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Part De L'Oeil
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Philosophe, François Wahl (1925-2014) est surtout connu pour avoir joué un rôle important aux éditions du Seuil de 1957 à 1990 et pour avoir fondé avec Paul Ricoeur la collection « L'ordre philosophique ». Il est également l'auteur de trois ouvrages : "Qu'est-ce-que le structuralisme ?. 5, Philosophie : la philosophie entre l'avant et l'après du structuralisme" (Point Seuil, 1973), "Introduction au discours du tableau" (Seuil, 1996) et "Le Perçu" (Fayard, 2007).
Outre ces trois livres, Wahl a écrit de nombreux articles, participé à des colloques et discuté les oeuvres d'auteurs comme Badiou, Bataille, Barthes, Foucault ou encore Lacan. Organisé en 18 chapitres, l'ouvrage reprend des textes qui ont été rédigés et publiés sur une période de plus de trente ans, des années 1970 à l'année 2006. Le présent volume donne à lire le cheminement intellectuel qui a été celui de François Wahl et dont la ligne directrice peut se ramener pour l'essentiel à celle d'un repérage du concept de sujet dans la philosophie contemporaine et de l'introduction de ce concept dans le champ de l'esthétique.
Le lecteur trouvera des analyses approfondies (chap. 1 à 12) de plusieurs textes particuliers : "L'Être et l'événement" de Badiou, "L'Archéologie du savoir" ainsi que les derniers livres sur le "Souci de soi" de Foucault, "L'Érotisme" de Bataille, "L'Empire des signes" ou à "La Chambre claire" de Barthes, les Séminaires de Lacan sur "L'Identification", "Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse" et "L'objet de la psychanalyse".
Dans les derniers chapitres (13 à 17), Wahl mobilise et articule les concepts de discours, de sujet, de désir, d'énoncé pour formaliser les propositions qui soutiennent une analyse du « fait esthétique ».
Au carrefour entre philosophie, psychanalyse et esthétique, cet ouvrage donne enfin accès à tout un pan de l'oeuvre de François Wahl. -
Revue la part de l'oeil n.39 : Lire, décrire, interpréter : Louis Marin entre texte et image
Collectif
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'Oeil
- 11 Mars 2025
- 9782930174617
Le philosophe Louis Marin (1931-1992) a été surtout identifié comme un théoricien de l'image. Autour de 1990, Norman Bryson le rapprochait de la « New Art History » anglophone et Thomas Mitchell le citait parmi ceux qui auraient secoué l'histoire de l'art de son « sommeil dogmatique ». En France, Marin a été la source importante d'un renouvellement de l'histoire de l'art, surtout parmi ceux qui ont voulu se démarquer de l'autorité par exemple d'André Chastel. On trouve cependant également son influence dans d'autres domaines, à commencer par la littérature, à travers ses travaux sur Pascal et Port-Royal, Montaigne, Stendhal, Perrault ou La Fontaine, pour ne citer que quelques exemples. On constate toutefois que dans ce domaine aussi, c'est en quelque sorte l'image qui est au coeur de ses préoccupations, jetant les bases d'une reconsidération radicale de ce qu'on appelle de manière souvent figée « les relations texte-image ». Des auteurs comme Bernard Vouilloux ou Bertrand Rougé inscrivent ainsi leurs travaux dans ce sillage.
Si cette reconsidération des relations entre texte et image est si radicale, c'est que Marin a été un théoricien moins de l'image que de la figure (pour utiliser un terme largement employé par lui-même, ressortissant aussi bien à la rhétorique qu'à la théorie de l'art et à la théologie), c'est-à-dire le théoricien du lieu où s'entrecroisent l'image et la parole, la perception et le langage, le regard et l'écriture - le lieu de leur « concrétion », pour reprendre son vocabulaire. C'est d'un autre rapport entre ces deux plans essentiels du sens dont il est question dans ses écrits ; autre, du moins, que celui postulé par une histoire de l'art dont Erwin Panofsky est souvent présenté, à tort ou à raison, comme le patriarche : une historiographie où le texte se situe en amont de l'oeuvre d'art, comme son explication, comme le code de sa lecture, alors que ce qui s'affirme chez Marin est une configuration où l'oeuvre et le discours (ou le texte et l'image à l'intérieur d'une oeuvre) renvoient l'une à l'autre sans qu'une véritable priorité ne puisse jamais s'établir. Il rejoint par là un programme que Roland Barthes avait ouvertement formulé pour la critique littéraire au moins dès 1963 : remplacer l'analogie entre des parties d'une oeuvre et des documents extérieurs à celle-ci par l'homologie entre la totalité de l'oeuvre et d'autres totalités (discursives, sociales, historiques, psychiques,...).
Ce volume se propose d'explorer les apparitions et transformations de ce jeu du texte et de l'image à partir de Louis Marin, mais aussi de les situer dans une multiplicité de tentatives visant à reconfigurer les liens entre image et texte, oeuvre et discours, art et littérature. -
Rêves de bête est né de la collaboration d'un peintre et d'un écrivain. Richard Conte et Michel Guérin se sont associés pour entrecroiser la peinture et les mots. En résulte un livre composé à quatre mains où les toiles (57 illustrations) surviennent au bord du texte comme des apparitions de figures aimées par les mots. Le peintre Richard Conte donne figure à des « rêves de bête » - à une « formanimale » traversant les taxinomies et mêlant caractères anatomiques et propriétés physiologiques. La peinture sort de son ventre des êtres hybrides aux postures souvent duelles - l'étreinte laissant parfois indécidable s'il s'agit d'aimer ou de tuer. Les créatures dont le milieu est d'abord la peinture sont tout à la fois reptiles, oiseaux, quadrupèdes dressés ou couchés. Elles paraissent nous voir de tous leurs yeux quand nous croyons les regarder. Leur aïeul poisson passe parfois une nageoire ou bien pointe ses dents fines. Le temps et l'espace sont convulsivement brassés à l'échelle d'une chronique illustrée de la paléontologie. De son côté, l'écrivain et philosophe, Michel Guérin, poursuit une réflexion sur notre rapport à l'animalité. Dans le contrepoint qu'aux tableaux fait l'écriture, ce qui s'affirme, à travers la sensualité des couleurs et des mots, c'est la vitalité du Zoôn, dont un des indices - peut-être le plus caractéristique - est un appétit de mixité. La zoographie présente dans Rêves de bête ignore la coupure entre domestique et sauvage. Une chaleureuse hybridation des formes plaide le rêve éveillé d'un appétit d'espace agrandi par l'accouplement ou la confrontation, en sorte que la peinture soit l'art inscrit du bonheur d'exister. Le cheminement croisé des auteurs passe en particulier par le prisme d'une l'hypothèse qui court à travers ces pages riches de formes et de couleurs : l'intuition d'une amitié élective - d'une philia - entre peinture et nature (sous l'espèce de l'animalité) ; comme si la condition picturale et la condition animale se trouvaient, en cette phase critique de la Physis comme de la Technè, compagnons de sort pour le meilleur ou le pire. Sommaire : La peinture a besoin des mots « Eh bien ! dansez maintenant » Le réel entre deux rêves Le virus et la Bête Les animaux ne sont pas si bêtes Bêtes de proie à gueules d'amour Tombeau de Zénon Ce que voit la créature La fable des animaux Ode à la peinture
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Jay DeFeo : études xérographiques
Judith Delfiner
- Part De L'Oeil
- Diptyque
- 12 Décembre 2023
- 9782930174587
Jay DeFeo est une artiste californienne dont le nom demeure aujourd'hui encore lié à la mouvance de la Beat Generation. Personnalité phare au sein de la communauté d'artistes qui y fut associée, DeFeo doit sa reconnaissance à la réalisation d'une composition unique à laquelle elle dédia huit ans de sa vie : The Rose (1958-1966). En amont comme en aval, l'artiste élabora pourtant une oeuvre foisonnante, construite sur une expérimentation à partir des matériaux, qui résiste à toute catégorisation simpliste. L'ouvrage de Judith Delfiner, Jay DeFeo âˆ' Études xérographiques, porte sur un corpus expérimental et inédit de la production de l'artiste, ses xérographies, quelques centaines de compositions réalisées dans le secret, de 1975 à sa mort en 1989.
Déployé en sept chapitres articulés autour d'un corpus de 272 illustrations, l'ouvrage met en lumière le processus créatif qui sous-tend le travail de DeFeo. Élaborées de façon artisanale et méthodiquement archivées, ces images apparaissent en effet comme la fabrique de DeFeo, une forme d'impensé de sa création où l'archive et le matériau artistique s'entremêlent. À travers l'exploration minutieuse de ce corpus issu du détournement à des fins artistiques de l'outil bureautique par excellence qu'est la photocopieuse, cet essai offre une première théorisation du médium xérographique dont il dresse l'archéologie, par l'étude de la production d'artistes femmes contemporaines qui furent pionnières en la matière.
Judith Delfiner est historienne de l'art contemporain, Maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'université Paris Nanterre, département histoire de l'art et archéologie -
Revue la part de l'oeil n.24 : ce qui fait danse : de la plasticité à la performance (édition 2009)
Revue La Part De L'Oeil
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 29 Août 2009
- 9782930174402
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Revue la part de l'oeil n.8 : Wittgenstein et l'esthétique
Collectif
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 18 Juin 1999
- 9782930174174
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Revue la part de l'oeil n.35 : André Leroi-Gourhan et l'esthétique
Revue - Collectif
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 16 Mars 2021
- 9782930174549
Plus qu´un hommage à André Leroi-Gourhan, le présent volume a pour objectif de montrer en quoi les intuitions, les méthodes et les concepts qui ponctuent sa pensée peuvent, aujourd´hui encore, guider la compréhension des phénomènes esthétiques et techniques, l´analyse des oeuvres et la fonction symbolique de l´art. Pionnier de l´ethnologie préhistorique, André Leroi-Gourhan est l´auteur d´une oeuvre foisonnante qui s´est attachée à explorer les multiples facettes de l´Homme et à renouveler le champ des sciences humaines au XXe siècle, singulièrement, le champ des études sur l´art paléolithique. Dès ses premiers travaux, Leroi-Gourhan consacre une place prépondérante à l´art et à l´esthétique. Soucieux d´établir la part entre les faits et les interprétations, Leroi-Gourhan n´a cessé, tout au long de son parcours intellectuel, de discuter les principes et les postulats de l´histoire de l´art pour les intégrer progressivement dans une approche globale et scientifique.
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Lexique et diagramme : Traité de peinture Tome 2
Christian Bonnefoi
- Part De L'Oeil
- Diptyque
- 7 Novembre 2023
- 9782930174594
« Dans le Lexique, [les mots] s'agitent à la façon des puces dans les poils du chien et sautent de-ci de-là, parfois bonds immenses, parfois d'un poil à l'autre. Ils tissent alors des fraternités étranges que Lucrèce trouvait condamnables parce qu'elles produisent des monstres comme dans les images où une tête humaine vient à se souder à un corps de taureau. Varron plongea sa vie dans cette marmite grouillante et instable et, malgré le soin qu'il prit à rationaliser en introduisant des règlements exportés de la grammaire, rien n'y fit ; ceci sautait à cela.
Le Lexique que je propose est donc de cette espèce : il fait cause commune au mouvement des images et peut, modeste, s'attarder sur un détail ou, vaniteux, aller au-devant des plus grandes monstruosités, tout comme Lucrèce qui, tout en disant « cela ne se peut », laisse aller son imagination à des combinaisons de corps ou de végétaux qui n'auraient pas déplu à Ovide. » (Christian Bonnefoi) Second tome du Traité de peinture, ce Lexique des termes de la peinture est composé comme un roman lexical. Renouant avec la tradition des traités de la Renaissance, Bonnefoi prolonge l'action de la peinture et son savoir muet, sa technè, dans le médium du langage. Les rubriques classées par ordre alphabétique et appelées à s'enrichir virtuellement se développent dans des registres d'écriture variés passant de l'élaboration conceptuelle d'un terme à son inscription dans une histoire des techniques de la peinture ou à sa reprise poétique. Ainsi en est-il par exemple des notions de « détail », « condensation », « effacement », « mode d'exposition », « seuil », « verso » ou encore du « collage » parmi une centaine d'autres termes du Lexique.
Véritable « dispositif », qui constitue avec le « Tableau » et le « Remake » l'un des trois modes techniques de la pratique de Bonnefoi, le « Collage » se développe dans une réflexion sur l'épaisseur du plan, la profondeur d'une réserve qui remonte à la surface picturale et la déborde, comme les souvenirs de la mémoire involontaire ou les « avant-corps » qui se détachent du « tableau », tels les simulacres de Lucrèce. Comme l'écrit Bonnefoi, le collage n'est pas réductible à cette invention technique des cubistes, « il signifie que la surface comme entité, héritée du Quattrocento, n'est plus apte à accueillir les nouvelles formes, qu'il faut la dupliquer, voire la démultiplier, développer son expansion aussi bien dans ses marges que dans son épaisseur et sa matérialité ».
Ce précepte vaut du même coup pour la langue où « le mot qui va prendre en relais la pointe la plus avancée de la peinture ne s'en détache pas pour autant entièrement ; il en conserve la coloration qui est sa façon à elle, la peinture, d'exister au-delà de son lieu, c'est-à-dire dans la langue ». La correspondance épistolaire (avec Jean Louis Schefer, Gilles Hanus, Pascal Bacquè, Norbert Hillaire, Michel Guérin ou Dina Germanos Besson) s'invite dès lors elle aussi dans l'élaboration des notions, qui convoquent pêle-mêle l'événement biographique, l'instance de la critique historique, la rêverie, la recommandation adressée au peintre, ou encore la description fine de ses opérations.
Empruntées à la philosophie (l'accroissement du réel de Bergson), à la poésie (le calme bloc de Mallarmé), ou au roman (le Pays de l'Obscur de Proust) ou encore construites depuis l'expérience du peintre (comme ce que Bonnefoi nomme la division de la division), les notions du Lexique s'étoffent et densifient la constellation des relations qu'elles entretiennent entre eux au fil d'une lecture ouverte sur un labyrinthe des circulations possibles.
Ce second volume du Traité comporte, en première partie, une introduction au Diagramme, qui est une mise en espace et une stratification de l'oeuvre de Bonnefoi. -
Espace public et représentations établit les liens unissant la représentation de l'espace public à celle du corps, à travers un imaginaire médical ancré chez Platon. L'analyse de passages de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot montre comment cet imaginaire joue un rôle essentiel dans la définition moderne du «public», du citoyen et de l'espace public. Parallèlement, les questions radicales posées par Jean-Jacques Rousseau sont examinées dans le Discours sur les Sciences et les Arts, sorte de thérapie d'une folie collective dont les arts sont le symptôme. Le rôle imparti à l'artiste face au public ressortit, chez Zola, à celui d'une victime sacrifiée sur le mode du rituel dionysiaque opérant une étrange association entre le texte et la leçon d'anatomie. L'émergence du nouvel espace public, mis en place par les autoroutes de la communication et le multimédia est également examinée ici, en ce qu'elle relance sous l'angle inconnu d'un regard sans corps, la problématique de la création et de la perception de l'art. Le livre s'achève sur une analyse du transport public, à travers deux cas (Lisbonne, Bruxelles) mettant en relief le fantasme du corps pathétique, la jonction entre communication et contagion et le rôle de l'art comme déclencheur de citoyenneté.
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Qu'est-ce que l'espace ? c'est ce qui est ouvert, patent (patio, d'où spatium).
Ce qui, plus exactement, s'ouvre en accueillant des figures, des images, des mouvements, des traces. l'espace ne s'ouvre pas tout seul ni pour lui, pour rien : il est ouvert à l'instant qu'il libère une scène, que la différenciation prend tournure. c'est pourquoi l'espace ne précède pas les formes comme le fond, croit-on, préexiste aux figures : ce n'est ni un support fixe, ni un contenant, mais plutôt un champ métastable qui se transforme en détachant des figures et est, en retour, modifié par elles.
Lorsqu'on parle d'espace, on pense " grands espaces ", comme si la dilatation, la largeur, le latéral indéfiniment repoussé livrait intuitivement, sinon l'essence, du moins le climat de l'espace. quant au caractère proprement plastique, il prend aussitôt le relais de cette dilatation, du besoin d'air et de distance que le processus (créateur) de différenciation (critique) porte et impose. le grec plassein / plattein signifie modeler, façonner.
Délibérer lequel, du geste physique de pétrir ou du mental d'imaginer, est premier, ne laisse guère espérer de solution franche, car feindre (fingere = forger) emploie toutes les facultés ; c'est un orgue qui étage les claviers et met en branle les muscles et la cervelle, ensemble avec l'émotion. seul un esprit d'un corps imagine. un spiritus phantasticus.
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Revue la part de l'oeil n.30 : arts plastiques/cinéma ; Mikhail Bakhtine et les arts
Collectif
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 7 Janvier 2017
- 9782930174488
Le cinéma qui se montre dans les lieux d'exposition d'art contemporain depuis le début des années 1990 est venu rendre à cette pratique la radicalité et le caractère expérimental qui la caractérisait à ses débuts. Il nous a amené à nous confronter à un autre espace de représentation, ayant d'autres règles, d'autres objectifs et une autre histoire que ceux hérités des arts plastiques ou du cinéma lui-même. L'importance de ces mutations historiques, esthétiques et politiques a rendu nécessaire et urgent l'élaboration de ce dossier.
Ce sont des auteurs de tout premier plan de la pensée du cinéma qui sont ici rassemblés. Par exemple Luc Vancheri qui enseigne l'esthétique du cinéma et la théorie des images à l'université Lyon 2 ; Jean-Louis Déotte, philosophe, à l'origine d'une pensée des appareils (directeur de la revue du même nom), pensée des appareils élaborée à partir des oeuvres de Jean-François Lyotard et Walter Benjamin. Il a publié plus d'une quarantaine ouvrages ; Jacques Aumont, membre de la rédaction des Cahiers du cinéma de 1967 à 1974, a enseigné à l'université de Lyon, à Berkeley, Madison, Iowa City, Nimègue et à Lisbonne. Il est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages parus de 1979 à aujourd'hui ; Jean-Christophe Royoux comme historien de l'art, critique et commissaire d'exposition a publié de nombreux essais et monographies d'artistes sur Marcel Broodthaers, Stan Douglas, Pierre Huyghe, Tacita Dean, etc.
Dans une seconde partie de ce volume, les collaborations rassemblées montrent combien il est fructueux de se tourner vers la pensée de Mikhaïl Bakhtine pour aborder la plasticité. La théorie des arts plastiques a depuis toujours emprunté ses concepts à la pensée littéraire, à la théorie du langage, à la linguistique, à la sémiologie. Il en va de même pour ses emprunts à la narrativité. Pour le lecteur francophone, voir resurgir aujourd'hui la figure de Mikhaïl Bakhtine peut paraître anachronique alors que cette pensée est restée agissante aux États-Unis et au Royaume-Uni.
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Christian Bonnefoi (1948-) est un artiste peintre et théoricien. Il a présenté de nombreuses expositions personnelles, depuis 1977, à Paris, Cologne, New-York, Berlin, Londres, Tokyo... Docteur en histoire de l'art (Sorbonne), il est également l'auteur de nombreux articles et écrits sur l'art qui jalonnent son parcours depuis plus d'une cinquantaine d'année. Figure marquante de la peinture contemporaine en France, l'oeuvre de Bonnefoi s'est élaborée patiemment dans une reprise de la question du tableau et du pictural dont il s'est efforcé de repenser à nouveau frais les fondements. Comme l'écrit le philosophe Michel Guérin dans la préface : « Plus que le motif, le moteur de l'écriture de Christian Bonnefoi, c'est la construction d'un concept du tableau, dont la fin n'est pas de se substituer finalement au tableau réel mais d'en partager l'incertaine condition ».
Attentive aux opérations que la peinture et le tableau mettent en oeuvre, la pensée de Bonnefoi prend appui sur des auteurs de prédilection et forgent des concepts clés. Le lecteur du Traité de peinture trouvera ainsi convoqués Bergson, Freud, Proust, Benjamin, voisinant avec les Pères (Tertullien, Augustin) ou le théologien Albert le Grand, mais aussi Léonard, Michel-Ange, Mondrian, Picasso, Matisse, et pour les artistes plus contemporains, Jean-Pierre Pincemin, Philippe Rivemal, Saverio Lucariello et d'autres pour construire une série de notions, telles « l'Obscur », « l'Inachevant », « machines », « dispositifs », « épaisseur », « mémoire involontaire », etc.
Le premier tome du Traité de peinture se compose de trois sections : la première regroupe des textes qui s'efforcent de poser à nouveau frais les conditions d'une pensée du tableau dans l'espace pictural contemporain. La seconde section propose une incursion dans ces problèmes esthétiques en prenant pour point d'attention la question de savoir : « comment faire une composition en forme de récit ? ». Enfin, la dernière section, intitulée explicitement Exempla, regroupe des textes en grande partie consacrés à des artistes contemporains dans la proximité desquels l'oeuvre de Bonnefoi se construit. L'ouvrage, richement illustré, constitue une ressource précieuse dans le domaine de l'esthétique contemporaine. -
Revue la part de l'oeil n.23 : la peur des images
Revue La Part De L'Oeil
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 10 Mars 2008
- 9782930174372
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Revue la part de l'oeil n.2 : l'art et la politique
Collectif
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 3 Juin 1999
- 9782930174006
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Revue la part de l'oeil n.37 : suspendre le temps, continuer l'espace : la division lessingienne à l'épreuve des arts
Collecitf
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 9 Février 2023
- 9782930174556
La séparation des arts opérée par Lessing en 1766 a durablement cantonné l'art littéraire dans l'idée d'un temps séquentiel et l'art plastique dans un temps arrêté. Le présent volume se propose de revisiter cette division entre espace et temps en explorant l'idée que le tableau peut être conçu comme un espace continué de même que l'oeuvre littéraire peut être appréhendée comme un temps suspendu.
Une telle conception du littéraire et du pictural vise donc à proposer un nouvel ordre de rapport entre les deux formes d'art, non pas dans le but d'en revenir à un ut pictura poesis prônant la parenté entre les arts mais dans un refus de cantonner l'un et l'autre dans une logique excluante, et d'interroger jusqu'aux effets d'interférences entre les arts verbal et pictural. -
Revue la part de l'oeil n.38 : Esthétique du vivant et morphodynamique : René Thom et la plasticité des formes
Collectif
- Part De L'Oeil
- Revue La Part De L'oeil
- 21 Mars 2024
- 9782930174600
Ce volume de La Part de l'Oeil est consacré aux approches esthétiques du vivant et des oeuvres. Il se propose de réinvestir la tradition philosophique réfléchissant sur le vivant (Aristote, Goethe, Kant, D'Arcy Thompson, Adlof Portmann, Merleau-Ponty, René Thom...) et ses formes (végétales, animales, minérales...) pour explorer les relations et porosités avec les représentations visuelles et plastiques. Cette exploration ouvre la question d'un passage du vivant à l'ornement, de la puissance évocatrice des formes naturelles qui animent de façon discrète ou saturée l'espace de la représentation.
L'hypothèse d'une vitalité nouvelle pour l'esthétique du vivant semble aujourd'hui vérifiée et l'on a pu parler, plus particulièrement, d'un « tournant végétal » reposant sur des approches interdisciplinaires qui proposent d'étudier et d'imaginer à nouveaux frais les interrelations entre végétal et humain.
A cet égard, si le motif végétal bénéficie peut-être d'une plus grande place au sein de l'esthétique et même d'un regain d'attention - comme en témoignent de récentes publications, dont l'ouvrage de Clélia Nau, Feuillages. L'Art et les puissances du végétal - il reste à en interroger le privilège dans l'imaginaire, en ce compris sur le versant épistémologique, comme s'y est employé, par exemple, Horst Bredekamp montrant comment Darwin aura préféré l'image du corail issue de la tradition des cabinets à la métaphore de l'arbre si prégnante dans les théories de l'évolution et en quoi cette image était porteuse d'un imaginaire politique qui bouleverse les organisations hiérarchiques.
Dans le prolongement de cette évocation, c'est la question de l'intrication des formes entre elles qui se trouve également soulevée, imposant le passage de la forme isolée à un mouvement d'ensemble, celui, par exemple, que dessine dans le ciel un vol d'étourneaux ou que produisent les feuilles dans un feuillage. La forme naturelle appelle du même coup une attention à sa morphogenèse, à la prise de forme et à la métamorphose, bref à une dynamique qu'il convient de penser à même l'immobilité apparente dans laquelle semble se tenir l'image fixe.
L'hypothèse générale que ce volume voudrait dès lors mettre à l'épreuve consiste à examiner dans quelle mesure ces formes du vivant, au-delà même de la représentation, agissent comme des matrices donnant à la représentation sa logique sous-jacente. C'est dans cette perspective que le volume consacre un dossier à la pensée morphodynamique de René Thom pour aborder les relations actuelles entre le champ de la création et les nouvelles investigations en direction d'une philosophie de la nature. -
Oeuvres poétiques choisies ; 1934-1958
Emilio Villa
- Part De L'Oeil
- Fiction Part De L'oeil
- 2 Juin 1999
- 9782930174075
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Artiste et théoricien, il a présenté de nombreuses expositions personnelles, depuis 1977, à Paris, Cologne, New York, Berlin... (Galerie Regards, Galerie Ricke, Gal. Jean Fournier, Gal. Wewerka, Centre d'Art contemporain d'Orléans, Annandale Gallery, Musée des Beaux-Arts de Tourcoing, Musée d'Evreux...). Présent dans les collections publiques (Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, CNAC, Musée des Sables d'Olonne, Fondation BNP...), il a fait l'objet de plusieurs monographies écrites dont une de Yves-Alain Bois.
Le livre accueille les Ecrits sur l'art, textes indispensables et désormais introuvables que Christian Bonnefoi a écrit entre 1974 et 1984.
L'oeuvre théorique de Christian Bonnefoi a largement contribué à repenser l'ensemble de l'art de ce siècle depuis le cubisme et Mondrian jusqu'au minimalisme, l'enjeu n'étant rien moins que la définition même de la peinture et du tableau.
Ces écrits restent parmi les plus innovateurs des travaux sur l'art de ces dernières décennies.
Les écrits publiés dans la revue Macula se trouvent réunis ici, ainsi que ceux publiés dans d'autres revues et en préface à des catalogues. L'ensemble recueilli permet de saisir l'étendue, la progression et l'originalité d'une pensée à laquelle beaucoup sont aujourd'hui redevables.
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Cet ouvrage est une gageure : appréhender le long terme et l'étendue la plus vaste tout en prenant appui sur une analyse précise des oeuvres particulières. Paul Philippot nous trace le panorama de la «Fondation de l'art européen» non seulement comme une vaste fresque historique, mais également comme une histoire de l'évolution de la forme depuis le Bas-Empire romain jusqu'à la fin du XVIème siècle.
Rien de plus compliqué sans doute pour l'histoire de l'art, au-delà de la rigueur historique, que la définition d'une méthode et la construction d'un vocabulaire et des concepts adéquats à l'analyse des oeuvres. De ses années passées à Rome comme directeur de l'Institut international de Restauration, Paul Philippot a ramené, à cet effet, une connaissance fine de la pensée esthétique et critique italienne et de la Kunstwissenschaft. Par la fréquentation des oeuvres de Cesare Brandi et Benedetto Croce entre autres, il a substitué à la tradition de la mise côte-à-côte d'histoires de l'art nationales, un intérêt pour les modes de réception, d'interprétation et d'échanges à l'échelle européenne. Les ruptures et discontinuités observées à l'échelle globale sont le fait de déplacements cumulés dans les oeuvres singulières. Paul Philippot ne perd ainsi jamais de vue la relation de l'artiste au monde et inversement l'articulation des changements globaux à l'histoire des oeuvres particulières.
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Alchimie du sens ; l'art sens dessus dessous
Jacques Lennep
- Part De L'Oeil
- Diptyque
- 1 Décembre 1999
- 9782930174211
Itinéraire à la fois historique, conceptuel et initiatique à travers l'Å«uvre de Jacques Lennep, cet ouvrage a été entièrement conçu par celui-ci. Ce ''livre d'artiste'' se présente comme un jeu croisé entre ses travaux, ses théories et certaines de ses recherches comme historien de l'art. Sont ainsi évoquées des Å«uvres avec miroirs ou ''au noir'' par lesquelles, au début des années '70, il formula les principes novateurs d'une esthétique ''relationnelle'' recoupant les théories de Barthes, Eco, Marin ou Restany tout en y apportant une perspective sociale. Le livre retrace en outre l'itinéraire de ses performances, installations et exercices divers, dont par exemple la longue aventure de son ''Musée de l'homme'' ou ses ''Devoirs quotidiens'', sorte de journal d'''emblèmes'' poursuivi depuis 1986. Ce livre qui ne dédaigne pas l'humour, rassemble aussi des documents souvent inédits résultant des contacts entre l'auteur et diverses personnalités comme Lecomte, Magritte ou Broodthaers.
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Around EXIT est le livre du film EXIT ; un film qui se dit documentaire, mais un film réalisé par un artiste plasticien. C'est sans doute la raison pour laquelle il se tient au bord de deux champs : celui du cinéma et celui des arts plastiques. Cette position instable assumée fait partie du projet. Il s'agit de s'intéresser aux frontières, aux limites.
L'aventure du film a permis de mesurer un certain écart entre le travail du plasticien et celui du cinéaste. Ils ne partagent pas le même temps. En arts plastiques, l'oeuvre se présente en un instant, puis se déplie dans la temporalité de son exposition. Le temps du faire s'est comme cristallisée dans l'oeuvre et ne demande qu'à se redéployer sous le regard du spectateur et de son désir. Il peut prendre le temps ou abandonner rapidement la partie... Dans un travail cinématographique le spectateur est emporté par le flux des images. Ceci conduit à élaguer, resserrer le propos, abandonner les chemins de traverses au profit de ce qui concourt à une visée, de ce qui converge vers ce qu'il est convenu d'appeler le sujet. Cette édition vise à rendre au travail ses chemins de traverses, à réintroduire de la divergence là où la convergence s'est imposée.
Le livre reprend les images, les textes et les voix du film. S'y ajoutent des éléments qui en ont fait partie mais qui ont été retirés par la suite, ou des éléments restés à sa périphérie. Il ne s'agit pas de faire un journal du film, de sa réalisation, mais plutôt de réintroduire des lectures croisées. Il s'agit de réintroduire la temporalité de la plasticité dans un projet vidéographique.
Ce livre contient également un lien permettant de voir le film EXIT en ligne.
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Une femme visite son enfance au fil des séances de psychanalyse. Si son récit débute dans le réel, il glisse petit à petit vers un propos métaphorique faisant de plus en plus de place à l'imaginaire, propulsant ainsi le travail analytique dans une dimension allégorique. L'analyste participe lui aussi à cette dérive tragi-comique. Les explorations de la jeune femme se nouent autour de règles de trois, de pas de deux, d'un corps sublimé et d'une lucidité souvent enfantine.
Sofa Blues est une interrogation et une illustration des liens qui agissent ou sont agis entre deux personnes, en l'occurrence un analyste et sa patiente. Le récit se construit par métaphores. L'analyste peut-être représenté par les figures du commissaire Maigret, un parent ou le diable ; la patiente par une poule... Les règles de trois jalonnent la démarche de l'analysante et propose des termes manifestant la complexité de la vie comme par exemple : lier, délier, relier, ou l'adversité, la fuite et l'oubli. Le récit révèle aussi une culture. Culture domestique d'une famille de classe moyenne, culture quotidienne, ordinaire, d'une petite fille des années cinquante-soixante; l'école, les nourritures, les déplacements dans l'espace restreint d'un jardin... et culture d'une femme qui, plus tard, se déplace entre le cabinet de l'analyste, un bistrot et son lieu de travail. Comme si le monde extérieur se rétrécissait au passé et à l'enfance. Mais l'écriture tente une sortie...
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Georges Braque, ce livre écrit en 1931-1932 et publié en 1934, dans le sillage de la première grande exposition des tableaux de Braque qu'Einstein organisa en 1933 à la Kunsthalle de Bâle, est une somme sur le cubisme et sur l'ceuvre du peintre préféré.
C'est également une puissante réflexion sur l'art de son temps que Carl Einstein a longtemps mûrie et qu'il exprime dans un texte dense, polysémique, déroutant parfois, mais combien riche et stimulant !