaines de milliers de vies.
Enfin, elle analyse le lourd traumatisme qui a suivi le drame jusqu'à nos jours, montrant combien la mémoire chinoise s'est cristallisée sur ce qu'il faut appeler le viol d'une nation.
Iris Chang avait 29 ans lorsqu'elle publia ce livre incendiaire qui devint aussitôt un best-seller aux États-Unis et fut traduit en de nombreuses langues. Quelques années plus tard, le 9 novembre 2004, à 36 ans, elle mettait fin à ses jours sur une route désertique de Californie.