Méditation sur les arcanes du son et les lieux du chant
L'homme est un passant, d'un âge à un autre, il apprivoise les passages et tente de déchiffrer les mots de passe qui permettent de franchir les seuils.

L'humain, animé du désir de comprendre le monde qui l'entoure, a soif de se connaître lui-même. Mais connaître qui ? Comment ? À quelles fins ? La question, vertigineuse, irrigue tous les courants de la philosophie, d'ici et d'ailleurs. Ce numéro de la Revue Française de Yoga s'en empare et, au plus près des textes fondateurs du yoga, convoque les sagesses antiques jusqu'aux apports de l'histoire, de la psychanalyse et des sciences cognitives pour mettre en abyme une interrogation qui n'en finit pas de vibrer en nous.

La mort, la perte, la violence, l'inconnu... autant de peurs qui s'inscrivent dans les esprits et les corps, engendrant des tentations de méfiance et de repli sur soi. Des indianistes, sociologues, scientifiques, écrivains et spécialistes du dialogue interreligieux ainsi que des disciplines comme le yoga mais aussi diverses thérapies nous ouvriront à de nouvelles compréhensions quant aux mécanismes de nos peurs pour mieux les dénouer.
Peurs et angoisses ne pourront qu'en être mieux traversées pour instaurer une confiance nouvelle, ouverte au risque de l'altérité.

L'autorité, la responsabilité et l'autonomie sont des thèmes récurrents dès qu'il s'agit d'enseignement et, bien plus largement dès que nous nous plaçons comme sujet dans le monde. nous ne nous en sommes donc pas tenus à la seule transmission du yoga mais, sans prétendre à être exhaustifs, notre propos s'est élargi grâce à l'apport de plusieurs disciplines : la philosophie, l'anthropologie, la psychologie, la biologie...
C'est en s'ouvrant à d'autres domaines de compétences que nous pourrons prendre encore davantage la mesure de notre Responsabilité en tant qu'enseignants de Yoga.

« L'empathie ? Je suis contre ! » C'est Paul Bloom, psychologue américain, qui s'exprime ainsi. Non par pure provocation mais pour montrer que l'empathie est un concept beaucoup plus complexe et à nuancer qu'il n'y paraît.
C'est aussi l'un des objectifs de cette revue qui propose, grâce à la contribution de philosophes, de formateurs en yoga, d'historiens, de spécialistes des spiritualités, etc., de revisiter des notions telles que l'empathie, la bienveillance et la compassion.
Face aux brutalités du monde, surgit le besoin de cultiver ces valeurs, que le yoga revendique comme siennes, cette discipline s'inscrivant à la fois dans un non-désir de nuire et dans une ouverture à l'altérité. Empathie, compassion, bienveillance, semblent aller de soi... Une réflexion approfondie s'impose pourtant sur la polysémie de ces termes afin d'éviter toute confusion entre attention à l'autre et bons sentiments creux ou non dénués d'arrière-pensées.

Après une première partie où ces termes sont définis, à l'aune par exemple de la relation pédagogique, de l'art (c'est dans ce domaine que le mot d'empathie est apparu pour la première fois) ou dans le monde animal, la deuxième partie creuse leur pertinence dans le domaine du soin, de l'accompagnement, de la politique (la non-violence est-elle possible en politique, s'interroge ainsi l'historienne spécialiste des États-Unis Sylvie Laurent) mais aussi dans le quotidien grâce à deux contributeurs qui ont fait le choix de vivre en communauté. Enfin, dans la dernière partie, les auteurs sondent les profondeurs de l'âme humaine en interrogeant les notions d'amour et de compassion dans les différentes traditions (musulmane, juive, indienne, tibétaine).

Lytta Basset, théologienne, rappelle, quant à elle, que la notion de péché originel n'existe pas en tant que tel dans la Bible. Mais qu'est-ce que le péché alors ? C'est le manque de relation, nous répond-elle ! À méditer.
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Les transhumanistes ont pour projet de s'affranchir des limites biologiques de l'être humain, de réduire les risques liés à l'existence jusqu'à supprimer la mort avec l'aide des nouvelles technologies. Alors que le rêve d'immortalité irrigue depuis toujours la pensée de l'humanité qui s'en est trouvée grandie par l'émergence des différentes spiritualités - dont celle du yoga -, le transhumanisme pourrait, au contraire, appauvrir l'humain en « chosifiant » son corps et en annulant sa conscience. Un questionnement foisonnant, à découvrir dans cette Revue Française de Yoga.

Il nous a paru urgent de réfléchir sur la nature des liens que nous tissons avec nous-mêmes, avec les autres et le monde. Dans un univers hyperconnecté où tout est mis en réseaux et où, paradoxalement, des clôtures et des replis communautaires s'affirment, des inquiétudes collectives surgissent d'un peu partout. C'est à partir de ce constat que nous souhaitons réinterroger le projet initial du yoga - se délier pour se relier - et le faire dialoguer avec des réflexions contemporaines sur le lien et la relation.

Colloque qui s'est tenu à Paris autour de médecins, psychologues et religieux. Comment le rêve est vécu et pratiqué dans les différentes religions. Commander

Le livre de référence sur l'advaita vedantâ.