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Rouge Inside
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Ce roman nous plonge de façon subtile dans l'Argentine des années de la dictature militaire, via le personnage d'une vieille bonne, Tránsito, qui laisse libre cours à sa rancoeur accumulée années après années, alors que le maître de maison vient de mourir. L'atmosphère terrible de ces années est ainsi dépeinte non pas frontalement, mais indirectement, au travers de l'ambiance de la maison bourgeoise, propriété de cette classe dominante d'origine européenne qui a joué le jeu des années de répression, mais aussi de la quête d'identité de Tránsito, au service depuis toute petite de gens complices, et qui vit dans son monde intérieur. Une lente prise de conscience plus efficace que l'évocation directe des morts, des disparus, des plaies encore ouvertes.
« Une écriture transparente, emplie d'intelligence et d'émotion. Une narratrice extrêmement singulière, dotée d'une écriture tout aussi minutieuse qu'intense. » dit la romancière et dramaturge Griselda Gambaro de ce roman qui, au-delà de sa subtilité dans le traitement d'un sujet douloureux, est aussi une belle recherche formelle sur la langue, la syntaxe, la mise en page même.
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Un écrivain, Sander, décide de s'isoler à la campagne pour composer son prochain roman. L'intrigue repose alors sur un jeu, celui de sa femme Milena qui, afin de le laisser concentré sur son travail sans disparaître totalement, lui a remis cinq lettres, une pour chaque semaine de sa retraite. Ces lettres amoureuses, touchantes par leur élégance passionnée, deviennent le fil conducteur du roman, jusqu'à la chute brutale, en s'intercalant avec le roman du narrateur-écrivain Sander. Un roman dans le roman décrivant la vie d'un petit village - au coeur de la campagne italienne - dont le quotidien est chamboulé par l'apparition, dans le jardin de la sacristie, d'une rose rouge mystérieuse, exceptionnellement belle et dont le charme semble maléfique. L'occasion pour le lecteur de découvrir une galerie de portraits d'une grande sensibilité et des paysages ruraux bucoliques mais toujours légèrement mystérieux.
Une construction remarquable, dont la complexité est à peine sensible tant sont habilement mêlés les différents niveaux de l'intrigue. Le lecteur est emporté, à la fois impatient de comprendre les fils de l'énigme et envoûté par l'atmosphère onirique. Un conte dont la poésie est de souvent flirter avec le fantastique, un univers élégant et troublant servi par une langue extrêmement travaillée, à la fois riche et déroutante, ainsi que par une véritable recherche formelle sur la mise en abyme du roman.
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L'homme qui avait été amoureux de Bette Davis ; et autres nouvelles
Angel Vazquez
- Rouge Inside
- 26 Février 2011
- 9782918226079
Ce recueil regroupe l'ensemble des nouvelles d'Angel Vazquez retrouvées à ce jour, inédites en français. Elles ont été publiées entre les années cinquante et soixante-dix dans différents journaux et revues. La nouvelle se révèle pour Vazquez un lieu d'expérimentation de la langue, des formes de narration, des personnages et des situations, un laboratoire vivant et fascinant de son projet littéraire autour de la ville de Tanger. La mythique ville internationale s'y dévoile sous un jour peu connu, celui de la classe moyenne espagnole, prise entre l'élite jet-set internationale et le peuple marocain. On y retrouve toute la subtilité de Vazquez, son sens plastique de l'impression : couleurs, odeurs, sons, variations du temps, mais aussi son art de sonder les âmes, leurs aspirations comme leurs angoisses. Une galerie de portraits qui forment en creux celui de leur auteur : un Angel Vazquez à la sensibilité exacerbée, obsédé par la solitude, le manque d'argent et ce sentiment d'échec qui contraste avec la reconnaissance qui est la sienne aujourd'hui : un écrivain considéré comme l'une des voix les plus fortes et les plus singulières de la littérature espagnole moderne.
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« Je suis un homme Frigo. » Le frigo, objet pratique tout autant que symbolique, ici au coeur d'un délire allégorique très argentin dans l'esprit, celui d'un homme qui devient littéralement frigo.
Le narrateur vit dans un appartement italien de Buenos Aires ; peu à peu, son obsession des frigos, qu'il se met à collectionner, l'entraîne dans une forme de délire le poussant à s'immiscer dans l'un d'eux, pour n'en plus ressortir. De là, entre réflexion et petits gestes du quotidien, nous l'entendons monologuer, ou plutôt dialoguer, nous raconter ce qui l'entoure, ce qu'il a vu aussi, dans ses longues déambulations, exposant les zones d'ombre et l'étrange magie de cette partie du globe, l'Amérique latine.
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Mohamed Mrabet est un conteur né.
Issu d'une famille pauvre du Rif, il est analphabète, bagarreur, grand voyageur, a exercé mille métiers, vécu mille vies, dans lesquelles il puise d'innombrables anecdotes. Les mémoires qu'il livre à Éric Valentin sont le témoignage d'un artiste essentiel de la culture populaire marocaine, à l'instar de Mohamed Choukri, mais aussi de l'un des derniers acteurs vivants de l'effervescence culturelle tangéroise des années soixante.
C'est surtout l'oeuvre d'un conteur, marquée par son goût de l'exagération, de l'ornement et de l'affabulation qui donnent toute sa saveur au récit.
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Nous sommes en Egypte, au coeur du désert oriental, peu avant la révolution qui conduira Nasser au pouvoir. Nicolas, ingénieur européen, est venu remettre en service une mine antique dans la majestueuse montagne du Darhib. C'est un personnage qui se cherche : Nicolas n'a pas de pays, pas d'identité ; découvrant le désert, sa beauté originelle, il réalise avoir trouvé un lieu où s'établir, un lieu à la mesure d'un rêve.
Moussa plante un décor singulier, celui d'un désert avare de ses dons, dur aux hommes, mais dont l'immensité aux couleurs toujours changeantes met face aux questions premières; là vivent les Bédouins, fiers et gauches, dont Moussa décrit avec soins le code de vie et les traditions. Nicolas sera rapidement pris entre ces hommes qu'il admire et la cohorte des étrangers venus bouleverser leur environnement.
Nicolas veut apporter la prospérité dans le désert, créer une cité nouvelle, mais son entreprise est marquée d'une fatalité : les fruits de son travail seront vénéneux, apportant la désolation autour de lui. La visite du dernier roi d'Egypte et de sa cour aux moeurs dissolues apportera la catastrophe, créant une méprise tragique qui scellera le destin de Nicolas. Enfermé dans sa folie, il ne lui restera plus qu'à se confondre dans la paix et la beauté désolée du désert.
Les semeurs de corruption est le roman d'une aventure au désert, au milieu des prospecteurs, des fiers Bédouins, de l'avidité des étrangers et de la corruption de leurs associés égyptiens ; mais la pureté et l'irréelle beauté du désert oriental lui confèrent une dimension lyrique, proche du mythe.
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Entre Rome et la Toscane, la Sardaigne et Islington, un ensemble d'histoires de vies et de villes, un livre intense et poétique dans lequel Soriga raconte la passion et la jalousie, les rencontres, la perte et la magie des retrouvailles, la lassitude et la facilité de l'amour.
Un livre sur l'amour sous toutes ses formes, tabous compris, des histoires que Soriga a puisé dans son expérience personnelle, qu'on lui a racontées, mais aussi dans ses voyages et ses souffrances, lui qui a quitté la Sardaigne par besoin de se confronter au monde, de sortir de son isolement, avant d'y revenir par nostalgie de la beauté brute de ses paysages.
« Soriga compose des pages parfaites, avec le savoir-faire de l'écrivain et la grâce d'un joueur de jazz. Des pages qui sont littérature, musique et danse, des récits qui ressemblent à des partitions. Essayez de les lire à haute voix, croyez-moi, ça sonne sacrément bien. C'est un livre qui se danse. » Lella Costa
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Tarifa est une ville frontière : à l'extrême sud de l'Espagne, au milieu des paysages du détroit de Gibraltar, elle sépare l'Espagne du Maroc, de Tanger. Une frontière quasi infranchissable entre deux mondes que tout oppose : sur ses plages échouent les corps noyés des immigrés clandestins mais brillent les voiles de Kite-surf des touristes européens. Iglesias nous plonge dans cet univers d'antagonisme à travers une galerie de portraits, autour de la figure de Max, qui tient une auberge en bord de mer et aura affaire à la mafia des passeurs pour avoir aidé des clandestins. Mais personne n'est clair dans ce monde d'immigrés, de surfeurs, de policiers, trafiquants et passeurs.
Une intrigue policière trépidante, servie par une écriture sèche et rythmée, émaillée de la poésie des paysages du détroit de Gibraltar. Une succession de chapitres très courts, autant de points de vue différents, une action qui se déroule à un rythme vertigineux qui emporte le lecteur.
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Des photographies d'oeuvres de tags et de graffitis recouverts partiellement par les pouvoirs publics de différents pays à travers le monde. Un essai sur l'art et la légalité éclaire la démarche de l'artiste.
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