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Snoeck
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La franc-maçonnerie dirige-t-elle la France ? Qui sont les vrais héritiers des Templiers ? Pourquoi les mafieux s'abstiennent-ils de tuer le vendredi ?
Ce magnifique album permet de tout découvrir sur toutes les sociétés secrètes du monde : leur histoire, leurs grandes figures, leurs buts, leur fonctionnement, leurs rites...
De l'Antiquité à nos jours, ce livre réalise un tour d'horizon extrêmement complet des sociétés secrètes et livre un état des lieux exhaustif à travers une approche thématique.
Ces organisations non officielles sont encore très présentes dans nos vies ; cet ouvrage clair et vivant permet de mieux les comprendre.
Toutes les sociétés de ce monde méconnu ont en commun le culte du secret et l'obéissance à des règles strictes où foisonnent serments et rites initiatiques. Ce beau livre illustré, au style alerte et haletant, répond à de nombreuses questions dans un langage accessible aux non-initiés.
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Surprise : l'art du monotype
Friedemann Malsch, Nicole Busing
- Snoeck
- Galerie De La Ville De Wolfsburg
- 23 Mai 2024
- 9783864424304
Les oeuvres graphiques constituent le coeur de la collection de la galerie de la ville de Wolfsburg et ce qui lui confère sa position distincte, bon nombre ont vu le jour dans l'atelier d'imprimerie du château de Wolfsburg. Le projet d'exposition (avril à août 2022) « Surprise. L'art du monotype » était centré sur le monotype et l'ouvrage qui suit présente donc cette technique sous de multiples facettes à l'aide d'oeuvres d'artistes du monde entier. Le monotype associe de manière fascinante la peinture, le dessin, et le graphisme. Ce procédé, apparu vers 1640, a connu un triomphe inattendu au XIXe siècle, les impressionnistes en particulier ont exploité en virtuoses les potentiels de ce moyen d'expression à la jonction entre le dessin et la gravure qui invite à la transposition rapide d'une image et traduit efficacement l'écriture artistique en image imprimée. Nous présentons ici des monotypes de nombreux artistes, parmi lesquels d'éminents représentants de l'art moderne tels que John Cage ou Edgar Degas et les travaux de créateurs contemporains comme Herbert Brandl, Shara Hughes, Mia Chaplin, Günther Forg ou Gerhard Richter, parmi bien d'autres.
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Monika Michalko: Here in the Real World
Harriet Zilch, Velten Wagner
- Snoeck
- 3 Octobre 2024
- 9783864424434
Arbres et vrilles végétales, oiseaux et champignons, logis et intérieurs décors : Monika Michalko (*1982 Sokolov, République tchèque) rapproche dans sa peinture des éléments figuratifs et objectifs, organiques et ornementaux, abstraits et architecturaux. Les compositions de ses tableaux sont toujours fictives : souvenirs, fantasmes et scènes oniriques y forment un univers pictural défini par ses propres lois. La tonalité spécifique des ses oeuvres elle aussi renforce leur caractère onirique. Toujours, ces compositions rappellent de loin des artistes modernes comme Paul Klee, Kasimir Malewitsch, Giorgio de Chirico, Odilon Redon ou James Ensor. Dans son tableau vivant « Ship of Fools » (Nef des fous) de 2023, différents interprètes dont des enfants et un chien se montrent dans un décor aux fortes vagues de carton ondulé sur le point de se rompre. Monika Michalko réussit un grand écart passionnant entre animé et inanimé, statique et mouvement. La représentation d'un navire égaré plein de fous présente de nombreuses références à Nuremberg : la satire morale de la fin du Moyen-âge « La Nef des fous » de Sebastian Brant (1457-1521) a été l'une des oeuvres en langue allemande illustrées les plus populaire »s du 15ème siècle. Parmi les artistes avec lesquels Brant a collaboré à Bâle pour les illustrations se trouvait aussi le jeune Albrecht Dürer. Monika Michalko trouve ici une nouvelle interprétation du motif et propose une métaphore contemporaine pour décrire l'état de notre monde chaotique.
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Autoportraits, de Rembrandt au selfie
Musée des Beaux-Arts de Lyon
- Snoeck
- 22 Mars 2016
- 9783864421402
L'autoportrait est un genre d'art plastique purement européen et un genre extrêmement actuel : des portraits dans un miroir de la fin du Moyen-âge aux fières représentations de soi à l'époque baroque ou à l'image du moi sensible des romantiques, l'identité propre en image ouvre une série de thèmes qui va jusqu'au phénomène actuel du selfie partagé des millions de fois sur le réseau mondial. L'exposition et le catalogue ont été conçus dans le cadre d'une coopération internationale des musées de Karlsruhe, Lyon et Édimbourg. Un ensemble d'une centaine d'oeuvres de leurs collections (peintures, dessins, gravures et vidéos) est consacré aux motifs divers de la remise en question et de la présentation de soi par les hommes.
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Tje zu ba myanmar ; merci Myanmar
Thierry Colin, Bernard Combeaud
- Snoeck
- 8 Décembre 2011
- 9789461610232
"TJE ZU BA MYANMAR" est un album de photographies, en hommage aux femmes et aux hommes de la Birmanie.
Ce livre réalisé en grande partie en bichromie montre le peuple birman dans des images surprenantes.
Une photographie qui laisse découvrir ce pays lointain et son peuple chaleureux. Ce beau livre, réalisé sur un papier de haute qualité, nous fait redécouvrir les chemins de la mémoire et du coeur.
Un cadeau de fin d'année fort apprécié.
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Dans le cadre de la commémoration de la Réforme en 2017, les Deichtorhallen de Hambourg présentent une exposition de grande envergure de l'artiste médiatique américain Bill Viola (*1951 à New York) avec 13 des installations vidéo qu'il a créées depuis 1992. Son travail tourne autour des thèmes centraux de l'existence humaine - naissance, émotion, spiritualité, amour et mort. L'artiste s'intéresse surtout aux traditions mystiques en général, du christianisme au bouddhisme zen et à l'islam. L'esthétique des images s'y appuie parfois fortement en ultra slow motion à l'iconographie du Moyen-Âge ou de la Renaissance - ces tableaux uniques en leur genre transmettent avec une puissance prodigieuse couplée à une exigence extrême de forme l'expérience du sublime et du spirituel avec les moyens que propose le langage des images du 21e siècle globalisé.
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Paragons & afterimages, photographs from the Berlin University of the Arts 1850-1930 ; vorbilder nachbilder, die fotografische lehrsammlung der Universität der Künste Berlin 1850-1930
Pohlmann, Faber
- Snoeck
- 11 Mars 2020
- 9783864423055
« Modèles / reproductions » - deux termes qui renvoient aux rapports entre les images, mais aussi à leur production sur la base d'images déjà existantes. Des photographies étaient notamment utilisées comme « références » ou « modèles » dans les académies d'art et écoles d'art appliqué du 19ème et du début du 20ème siècle où elles constituaient à elles seules un type didactique d'images. Les modèles photographiques étaient un outil important pour les artistes en herbe et leur pratique créative ; leur utilisation a donné naissance à des « reproductions » dans les cours d'art :
Peintures, sculptures, dessins et graphismes. Les archives de l'Université des arts de Berlin conservent une collection unique et précieuse de photographies utilisées à des fins pédagogiques qui remonte aux années 1850 et a été réunie par les institutions précédentes, l'Académie des arts de Berlin (Berliner Kunstakademie) et la grande école d'arts appliqués Kunstgewerbeschule. Avec près de 25 000 photographies isolées, auxquelles s'ajoutent des paquets et des albums, cette collection est unique en Allemagne.
Longtemps peu considérée, elle a pu être exploitée scientifiquement et archivée depuis quelques années. La collection est pré sentée pour la première fois dans ce livre et dans l'exposition préparée par le Stadtmuseum de Munich. Les motifs les plus courants des images qui la composent comptent des reproductions d'oeuvres d'art, des paysages, des études d'après nature d'eau, de nuages, d'arbres, de plantes, de rochers, etc., des architectures, des natures mortes aux fruits, au verre, etc., des portraits, des scènes de genre, des images du vivant, nus et études d'animaux, et des représentations orientales et historiques. Les études, connues en France sous le terme « études d'après nature », viennent de photographes européens et américains célèbres, parmi lesquels : Fratelli Alinari, Ottomar Anschütz, Karl Blossfeldt, Adolphe Braun, Eugène Cuvelier, Georg Maria Eckert, Constantin Famin, Wilhelm von Gloeden, Albert Renger Patzsch, Jakob August Lorent, Gustave le Gray, James Robertson, Henry Peach Robinson, Giorgio Sommer, Carleton Watkins.
Catalogue d'exposition Cat. Münchner Stadtmuseum. Collection photographique | Université des arts de Berlin, éd. Ulrich Pohlmann, Dietmar Schenk et Anastasia Dittmann, 450 ill. coul., textes (all./ang.) de Ludger Derenthal, Monika Faber, Antje Kalcher, Mei-Hau Kunzi, Hubert Locher, Kristina Lowis, Paul Mellenthin, Sabina Mlodzianowski, Angela Nikolai, Helena Perez Gallardo, Dorothea Peters, Herbert Rott, Bernd Stiegler, Herta Wolf et des éditeurs
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Barthelemy Toguo : faith can move mountains
Barthélémy Toguo, Andreas Baur
- Snoeck
- 17 Août 2023
- 9783864424021
Barthélémy Toguo (*1967) pose dans sa pratique artistique des questions d'une actualité brûlante sur l'identité et l'appartenance à la société en prenant pour thème la migration, la fuite, l'expulsion et toutes les restrictions issues des frontières territoriales et des politiques souverainistes. Avec en toile de fond sa double nationalité franco-camerounaise, il adopte une attitude explicitement anti-eurocentrique. Son attention se tourne vers les causes des rejets écologiques et leurs conséquences pour la société. Les mots-clés dans ce contexte sont notamment : pénurie d'eau potable et industrielle, dérapages de l'agriculture, effets du changement climatique, corruption, guerre, absence de perspectives de développement économique, etc. il associe l'humain et la nature dans ses travaux, qu'il s'agisse de peinture, dessin, sculpture, performances ou installation : « ce qui me guide, c'est une esthétique au développement ininterrompu, mais aussi un sens de l'éthique qui fait une différence et structure mon approche toute entière. » Le livre présente des oeuvres spécialement créées pour l'exposition d'Esslingen, des remakes et des installations adaptées - livre et exposition proposent également un bref aperçu rétrospectif de l'oeuvre de l'artiste.
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Avec son univers pictural expressif et combattif, l'artiste Leiko Ikemura née en 1951 à Tsu, au Japon, a d'abord fait sensation dans les années 1980 autour des Nouveaux fauves. Elle est aujourd'hui célèbre dans le monde entier pour ses jeunes filles qui flottent dans des mondes intermédiaires et ses paysages cosmiques aux créatures hybrides fabuleuses qu'on a pu voir notamment au Kunstmuseum de Bâle ou au National Art Center de Tokyo. Au Japon, elle est célébrée comme une artiste à laquelle la plongée systématique dans l'art occidental a plus que tout permis de prendre de plus en plus conscience de sa culture d'origine et qui a trouvé la voie d'une synthèse des deux cultures unique en son genre. À la CFA Contemporary Fine Arts de Berlin, elle occupe aujourd'hui deux étages de la galerie et y présente des oeuvres de toutes ses périodes, jusqu'aux sculptures les plus récentes. Leiko Ikemura a d'abord étudié la littérature à Osaka et en Espagne avant d'entrer en 1973 au département de peinture de l'Escuela Superior de Bellas Artes à Séville. Elle a ensuite vécu à Zurich, puis à Cologne à partir des années 1980 et à Berlin depuis la chute du Mur, où elle est titulaire d'une chaire de professeur de peinture à l'université des beaux-arts depuis 1991. Anaël Pigeat écrit que l'artiste habite encore, comme le chat en elle, là où l'histoire est vécue dans la rue, dans le revêtement des murs et le comportement des passants. Dans une ville élastique en transition permanente dont la géographie actuelle n'a plus rien à voir avec celle de l'époque où elle y est arrivée. Une ville où la politique se déroule dans la rue, comme son travail : d'une forme à l'autre.
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Les oeuvres de Diego Rodriguez de Silva y Velázquez, qui est probablement le plus grand peintre du XVIIe siècle, continuent de fasciner le public et les artistes du monde entier. Dans ce très bel ouvrage, Leah Kharibian nous fait découvrir cet artiste de génie et son entourage à travers d'aucuns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. Elle y retrace son ascension de jeune apprenti à peintre de la cour de d'Espagne qui, au-delà de quelques splendides portraits, notamment de Philippe IV, nous a légué des toiles mythologiques tout aussi magistrales. Leah Kharibian est historienne de l'art et essayiste free-lance.
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Benjamin Katz, né en 1939 de parents juifs allemands à Anvers, doit sa célébrité à ses portraits pénétrants d'artistes, tels Georg Baselitz, Jörg Immendorff, Josef Beuys, James Lee Byars, Sigmar Polke ou Gerhard Richter. Pas une exposition de ces grands de la peinture allemande - auxquels Benjamin Katz est parfois lié depuis des années - qui ne se passe de ses portraits subtilement raffinés. Mais ses archives d'une carrière photographique de plus de 60 ans aux plus d'un demi-million de négatifs recèlent encore bien des surprises : notamment, outre des séries de photos conceptuelles, des observations du quotidien - paysages, traces du déclin industriel, détails architecturaux, trouvailles de poésie ordinaire ou encore moments d'absurde. Les clichés regorgent d'histoires non-dites, font appel à des associations hétéroclites, laissent en permanence transparaître l'esprit complexe de l'artiste. On ne peut que suivre avec admiration les résultats de cette création.
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Sur huit tableaux indépendants d'une longueur totale de plus de soixante-dix mètres, Saul Steinberg a réalisé pour le pavillon américain de l'Exposition universelle de Bruxelles en 1958 un imposant collage sur l'American Way of Life, baptisé sobrement « Les Américains ». Le musée Ludwig de Cologne présente de nouveau pour la première fois l'ensemble complet, complété par d'autres dessins, collages et illustrations de magazines.
Saul Steinberg, né en 1914 en Roumanie et mort en 1999 à New York, a commencé en 1932 des études d'architecture à Milan, a fondé en 1936 l'hebdomadaire comique « Bertoldo » avant d'essayer en 1941 d'émigrer aux USA avec un passeport dont il avait falsifié lui-même le tampon pour être finalement refoulé en République dominicaine d'où il enverra des dessins au « New Yorker » afin de parvenir finalement quand même à gagner les USA. « The Americans » est considéré comme le sommet de son travail artistique qui lui a surtout valu la notoriété d'illustrateur du « New Yorker ».
Ce livre ne constitue pas seulement une documentation complète de « The Americans » avec de nouvelles illustrations excep tionnelles, il montre aussi pour la première fois et met parfaitement en valeur le mélange des médias les plus divers qui constituent l'oeuvre - dessin, photographie, motifs de papiers peints, papier d'emballage et fragments de bandes dessinées. L'exposition et le livre ne permettent donc pas uniquement de redécouvrir, mais ouvrent pour la première fois un regard authentique sur les possibilités de rencontrer l'Amérique des grandes villes et des campagnes telles qu'en offrait aussi la première exposition universelle dans l'Europe de l'après-guerre.
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L'oeuvre de Sigmar Polke compte près de 200 éditions de 1963 à 2009 et la collection Ciesielski est la seule à les rassembler toutes dans le monde entier. Le livre consacré à l'exposition de la collection et sa confrontation avec des oeuvres de la collection Lambrecht-Schadeberg au musée d'art contemporain de Siegen veut avant tout permettre une observation intensive de quelques-unes des éditions pré - éminentes du 11e lauréat du prix Rubens de la ville de Siegen (2007) par une génération de rédacteurs plus jeunes, mais aussi par des connaisseurs intimes de son oeuvre et des compagnons de route.
Les auteurs osent le pari passionnant de formuler de nouvelles approches au travail du grand maître de l'équivoque et de l'ironie. Avec ses feuilles, chemises, livres, photographies et objets de l'art du 20e siècle, Sigmar Polke a ouvert des voies entièrement nouvelles autour de thèmes surprenants et de techniques expérimentales. Les éditions ont aussi puisé dans sa peinture pour, d'une part, nous y ramener mais aussi, d'autre part, développer des aspects médiatiques entièrement personnels.
La particularité des éditions de Sigmar Polke est sans doute que son principe de masquage de type camouflage s'y trouve totalement façonné, y compris en ce qui concerne le contenu. Il y a réalisé des photos de type reportage ou critiques de la société et les a placées sur le même plan et à côté de ses impressions en série colorées de motifs quotidiens, son mélange de style sur de simples éléments de décoration baptisé « German-Pop ». Sa position critique envers les médias et la culture apparaît dans ses Multiples, en particulier lorsqu'il travaille avec des gravures historiques ou des appareillages d'optique, voire simule des procédés magiques.
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« Le gouffre blanc libre, l'infini, s'ouvre devant nous », ainsi Kasimir Malevitch décrit-il en 1919 l'emploi qu'il fait de la couleur blanche en fond monochrome dans la « peinture suprématiste », telle une surface sur laquelle ses formes géométriques semblent flotter en apesanteur. Pour Vassily Kandinsky, la surface blanche de ses abstractions expressives était l'ouverture décisive de l'espace peint par laquelle la complexité du monde devait être reflétée par synesthésie et l'art se trouver ainsi mis de côté avec les sciences naturelles. Piet Mondrian enfin cherchait avec la représentation de formules mathématiques des harmonies universelles derrière les phénomènes visibles. Ses expérimentations avec la « non couleur blanc » dans une structure de lignes noires et de surfaces colorées forment un « système néo plastique » qui est entré dans l'histoire de la peinture indépendamment de toute fonction de représentation. C'est à ces trois artistes, considérés comme les plus éminents pionniers de l'avant-garde et de l'abstraction au XXe siècle, que la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen consacre pour la première fois avec une sélection d'oeuvres majeures une passionnante exposition commune dans le cadre de la Quadriennale de Düsseldorf 2014 sur le thème complexe des surfaces blanches reproduites avec minutie dans ce livre - ce qui permet de discuter la question de la matérialité et de l'immatérialité de la couleur blanc, y compris à la lumière des résultats de recherches récentes en matière de restauration. Les réponses obtenues sont surprenantes et apparaissent séparément. L'art, la science et les para religions ont-ils établi dans la couleur blanche un lien entre le monde physique et métaphysique, avait-elle le rôle de symbole pour un monde futur ? Faut-il vraiment réécrire l'histoire de l'art, ou seulement l'élargir à de nouveaux aspects ?
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Lorsque Thomas Feuerstein (*1968) est interrogé sur son oeuvre exu bérante qui mêle la biologie, la littéra - ture, l'histoire de l'art, la philosophie, la médecine, la cybernétique, la religion, le sexe, l'économie et les mass media, ou encore les effets de la biopolitique sur l'individu et le rêve de l'éternelle jeunesse, il répond volontiers par écrit sous forme d'exposé littéraire. La folle et téméraire énumération autour de son oeuvre ressemble alors d'autant plus à une théorie littéraire complexe de la vie réelle qu'il réagit lui-même par un récit d'aventures -comme son histoire « Plus ultra. Le projet herculéen ». Thomas Feuerstein y fait le portrait du boxeur, éditeur de magazines, dadaïste et dandy Arthur Cravan, tournant son regard vers un personnage des années 1920 qui hante depuis peu, soit 60 ans plus tard, à la manière d'une idole l'histoire de la pop tout en alimentant le mythe de l'anti-héros anarchiste.
Cette image littéraire n'est cependant qu'une parabole pour le modèle de machines et bioréacteurs de Feuerstein avec lesquels l'art est produit au sens le plus classique, notamment un automatisme d'écriture emprunté à la célèbre « Écriture automatique » des surréalistes, mais basé chez lui sur la cotation et la fluctuation des cours. Parallèlement, l'orga nique, les enzymes et catalyseurs, forment des sculptures molécu laires, et donc un processus, qui mène à des manifestes tels qu'on ne les connaît que dans l'histoire de l'art. Son concept de forme, explique l'artiste, « a peu à voir avec le concept classique de sculpture. La matière, ses structures moléculaires et les processus et transfor mations qui y sont liés, joue un rôle spécifique. Je ne vois pas la forme comme le concept contraire de la matière, mais comme une structure susceptible de prendre différents aspects et figurations. »
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Thomas Feuerstein transforme les salles de la galerie im Taxispalais d'Innsbruck en un ensemble cohérent de serre, cuisine de laboratoire, chambre froide et fabrique. Des méandres de tuyaux parcourent l'exposition, raccordant appareillages et objets, un hallucinogène de synthèse est extrait d'algues et de champignons par un processus chimique en même temps qu'un mucus visqueux est produit, d'épais fils et traînées forment une sculpture transparente et comme liquide. L'effet psychotrope de la substance hallucinogène, qui fait se fondre des objets solides dans la perception, est reflété comme un processus réel, l'intérieur de la psyché et l'extérieur du mucus polymère commencent à interférer et à se superposer. Thomas Feuerstein ‚*1968 à Innsbruck, vit à Vienne) fait des processus biochimiques un moyen d'expression artistique pour des installations spectaculaires à la frontière entre art et modalités d'expérience scientifique, fragmentant ainsi les modèles d'explications scientifiques et remettant en question leur prétention à la vérité. L'utilisation variée des médias courants dans l'art donne naissance à de nouveaux contextes significatifs, croise le factuel et le fictif, déplace des significations. Où pourrait-on mieux le lire que dans cet ouvrage concis composé par l'artiste !
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Georg Baselitz ; peintre-graveur III
Rainer michael Mason, Detlev Gretenkort
- Snoeck
- 11 Mai 2019
- 9783864421853
Georg Baselitz s'est intéressé à la gravure dès le début de son parcours artistique. Bénéficiaire d'une bourse à la Villa Romana de Florence, il commence dès 1965 à collectionner le maniériste italien Le Parmesan. Ses premières gravures remontent à 1963/64, celles sur bois à 1966, suivies en 1977 par les linogravures - des travaux publiés par Fred Jahnà Johannes Gachnang dans un répertoire de ses oeuvres en deux volumes majoritairement en noir et blanc (1963-1974 et 1974-1982). Comme dans sa peinture et sa sculpture, ses gravures traitent de complexes thématiques tels que héros, bergers, aigles, arbres et bien d'autres.
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Emil Nolde : cousin of the depths ; avec la correspondance Klee-Nolde
Collectif
- Snoeck
- 27 Novembre 2018
- 9783864422508
Le livre, dont le titre reprend une qualification due à Paul Klee de son ami artiste Nolde, est publié à l'occasion de l'exposition « Emil Nolde » au Centre Paul Klee et comprend, outre les illustrations des oeuvres qui y sont présentées, la correspondance publiée ici pour la première fois des couples Nolde et Klee. La rencontre avec l'étranger a toujours paru stimuler le travail artistique d'Emil Nolde. Dans son oeuvre, on trouve de nombreuses références au grotesque, au fantastique et à l'exotisme, une fascination qu'il partageait avec Paul Klee. Les grotesques leur permettaient à tous les deux de com menter en critiquant les événements de l'époque. Des repré - sen ta tions fantastiques naissent chez Nolde du jeu sérieux avec l'inconnu et inquiétant, et occupent par conséquent une place centrale dans son oeuvre, tandis que chez Paul Klee, le royaume des esprits, démons et autres créatures hybrides semble plutôt servir à l'édification en tant qu'univers parallèle passionnant.
Les motifs exotiques forment, pour Nolde comme pour Klee et beaucoup de leurs contemporains, un nouveau vocabulaire formel inspirant qui les aide à desserrer le corset de la tradition européenne. Le livre présente d'une part des oeuvres de Nolde qui n'avaient suscité jusqu'à présent qu'un intérêt marginal du monde artistique, mais aux quelles l'artiste accordait une grande importance et qui méritent donc toute notre attention, publie et commente d'autre part pour la première fois la correspondance d'Emil et Ada Nolde avec Paul et Lily Klee. Cette étude de la communication écrite entre les deux artistes amis et leurs familles comble une lacune de la recherche et fait apparaître des aspects jusqu'à présent encore inconnus d'une amitié source d'inspiration réciproque.
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À la fois livre d'artistes et archive, cette publication introduit un sujet important et émouvant de l'histoire allemande. On y voit les types les plus divers de bunkers en hauteur, construits notamment entre 1940 et 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, et vus entre 1984 et 1989 par l'artiste et photographe Boris Becker. Lorsqu'il débute son projet documentaire, la Guerre froide est presque terminée et les constructions en béton sont peu à peu libérées de l'exigence de protection civile. Plus encore qu'avant, elles font l'effet de corps étrangers et de monstres inquiétants dans le paysage urbain. Leur fonction semble alors controversée et aucun esprit rationnel et sensé ne veut plus rien avoir à faire avec l'idéologie meurtrière dont ils évoquent le souvenir et qui les a fait sortir de terre. Boris Becker a photographié près de 700 bunkers dans plus de 40 villes d'Allemagne de l'Ouest. Ce recueil donne un aperçu exemplaire du sujet élaboré dans le cercle de l'école de Becher.