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Acratie
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La guerre que l'État d'Israël mène contre le peuple palestinien dure depuis des décennies. Les Palestiniens ont été victimes d'un nettoyage ethnique en 1948 qui en a fait un peuple de réfugiés, en partie importante sur ses propres terres. Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont occupés depuis 1967 et des centaines de milliers de colons israéliens se sont installés dans ces territoires. Gaza est bouclé par terre, par mer et par air depuis 2007.
Ce qui se passe depuis le mois d'octobre 2023 dépasse tout ce qui était imaginable : la quasi-totalité des bâtiments et des infrastructures de la bande de Gaza ont été pulvérisés. Le nombre de morts ou de disparus à Gaza, rapporté à la population1, équivaut (en juillet 2024) à 1 500 000 morts en France2. 70% des morts sont des femmes et des enfants. Les dirigeants politiques israéliens ont, dès le 7 octobre, considéré que les Palestiniens comme des « animaux humains3Â ». Plusieurs d'entre eux ont ouvertement appelé au meurtre des civils. Les journalistes ont été particulièrement visés4.
La quasi-totalité de la population a vécu plusieurs déplacements forcés et survit sous la tente, voire sans autre abri que quelques morceaux de plastique5. L'occupant organise la famine.
Les images de parents transportant les corps déchiquetés de leur enfant ou les déclarations de jeunes expliquant qu'ils n'ont plus de parents et qu'ils auraient voulu disparaître avec eux sont arrivées sur nos écrans. Les photos des centres de torture où les prisonniers sont ligotés, les yeux bandés aussi.
Cette boucherie est aussi une guerre de l'information. La version israélienne du 7 octobre a été imposée comme étant la réalité. Gaza a été incroyablement diffamée, ses habitants étant décrits comme des barbares terroristes.
L'Occident, et en particulier le gouvernement états-unien, a soutenu et armé un gouvernement coupable, au vu et au su de tous, de crimes contre l'humanité. En France, le gouvernement a tenté de criminaliser l'antisionisme et le mouvement de solidarité aux droits du peuple palestinien.
Et puis, c'est le monde à l'envers : tout ce que le monde compte de racistes et de suprémacistes soutient le génocide en cours et accuse la gauche d'être antisémite.
Une même séquence temporelle voit se dérouler les événements sanglants en Israël/Palestine et la poussée de l'extrême droite néofasciste en France. Des deux côtés il y a réécriture de l'histoire, barrières morales qui s'écroulent et amnésie. 39% des électeurs d'Oradour-sur-Glane6 ont voté Rassemblement National aux élections législatives, indice inquiétant d'une amnésie collective : ils ne voient pas que les néofascistes d'aujourd'hui puisent leurs racines chez les assassins d'hier. Et 43 % des Français habitant en Israël qui ont voté aux élections européennes ont choisi la liste d'Éric Zemmour, l'homme qui a affirmé que Pétain était le sauveur des Juifs français7.
Le but de ce livre est de retracer une histoire cohérente qui donne du sens là où le discours dominant essaie de le détruire. Une histoire qui démonte les mensonges fondateurs du sionisme. Une histoire qui montre que le sionisme n'est pas seulement une idéologie criminelle. C'est aussi une injure à l'histoire, à la mémoire et aux identités juives. Et c'est une idéologie suicidaire. Personne ne peut penser que ces crimes de masse pourront durer indéfiniment. -
Acratie et autogestion : Vers une société en rupture avec tous les modes de gouvernements oppressifs
Raoul Vaneigem
- Acratie
- 9 Avril 2024
- 9782909899763
Nous n'avons connu depuis dix mille ans
que des gouvernements oppressifs,
se glorifiant, sous les mobiles les plus divers,
de travailler au bonheur commun.
La civilisation marchande a grevé notre histoire d'une malédiction à laquelle nous continuons
d'acquiescer jusque dans nos révoltes.
Ainsi avons nous fait de l'Homme
la honte de l'humanité.
L'acratie n'est ni une chimère ni un défi,
c'est l'expérience existentielle et sociale
d'un retour à la dignité de la femme,
de l'homme, de la nature, qui refusent
d'être broyés plus longtemps
par les mécanismes du Profit.
Raoul Vaneigem est un écrivain et philosophe situationniste belge.
Anarchiste situationniste soixante-huitard, il est l'un des "leaders", avec Guy Debord, le fondateur, de l'Internationale situationniste, créée en 1952. En 1967 il publie "Le Traité du savoir vivre à l'usage des jeunes générations", en même temps que Guy Debord "La Société du spectacle", et Mustapha Khayati, "De la misère en milieu étudiant" -
Ce livre ne plaira pas aux sionistes. Il nomme ce qui est à l'oeuvre : occupation, colonisation, racisme, apartheid, crimes de guerre et contre l'humanité. Il conteste aux sionistes le droit de parler au nom des juifs. Il démonte le « roman national » qui justifie le nettoyage ethnique de 1948. Il refuse cette manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives. Il qualifie d'obscène l'instrumentalisation de l'antisémitisme par les soutiens d'un gouvernement qui est aujourd'hui clairement d'extrême droite. Il ne plaira pas non plus à ceux qui pensent que la seule issue est que les Israéliens disparaissent. On ne répare pas un nettoyage ethnique par un autre nettoyage. Il ne plaira aux nostalgiques des « deux États vivant côte à côte ». Les accords d'Oslo ont été une illusion permettant à la politique coloniale d'avancer sans obstacle. Il dit que face à l'apartheid, soutenir les droits des Palestiniens est l'affaire de toute l'humanité pour un monde égalitaire et solidaire
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Les leurres postmodernes contre la réalité sociale des femmes
Vanina
- Acratie
- 17 Octobre 2023
- 9782909899749
LA RÉALITÉ SOCIALE DES FEMMES CONTRE LES LEURRES POSTMODERNES On constate de nos jours, à l'échelle de la planète, une dévalorisation voire une négation des femmes. Elles sont réduites soit à une apparence de la féminité avec la « théorie queer », soit à un ventre à louer avec la pratique de la GPA (gestation pour autrui). Non seulement elles représentent la majorité des classes sociales les plus démunies, mais elles demeurent sous la menace de violences liées à la domination masculine - la situation actuelle des Iraniennes et des Afghanes en témoigne. Et même dans les pays où elles ont arraché le droit à disposer de leur corps, ce droit reste une conquête fragile : l'application de la loi permettant l'IVG, votée en France en 1975, est de plus en plus difficile ; des Etats d'Amérique latine ont récemment autorisé l'avortement, mais la Cour suprême américaine l'a interdit en juin 2022...
Dans les années 1970 en France, le MLF (Mouvement de libération des femmes) a attaqué avec force le rôle social imposé aux femmes par le capitalisme et le patriarcat sur la base de leur sexe biologique. Il y a une trentaine d'années, le « genre » - traduction du gender utilisé par les féministes américaines - était encore considéré comme le synonyme de ce rôle social. Aujourd'hui, avec la diffusion vulgarisée de la « théorie queer » et des analyses intersectionnelles, il désigne fréquemment une « identité » reposant sur le seul « ressenti » des personnes : il suffirait de se déclarer femme ou de s'en donner l'allure pour en être une.
Un peu partout dans le monde, des féministes s'insurgent contre cette nouvelle définition d'une femme parce qu'elle fait perdre de vue l'origine de son oppression - ses organes sexuels, avec leurs capacités procréatrices - et le vécu des femmes dans leur grande majorité, à savoir une double journée de travail pour assurer la reproduction sociale et une large part de la production économique. Néanmoins, des dictionnaires, des textes de loi ou des déclarations d'organismes internationaux attestent de sa progression partout.
En France, deux facteurs la favorisent : sa propagation, dans les médias et sur les réseaux sociaux, à la fois par des élites politiques et intellectuelles et par divers milieux militants ; la censure de toute remarque concernant l'« identité de genre autodéclarée » et ses conséquences pour l'émancipation des femmes. Quiconque s'y risque peut être insulté-e ou menacé-e par des « transactivistes », ou poursuivi-e pour « transphobie » devant les tribunaux.
Il est pourtant urgent de contester le bien-fondé de théories appartenant au postmodernisme, le courant de pensée qui a contribué à forger avec le néolibéralisme, dans les années 1980, une idéologie valorisant les « classes moyennes » et leur style de vie pour conforter l'ordre établi - alors que celui-ci est toujours à détruire. -
Le déshonneur des poètes ; les syndicats contre la révolution
Georges Munis, Benjamin Péret
- Acratie
- 2 Juin 2014
- 9782909899473
Les « syndicats contre la révolution » forment un tout composite constitué d'articles du plus radical des surréalistes, Benjamin Péret, parus dans Le Libertaire, en 1952, et d'un important envoi critique de Georges Munis écrit en 1960 après sa sortie de prison, en Espagne, où il avait été arrêté pour ses activités révolutionnaires clandestines. Le tout empruntant le titre d'un des articles de Péret.
Le « Déhonneur des poètes» , un classique écrit à Mexico en 1945 est une riposte cinglante à l'infâme anthologie patriotarde et bien pensante intitulée L'Honneur des poètes, publiée clandestinement en 1943 sous l'égide de Pierre Seghers et de Paul Eluard. «L'honneur de ces «poètes» consiste à cesser d'être des poètes pour devenir des agents de publicité. [...] La poésie n'a pas à intervenir dans le débat autrement que par son action propre, par sa signification culturelle même, quitte aux poètes à participer en tant que révolutionnaires à la déroute de l'adversaire nazi par des méthodes révolutionnaires» résume en substance Péret.
Publier dans le même livre Le déshonneur des poètes et Les syndicats contre la révolution, c'est affirmer haut et fort qu'il n'y a pas deux Péret : le poète et le révolutionnaire.
« Comme poète, Benjamin Péret est parmi les premiers surréalistes, comme révolutionnaire, parmi les premiers communistes?; révolutionnaire il était le contraire d'un politicien, poète l'opposé d'un littérateur !» a dit de lui G.Munis.
Et de fait, les deux textes intitulés Les syndicats contre la révolution sont le fruit d'un travail et d'un échange entre deux hommes qui participèrent ensemble à bien des combats contre les horreurs de ce milieu du XXe siècle : les guerres, le fascisme, le stalinisme, le colonialisme et les impostures réformistes et social-démocrates.
Il ne saurait exister de pensée et/ou de poésie révolutionnaires dignes de ce nom qui n'aillent à contre-courant de toutes les idéologies dominantes et idées reçues.
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À bas le patriarcat ! un point de vue communiste libertaire
Vanina
- Acratie
- 27 Novembre 2018
- 9782909899619
Au cours des années 70, les femmes en mouvement ont ébranlé les fondements de la société française en luttant pour arracher au pouvoir le droit à disposer de leur corps. Car, ce faisant, elles ont contesté le rôle de l'idéologie et des institutions patriarcales - l'Etat (avec l'école, la justice, l'armée) et l'Eglise, mais aussi le couple et la famille - dans la division sexuelle du travail. Malheureusement, la parole féministe s'est ensuite réduite peu à peu aux espaces d'universitaires travaillant sur le genre et de quelques groupes militants.
Jusqu'à l'automne dernier, où une forte protestation contre le harcèlement sexuel que subissent au quotidien les femmes dans leur activité professionnelle et dans la rue est partie des Etats-Unis pour se propager en France par le biais des médias et des réseaux sociaux, replaçant sur le devant de la scène la question de la domination masculine.
On a notamment pu constater que cette dénonciation n'était pas portée par une mobilisation militante sur des mots d'ordre précis, mais traduisait un ras-le-bol des agressions sexuelles et sexistes exprimé de façon spontanée. Et qu'elle était centrée sur les agressions dans l'espace public - un choix a priori étonnant, puisque c'est dans l'espace privé que se déroulent pour la plupart les actes les plus graves (les viols et les « féminicides »)...
Ce livre tente de préciser, à sa modeste mesure, ce qui se joue aujourd'hui sur le plan social dans les pays occidentaux : la revendication, émanant surtout de femmes appartenant aux classes moyennes et supérieures, d'une meilleure intégration dans la société existante - par l'obtention d'une égalité salariale avec les hommes et par une répression accentuée des violences sexuelles. Mais ce livre défend un point de vue opposé : s'il faut bien sûr combattre toutes les discriminations et toutes les violences, il ne faut pas oublier que celles-ci découlent des rôles sociaux imposés dès la naissance aux deux sexes par le système patriarcal, pour le plus grand profit du système capitaliste. Et donc viser la disparition de l'oppression féminine et de l'exploitation économique plutôt que leur renforcement.
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« De la nécessité de mener la bataille idéologique contre le sionisme » La guerre au Proche-Orient, c'est bien sûr un colonialisme qui détruit méthodiquement la société et le peuple palestiniens. C'est aussi un pays, Israël, devenu une tête de pont occidentale au Proche-Orient. Et c'est l'aventure militaire permanente avec son cortège de crimes, d'humiliations, de racisme et de violations du droit international.
Mais parmi les nombreuses raisons qui permettent la poursuite de cette guerre, il y a l'adhésion massive des Israéliens et plus largement des communautés juives organisées à une forme de pensée et d'idéologie qui les rend totalement aveugles et insensibles à l'autre. Dans ce récit mythique, l'Israélien serait un homme nouveau, supérieur aux autres.
Le mouvement de solidarité qui défend les droits du peuple palestinien ne peut qu'attendre (pour être plus efficace) de sa composante juive, et donc de l'UJFP, qu'elle mène le combat idéologique contre la manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives.
L'UJFP doit combattre le complexe de Massada, la façon dont les Israéliens ont été persuadés que tout le monde hait les Juifs, que leur histoire n'est qu'une succession de persécutions, qu'ils ne peuvent vivre qu'entre eux, qu'Arafat était un nouvel Hitler et les Palestiniens des pogromistes. Elle doit interroger en permanence une éducation à la peur et au mépris de l'autre, une récupération éhontée de l'antisémitisme et du génocide nazi, une tendance permanente à renverser la réalité d'aujourd'hui pour transformer l'occupant en victime.
Elle doit remettre en question l'histoire fabuleuse que les sionistes ont fabriquée : il n'y a eu ni exil des Juifs, ni retour. La diaspora n'est pas une parenthèse, c'est l'essence des différentes formes de judaïsmes. Et la Palestine a toujours été une terre où vivaient des peuples différents.
Elle doit encourager le débat, la recherche et la confrontation des différentes formes d'identité ou de mémoire juive là où le sionisme affirme qu'il n'y a qu'une seule histoire et qu'une seule voie. La tentative de clore l'histoire juive est une des causes de la continuation de la guerre. Elle empêche des composantes de la société israélienne de prendre conscience que l'État israélien pratique une politique d'apartheid et de déni des principes universels d'égalité. Les travaux d'un grand nombre d'écrivains, historiens, cinéastes ou intellectuels israéliens remettant en cause l'histoire officielle et le dogme sioniste doivent être connus de tou(te)s.
L'UJFP décide donc pour les années à venir d'impulser toutes les formes de débat, d'expression publique ou de confrontation pour expliquer inlassablement devant tous les publics que les défenseurs du sionisme n'ont aucun droit à parler au nom des Juifs et que la politique qu'ils défendent n'est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle est également suicidaire pour les Israéliens et plus largement pour les Juifs. -
Utopie 2021 veut répondre à une question : est-il possible d'imaginer, de nos jours, un monde totalement différent du monde actuel ? Les utopistes contemporains qui veulent changer le monde, imaginent toutes sortes d'alternatives mais très peu, voire aucun, ne semble capable d'imaginer une société sans État, sans argent ni échange marchand du tout. Utopie 2021 prend le contre-pied de cette tendance. Son objectif est de montrer qu'il est possible d'imaginer une société sans argent, sans État, sans domination et sans exploitation, de se figurer la création d'un tel monde dans un moment révolutionnaire et de concevoir, à partir des luttes actuelles, le surgissement d'une telle révolution. L'utopie sert d'abord à critiquer la société de son temps, elle a donc toujours une date. Ce qui explique le titre : Utopie 2021. L'objectif n'est pas de décrire un futur radieux, mais de proposer une réflexion collective sur les formes que peut prendre la critique en actes de la société actuelle.
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Pour le cent cinquantième anniversaire de la Commune de Paris il convenait de redonner la parole à deux grandes figures du mouvement ouvriers liés à cet événement qui marqua à jamais l'histoire populaire : Louise Michel et Michel Bakounine. La première ayant participé à la révolte parisienne, le second à la Commune de Lyon, les deux ayant écrit sur cet épisode qui consacra la chute de l'Empire et la naissance de la troisième République. Outre des textes des deux auteurs, à la fois de témoignages et de réflexions sur la Commune de Paris, le livre contient des documents iconographiques (lettres et photos) inédits, avec une préface du plasticien Jean-Jacques Lebel.
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Les routes de nestor makhno - manuscrit du chef d'etat-major de l'armee revolutionnaire insurrection
Fedorovitch Belach V
- Acratie
- 7 Avril 2022
- 9782909899725
Les Routes de Nestor Makhno Viktor Bélach fut chef de l'Armée Révolutionnaire Insurrectionnelle d'Ukraine au sein de la guerre d'émancipation du nom de Makhnovtchina. Aux côtés de Nestor Makhno, il organisa, entre 1919 et 1921, la lutte armée des ouvriers et paysans en Ukraine contre l'occupation allemande, les armées blanches, et le pouvoir autoritaire bolchévik qui, après plusieurs alliances militaires avec la Makhnovtchina, finira par l'écraser en 1921. Arrêté par le NKVD, il rédigea en prison ce manuscrit où il décrit la lutte féroce contre ses adversaires qui cherchent à anéantir l'Armée Insurrectionnelle d'Ukraine. Il revient aussi sur la biographie de Makhno, et les principes de l'anarchisme. De 1966 à 1990, son fils, Alexandre Bélach a mené un travail immense de recherches pour étayer le manuscrit de son père. Avec toutes ces données il a pu en 1993 le faire éditer en Russie. Il était capital de le publier en français à l'heure ou l'Ukraine revient sur le devant de la scène.
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Histoires de guerres, de révolutions et d'exils (Teruel, 1986 Souillac...)
Nestor Romero
- Acratie
- 24 Février 2009
- 9782909899329
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« Pas de révolution sociale sans libération des femmes, pas de libération des femmes sans révolution sociale ! » Dans l´après-68, on cherchait un changement radical de société par la lutte des classes et la lutte contre la domination masculine. Mais la fin des Trente Glorieuses et du bloc soviétique, la propagande « libérale » et le postmodernisme ont fait oublier le désir de révolution. L´Université s´est emparée des questions du genre et des minorités. Le féminisme a évolué vers une demande d´intégration émanant surtout de femmes des classes moyennes et supérieures - et passant par la suppression des inégalités salariales avec les hommes et par une répression accrue des violences masculines. L´exploitation de classe a été reléguée derrière une foule d´oppressions à déconstruire individuellement dans la société existante. S´émanciper du système capitaliste et patriarcal implique pourtant toujours de concrétiser ce projet collectif : la révolution sociale !
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Plaidoyer pour le Rojava ; réflexions d'un internationaliste sur les aléas d'une révolution
B. Sores
- Acratie
- 14 Janvier 2020
- 9782909899640
Ce sont plusieurs milliers d'internationalistes de toutes nationalités qui partirent combattre les islamistes de Daech dans le nord de la Syrie, au Rojava, aux côtés des forces révolutionnaires Kurdes. L'auteur de ce livre, un français, fut l'un d'entre eux. Ce qu'il raconte de son expérience pendant les années de guerre est toujours mis en relation avec la géopolitique de cette partie du Moyen-Orient dont il est un fin connaisseur.
L'ouvrage est un plaidoyer pour le Rojava. Un Rojava qui, malgré l'hostilité déclarée des Etats de la région et bien au-delà, tente de construire une organisation sociale basée sur l'égalité, en particulier entre les hommes et les femmes.
Il ne s'agit pas de l'analyse froide et distante d'un universitaire « neutre » ou aux motivations cachées : il a combattu dans les YPG par le passé, et est solidaire du projet politique basé sur le municipalisme libertaire. C'est de ce point de vue que ces textes ont été écrits. Pourtant, prendre parti n'est en rien pour lui synonyme d'aveuglement, et il se tient à distance de tous ceux pour qui un soutien signifierait inconditionnalité et récit hagiographique. Il s'en prend également , et avec preuves et témoignages à l'appui, à un certain nombre de mensonges répandus, en particulier par le gouvernement turc mais aussi par les grande puissance impérialistes et une certaine presse, tendant à faire passer l'expérience sociale kurde pour une infâme dictature.
L'objectivité n'exclut en rien le positionnement politique ; elle en est la condition.
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Non, nous ne sommes pas un peuple élu ! sionisme et antisémitisme dans les années trente
Collectif
- Acratie
- 17 Mars 2016
- 9782909899527
De la fin du XIXe siècle au génocide, les bourgades juives d'Europe orientale sont frappées de plein fouet par la modernisation industrielle, l'explosion de l'antisémitisme et l'émigration (4 millions de Juifs fuient vers l'Europe de l'Ouest et l'Amérique). C'est dans ce contexte qu'est fondé à Vilnius, en 1897, le BUND, UNION GÉNÉRALE JUIVE DES TRAVAILLEURS DE LITUANIE, DE POLOGNE ET DE RUSSIE. Social-démocrate, le Bund est combattu par les communistes bolcheviques et ses cadres seront éliminés sous Staline. Partisan de la doïkeyt (en yiddish l'«icitude», c'est-à-dire le refus de fuir) et d'une autonomie culturelle en Russie et en Pologne, le Bund s'oppose à l'émigration et à l'implantation juives en Palestine prônées par les militants sionistes. Ce puissant mouvement politique n'a pas survécu à l'extermination de sa base sociale par l'Allemagne nazie et ses alliés.
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Population parlant une langue issue du latin, qui évolue au carrefour des mondes grec, albanais et slave, et qui fut longtemps marquée par le nomadisme pastoral, les Aroumains représentent de nos jours un véritable casse-tête identitaire qui court-circuite la logique des États nations balkaniques. Leur histoire et un éclairage anthropologique, géographique et linguistique de leur particularisme.
« Barbares de l'intérieur » aux yeux des Byzantins puis interlocuteurs respectés des Ottomans, les Aroumains se sont retrouvés en bien mauvaise posture dans la compétition nationale initiée au milieu du xixe siècle. L'aventure nationale que certains ont tentée avec l'appui de la lointaine Roumanie à partir de 1864 fera long feu. Entrés tard dans l'histoire, puisque leur présence est attestée pour la première fois en 984, ils en sortiront brusquement en 1913, lors de la partition de la Turquie européenne.
Mais leur histoire ne s'arrête pas là. En effet, cette vieille population balkanique revient à la fin des années 1980 sur le devant de la scène à travers des revendications culturelles et linguistiques. Les résultats obtenus depuis sont cependant trop modestes pour être concluants. Plutôt que de dresser la chronique d'une défaite annoncée, le livre consacré par N. Trifon au parcours des Aroumains dans l'histoire commune des Balkans cherchent à établir la généalogie d'un défi. Ces communautés, qui se sont singularisées dans la région par leur langue et leur profil socio-économique, leur mobilité et leur dynamisme, n'ont pourtant guère cherché à se fondre dans une nation à part. Plus étrange encore dans le contexte balkanique, leurs membres n'ont pas hésité à investir les nations des autres sans pour autant renoncer à cultiver leur différence. Et, de nos jours encore, cette différence dérange en raison du casse-tête identitaire qu'elle alimente.
Cet ouvrage est une réédition revue et augmentée de celui paru en 2005 aux Éditions Acratie.
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Israël - Palestine ; mondialisation et micro-nationalismes
René Berthier
- Acratie
- 1 Avril 1998
- 9782909899152
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Fortunes de mer ; lignes maritimes à grande vitesse ; les illusions bleues d'un "capitalisme vert"
Collectif
- Acratie
- 15 Juillet 2010
- 9782909899350
" Plus de quatre-vingt-dix pour cent du trafic mondial de marchandises s'effectue sur les mers..." A l'heure où ils caressent l'espoir d'une croissance adossée aux "marchés verts", les capitalistes entendent faire de l'espace maritime leur nouvel alibi écologique.
En Europe, l'engorgement des voies rapides ralentit les flux de marchandises et engloutit une part de la plus-value. A eux seuls les prochains couloirs à grande vitesse ne suffiront pas à combler ce manque à gagner. A fortiori quand les populations des régions concernées comme les salariés impliqués dans ces projets en ont déjà saisi l'imposture. De multiples actions de résistance se font jour au fil de ces tracés, que ces derniers soient hypothétiques ou avérés.
C'est donc vers la mer, redevenue un territoire à conquérir, que se tournent aujourd'hui les instances de l'Union européenne. La commission de Bruxelles présente les autoroutes de la mer et autres bateaux à grande vitesse comme les prochains outils d'un " transport écologique au service du développement durable ". Mais, par-delà les annonces, que dissimulent en réalité ces projets auxquels souscrivent avec enthousiasme nombre d'écologistes officiels ? C'est ce que les auteurs de ce texte ont tenté de comprendre, en parlant du doigt quelques-unes des fausses alternatives et des vraies illusions particulières à la période qui s'ouvre devant nous.
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à chacun son exil ; itinéraire d'un militant libertaire espagnol
Henri Melich
- Acratie
- 1 Septembre 2014
- 9782909899480
Trois quarts de siècle se sont écoulés depuis ce jour de février 1939 où un jeune adolescent se voyait contraint de franchir les Pyrénées pour chercher refuge en France.
Ilfallaitcertainementunsacrécouragepour prêterappui aux fugitifs dans la France de Vichy quand on n'a que 16 ou 17 ans, ou pour rejoindre le maquis sous le nom de guerre de « Robert Sans » quand on est à peine plus âgé, ou encore pour pénétrer en Espagne, peu après, l'arme au poing avec un commando qui essuya lefeux des forces franquistes. C'est encore du courage dont il faudra faire preuve pour s'engager dans la lutte antifranquiste au cours des années soixante quand les jeunes libertaires de la FIJL entreprirent un harcèlement direct de la dictature, ou pour traverser maintes fois la frontière espagnole dans les années soixante-dix afin de « faire passer » des camarades qui fuyaient la répression. L'une des qualités des récits de vie, tels que celui que nous offre Melich, est qu'ils nous permettent d'accéder à des ré lités sociales qui échappent généralement au regard des historiens de profession même lorsque ceux-ci s'écartent de « la grande histoire » et s'intéressent à celle des mentalités ou des modes de vie.
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Réduit à une pure dimension culturelle (elle-même vidée de son contenu subversif) par ceux qui veulent éradiquer toute idée de révolution et de critique du capitalisme, Mai 68 ne fut pas un accident de l'Histoire sans suite. Pour de nombreux ouvriers mai 68 commence dès 1966 avec les révoltes à Caen, en Lorraine, à Fougères, à Redon ou à Saint-Nazaire ; avec un mouvement paysan en pleine mutation qui redécouvre l'affrontement avec la police ; avec un mouvement lycéen qui émerge plus d'un an avant les fameux événements. Sans en prévoir ni les formes ni le déroulement. Il fallait être aveugle pour ne pas voir que de grandes choses se préparaient.
La France ne s'ennuyait pas, la lutte des classes n'était pas rangée au rayon des antiquités, la classe ouvrière n'avait pas fait ses adieux. Mai 68 ce fut aussi de nouvelles formes d'organisation que l'on retrouvera tout au long des cinquante années qui suivront : les comités d'action, avec la volonté d'autonomie et de défiance visà- vis des structures syndicales et politiques. Autant dire qu'après les luttes et les expériences de 2007 et 2017 cela est toujours d'actualité ! Mai 68 ouvre une période de « divorce entre la classe politique, les médias, les intellectuels d'un côté et la société civile de l'autre » comme ils disent. Eh bien tant mieux !
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Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l'atelier...
Collectif
- Acratie
- 12 Décembre 2023
- 9782909899756
Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l'atelier Enquête ouvrière - Témoignages - Réflexions 2017-2023 Le travail jusqu'à 64 ans ! Payé au SMIC, à temps complet, à temps partiel ou chômé ? C'est encore et toujours la question du travail assujetti aux lois du Capital qu'on retrouve aujourd'hui au croisement de la victoire des ouvrières de l'enseigne Vertbaudet et de la défaite des retraites contre Macron.
On nous ressasse que le travail se serait profondément transformé et que la classe ouvrière aurait disparu ; nous avons préféré le vérifier par nous-même !
Ni universitaires, ni spécialistes, c'est en qualité de membres de cette classe du travail que nous nous sommes adressés aux nôtres en menant l'enquête.
Une enquête ouvrière faite de rencontres, de discussions et d'échanges afin d'acquérir « la science de notre malheur », comme le disait en son temps E. Pouget, et trouver les moyens de nous en libérer collectivement dans les combats d'aujourd'hui.
â€Conduite simultanément en différents endroits : la Côte d'Opale, la région lilloise, la Bretagne... notre intention n'a jamais été la quête d'une illusoire objectivité quant aux rapports d'exploitation. Au contraire, nous revendiquons une subjectivité ouvrière qui repose sur les moments de lutte collective autant que sur les mille et un petit gestes de résistance individuelle du quotidien. †Si à première vue le tableau paraît bien sombre, l'horizon est peut-être plus dégagé qu'il n'y paraît. Car c'est en reprenant la parole, en échangeant sur nos expériences respectives, en brisant l'isolement qui nous met en concurrence et nous dresse les uns contre les autres que, peu à peu, nous reprendrons conscience de l'immense force qui est la nôtre.
Cette force collective est celle des exploités, des dominés qui n'ignorent pas cette vérité qu'ils vivent chaque jour : Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ! -
La Bande de Gaza n'est pas située sur la Lune, elle commence à 60 Km de Tel-Aviv. Qui se soucie des deux millions de Palestinien- ne-s enfermé-e-s depuis 10 ans sur un minuscule territoire ' Gaza est une société normale dans une situation totalement anormale. Nous avons pu séjourner à Gaza du 23 mai au 9 juin 2016 dans le cadre de la deuxième mission « Éducation et partage solidaire ». Notre tâche essentielle a été de recueillir un maximum d'informations et de témoignages. Si quelqu'un vous dit « les Palestiniens pensent que ' », ne l'écoutez pas ! Vous constaterez que, dans cette cage, les avis, les réactions, les façons d'être ou de penser sont très diverses. Si quelqu'un associe à Gaza le mot de terroriste, indignez-vous ! Ces stéréotypes sont criminels et contribuent à maintenir la cage fermée.
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A quel moment le Mexique a-t-il été foutu
Claudio Albertani, Fabiana Medina
- Acratie
- 16 Novembre 2021
- 9782909899718
Il y a plus d'un demi-siècle, Mario Vargas Llosa commençait Conversation à La Cathédrale, l'un de ses romans les plus célèbres, en se demandant : « À quel moment le Pérou a-t-il été foutu ? » Il faisait référence à la sombre dictature du général Odría (1948-1954) et, même si comparer le Pérou d'alors avec le Mexique d'aujourd'hui serait une erreur, la question circule avec insistance dans la presse et sur les réseaux sociaux : À quel moment le Mexique a-t-il été foutu ? C'est peut-être exagéré, mais le fait que cette question soit posée est symptomatique. La vérité est que, malgré les attentes suscitées en 2018 par la victoire électorale du candidat de centre gauche Andrés Manuel López Obrador - populairement connu sous le nom d'AMLO -, le pays ne sort pas de la crise économique, sociale, culturelle, écologique, humanitaire et maintenant aussi sanitaire dans laquelle des décennies de gouvernements néolibéraux l'ont plongé.
Le Mexique n'est pas seulement l'endroit dans le monde où se produisent les ravages environnementaux, les massacres, les exécutions extrajudiciaires, le commerce du sexe, la corruption, les disparitions forcées et les féminicides de la manière terrible que nous avons essayé de résumer. C'est aussi un avertissement et un rappel : si nous, les humains, ne décidons pas de changer de cap, la catastrophe à venir sera d'une ampleur biblique. Mais le Mexique est bien plus que cela. Comme des écrivains, des poètes et des voyageurs l'ont observé, et comme ses habitants le savent, c'est également un laboratoire de résistance, un lieu particulier où se rencontrent les utopies les plus diverses qui, de temps en temps, provoquent des explosions et des secousses sociales.
Dans ce panorama bigarré, les peuples autochtones occupent une place de choix. Rappelons que les luttes qu'ils ont menées pour préserver leurs modes de vie contre différentes formes d'exploitation, d'oppression et de domination ont toujours tourné autour de deux axes : des revendications légales pour faire valoir leurs droits et des rébellions armées périodiques. D'une certaine manière, l'histoire du dernier demi-siècle reproduit ce schéma à plus grande échelle.
À partir de 1968, des secteurs urbains, principalement les étudiants, les enseignants et les classes moyennes, ainsi que les ouvriers, les indigènes et les paysans se sont battus contre la dictature du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) par différents moyens. Une partie d'entre eux a rejoint les mouvements insurrectionnels dont certains sont encore actifs aujourd'hui, comme l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) et l'Armée révolutionnaire populaire (EPR). D'autres ont participé à différentes luttes (dans l'enseignement, rurales, de quartier, environnementales, féministes...) toujours réprimées avec une grande violence, tant dans les campagnes que dans les villes. D'autres encore ont participé à la lutte électorale, en cultivant l'espoir d'une « transition » pacifique vers la démocratie représentative. Il s'agissait, en réalité, de différentes modalités d'une même lutte et il y avait plusieurs vases communicants.
La « guerre sale » a suscité des réactions différentes. En 1977, le Comité pour la défense des prisonniers persécutés, des disparus et des exilés politiques du Mexique, mieux connu sous le nom de Comité Eureka, a été fondé par l'infatigable Rosario Ibarra de Piedra, mère de Jesús Piedra, un militant disparu de la Ligue communiste du 23 septembre. Surnommées affectueusement « las doñas » [les dames], les mères, épouses, filles, soeurs, proches des victimes ont gardé le doigt sur la plaie pendant plus de quarante ans, faisant de la mémoire un étendard de lutte - la mémoire des disparus et aussi la mémoire de ceux qui les ont fait disparaître.
Il faut ajouter que cette lutte n'est pas terminée : « Crime d'État ! » et « Ni pardon ni oubli ! », ont crié les membres de divers collectifs le 10 juin, au plus fort de la pandémie, en manifestant devant la maison de l'ancien Président Luis Echeverría (aujourd'hui âgé de 99 ans), l'un des principaux responsables de la guerre sale.