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Sciences humaines & sociales
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Malheur à la ville dont le prince est un enfant : De Macron à Le Pen ? 2017-2024
Jean-François Bayart
- Karthala
- Disputatio
- 25 Avril 2024
- 9782384092093
Emmanuel Macron est le plus jeune président de la 5ème République que la France s'est donné, Gabriel Attal son plus jeune Premier ministre. Mais, Parole d'évangile, « on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ». L'Ecclésiaste nous avertit aussi : « Malheur à la ville dont le prince est un enfant ».
Nous y sommes. Et même au carré !
Un nouveau pamphlet ? Non. Une démonstration de sociologie historique et comparée du politique. Certes, l'auteur prend pour focale la personne et la politique d'Emmanuel Macron.
Mais il s'attache à dégager les logiques de situation dont ce dernier est le jouet consentant, à les replacer sous l'éclairage de l'historicité propre de la société politique française, et à en souligner la comparaison avec d'autres situations, passées ou présentes.
La France se pique d'universalité. En l'occurrence celle-ci prend surtout la forme de son ralliement à un mouvement de fond global, souvent qualifié d'« illibéral » ou, plus justement, de « libéral-autoritaire », de « national-libéral ». Lequel parcourt la planète de la Chine et de l'Inde aux états-Unis et à l'Argentine en passant par la Russie, la Hongrie et un nombre croissant de démocraties européennes dites libérales. à son corps défendant Emmanuel Macron est en passe d'enclencher une révolution conservatrice à la française à force de dévitaliser les corps intermédiaires, de donner des gages à l'extrême-droite identitariste, d'adopter un ton belliqueux. « Nous ne céderons rien »,
répète-t-il à tout propos. Au risque de devoir céder l'élysée à Marine Le Pen. -
Des morts en guerre : rétention des corps et figures en Palestine
Stéphanie Latte abdallah
- Karthala
- 9 Juin 2022
- 9782811124014
"Depuis les années 1960, des défunts palestiniens disparaissent, sont sommairement enterrés dans les « cimetières des nombres » ou gardés à la morgue. Ces morts sont des fedayin, des martyrs ayant conduit des attentats, ou des hommes tués par erreur. Leur détention post-mortem et leur retour en terre relèvent d'une économie de l'inimitié, guerrière, et d'une extension sans fin d'une toile carcérale sur les Territoires palestiniens. Leur mobilité, les lieux d'ensevelissement, les traces qu'ils laissent dans l'espace public sont autant de marqueurs frontaliers.
Cet ouvrage aborde les mobilisations politiques, celles de la société civile et des familles pour retrouver ces dépouilles. À partir d'une enquête ethnographique, de documents d'archives et d'écrits de proches de ces défunts, il analyse les transformations de la figure sociale et politique du martyr, mais aussi les relations personnelles, genrées et émotionnelles entretenues avec les morts. Il interroge la nécro-violence, la catégorie de la victime et la légitimité des affects dans une histoire conflictuelle inachevée."
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Le continent noir n'existe nulle part. Il est une utopie, un rêve blanc de génocide. À ce titre, il est un lieu du malheur, une dystopie. L'Afrodystopie est le concept critique des complications, des paradoxes, des contradictions, des ambivalences et des ambiguïtés de la vie africaine et afrodescendante dans ce rêve d'Autrui. Un rêve qui crée sans discontinuer des espaces dystopiques, matériels et psychiques de l'État, de l'Argent, de la Famille, de la Jouissance, dela Mort, dont le paradigme empirique est un rêve collectif d'irrésistible, intense et épuisante sexualité appelée maris de nuit. Avec le concept d'Afrodystopie, Joseph Tonda propose une analyse bouleversante de la manière dont l'imaginaire d'une chimère réelle éclaire la vie dans le rêve des abstractions et des choses. Du rêve colonial du premier président gabonais, Léon Mba, de faire de son paysun département français, au mea culpa postcolonial, en 2007, de son successeur, Omar Bongo Ondimba qui reconnut avoir fait du Gabon une dystopie ; en passant par l'utopie mobutiste de création d'un État, d'un fleuve, d'une monnaie authentiques qui se transforma en dystopie zaïroise ; du délire planétaire suscité chez les Africain(e)set Afrodescendant(e)s par le blockbuster Black Panther dont le nom Wakanda est institué en paradigme afrofuturiste de la puissance africaine, à la régulation de la vie sociale et politique démocratiqueafricaine par la Mort, cet essai, qui s'inspire de nombreux auteurs (More, Marx, Freud, Orwell) met au jour un paradigme méconnu : le paradigme de la vie humaine entrée dans le rêve des choses et des abstractions. Un rêve compliqué, au sens freudien, étrangement commun aux imaginaires de l'Afrique, du colonialisme, de l'impérialisme et ducapitalisme à l'ère néolibérale.
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L'histoire de l'Algérie et de ses mémoires des origines au hirak
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 4 Novembre 2021
- 9782811123598
Est-il possible de parler de l'histoire de l'Algérie des origines à nos jours en France de manière impartiale sans que cela suscite polémiques, diatribes et anathèmes ? Tel est le but que s'est fixé l'historien Emmanuel Alcaraz. Dans une approche originale, il offre une synthèse limpide et éclairante sur cette histoire qui continue de miner le présent des sociétés françaises et algériennes.
De Jugurtha luttant contre Rome à la conquête arabe, des corsaires d'Alger à la colonisation française, de la guerre d'Algérie à la guerre civile algérienne dans les années 1990 en allant jusqu'au hirak, Emmanuel Alcaraz revisite chaque étape de ce riche passé en utilisant de nouvelles sources tirées des Archives et des témoignages oraux, le tout agrémenté de sa connaissance du terrain algérien, de l'historiographie et de son égo-histoire.
Dans une France marquée par l'indépendance algérienne, terre d'accueil pour les immigrés algériens, l'auteur s'intéresse également aux origines de la montée en puissance des droites extrêmes. Il étudie comment les discours des droites radicales se sont construits dans un esprit de revanche contre les immigrés, par rapport à la blessure narcissique de la perte de l'Algérie française.
Faisant appel à la méthode historique la plus rigoureuse, l'historien interroge l'avenir de la nation algérienne entrée depuis le mouvement populaire de 2019 dans une nouvelle séquence de son histoire, qui ne peut se poursuivre sans la France, avec les Lumières et les ombres du passé à assumer des deux côtés de la méditerranée pour ne pas entrer dans l'avenir à reculons.
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Le Lexique des réparations de l'esclavage
Myriam Cottias, Magali Bessone
- Karthala
- Esclavages
- 23 Septembre 2021
- 9782811129033
Justice, dignité, abolitions, indemnités, mémoire, droits, race, responsabilité... Cet ouvrage entend éclaircir les sens et les enjeux d'une constellation de termes associés aux réparations au titre de l'esclavage. Chaque définition propose une mise en situation passée et présente des mots, à la lumière des sciences humaines et sociales : à chaque notion est associée une question au coeur des débats contemporains. La question des réparations est ainsi replacée au centre de préoccupations philosophiques, juridiques, politiques, économiques et historiques, inscrites dans une réflexion globale et de longue durée sur la domination.
Ce lexique a pour objectif principal d'expliquer à un grand public les enjeux des revendications de réparations, au-delà des polémiques et des conflits politiques.
Ce livre est issu d'un travail collectif mené par des anthropologues, historiens, juristes, philosophes, politistes, au sein du programme financé par l'Agence nationale de la recherche, et intitulé REPAIRS, « Réparations, compensations et indemnités au titre de l'esclavage (Europe-Amériques-Afrique) (xixe-xxie siècles) ».
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La Palestine entre patrimoine et providence : imaginaires bibliques et mémoire du village d'Artas
Falestin Naïli
- Karthala
- Terres Et Gens D'islam
- 6 Mai 2022
- 9782811128951
Petit village au coeur d'une vallée fertile près de Bethléem, Artâs est l'observatoire par excellence des premiers temps de la présence européenne et américaine en Palestine ottomane et de la mémoire qui en perdure jusqu'à aujourd'hui. Ayant attiré l'attention des pèlerins, des explorateurs et des chercheurs bibliques dès le XVIe siècle en raison de son lien supposé avec l'héritage du roi Salomon, Artâs devient au milieu du XIXe siècle le lieu d'implantation privilégié de colons se réclamant de la mouvance millénariste protestante. Le réseau millénariste multinational à Artâs ne constitue pas un bloc monolithique, mais ses différents courants se rejoignent sur l'idée que les juifs doivent s'installer en Terre sainte pour préparer le « second avènement » du Christ.
Au début du XXe siècle, la présence de ces colons a favorisé celle de chercheurs dont l'activité a eu par la suite une forte résonance, notamment parmi les habitants du village. L'appropriation dont fait l'objet le travail de ces chercheurs, et particulièrement celui de l'anthropologue finlandaise Hilma Granqvist, prend tout son sens dans le contexte de l'occupation israélienne.
Loin des lectures binaires des relations entre « Orient » et « Occident », cet ouvrage analyse les rapports de force à l'oeuvre à la fin de l'époque ottomane et pendant le mandat britannique à partir d'un corpus inédit et varié d'archives. Son croisement avec l'histoire orale dévoile la manière dont cette période est rappelée, interprétée ou vouée à l'oubli par les villageois et les Européens ayant vécu à Artâs. Ces récits mettent en lumière la signification attribuée à l'histoire, à la fois dans la mémoire populaire et dans l'historiographie de la Palestine. Entre métahistoire et microstoria, le cas d'Artâs ouvre une nouvelle perspective sur une période charnière de l'histoire du Proche-Orient. -
L'impérialisme postcolonial ; critique de la société des éblouissements
Joseph Tonda
- Karthala
- Les Afriques
- 7 Décembre 2015
- 9782811114732
L'impérialisme postcolonial n'est pas l'impérialisme qui viendrait après la colonisation. Il est l'impérialisme noir, l'impérialisme invisible, de la Race ou de la Bête, c'est-à-dire de la valeur et de la libido, de l'Argent et du Sexe. Il est le point aveugle que partagent la théorie postcoloniale et ses contempteurs. Le spectre du Noir colonise l'imaginaire du Blanc. Mais, plus encore, le colonial est colonisé par le colonisé lui-même, son opposé qui est aussi sa création, et qui le mine de l'intérieur.
Avec rigueur et truculence, Joseph Tonda, l'un des penseurs les plus originaux du continent, poursuit sa réflexion sur le pouvoir en analysant les éblouissements de l'Afrique centrale comme de l'Occident. Prises dans une même destinée, nos sociétés sont chahutées entre enchantements et violences, entre calculs et folie, entre croyance et consommation, dans l'indiscernabilité du réel et de l'irréel, du passé et du présent, c'est-à-dire dans l'imaginaire. En faisant défiler sous nos yeux, eux aussi éblouis, les images-écrans, les images d'images de la mondialisation néolibérale qui ont saisi toutes les sociétés, il nous prouve une nouvelle fois qu'il n'est pas si facile de « tuer les yeux », en tout cas les siens.
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Le Maghreb et l'indépendance de l'Algérie
Amar Mohand-amer, Belkacem Benzenine
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Sciences Economiques Et Politiques
- 5 Octobre 2012
- 9782811107567
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Histoire et civilisation de la caraibe - t02 - histoire et civilisation de la caraibe - guadeloupe,
Jean-Pierre Sainton
- Karthala
- 17 Mai 2012
- 9782811106423
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La nuit est froide, ce dix-sept janvier 1961, au Katanga.
La riche province du cuivre, peu aptes l'indépendance du Congo, a fait sécession avec l'aide de la Belgique. Dans la savane boisée, un endroit ouvert est illuminé par les phares des voitures de police. Un commissaire de police belge prend Lumumba par le bras et le mène jusque devant le grand arbre. L'ex-Premier ministre congolais marche avec difficulté : pendant des heures il a été gravement maltraité. Un peloton d'exécution, fort de quatre hommes armés de stenguns-Vigneron et de fusils-FAL, se tient en attente, alors qu'une vingtaine de soldats, de policiers, d'officiers belges et de ministres katangais regardent en silence.
Un capitaine belge donne l'ordre de tirer et une salve énorme fauche Lumumba.
Ce livre révèle qui a assassiné Patrice Lumumba, les raisons de ce meurtre et comment il a été perpétré. L'histoire de cet assassinat annoncé est écrite par le gouvernement belge de Gaston Eyskens et exécutée par des officiers et diplomates belges, avec l'aide de leurs complices congolais. Bruxelles, tout comme Washington et les dirigeants des Nations unies, étaient d'avis que la liquidation de Lumumba était indispensable pour sauvegarder les intérêts des trusts qui exploitaient la colonie comme leur pays conquis.
Cinq ans et des dizaines de milliers de morts plus tard, la quête occidentale d'un régime néocolonial stable est parachevée par le second coup d'État de Mobutu.
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La littérature négro-africaine a une histoire bien distincte des autres domaines francophones.
Elle commence dans les années 30 avec la parution de la Revue du Monde Noir, de Légitime Défense et de L'Etudiant Noir, dans ce creuset intellectuel parisien où se rencontrent les premiers poètes noirs d'Amérique, des Antilles et d'Afrique. Les plus connus sont Jean-Price Mars, René Maran, les poètes de la Renaissance noire (Mackay, Langston Hughes, Jean Toomer) et le trio Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon Damas.
Le mouvement de la négritude va s'épanouir avec les revues Tropiques et Présence Africaine pour culminer avec les deux congés axés sur les problèmes de la race, de la colonisation et de la culture (Paris 1956 et Rome 1959). Les ténors de cette riche période furent Alioune Diop fondateur de Présence Africaine et Cheikh Anta Diop pour l'Afrique, Aimé Césaire et Frantz Fanon pour les Antilles. Les indépendances africaines qui ont lieu entre 1959 et 1961 sont accompagnées d'une importante production théâtrale, tandis que le roman et la nouvelle deviennent le miroir éclaté des mille expériences des nouveaux Etats.
C'est alors que sont publiés ceux qui deviendront les classiques de la prose franco-africaine : Mongo Beti, Birago Diop, Bernard Dadié, Sembène Ousmane, Abdoulaye Sadji, Djibril Tamsir Niane, Olympe B. Quenum, Cheikh Hamidou Kane. Après une période euphorique qui dure de 10 à 15 ans, viennent l'oeil critique et la plume acerbe. A partir de 1985, les écrivains posent un regard lucide, tragique, voire cynique sur une réalité qui s'impose à l'encontre de tous leurs voeux : les dérives politiques et sociales déstructurent peu à peu les sociétés du continent noir et provoquent dans maints pays les troubles graves que l'on sait.
Paradoxalement la littérature semble bénéficier de ces perturbations parfois chaotiques, car l'écrivain en demeure le témoin privilégié, et nombre d'entre eux restent " en situation ". Mais, par ailleurs, ils se sont affranchis des contraintes tant d'écriture que d'idéologie, et c'est en toute liberté qu'ils se " situent " ou non face à la tourmente politique. Plusieurs noms émergent de cette production de plus en plus abondante : Ahmadou Kourouma (récent prix Renaudot), Sony Labou Tansi, Tchicaya U'Tamsi, Moussa Konate, Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, Daniel Maximin...
Mais aussi Maryse Condé, Véronique Tadjo, Tanella Boni, Calixthe Beyala. Car les femmes africaines ont aussi pris la plume et font entendre leur différence. Cet ouvrage a repris, en les remaniant, les principaux chapitres d'une thèse notoire du même auteur (Université de Bruxelles, 1961). Ils ont été prolongés par une large fresque historique de cette littérature et de ses péripéties, depuis 1960 à nos jours.
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Ce livre est un ouvrage de référence dans l'historiographie internationale de l'esclavage. De façon argumentée, il démontre l'importance de l'esclavage dans l'histoire de l'Afrique et met en exergue un phénomène historique central qui a eu ses propres déclinaisons régionales et sa propre périodisation. Il offre une synthèse des connaissances et un cadre structurel pour penser l'esclavage en Afrique.
S'appuyant sur de nombreuses archives, Paul Lovejoy montre que l'esclavage s'est transformé dans le temps sous l'effet d'influences externes à l'Afrique - principalement par la demande de la traite européenne et la traite islamique, puis par l'abolition européenne - et sous l'effet de dynamiques internes, à travers l'usage d'esclaves comme mode de production.
Comment l'Afrique et ses populations furent-elles pleinement impliquées dans le système global de l'esclavage qui s'étendit dans le monde entier? Quels furent les effets sur le continent? Comment quantifier la traite, selon les époques, selon les lieux? Quelles furent les conséquences sur les relations sociales et culturelles en Afrique?
Ce livre ouvre aussi des pistes pour penser les diasporas des Africains en mettant en relation l'Atlantique et le continent. Briser le silence sur les implications de l'esclavage dans l'histoire de l'Afrique mais aussi dans l'histoire du monde : tel est l'objectif de cet ouvrage, indispensable.
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Libres après les abolitions ?
Boris Lesueur, Dominique Rogers
- Karthala
- Esclavages
- 21 Décembre 2018
- 9782811125851
Libres après les abolitions ? La question peut surprendre. Les abolitions du XIXe siècle ont été toujours considérées comme une rupture majeure dans l'histoire des esclavages atlantiques. L'émergence contemporaine de revendications mémorielles, souvent impulsées par les descendants des populations autrefois esclavisées, suggère, au contraire, l'existence d'un passé « qui ne passe pas ». Au-delà d'une définition juridique, l'esclavage a signifié dominations, violences extrêmes et déconsidérations multiformes. Après les abolitions, des processus ethnoculturels de racialisation comme les structures de travail ont perduré, voire se sont renforcés, et ont été complétés par d'autres facteurs d'exclusion socio-économique.
Cet ouvrage tente d'explorer les barrières dressées pour empêcher la totale émancipation des nouveaux libres et de leurs descendants, ainsi que les stratégies complexes d'adaptation que ces derniers ont mises en oeuvre pour obtenir, sinon une assimilation, du moins une intégration économique et possiblement citoyenne, à égalité. La dizaine de contributions réunies s'inscrit dans une perspective comparative et porte à la fois sur les Amériques et l'Afrique, de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle. Elles sont issues d'une réflexion qui a été menée dans le cadre du programme européen EURESCL-FP7 (Slave Trade, Slavery Abolitions and their Legacies in European Histories and Identities) coordonné par le Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC), laboratoire du CNRS. L'ouvrage fait suite à Sortir de l'esclavage. Europe du Sud et Amériques (XIVe-XIXe siècle), précédent volume de cette collection.
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L'Algérie au présent ; entre résistances et changements
Karima Dirèche, Collectif
- Karthala
- 22 Mai 2019
- 9782811126391
Cet ouvrage a pour objectif de faire l'état des lieux général d'un pays qui est sans doute un des moins étudiés des pays de la rive sud de la Méditerranée.Appréhendée bien trop souvent par le gigantisme de son territoire, par son économie rentière et par l'opacité de son régime politique, l'Algérie est considérée comme une énigme. Celle d'un pays « hors-champs », dont les expériences historiques auraient construit une spécificité politique, économique, religieuse pour constituer une sorte de « modèle algérien » qui ne s'appliquerait qu'à lui-même et qui n'aurait pas à se soumettre à l'analyse critique et à la déconstruction de ses catégories théoriques.
Soixante-quatre auteurs sont réunis ici pour pallier cette situation et offrir des clés de lecture pour saisir ce pays passionnant qui tourne aujourd'hui avec courage une longue page de son histoire. L'ouvrage s'articule autour de plusieurs entrées thématiques (espaces et territoires, politiques économiques, analyse de jeux politiques, questions de société, langues d'Algérie, besoins d'histoire, questions religieuses, gestion post-conflit des années 1990, relations internationales...) qui se présentent comme autant de lectures réflexives sur des réalités économiques, sociales, politiques et religieuses de l'Algérie du temps présent. Des approches par des terrains et des objets divers, des explorations fines et intelligentes proposent des éclairages inédits et fort utiles sur des dynamiques collectives adossées à des connaissances empiriques, fruits d'enquêtes de terrain originales.
Cet ouvrage participe à la compréhension des forces motrices de la société algérienne, de ses dynamiques et de ses acteurs en pleine ébullition aujourd'hui.
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La fabrique coloniale du citoyen ; Algérie, Nouvelle-Calédonie
Eric de Mari, Eric Savarese, Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 17 Juillet 2019
- 9782811125820
Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer.
Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées.
Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole.
Ont également contibué à cet ouvrage : Chantal Bordes-Benayoun, Emmanuelle Comtat, Olivier Devaux, Martine Fabre, Pierre-Jean Le Foll-Luciani, Jean-Robert Henry, Éric Soriano, Benoît Trépied, Anne Ulrich-Girollet.
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Le 27 avril 1848, alors que la France abolit l'esclavage pour la seconde fois, le gouvernement accorde dans le même temps une indemnité aux colons « dépossédés » de leurs esclaves. Ils reçoivent, par la loi du 30 avril 1849 et son décret d'application du 24 novembre 1849, 126 millions de francs, en versement direct et en rentes.
La France traverse alors une crise économique et cette indemnité représente 7 % des dépenses publiques. Les législateurs prennent pourtant la décision de la verser : c'est la condition que les anciens propriétaires d'esclaves posent à l'Émancipation générale. Tout en abolissant l'esclavage, la France ne veut ni perdre ses possessions ni supprimer l'ordre colonial.
Cet ouvrage reproduit les discussions qui ont conduit à l'élaboration de cette loi. S'y trouvent les plaidoyers des planteurs, les positions de personnalités telles que Cyrille Bissette ou Victor Schoelcher, les échanges au sein de la commission instituée pour en préparer le règlement et les délibérations parlementaires qui ont suivi. Ces textes permettent de saisir les enjeux de cette indemnisation dont les conséquences sont dénoncées aujourd'hui.
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L'Afrique atlantique ; des origines au siècle d'or (XVIIIe siècle)
Jean-michel Deveau
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 23 Septembre 2021
- 9782811127978
Depuis quelques décennies historiens, archéologues, et anthropologues mettent au jour l'existence de brillantes civilisations sur l'ensemble de l'Afrique subsaharienne. Si l'histoire de ce continent, berceau de l'humanité, a longtemps été sous estimée voire niée, il est temps d'en reconnaître aujourd'hui toutes les richesses. Dans cet ouvrage, l'auteur présente la spécificité de la partie occidentale, bornée par l'Atlantique. Face à cet océan hostile, seuls les plus hardis ont osé s'aventurer sur de frêles pirogues monoxyles, limitant toute vocation maritime à cet occident africain.
C'est donc le long des fleuves que se sont constitués, entre autres, les puissants empires du Niger et du Congo suzerains de royaumes vassaux dont l'histoire intérieure comme celle de la géopolitique suit une logique d'adaptation aux milieux naturels de la savane ou de la forêt dense. Les hommes y ont répondu en développant des systèmes agricoles et artisanaux qui permettaient des échanges interrégionaux prolongés jusqu'en Méditerranée grâce aux caravanes transsahariennes. Cet ensemble économique très élaboré était sous tendu par une organisation politique et sociale qui reposait sur des monarchies secondées par des administrations et des aristocraties tout à fait comparables aux systèmes européens. Devant la puissance de la nature, les religions et les philosophies développèrent des systèmes d'explication sous formes de mythes qui font toute la richesse d'une littérature orale que se sont transmis les griots.
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La Révolution haïtienne ne représente pas seulement une rupture radicale avec l'esclavage, elle résulte d'une longue élaboration durant toute l'histoire coloniale. Cet ouvrage explore les profondeurs de ce passé colonial fiévreux et montre comment, en pleine révolution, le droit de l'Ancien Régime est invoqué tant par des administrateurs en quête de stabilité que par des gens de couleur libres et par des esclaves exigeant la citoyenneté et la fin des brutalités. De fait, les règles du Code noir pour libérer et châtier les esclaves ont été au centre d'intenses débats sur la menace que le maître (autant que l'esclave) faisait peser sur le maintien de l'ordre. Ce livre, qui a obtenu aux États-Unis des prix de l'American Historical et de la Caribbean Studies Association, offre une analyse novatrice du passage de l'esclavage à la liberté dans ce pays qui allait devenir Haïti.
Malick W. Ghachem est professeur associé au Département d'histoire du Massachusetts Institute of Technology. Juriste et historien, il travaille sur la question de l'esclavage et ses héritages en Haïti, en France, et aux États-Unis.
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Droit et esclavage n'ont pas toujours été en conflit. L'esclavage, négation des droits humains fondamentaux, a également été un phénomène institutionnalisé dans de nombreuses sociétés par le passé, et comme tel, reconnu et organisé par le droit. Les contributions incluses dans le présent ouvrage collectif analysent différents aspects de ce compagnonnage contrenature et montrent comment le droit est intervenu pour déterminer et normer le statut des esclaves, comment il a régulé les pratiques de mise en esclavage, de traite ou de sortie de l'esclavage tout comme il a protégé l'ordre public esclavagiste.
L'ouvrage esquisse une géopolitique des esclavages de l'Afrique et des Amériques, du XIVe au XIXe siècles, en mettant en perspective dans des espaces traditionnellement séparés la diversité des formes de servitude et leurs conséquences. Quelles institutions, quelles organisations ont été mises en place dans les pays esclavagistes en fonction des facteurs exogènes ou endogènes aux états ou aux sociétés ? À travers la diversité des conditions serviles étudiées ici se dessine en creux la permanence de faits sociaux et politiques qui résistent aux particularités temporelles et spatiales, et qui repoussent l'esclave dans une altérité quasi-définitive entérinée par le droit. -
Noirs et blancs contre l'esclavage
Marie-Jeanne Rossignol
- Karthala
- Esclavages
- 6 Octobre 2022
- 9782811129972
L'abolition de l'esclavage aux États-Unis a une longue histoire, qui trouve son origine dès la période coloniale avant de connaitre un tournant en 1754, au début de la guerre de Sept Ans. Aux antiesclavagistes blancs s'ajoutent peu à peu les Noirs libérés dans le Nord, lors de la Révolution américaine. Ils plaident ensemble pour une Déclaration d'indépendance accordant une réelle égalité à tous les Américains.
Le succès est alors mitigé, avec des abolitions au Nord et une perpétuation de l'esclavage au Sud. Le début du xixe siècle amorce une autre étape dans le combat antiesclavagiste et le mouvement des droits civiques états-uniens. Dans un contexte d'expansion de la culture du coton au Sud et à l'Ouest des États-Unis entraînant une montée des discriminations raciales, de nouvelles mobilisations voient le jour pour résister à l'esclavage.
Comment la pensée antiesclavagiste se forme-t-elle, sur quelles bases religieuses, philosophiques et politiques ? Quelles sont ses évolutions entre le xviiie siècle et le début du xixe siècle ? Quels sont les procédés mis en oeuvre par ses acteurs, Blancs et Noirs, pour combattre le système esclavagiste ? Dans quelle mesure Noirs et Blancs sont-ils de réels alliés ? Ont-ils toujours les mêmes objectifs ?
En s'appuyant sur de nombreux écrits de figures militantes blanches et noires, cet ouvrage interroge et retrace leurs combats jusqu'à la veille de leur rapprochement historique, vers 1830, tout en faisant écho à des clivages et modes de pensées encore d'actualité au sein de la société états-unienne. Il permet aussi de dévoiler des textes qui constituent de nos jours, en France, un pan méconnu de la littérature d'émancipation. -
L'enchevêtrement des crises au Sahel : Niger, Mali, Burkina Faso
Jean-pierre Olivier de sardan
- Karthala
- Disputatio
- 1 Novembre 2023
- 9782384091331
C'est la convergence et l'enchevêtrement de multiples crises qui permettent de comprendre la situation particulièrement inquiétante que connaissent aujourd'hui le Burkina Faso, le Mali et le Niger, et dont les récents coups d'État sont un symptôme : crise agro-pastorale ; crise de l'emploi ; crise des élites politiques ; crise des services publics ; crise de l'islam ; crise de l'occidentalo-centrisme ; crise sécuritaire ; et crise des armées nationales.
Mêlant analyses rigoureuses fondées sur une connaissance en profondeur du contexte sahélien (en particulier du Niger) et prises de positions citoyennes « sahélo-centrées », cet ouvrage s'appuie sur des articles de l'auteur publiés dans la presse ces dix dernières années qui montrent que les ingrédients de l'imbroglio sahélien ne datent pas d'aujourd'hui. Ces crises sont profondes et n'ont jamais trouvé de solution ni du côté des gouvernements nationaux ni du côté de leurs partenaires occidentaux. Seules des initiatives, des réflexions, des réformes, des innovations, des solutions originales émanant de l'intérieur des trois pays concernés pourront permettre de sortir des impasses actuelles. -
Un entrepreneur du national au Maroc : Ahmed Benkirane, traces et discrétion
Irene Bono
- Karthala
- Recherches Internationales
- 25 Janvier 2024
- 9782384091461
L'historiographie nationale au Maroc repose sur les figures de trois rois, et sur un certain nombre de héros de la lutte pour l'indépendance ou de victimes des « années de plomb ». Mais que se passe-t-il lorsque l'on s'éloigne de tels legs biographiques ? Le protagoniste de ce livre est Ahmed Benkirane, témoin de presqu'un siècle de changement politique au Maroc. Militant nationaliste durant sa jeunesse, grand commis de l'État à l'indépendance, homme de presse mais aussi d'affaires, notamment dans la banque et l'assurance. À partir du dépouillement de son archive privée et de la réalisation d'un terrain biographique, Irene Bono explore les multiples expériences individuelles dont est tributaire la formation de la nation. Elle met en exergue le rôle que les opérateurs économiques y tiennent. Apparaît alors l'importance que la discrétion revêt au coeur des rapports de pouvoir et des conflits politiques.
Rarement prise en considération par les sciences sociales, la discrétion révèle moins le caractère arbitraire, informel, secret de l'agir politique que la valeur de l'intime et du privé dans le gouvernement des affaires publiques. L'analyser, c'est exhumer des formes d'appartenance à la nation que la société marocaine contemporaine délaisse et même oublie.
Née du dialogue, long de dix ans, entre une chercheuse italienne et un acteur aussi éminent que discret de l'histoire du Maroc, l'expérience épistémologique dont ce livre a été le laboratoire alimente la réflexion sur le rapport entre les catégories d'analyse de la mobilisation politique et les sources qui sont considérées comme légitimes pour la documenter. Là où la science politique reprend le flambeau de l'école historiographique de la microstoria et en piste les traces... -
L'usage des plantes médicinales aux Antilles et en Guyane ; les remèdes anciens au fil du temps
Françoise Pagney benito-espinal
- Karthala
- Terres D'amerique Karthala
- 18 Novembre 2015
- 9782811114831
Comment les Rimèd razié utilisés par les anciens (gran moun), ces éléments de la flore des Antilles et de la Guyane employés comme plantes médicinales sauvages pour soulager, guérir, maintenir en bonne santé, préserver des maléfices., sont-ils devenus ces recours exclusifs ou, plus récemment, adjoints à la médication allopathique ? Comment, de « guérisseurs », selon des pratiques empiriques efficaces, savamment transmises de génération en génération, ces éléments de la flore constituent-ils de nos jours un potentiel exceptionnel de valorisation d'une biodiversité remarquable ? Comment aussi ces entités de la flore native ou introduite au fil des temps (de l'ère précoloniale à l'actuelle) sont-elles devenues des marqueurs de la quête d'expression et de reconnaissance identitaire de nos sociétés antillo-guyanaises ? Cet ouvrage fait suite à une journée publique d'études, organisée par le laboratoire de recherche universitaire AIHPGÉODE de l'université des Antilles et de la Guyane. En choisissant de réunir des points de vue d'horizons différents, il rappelle que le travail scientifique ne peut se passer ni de regards et d'approches complémentaires, ni d'échanges avec un large public. Ce numéro 9 de Terres d'Amérique rassemble la contribution d'historiens, de spécialistes des sciences expérimentales sur les plantes aromatiques et médicinales (PAM). Il laisse aussi la parole à des acteurs qui se sont fortement impliqués dans la défense et la valorisation de ces plantes dans les territoires antillo-guyanais, tels que Michel Grandguillotte, Jacques Portécop, Edouard Bénito-Espinal et, plus récemment, Emmanuel Nossin et Henry Joseph qui, aujourd'hui encore, sont pleinement engagés dans la défense et la valorisation de ce riche patrimoine naturel et socio-culturel.