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Paul Langevin
36 produits trouvés
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Cahiers d'histoire n.158 : (Dé)politiser les Jeux olympiques
Collectif
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 23 Novembre 2023
- 9782494336087
L'histoire des Jeux olympiques se résume souvent à une chronique d'exploits associés à la mise en exergue des valeurs de paix. Depuis plus d'un siècle, cette façade institutionnelle a certes été fissurée par des événements dramatiques, attentats en premier lieu, ou des mouvements de boycott de certaines nations, mais ceux-ci ont été assimilées à une inacceptable irruption du politique dans un monde à part qui doit en rester préservé. Les différentes contributions réunies dans ce dossier montrent que l'histoire olympique est éminemment politique : organisation de compétitions alternatives par le mouvement ouvrier, utilisation du mouvement olympique par les pays africains décolonisés pour obtenir leur reconnaissance internationale, mobilisations d'athlètes contre les tests de féminité ou la ségrégation raciale, usages partisans de certains appels au boycott, ou construction d'un unanimisme de façade en faveur de l'accueil des Jeux.
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Cahiers d'histoire n.156 : Migrant.es engagé.es
Collectif
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 25 Mai 2023
- 9782494336032
Il y a pire qu'une personne migrante, regardée avec soupçon ou effroi : celle qui ne se contente pas de quémander une vie meilleure, ou un asile, mais continue à combattre dans le pays d'« accueil » les structures de domination, selon une logique transnationale insupportable pour les États-Nations. Pour explorer cette figure transgressive, l'Italie, longtemps terre d'émigration massive, fournit une grande variété de situations et d'espaces (Amériques, Europe, Afrique) qui permet de mener une large réflexion sur les mécanismes de l'engagement en situation migratoire. Les catégories de migration « politique » et migration « économique » sont plus que jamais remises en cause car non fonctionnelles. Le combat mené s'inscrit, non dans une rupture, mais dans une continuité entre les sociétés concernées, une « double présence », voire une « présence multiple » selon les parcours. Ce volume propose des exemples féconds pour lutter, encore et toujours, contre l'exclusion et le repli sur soi.
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Cahiers d'histoire n.155 : émanciper et produire : les relations entre socialisme et coopérative dans une perspective internationale
Collectif
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 10 Janvier 2023
- 9782494336018
Émanciper et produire : les relations entre socialisme et coopérative dans une perspective internationale L'histoire de l'économie sociale connait depuis quelques années un renouveau notable dans le monde francophone et de grandes synthèses sont désormais accessibles. Elles permettent de mieux appréhender des dynamiques collectives productrices d'oeuvres sociales spécifiques en concurrence directe avec un capitalisme conquérant, et ce, dès le 19ème siècle. Si l'histoire des mutuelles ou des associations a fortement bénéficié de cette dynamique de recherche, cela reste moins vrai pour l'histoire de la coopération. La coopération est en effet plurielle : coopératives de production, coopératives de consommation, coopératives scolaires, banques coopératives, coopératives d'habitat, coopératives d'entreprises, et chaque sous-champ semble avoir connu des évolutions particulières. Ce dossier se concentre sur les coopératives de production et porte une triple interrogation :
- Comment s'articule le développement entre les coopératives de production et les socialismes sous leur forme partidaire ou syndical ? Ces mouvements sont-ils simplement concomitants, complémentaires voire concurrents ? Permettent-ils de démontrer concrètement la viabilité du socialisme ?
- Comment les coopératives de production appréhendent-ils la question de l'émancipation des travailleurs ? Il est commun de s'appesantir sur les échecs des expériences coopératives. Cela étant peuvent-elles générer des ilots de socialisme, ou sont-elles vouées, lois du marché obligent, à emprunter des formes managériales ou des pratiques issues des entreprises classiques ?
- Enfin, les coopératives de production prennent-elles (par-delà les contextes socio-politiques différents, des réglementations spécifiques propres à chaque pays ou aires géographiques...) des chemins de traverses convergents ou différents ? Ce dossier se concentre sur les coopératives de production et porte une triple interrogation :
- Comment s'articule le développement entre les coopératives de production et les socialismes sous leur forme partidaire ou syndical ?
- Comment les coopératives de production appréhendent-ils la question de l'émancipation des travailleurs ?
- Enfin, les coopératives de production prennent-elles des chemins de traverses convergents ou différents ? -
Cahiers d'histoire n.159 : Artistes et intellectuels à l'aube du communisme
Collectif
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 4 Avril 2024
- 9782494336094
Dans un monde chamboulé sur les décombres de la Première Guerre mondiale, les pratiques artistiques et culturelles participent à ce que l'on appelle alors « l'agit-prop », qui désigne à la fois la formation des militants, l'instruction des masses et la conquête des esprits. Une culture communiste, s'émancipant de la culture bourgeoise, se fonde alors et révèle que le communisme ne constitue pas une simple greffe, mais pénètre très tôt et profondément les milieux artistiques et intellectuels français.
Le dossier met en évidence d'une part le poids indéniable de personnalités fortes, passeurs-médiateurs, et d'autre part la porosité mais aussi la continuité entre le communisme naissant et une certaine forme d'anarchisme. Il propose de réfléchir sur ce qui pousse un individu ou un collectif à faire la promotion du communisme, à épouser une cause ou à prendre ses distances avec elle. Comment promouvoir les idées révolutionnaires et convaincre de la pertinence de ses choix politiques, à l'intérieur et à l'extérieur de la nouvelle formation politique issue du Congrès de Tours ? Comment convertir les consciences du bien-fondé de ce communisme naissant ? -
Cahiers d'histoire n.160 : Révolution des Oeillets, révolution du 21ème siècle ?
Raquel Varela, Roberto Della Santa, Lincoln Secco, Osvaldo Coggiola, Panagiotis Sotiris, Miguel Real
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 29 Juillet 2024
- 9782494336117
L'avril portugais demeure l'histoire de l'irruption des masses, une expérience vécue, bouleversante et incommensurable, qui ébranla les instances politiques, économiques et culturelles dans leur ensemble. Il s'agit de la révolution européenne la plus significative depuis 1945. Durant ces deux années 1974-75, le Portugal, que la dictature fasciste avait contraint à la passivité pendant plus de 40 ans, connut l'effervescence, grâce à la créativité des millions de personnes, activement et consciemment engagées dans la poièsis, la fondation d'un nouveau mode de vie, égalitaire et profondément libre. La « contre-révolution démocratique » qui suivit, tenta de faire oublier que les aspirations de ceux d'en bas ne sont pas seulement des fantasmes politiques, que l'histoire n'est pas faite par les États ou les gouvernements politiques, mais par les classes sociales et leurs mouvements.
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Cahiers d'histoire n.153 : travailler les animaux : l'exploitation animale de l'antiquité à nos jours
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 3 Septembre 2022
- 9782917541975
L'histoire des animaux inspire aujourd'hui un intérêt croissant. Son succès et son actualité sont directement proportionnels à son potentiel de problématisation des présupposés épistémologiques des disciplines historiques. L'histoire des animaux remet effectivement en cause un privilège anthropologique qui s'est exprimé, à l'époque moderne, non seulement en termes moraux et politiques, mais aussi en termes épistémologiques, et qui est à la base de l'exclusion des animaux du régime d'observation réservé aux phénomènes historiques et sociaux. Avec ce nouveau numéro des Cahiers d'Histoire, la rédaction essaye de faire la lumière sur cette thématique.
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Cahiers d'histoire n.154 : travailleurs de la mer
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 5 Octobre 2022
- 9782494336001
La politique maritime des Etats, l'exploitation des ressources marines, les enjeux écologiques des océans, les flux d'échanges humains et commerciaux font de la mer une thématique incontournable.
Ce dossier vise modestement à proposer quelques recherches nouvelles sur le monde du travail dans le milieu constitué par la mer, les ports et les littoraux, afin de rappeler à quel point les grandes constructions humaines dans ces domaines, reposent sur le travail d'êtres conscients, capables de réfléchir, de s'organiser et même d'infléchir les grands choix de société. Il réunit 6 contributions, et par ailleurs le numéro inclut un septième texte sur Douarnenez. Vous y découvrirez des pans méconnus de l'histoire du travail aux États-Unis, en Suède, en France, mais aussi un article d'économie qui présente le marché du travail des marins. Enfin son introduction propose un bilan historiographique au sujet des recherches les plus récentes sur ces questions. -
Cahiers d'histoire n.157 : La françafrique : un néocolonialisme français
Collectif
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 1 Juillet 2023
- 9782494336056
La Françafrique est un impensé de l'analyse académique dans le champ de la politique étrangère française. Le militant associatif François-Xavier Verschave lui a donné sa connotation critique actuelle, celle d'un système de relations postcoloniales visant à pérenniser l'influence de la France sur son pré carré après la décolonisation. La Françafrique désignait tout d'abord plutôt ce que Vershave appelait la « partie immergée » de l'iceberg, les intrigues souterraines, les actions illégales et autres trafics crapuleux, menés dans le but de maintenir la domination de l'ancienne métropole. Depuis peu, une nouvelle génération de chercheurs et de militants, a proposé une définition élargie, plus structurelle que sensationnelle, ajoutant au volet occulte celui d'institutions officielles, parfois décriées mais souvent aussi célébrées (franc CFA, francophonie, coopération, etc.), qui contribuent de manière tout aussi efficace que les barbouzeries d'antan à prolonger et à réinventer le système.
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Cahiers d'histoire n.119 : homosexualitées européennes XIX-XXe siècles ; cahiers d'histoire n 119
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 10 Avril 2013
- 9782917541333
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Cahiers d'histoire n.128 : les empires africains
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 9 Septembre 2015
- 9782917541524
Les Cahiers d'histoire sont très heureux de présenter un dossier consacré à l'histoire de l'Afrique. Sans être du tout ignorée des Cahiers (il suffit de faire un appel rapide sur le site des Cahiers pour s'en convaincre), il y a longtemps que l'Afrique comme ensemble territorial spécifique n'avait pas été mise au centre de notre travail éditorial. Nous en sentions venir la nécessité avec de plus en plus d'urgence. Bien sûr, la puissance des états africains s'affirme, leur diversité aussi. Les peuples d'Afrique, nombreux, jeunes, cherchent à sortir de l'étau que les pouvoirs leur imposent. Les révoltes, les protestations se multiplient contre des dirigeants qui s'avèrent être trop souvent plus soucieux des intérêts d'une poignée de privilégiés, nationaux ou internationaux, que de ceux des peuples. Révoltes qui ciblent aussi des dirigeants qui supportent souvent mal (et ce n'est pas une spécificité africaine !) de se soumettre aux verdicts démocratiques. Les peuples d'Afrique butent aussi contre les pouvoirs des pays du nord, qui participent de ces arrangements contre les peuples - « Débats » en expose ici un des exemples tragiques - tout en faisant en même temps de leurs frontières des murs. Ces dernières semaines ont encore montré l'âpreté de cet affrontement, aussi bien en Méditerranée qu'à l'intérieur de l'Europe, avec la mort de migrants tentant de traverser la Manche à Calais. Tous ne viennent pas d'Afrique, mais on sait que l'Afrique voisine de l'Europe fournit une grande partie de cette jeunesse interdite, aussi vainement que cruellement, de liberté de mouvement à la surface du globe. Ces réalités brutales, expression d'un ordre international de plus en plus régi à nouveau par la guerre, guerre économique et conflit ouvert, comme nous l'évoquions dans le précédent numéro des Cahiers, ne doit pas conduire à négliger les processus de développement et d'affrontements internes à l'espace africain. Faut-il rappeler que l'Afrique, c'est un continent immense, dont la superficie est de trois fois celle de l'Europe ; que c'est aujourd'hui plus d'habitants que l'Europe bien sûr, mais aussi que l'ensemble des Amériques ; 16 % de la population du globe et une part qui connaît une rapide croissance ? Que l'Afrique, ce sont aussi plus de cinquante états, plus qu'aucun autre continent, y compris l'Europe et ses dizaines de créations nationales récentes ? Ce n'est pas ici l'endroit de débattre de l'ampleur des processus de développement en cours dans les états de ce continent3. Qu'il suffise de rappeler, pour s'en tenir au domaine de la connaissance, l'ampleur de l'augmentation du nombre des étudiants/es et des diplomés/es, même si leur part de la population traduit encore un écart spectaculaire avec la situation des pays du nord4. Il faut néanmoins rattacher le renouveau des recherches sur l'histoire au sein du continent africain, en Afrique mais aussi dans l'ensemble du monde, à ces formes conflictuelles et souvent douloureuses de transformations des sociétés africaines et de leur présence dans le monde globalisé d'aujourd'hui.
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Cahiers d'histoire n.132 : partir, travailler, s'organiser (XVIIIe-XXe siècles)
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 5 Septembre 2016
- 9782917541609
Le numéro 132 (juillet-septembre 2016) des Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique intitulé « Partir, travailler, s'organiser XVIIIe-XXe siècles » vient de paraître. Y figure notamment un entretien avec Mohammed Ouaddane réalisé par David Hamelin : « Les enjeux d'une meilleure articulation entre immigration, travail, histoire et mémoire ».
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Cahiers d'histoire n.127 : penser et lutter contre la guerre (XIXe-XXe siècles)
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 29 Mai 2015
- 9782917541500
Penser et lutter contre la guerre. Pourquoi ne pas avoir conjugué cela au positif et évoqué plutôt la paix dans le titre de ce nouveau dossier ? La belle couverture de François Féret dit à sa façon cet engloutissement des rêves de paix dans les images de guerre. Qui oserait, sans crainte d'être accusé d'inquiétante naïveté ou d'aveuglement stupide, mettre aujourd'hui en exergue de réflexions sur la paix la légère colombe que Picasso dessina pour le Mouvement de la paix en 1949 ? L'introduction du dossier dit cette difficulté à travailler la paix dans un monde saturé de présences guerrières, dans la réalité de notre monde comme dans ses fictions. Appuyer sur le bouton de sa télévision revient à s'exposer à des images d'explosions, d'immeubles en ruines, de corps à terre, de morts, de blessés, dans un grand chaos de cris, de larmes, que ce soit pour faire la promotion d'une prochaine projection (attention Mad Max : Fury Road1 sera bientôt sur les écrans !) ou donner des informations sur un drame à la surface de la Terre. Nous avons tous encore en tête les sinistres images de dos noirs flottant dans l'eau de la Méditerranée ou celles des corps mutilés émergeant des décombres de Katmandou. En l'occurrence, il ne s'agit pas stricto sensu d'images de guerre, mais ces drames de la misère et de l'impéritie des dirigeants politiques concourent à forger la même idée d'une irrévocabilité de la violence et de la souffrance. Or, toute pensée de la paix et lutte pour la paix est un combat contre ce fatalisme et relève d'un projet optimiste de développement maîtrisé des sociétés humaines. On sait combien ces projets optimistes se fraient difficilement un chemin dans notre présent. Néanmoins, l'histoire de ces projets continue modestement à nourrir nos réflexions. Ainsi de ces socialismes dit « utopiques » que nous avons mis au coeur de l'un des dossiers des Cahiers de 2014, ainsi des résistances de ces « rebelles » aux injonctions du travail ou de l'ordre colonial, ainsi des propositions pacifistes qui sont au coeur du présent dossier2.
Concernant la question cruciale de la guerre et de la paix, le dossier est complété dans ce numéro des Cahiers par l'article de la rubrique Aux sources de l'histoire qui donne la parole à l'un des acteurs de cette opposition à la guerre. Christian Fiquet, qui a rédigé ce texte, a été l'une des peu nombreuses personnes qui ont refusé, pour des raisons diverses, politiques, religieuses, morales, de combattre pendant la guerre de la France en Algérie. Il a renvoyé son costume militaire et est devenu un « réfractaire ». Il défend la spécificité de cette démarche (par rapport à celles d'autres opposants à la guerre, objecteurs, porteurs de valises.) qui est un engagement pour la paix, formalisé dans un document écrit qui s'inscrit dans le cadre de l'Action civique non violente (ACNV). Christian Fiquet continue à témoigner de cette possible opposition à la guerre, payée de longs mois de prison et de peurs, possible grâce à une organisation collective.
Cette présence de la guerre d'Algérie dans les Cahiers se poursuit d'un numéro à l'autre, depuis plus d'un an, à travers différentes rubriques. Ici, outre ce témoignage, on retrouve l'actualité historiographique à travers les fiches de lecture de Didier Monciaud dans Livres lus. La rubrique publie aussi un compte rendu roboratif des Carnets de l'aspirant Laby, médecin dans les tranchées par Philippe Daumas, qui nous replonge dans l'horizon bouché de la Première Guerre, aux côtés de cet aspirant belliciste.
La guerre, décidément très présente en dépit de notre volonté de travailler et d'inviter à travailler les questions de la paix, nous la retrouvons encore dans Chantiers avec une analyse qui relève aussi de l'histoire des sciences, donc de l'histoire des sciences en guerre. Articulation bien connue, qui conduit certains à valoriser la guerre comme officine d'émulation scientifique. La guerre créatrice donc, et pas seulement dilapidatrice de richesses. Ici, Sylvain Di Manno parle de météorologie et d'aéronautique pendant la Grande Guerre et nous convainc sans peine de l'importance pour les armées de la mobilisation de ces savoirs scientifiques, mobilisation bien étudiée dans d'autres domaines et étonnamment peu autour de ces questions atmosphériques.
Cependant, les Cahiers abandonnent aussi la guerre et la paix pour nous ramener dans un présent des historien/nes où le temps coule un peu plus sagement. Raymond Huard a bien voulu évoquer pour les Cahiers la grande figure de son collègue dix-neuvièmiste, Maurice Agulhon, disparu au printemps 2014. Et Débats propose un long entretien du professeur d'histoire contemporaine Christophe Charle. Au cours de cet entretien, mené par notre collègue de la rédaction des Cahiers d'histoire, Chloé Maurel, le spécialiste des élites intellectuelles en France et en Europe aux xixe et xxe siècles affirme avec la grande simplicité qu'on lui connaît des choses fort importantes, dont ceci qui nous parlera à tous : « Les intellectuels entichés d'idées parfois étranges sont souvent incapables de comprendre l'histoire qu'ils vivent à cause de schémas théoriques a priori qui les aveuglent sur le présent ; les élites, mêmes les plus armées intellectuellement, échouent face aux crises les plus graves à anticiper l'avenir ». Mais de façon stimulante, il nous rappelle aussi nos responsabilités de chercheur/es. Même si nous ne nous estimons pas « grands couturiers », nous pouvons en « petit/es couturier/es » trouver dans ses propos une incitation à poursuivre nos travaux de diffusion de l'histoire vers un public qui n'est pas fait des happy few. L'historien répond en effet à une question sur son effort pour écrire des synthèses : « Si ce ne sont pas les spécialistes (les grands couturiers) qui fabriquent le savoir nouveau transmis à tous, le prêt-à-penser historique restera immobile et stagnant. Autant arrêter de diriger des thèses, de les soutenir, de soumettre des articles à des revues ou des communications aux colloques, si tout cela reste enfoui dans les bibliothèques, les disques durs d'ordinateurs ou les sites internet pour happy few. »3 Merci, cher Christophe Charle, de nous rappeler ces vérités et de nous encourager tous, jeunes et moins jeunes producteurs d'histoire critique, à sortir des revues académiques classées par une société intellectuelle déterritorialisée, des recherches de lignes pour les CV et autres bourses et chaires d'excellence, et à nous soucier de partager et débattre avec les citoyennes et citoyens dont nous partageons aussi les destins politiques et sociaux, en temps de paix comme en temps de guerre.
À ces fins, nous poursuivrons nos publications et nous pouvons dès à présent annoncer un prochain dossier travaillant l'histoire de l'Afrique dans le temps long, que l'historienne africaniste Catherine Coquery-Vidrovitch a bien voulu construire pour les Cahiers, ainsi que le lancement d'un cycle Cinéma-histoire des Cahiers qui ouvrira ce mois de juin 2015 par une projection et un débat autour du grand film des résistances africaines à la colonisation, Sarraounia, du trop rare réalisateur Med Hondo. Une soirée qui sera suivie le samedi 13 juin d'une rencontre de la rédaction des Cahiers avec contributeurs/trices, lectrices, lecteurs et ami/es pour que nous poursuivions mieux ensemble l'élaboration collective de cette histoire critique, que nous voulons aussi utile que libre, et outil de liberté.
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Cahiers d'histoire n.130 : écosocialisme et histoire
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 29 Mars 2016
- 9782917541562
Après un dossier qui a ramené la focale sur l'histoire de France et sur les signes ténus de la politique à travers mode et vêtement, les Cahiers d'histoire proposent un changement radical d'échelle d'analyse et de point de vue d'observation. Nous voilà embarqués du côté de constructions sociales et politiques en cours à travers l'ensemble du globe, qu'on peut rassembler, pour aller vite, du côté de l'« écosocialisme ». Pas du côté du « capitalisme vert », de celui des marchands qui marchandisent aujourd'hui, au nom du développement durable, les « droits à polluer » et qui prétendent promouvoir la « défense de l'environnement » en en faisant une nouvelle source de profit. Pas du côté de la surexposition médiatique des négociations de la COP 21 à la fin de l'année 2015, qui n'a d'égale que la faiblesse de son bilan politique. Les observateurs les moins téméraires saluent un « succès à confirmer », les plus lucides, comme Fabrice Nicolino, déplorent qu'une nouvelle fois les exigences d'une crise climatique aiguë n'aient pas trouvé de réponses politiques à la hauteur.
Parce que l'écologie et les rapports à la nature ne sont pas autre chose que des processus politiques réifiés par les discours et les actions, il devient nécessaire - sinon indispensable - d'ouvrir notre revue à un questionnement large sur une formulation ancienne d'une pensée politique tout à la fois écologique et socialiste. Nous devons nous situer du côté de ces mouvements massifs de nos sociétés qui, face aux désastres environnementaux, face à l'accroissement tous azimuts des inégalités, associent l'idée de l'égalité, du partage des richesses et celle d'un usage démocratique des ressources naturelles considérées comme un bien commun. Les initiateurs de ce dossier, Sébastien Jahan et Jérôme Lamy, non contents de nous faire parcourir la planète, s'appliquent en effet à montrer que des problématiques que l'on peut rapprocher de celles de « l'écosocialisme », tel que défini au XXe siècle, cheminent dans l'histoire des sociétés humaines bien avant que les mots de « socialisme » et d' « écologie » ne fassent partie du vocabulaire commun.
L'introduction du dossier justifie l'approche historienne. Les coordonnateurs relisent l'histoire de l'époque moderne à la recherche des expressions de cette sensibilité qui associe les malheurs des hommes à ceux qu'ils font subir à la nature. Si Marx occupe une place singulière dans le panorama composite des expériences écosocialistes, la diversité des propositions et des actions politiques dépasse très largement, pour les XIXe et XXe siècles, les seules références marxistes : des connexions avec l'anarchisme ainsi que des déploiements à partir des luttes anticoloniales ont contribué à densifier la synthèse anticapitaliste et antiproductiviste.
L'articulation entre industrialisme néfaste et dégradation environnementale est devenue une évidence de notre quotidien. Le courageux travail de Marie-Monique Robin et sa dénonciation du système agro-industriel en est une expression qui rappelle la critique plus ancienne de l'agronome René Dumont, présentée ici par Alexis Vrignon4.
5Le dossier rejoint aussi des approches théoriques mieux connues. Paul Ariès rappelle que le désastre écologique de l'URSS ne peut être séparé pour lui du choix politique autoritaire, alors que d'autres voies marxistes s'exprimaient dans le sens de la sensibilité écologiste. Mickaël Löwy, autour de Walter Benjamin, présente une autre articulation de la critique sociale de Marx à la matrice de l'écosocialisme, synthétisée dans son ouvrage : Écosocialisme. L'alternative radicale à la catastrophe écologique5.
Comment sortir des dogmes, mais aussi des modes de vie associés au productivisme ? Les voies alternatives à la démesure productiviste apparaissent comme jamais dans l'horizon des possibles politiques. Françoise Escarpit rend compte ici les luttes sud-américaines pour contrer les grands groupes industriels et mettre en oeuvre d'autres modèles, notamment à partir de la revalorisation politique des luttes des populations indigènes. La possibilité d'un « buen vivir », d'un vivre ensemble capable de concilier ambition socialiste et enjeux écologiques, n'appartient plus au seul domaine de l'utopie, même si les contradictions autour du « développement nécessaire », les pressions internationales (via notamment le marché des matières premières) menacent les projets écosocialistes d'Amérique du Sud. L'évocation par Matthieu Le Quang de l'Initiative Yasuní-ITT en Équateur fournit un autre exemple des alternatives politiques en même temps que de leurs limites. L'objectif de cette politique était de préserver un parc national en n'exploitant pas des réserves de pétrole, en échange d'une contribution internationale. La pression des pétroliers et le refus des États riches du Nord ont conduit le gouvernement équatorien à interrompre ce programme.
Ces expériences se conjuguent avec des approches théoriques sur l' « intersectionnalité » des luttes. Razmig Keucheyan souligne, dans son article, que si le croisement des questions autour des inégalités de classe, de genre et de race a été globalement balisé, la nature reste le grand impensé des positions critiques. Il faut donc envisager, selon cet auteur, d'introduire l'environnement comme un critère supplémentaire dans l'offre théorique émancipatrice.
On mesure combien les questions environnementales transforment l'agenda politique. Elles ne sont pourtant pas détachées des préoccupations politiques émancipatrices. Bien au contraire.
C'est dans cette perspective d'une interrogation historienne critique toujours renouvelée, que la rubrique « Chantiers » accueille une contribution d'Emmanuel Alcaraz sur l'opposition algérienne et ses « usages du passé ». On sait les catégories mémorielles minées par des réemplois distordus ou trompeurs. C'est en luttant contre les exercices imposés de mémoire officielle que les opposants parviennent, dans une perspective toute gramscienne, à proposer in fine une alternative culturelle et politique.
La problématique mémorielle et les tensions qu'elles génèrent au sein de la pratique historienne sont également activées par Georges Vayrou dans la note critique qu'il consacre à l'édition des Carnets d'un préfet de Vichy dans « Métiers ». L'ouvrage, publié sans appareil critique, ne cesse de témoigner de frictions importantes entre histoire et mémoire : les propos clairement antisémites du préfet Grimaud, son ambivalence à l'endroit de Pétain, mais aussi ses actes de résistance et sa déportation à Dachau, rassemblés dans ce livre, forment, pour reprendre les mots de Georges Vayrou, une « histoire (.) tragique » et un « témoignage ambigu ».
Chloé Maurel a recueilli la parole, rare, du jeune romancier Fabrice Loi. L'auteur de Pirates raconte sa rencontre - forte et puissante - avec l'Afrique, son passage par l'histoire, sa vision du travail manuel, sa joie de vivre à Marseille. Tous ces déplacements paraissent s'organiser comme un vaste cercle concentrique autour de la question d'un avenir à construire en commun sur des valeurs autres que celles du productivisme et de la technophilie.
Écosocialisme, mémoire, fiction, ce numéro des Cahiers peut se lire en suivant la diagonale foisonnante des formes les plus diverses de l'émancipation et de l'exercice critique. À l'heure du démantèlement annoncé du droit du travail, de l'obsession sécuritaire, du dogmatisme réactionnaire très en vogue dans les médias, ce numéro rappelle que des ressources politiques existent, nombreuses. Dans les prochains numéros, les Cahiers continueront à explorer cette texture politique de la critique : d'abord en interrogeant l'histoire de la caricature politique puis, en lien avec les prochains « Rendez-vous de l'histoire » de Blois, en creusant la question des circulations liées au travail comme à l'engagement politique. Il s'agit de poursuivre notre quête d'une pratique historienne résolument attentive aux espérances émancipatrices, que notre époque génère désormais à l'échelle d'une planète vécue et pensée comme une.
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Cahiers d'histoire n.120 : quel autre sport ?
Cahiers D'Histoire
- Paul Langevin
- Cahiers D'histoire
- 9782917541357
À l'heure où triomphe le sport-marchandise, les Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique entendent donner à voir les tentatives et les réflexions, les succès et les difficultés, les aboutissements et les renoncements de celles et ceux qui, de la Révolution française à nos jours, ont visé l'érection d'un sport tout autre.
Si le mouvement ouvrier s'engagea précocement sur cette voie, il ne fut pas seul, l'Église ne laissant pas de s'inviter sur ce terrain.
Toutefois, les difficultés rencontrées furent identiques et nombreuses.
Comment faire entendre la revendication d'un autre sport quand le sport dominant touche, attire et passionne un public si vaste, notamment parmi les classes populaires ?
Sur quel axe faire porter le coeur de l'altérité sportive visée ? Jusqu'où pousser cette alternative ? Jusque dans le renoncement à toute forme de compétition, au risque d'éliminer une dimension très populaire de l'activité physique collective ?
Faut-il, plus radicalement encore, renoncer absolument au sport, fruit intrinsèquement empoisonné, comme l'envisagent épisodiquement socialistes et communistes ? Faut-il bien plutôt exiger la démocratisation du sport, envisageant par là et dans le même temps son extension et sa transformation ?
Comment et dans quelle structure faire vivre cette ambition transformatrice ?
C'est à toutes ces questions que les partisans d'un autre sport on dû faire face, en France et au-delà. Ce sont ces expériences que ce numéro des Cahiers d'histoire s'emploie à retracer, des immigrés polonais de Montceau-les-Mines aux jeunes communistes des années 1920 en passant par les catholiques italiens des années 1970 et les organisations sportives du mouvement ouvrier nationales (la FSGT) et internationales (Internationale socialiste de Lucerne et Sportintern dans l'entre-deux-guerres). Un parcours qui interrogera le sportif, l'historien, le citoyen.