Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Alizes
-
Une île bretonne, une poignée d'hommes et de femmes vivant entre ciel et mer, entre port et clocher, la rugosité des caractères, la violence des passions, l'amour du métier et de la petite patrie...
On voit d'ici le ragoût à l'Armoricaine qu'eût mitonné un auteur médiocre. Aux antipodes du folklore, Jean Noli a écrit une tragédie, une saison en enfer, humblement vécue par une petite communauté humaine, prisonnière d'un impitoyable héritage de dénuement transmis à travers le temps, victime d'une malédiction bête comme le destin. La grâce de dieu est un grand livre à cause de l'audace de son ambition, à cause aussi - ou surtout - du style de son auteur, de sa démarche puissante et retenue, sans un mot plus haut que l'autre.
Pas une fausse note dans cette symphonie ample et triste qui raconte le malheur d'une île bretonne condamné par une fatalité absurde. Comme il est rare qu'un romancier sache tirer autant de force de la simple justesse de la phrase, de l'effacement derrière ses personnages, le cadre de leur vie, leur respiration intime ! Comme il est rare qu'une histoire évite à la fois de ramper et de planer pour se maintenir, de la première à la dernière ligne, à la bonne altitude : le niveau du coeur ! Paul Guimard
-
-
-
-
-
" J'ai palmé jusqu'à la barque.
En me hissant sur l'étrave, j'ai regardé la plage bordée de palmiers décapités. Tu m'as dit qu'avant le cyclone elle était tellement plus luxuriante. Elle me plaît comme ça. Elle est couverte de croûtes et de pansements, ma terre caraïbe. Elle est en convalescence et je la trouve émouvante. Je voudrais être sûre qu'elle sait que je l'observe, que je la respecte, que je suis fière de son courage. Elle est farouche, tentatrice, mystique, poivrée.
Je suis amoureuse. Parfois, je crois, plus que de toi. "
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Découvrez , le livre de Charles Madézo. " Nous voici pour trois jours dans les îles de Glénan. Jenny connaissait peu les fonds atlantiques. Avec Eric et Bruno, nous voulions cerner pour elle l'énigme qui nous attire si fort sous la mer. Nommer le secret que nous poursuivons de saison en saison sous le prétexte de pourchasser des poissons qui, aussi nobles et sauvages soient-ils, ne peuvent à eux seuls justifier l'effort des apnées profondes et les risques d'affûts sous dix brasses d'eau. En fin de compte, nous avions suggéré qu'un vrai secret, c'est toujours une affaire de femme ou de mort. "
-
-
-
-
" Le tueur essuya ses gants poisseux de sang sur les vêtements de sa victime.
Il sifflota un air de victoire tout en admirant son oeuvre. Parfait ! Tournant les talons, il se dirigea vers son véhicule, banale voiture de ville, de couleur grise. Anonyme. Le quartier était vide à cette heure de la nuit, les braves gens dormaient paisiblement, la conscience bien au chaud dans un oreiller trop mou, celui de l'indifférence. "
-
" a la kermesse du printemps, au signal du premier magistrat de la ville, une horde de jeunes hommes et de filles nubiles traversait l'embouchure du fleuve à marée basse, dans la plus grande nudité, courant de roche en banc de sable, entre les flaques de vase et les ruissellements du reflux.
Tous ces jeunes devaient rejoindre la prairie du plaisir [. ] ".