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La Rumeur Libre
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Carnets du lent chemin ; copeaux (1978-2016)
Joël Vernet
- La Rumeur Libre
- La Bibliothèque
- 20 Juillet 2019
- 9782355771835
Notre défi invisible, ce sont des carnets écrits presque au jour le jour, des notes, des bouts de phrases, des dessins sur papier, admirateurs zélés de la vie qui passe, meurt, naît, ressuscite, s'efface, rejaillit, tremblante, démoniaque, heureuse. Et cela dans l'admirable silence du mouvement, des rythmes infinis. Vivre est la danse d'un funambule. Aux livres, j'ai souvent préféré la belle palpitation du monde et suis allé au dehors pour amasser toute la chaleur du soleil, sa bonté inouïe. J'ai flâné longtemps sans jamais me lasser de cette contemplation peu ordinaire. Les visages des hommes sont sans mensonge. Les plis de leurs yeux disent la vérité. Sous ce ciel, il y a trop d'injustice et cette injustice soulève en moi des tempêtes. Ce chant massif, je l'entends. Cela vous donne, si j'osais ce mot, une sorte de responsabilité, d'humilité à l'égard de chaque phrase, de chaque être que vous fûtes un jour amené à croiser.
Les textes sont datés, restitués chronologiquement, avec indication des lieux.
528 pages de ce grand voyageur qu'est Joël Vernet, couvrent ce lent chemin parcouru de 1978 à 2016.
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Oeuvres poétiques Tome 1 : voir est vivre ; poèmes et petites proses (1985-2021)
Joël Vernet
- La Rumeur Libre
- La Bibliothèque
- 13 Mars 2023
- 9782355772481
Suffira-t-il avec la poésie d'inventer une langue nouvelle qui dira les hommes égaux ?
L'enchaînement des poésies et des petites proses de ce premier volume est un parcours dans la langue du poète, une manière de marcher à ses côtés, à travers les pays du monde.
Ce premier volume des Oeuvres Poétiques de Joël Vernet contient des textes inédits et une édition révisée des ouvrages suivants parus entre 1985 et 2009 qui inaugurent sa langue de poète au rythme et à la musique singuliers découverts par le grand public dans ses Carnets du lent chemin en 2019 :- J'ai épuisé la ville, Laurent Debut, 1985 ;- Rendu au jour, collection Le Portefaix, Poésie-Rencontres, 1991 ;- À demeurer ainsi au bord d'un soir, accompagné de six gravures originales de Marie Alloy, Éditions du Palimpseste, 1991 ;- Cri de pierre, Jean-Marc Scanreigh, 1997, réédité aux Éditions La Part des Anges, 2003 et La Part commune, 2008 ;- Fatigue éblouissante, avec des dessins de Jean-Gilles Badaire, Les Éditions du frau, 2019 ;- La mort est en feu, La Peur et son éclat et L'enfance est mon pays natal, avec des peintures de Jean-Gilles Badaire, Cadex, 1995 ; - Quand la mer roule vers le soleil, accompagné de six photographies de Julie Ganzin et d'une partition de Xu Yi, Éditions de l'eau, 1998 ;- Gao sans retour, Librairie française de Venise, 2004 ;- À qui appartient le soleil ?, accompagné de dessins et de gravures d'Anne Petrequin, Les Petits classiques du Grand pirate, 2005 ;- Voir est vivre, avec un frontispice de Jean-Gilles Badaire, collection Carnet des sept collines, Jean-Pierre Huguet, 2009. -
Écrire contre la haine : Concours de nouvelles de la Licra 2024
Bruno Théry
- La Rumeur Libre
- 7 Novembre 2024
- 9782355773730
En 2024, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a organisé de nouveau un concours de nouvelles intitulé Écrire contre la haine - Prix Bernard Lecache. La réponse des auteurs a de nouveau été abondante et de grande qualité. Les nouvelles ont été envoyées de toutes les régions de France et de l'étranger (Europe, Afrique, Moyen-Orient, Caraïbes). Un Grand Jury composé de personnalités du monde culturel, écrivains, hauts fonctionnaires, éditeurs, libraires, enseignants et responsables associatifs a choisi les vingt-trois nouvelles publiées dans ce recueil.
Si tant de plumes ont répondu à notre appel, c'est sans doute que tous considèrent que la lutte antiraciste, le combat contre l'antisémitisme et la dénonciation des discriminations sont une urgence absolue, la « grande cause nationale », malgré les vents contraires qui soufflent ces derniers temps. La Licra est convaincue que les oeuvres d'art sont un des vecteurs les plus efficaces des valeurs qu'elle s'efforce de promouvoir : en éveillant la sensibilité, elles peuvent réussir là où le simple raisonnement, même appuyé sur un argumentaire impeccable, est impuissant à provoquer la prise de conscience qui conduit à s'engager contre le racisme. Dans le combat interminable contre la haine toujours renouvelée, la littérature est une arme puissante. -
« Aux livres, j'ai souvent préféré la belle palpitation du monde et suis allé au dehors pour amasser toute la chaleur du soleil, sa bonté inouïe. » QUOI ? Vivre, cette splendeur sauvage est un livre d'entretiens au cours duquel l'auteur revient sur ses différents ouvrages, ses préceptes et les nombreux voyages qui jalonnent son parcours poétique - et humain.
L'auteur évoque son désir de se mettre en retrait, de partir sur les routes en nomade, ainsi que son besoin de s'éloigner du monde pour mieux, ensuite, le retrouver.
COMMENT ? Joël Vernet est l'auteur d'une oeuvre abondante, composée de livres souvent courts, nourris d'une prose poétique gravitant autour des thématiques du voyage et de l'errance.
Nous retrouvons dans ce livre un feuillet nommé Copeaux du Dehors proposant des fragments de proses inédits ainsi que des entretiens parus dans des revues comme Rumeurs, actualité des écritures, Strada ou au sein de bulletins ou de billets de blog.
Extrait 1 : « J'étais farouche, presque muet. Nous grandissions dans l'idée de la perte, de l'abandon toujours possibles, sans boussole aucune, mais libres. Il y aurait des livres à écrire sur l'absence des pères. Voyez Rimbaud, Augiéras, et tant d'autres. Il n'est pas impossible que certaines écritures prennent source là. » -
Dans ce recueil de poésie, Grégoire Damon nous guide dans un voyage au sein de ses pensées et de ses rêves. Chaque poème possède une grande personnalité. A travers eux, l'auteur aborde de nombreux sujets, des problèmes de la société actuelle jusqu'à ses espoirs et ses déceptions plus personnelles. Le titre : A tous ceux que j'oublie reflète l'incapacité d'un homme à écrire ou à agir en faveur de tous les combats et de toutes les personnes qui en auraient besoin.
Les poèmes de cet ouvrage ne sont pas titrés, ils ne possèdent quasiment aucune ponctuation et témoignent d'une étonnante sincérité. L'écriture spontanée de Grégoire Damon nous donne l'impression de lire ses pensées, brutes et couchées sur le papier, comme si l'auteur se confiait au livre et, à travers lui, au lecteur. Dans cet ouvrage, les interrogations de Grégoire Damon se mêlent à ses espérances avec parfois une teinte d'ironie qui apporte de la légèreté a l'ensemble de l'oeuvre. Ces poèmes, le plus souvent de taille moyenne, sont une véritable invitation à réfléchir et à reconsidérer le monde actuel -
Dans les Cavales, Hervé Micolet s'attache à remettre les archaïsmes mal vus, là où ils sont, dans le mouvement même des langues vivantes.
Les Cavales, I s'inscrivent dans un cycle poétique élaboré depuis une quinzaine d'années, plusieurs tomes étant prévus au long cours. Dans ce premier tome relevant pour beaucoup d'une meditatio mortis, apparaissent notamment des motifs de deuil et de mélancolie, avec un mouvement ardent de retour à la vie. Mais l'aventure qui se joue ici est surtout celle d'une immersion dans l'épaisseur historique du langage et des langues. Inutile d'inventer un nouveau mot ou tour syntaxique, la seule retrouvaille des possibilités perdues fait exploser la langue française actuelle ; retrouver seulement ce qui a été perdu constitue une tâche suffisante. L'auteur y met en jeu une langue dense et complexe, polyphonique, déployée en vers dans des poèmes souvent amples, de tonalité épico-lyrique. -
Ce récit autobiographique, écrit dans un style sincère et plein d'émotions, possède la particularité d'être rédigé à la deuxième personne. Cette narration peu commune nous transporte dans la peau du petit garçon de la banlieue lyonnaise que fut Michel Ménaché. Cette enfance pleine de joies, de conflits, de drames et de vie, ainsi que cette rue et ce quartier de la Guillotière sont formidablement racontés par l'auteur et vécus par le lecteur, non sans un humour spontané et des émotions poignantes. Au fil des pages, on rencontre de nombreux personnages qui rythment les aventures du jeune garçon, depuis sa plus tendre enfance du début des années 40, jusqu'au milieu des années 50 qui sont le théâtre de l'émergence de l'adolescence chez le jeune lyonnais.
Grace à son expérience et à sa maîtrise de la langue, Michel Ménaché nous fait vivre toutes sortes d'émotions. Son style fin et travaillé, d'une grande authenticité, rend la lecture fluide, agréable et dynamique. Son parcours et notamment son enfance fascinante lui confèrent une écriture puissante et maîtrisée. -
Marcher est ma plus belle façon de vivre : notes éparses
Joël Vernet
- La Rumeur Libre
- La Bibliothèque
- 5 Juin 2021
- 9782355772061
Il est encore temps d'aller aux fontaines, de trancher les secondes comme un fruit, d'écouter le chant des paroles montant de Babel.
Personne n'est plus dans sa vie, dans aucune vie. Oui, tout est à réinventer, tout. Même l'amour, surtout l'amour et la bonté. Ces deux diamants qui se sont éteints au cours des siècles, sur lesquels nous avons jeté les eaux de nos tourments, sur lesquels nous crachons notre fiel. Oui, tout est à faire jaillir de la lumière, pour étendre la liberté, la liberté de tous. Nous sommes au matin de l'aventure fabuleuse, avec nos outils de préhistoire, nos goûts de caverne, nos vieux démons. Nous manquent la fraîcheur des sources, le renouveau des fleuves, la fraternité des oiseaux. Nous manque le plus simple que nous avons relégué aux oubliettes. Il est encore temps d'aller aux fontaines.
Ce livre est composé de quatre parties. -
Le matin des pierres
Guillaume Dreidemie
- La Rumeur Libre
- Plupart Du Temps
- 29 Mars 2023
- 9782355772856
Le poème de Guillaume Dreidemie vient à nous comme une peinture : Difficile de croire en nous / lorsqu'on nous regarde Le matin du regard dans le coeur des pierres esseulées, le poète suit la lumière qui nous dévoile, nous fait don de l'immobilité du paysage, du tremblement dans le passage.
Les poèmes se déroulent autour du Refrain, Murmure, Vertèbres et Retour -
Paroles d'un monde difficile ; poèmes 1988-2004
Adrienne Rich
- La Rumeur Libre
- La Bibliothèque
- 1 Octobre 2019
- 9782355771415
Sélection de poèmes d'Adrienne Rich, jamais traduite en France. Une voix lyrique familière, intime, une voix de femme américaine, porteuse de tradition, une voix whitmanienne, transcendantaliste, et gauchissant cette tradition pour l'élargir. Il y a chez Adrienne Rich une adhérence à la vie. Engagée dans les conflits et la lutte qui se mènent pour aller de l'inconscient au dicible, puis à l'action. Sa poésie, dit-elle, est « une longue conversation avec les aînés et avec le futur ».
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71 textes adressés à 71 animaux, accompagnés de 25 dessins. Une correspondance, un chant d'amour que l'auteure a fini par partager avec le lecteur. Une préface d'Eric Baratay, Professeur d'histoire contemporaine à l'université de Lyon, spécialiste de l'histoire des animaux : « Albane Gellé exprime, à sa manière, tout en littérature, un souhait croissant en Occident: passer sur le versant animal des choses, aller du côté des animaux, s'en approcher au mieux pour mieux les saisir, les ressentir, les vivre, avec empathie et générosité. Elle proclame aussi la conscience nouvelle de vies animales, non pas inférieures, bestiales, bêtement instinctives, comme on l'a longtemps affirmé pour préserver des intérêts humains bien pesés, mais différentes, diverses, riches, étonnantes, même exceptionnelles puisqu'il ne s'en trouve pas ailleurs. (extrait)»
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Loin des gesticulations littéraires et des célébrations de salon, il y a encore aujourd'hui une poésie qui sent le soufre, qui brûle la pensée et les nerfs, qui vous jette, haletant et hagard, sur des chemins inconnus où l'on marche avec « des sacs remplis de colère » et dont parfois, mentalement ou physiquement, on ne revient pas, tels Nerval, Crevel, Duprey, Bosc, Rodanski, Artaud, Prevel. Ces « suicidés de la société » n'écrivent pas pour écrire, mais pour ouvrir des brèches dans l'être et dans la vie, avec le couteau du désespoir et de la révolte. Souvent, on les rejette comme des pestiférés. On ne les entend pas. On ne les écoute pas. Il est vrai qu'ils ne parlent pas pour l'audience et les honneurs, mais pour quelques-uns, poètes et lecteurs qui forment ainsi une « société secrète de l'écriture », comme l'écrivait naguère le regretté Alain Jouffroy.
Si Grégory Rateau fait référence et rend hommage à Jacques Prevel, poète largement méconnu, c'est dans l'esprit d'un compagnonnage posthume. Se reconnaissant des affinités, l'impression d'être lui aussi un « paria de naissance », il entremêle au fil des textes son destin au sien. Il y a ce même constat, implacable : la vie n'est pas la vie, du moins elle n'est pas ce qu'elle devrait être. Et il y a cette impuissance à pouvoir la changer, Rimbaud l'avait si bien compris. Que reste -t-il aux désoeuvrés de l'existence ? Les paradis artificiels, l'alcool, qui aident à fuir pendant quelques heures. Et puis il y a la poésie qui, à défaut de transformer le monde, a le pouvoir de révolutionner le regard. C'est cette voie qu'arpente Grégory Rateau. Il peut y exprimer sa compassion pour les damnés baptisés par la poisse, sa colère contre tous ces rois vaniteux de la culture, assis sans le savoir sur des trônes de paille, sa rage, sa révolte et sa soif absolue. Désespéré ? Certes ! Mais un homme qui crie son désespoir dans une société à bout de souffle est un homme vivant parmi les morts. (Préface Alain Roussel) -
L'alphabet des sources : oeuvres poétiques
Michel Ménaché
- La Rumeur Libre
- 23 Septembre 2022
- 9782355772665
« La source n'est pas l'origine, elle est l'insondable mystère des commencements.. » Ce deuxième volume des Oeuvres Poétiques de Michel Ménaché, restitue le parcours de 30 années de poésie (1965-1994). Le volume est préfacé par Mireille Calle-Gruber : « Gardienne des seuils, vigile des horizons, la force fragile de cette voix n'a pas peur des interruptions ni des recommencements. Un mouvement fugué traverse le volume, il multiplie les échos, les entrelacs, les correspondances, les contrepoints, sans jamais clore ni enclore. Les vers saisissent des vertiges des traits et attraits, vertiges des non-coïncidences dans les mots des émotions qui tiennent le Poème sur l'ouvert. La source n'est pas l'origine, elle est l'insondable mystère des commencements.. » Recueils publiés en larges extraits : Pavés et fenêtres (1965-1967), Crocs-accrocs (1981), Fable des matières (1981-1983), Célébration de l'oeuf (1992), La semaine des 40 haïkus (1991), Ascension du silence (1992), Goudron de nuit (1994), Claquemuraille (1985), Ectoplasme à plumes rouges et bonnet de nuit (1991).
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Recueil de courts textes, poèmes, où le corps est central, comme pris dans les pensées ou les mots qui s'inscrivent dans la chair. L'univers autistique, que l'auteure côtoie quotidiennement, est un lieu d'inspiration qui la pousse à imaginer ces bribes de corps qui tombent, ces limites incertaines, ces corps bleus qui peuplent son recueil.
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Appétits suivi de Un grenier
Alexander Dickow
- La Rumeur Libre
- Plupart Du Temps
- 30 Juin 2022
- 9782355772504
Jamais je n'ai été tant / Affamé de partout / Mordu à dents dures / D'une bouchée solitaire
Les Appétits d'Alexander Dickow traversent le geste familier et sans cesse renouvelé de la nourriture alimentaire, au destin mystérieux de ses mots qui passent ou ne passent pas. Que serait la langue si les mets des mots étaient consommables ?
Je verse de l'autre un tas / De terres dans ma langue / Jamais je n'ai été tant
Que mes dents mangent / Sur la craquelure des déserts / Et sirotent en golfes vifs / D'une bouchée solitaire
O mes archipels / A mâcher en muesli / Je me ronge vivant / Les fosses océaniques
Sans tarder tout n'est / Plus rien resté / A moins / Du volcan pimenté / La rêverie désaltère en moi -
Feu la nuit s'ouvre sur la banlieue d'une ville naufragée au bord d'un lac dont les eaux, étrangement, seront peu à peu envahies par des méduses. Trois jeunes gens, Artavazd, Nina et Victor, hésitent à partir, sillonnent la ville et les plages du lac, s'opposent à la dérive nostalgique de leurs parents. Un lac salé est aussi au coeur du deuxième texte, Namaran. La ville du même nom finira engloutie par ces eaux saumâtres qui ont pourtant fait sa légende. Les souvenirs des habitants resurgissent, tous se rappellent d'un Palais dans la cité où seuls les touristes avaient le droit d'entrer. Martina, enfin, raconte l'arrivée dans un village d'une étrangère. On ignore d'où elle vient. Elle arrive pour se marier avec Martial, un vieux garçon qui a hérité d'une maison dans un lieu-dit, Feuillefendue. La bâtisse n'est pas en bon état et la forêt qui l'entoure, peuplée de légendes, est menacée par un riche propriétaire. Peu à peu des rumeurs courent sur Martina.
« Le théâtre, ce sera, en effet, « une situation qui n'argumente pas ». Une situation qui ne se justifie pas, file sa vie, avec des amours, du désir, des peines, des revanches, des familles, des gouffres, et la pression plus ou moins contenue de la pauvreté, de la xénophobie ou de la marginalité. « Il était une fois » et c'est souvent tragique. » Extrait de la postface d'Olivier Neveux -
À tout moment, un livre, même écrit avec la plus scrupuleuse honnêteté, peut désormais être tenu pour du vent, nul et non avenu, car le fait de lire et d'écrire est devenu de la petite monnaie. Ce grand balancement de vers réguliers, de Racine à Baudelaire, qui me hante jusqu'au souffle de la lettre, ne pourrait intéresser aujourd'hui, tout au mieux, que des obscurs et des sans grade. Soudain c'est la disparition de ce style altier, racé, souple, aérien, venté, élégant, derrière le mur borné des indifférences. C'est l'éternel enfant perdu dans le brouillard. Pourtant de la poésie il est donné une part loyale à chacun dès sa naissance. Qui l'ignore la renie. Qui l'excède la blasphème. Que devient la conscience de mots ? Étrange sentiment terrifiant que tout ça ne vaut plus rien. Que tout ça ne compte plus.
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A comme Babel ; traduction, poétique
Guillaume Metayer
- La Rumeur Libre
- 3 Septembre 2020
- 9782355771941
C'est dans son atelier que Guillaume Métayer nous invite, en nous proposant de partager avec lui des expériences singulières de traduction.
La formule « traduction, poétique », sous-titre du présent essai, doit s'entendre : une première fois, au titre de la riche tradition de réflexion théorique dans laquelle il s'inscrit, et une deuxième fois, au sens où l'effort de la traduction apparaît ici sous sa forme la plus vivante et la plus incarnée.
Les douze chapitres de cet essai, forment autant de rebondissements réflexifs et poétiques, qui se lisent comme le récit d'une traversée : traversée des langues, des espaces - notamment des champs centre-européen, allemand, slovène et hongrois dont l'auteur est un des meilleurs connaisseurs actuels. À l'horizon de ce parcours parfois périlleux, la catastrophe heureuse par quoi la poétique de la traduction se fait, purement et simplement, poésie. -
Le bloc de peine ; quand j'aurai péri mon démon
Patrick Laupin
- La Rumeur Libre
- Plupart Du Temps
- 20 Juin 2019
- 9782355771774
De courts textes chacun tient dans une page. Dans ce bloc, dense, compact, et dans cette légèreté pourtant, ce flux, cette coulée de larmes : je crois n'avoir rien découvert d'aussi beau depuis les élégies de Rilke. Sans doute est-ce parce que cela « tombe » en prenant son essor, en se mêlant aux nuages, aux étoiles, à la volubile floraison du sang. (extrait de la 4ème de couverture de Lionel Bourg).
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Le verger de mûres ; routes, détours et déroutes des alliances en Asie centrale
Françoise Fressonnet
- La Rumeur Libre
- 1 Novembre 2019
- 9782355771828
À la manière dun journal de terrain, Françoise Fressonnet, anthropologue mais également cuisinière et psychologue, s'est immergée dans la société centrasiatique (Ouzbékistan, Kirghizstan, Kazakhstan et Tadjikistan), le plus souvent rurale, pour aller à la rencontre de femmes qui ont vécu successivement le communisme après le patriarcat, puis le post-soviétisme avec un retour de la tradition musulmane.
Son but est d'observer et de partager leur vie quotidienne autour de l'économie domestique, du travail, des relations dans la famille et le couple, et de comprendre comment elles ont réussi à combiner les principes en apparence opposés, que sont ceux du communisme et de la religion, notamment en matière d'alliances.
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Le théâtre, paraît-il, ne change pas le monde et ne sert à rien : chroniques (2019-2021)
Bernard Faivre d'arcier
- La Rumeur Libre
- 1 Juillet 2021
- 9782355772337
L'ouvrage réunit cinq brèves chroniques rédigées entre novembre 2019 et mai 2021, soit avant et pendant la pandémie de la Covid-19, dans lesquelles l'auteur, fort de son expérience d'administrateur culturel, livre ses réflexions et ses interrogations - parfois aussi ses humeurs - sur l'évolution du monde culturel et, notamment, du spectacle vivant, à l'heure de la mondialisation, du numérique et de la crise sanitaire. Sans jamais, pour autant, abandonner sa conviction que, en ces temps plus encore qu'hier, le soutien à la création et au partage des oeuvres constituent, pour la puissance publique, une « ardente obligation ».
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Dans sa vie et par son écriture, Hart Crane tente l'alchimie de la douleur baudelairienne et l'alchimie du verbe rimbaldien.
QUOI ? LE CONTENU. White Buildings, qui paraît en 1926, est le premier recueil de Hart Crane (1899 - 1932). Les plus anciens de ces poèmes portent l'empreinte de lectures qui étaient aussi celles de ses aînés, T. S. Eliot et Ezra Pound. Mais les derniers poèmes du recueil veulent exprimer la modernité de l'Amérique d'après-guerre, et ce mouvement entraîne Hart Crane de l'imagisme pur de ses débuts à un imagisme tout imprégné de symbolisme français, puis vers un lyrisme personnel tumultueux. Hart Crane a vécu sa poésie comme un engagement véritable, malgré les désordres d'une vie hantée par la tentation de l'autodestruction : il se suicidera à trente-deux ans.
Que signifie « se croire Rimbaud », au-delà du sarcasme ? Pour Hart Crane, c'est une foi, une adhésion immédiate et totale à ce que révèle Rimbaud. Hart Crane va tenter cette alchimie de la douleur baudelairienne et cette alchimie du verbe rimbaldienne dans sa vie et par son écriture. C'est la vie de celui qui se dépense sans compter, dit Hart Crane dans le poème Legend, au seuil de ce recueil : « who / Spends out himself again ».
L'édition bilingue anglais-français, comporte 11 photographies, dont 5 Alfred Stieglitz et 6 de Walker Evans. Le texte d'introduction est de Chantal Bizzini.
QUI ? L' AUTEUR. Harold Hart Crane naît à Garrettsville, dans l'Ohio, le 21 juillet 1899. Poète précoce, il arrive à New York en 1916 avec l'intention de devenir poète, et il s'y fait connaître. Mais sa sensibilité romantique dans une époque moderniste et son éloignement de tout engagement politique déconcertent ses contemporains. Le critique Harold Bloom qualifie le projet de Crane de whitmanien : il s'agit de faire fusionner le mythe de l'Amérique avec un homoérotisme (au sens anglo-saxon) accompli. Certains poèmes de Hart Crane, denses, semblent résister à l'élucidation ; on pense à Gerard Manley Hopkins, mais aussi à T. S. Eliot ou même, dans leur hermétisme splendide, à Stéphane Mallarmé.
Il se trouve un écho de transcendance dans l'oeuvre poétique de Hart Crane : élans vers l'extase et angoisses érotiques traversent, coulées de métaphores en fusion, les poèmes de White Buildings, The Marriage of Faustus and Helen et Voyages. Le 27 avril 1932, à midi,
Hart Crane, revenant de Mexico, se jette du pont du navire Orizaba qui le ramenait à New York, physiquement et moralement miné par l'alcool et le désespoir. -
Oeuvres Poétiques Tome II Patrick Laupin
Laupin Patrick
- La Rumeur Libre
- 4 Septembre 2012
- 9782355770234
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