Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Littérature
-
Aurais-je été sans peur et sans reproche ? Le chevalier Bayard et moi
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 3 Octobre 2024
- 9782707355515
Je me suis souvent demandé comment mon ancêtre le chevalier Bayard - réputé sans peur et sans reproche - avait pu sereinement, au fil de ses batailles, tuer des centaines de personnes innocentes.
Afin d'expliquer ce mystère et de savoir comment je me serais moi-même comporté si j'avais vécu à son époque, je ne vois qu'une solution : voyager dans le passé à sa rencontre, discuter avec lui et ses contemporains en tentant de comprendre leur mentalité et, s'il accepte de m'écouter, lui faire entendre raison. -
Et si les Beatles n'étaient pas nés ?
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 6 Octobre 2022
- 9782707348050
On s'obstine à porter aux nues les auteurs de chefs-d'oeuvre, sans prendre la mesure des dégâts qu'ils provoquent. Ils relèguent en effet d'autres créateurs dans l'obscurité, imposent des canons arbitraires à notre sensibilité et déforment notre regard sur le passé.
Ce livre propose d'étudier les mondes alternatifs où ils n'existent pas et de mettre ainsi en valeur toutes les oeuvres dont ils nous ont injustement privés. -
Le déséquilibriste (à ne pas confondre avec le déséquilibré ou l'équilibriste) est un artiste de la traversée des micro-désastres. Il parvient à transfigurer les bévues du maladroit ordinaire, ses chutes ridicules ou douloureuses, en embellies : oeuvre d'art, oeuvre de vie.
Les figures ici évoquées sont des aventuriers et aventurières de l'instable. La puissance de dérangement qui émane de leurs oeuvres apprivoise le provisoire, l'incertitude angoissante, l'absence de vérité. De Nietzsche à Kafka, Baptiste Morizot, Nastassja Martin ou Paul B. Preciado, de Louise Bourgeois à Miriam Cahn ou Laura Lamiel, ce livre explore la force vitale du déséquilibre, celle qui nourrit des créations et pensées divergentes où les anciennes bipartitions vacillent : masculin et féminin, humain et non-humain, vivant et non-vivant.
Ce qu'elles nous apprennent ? À tenir l'instable, à imaginer des vérités subtiles, objets de création vivante par toutes et tous et non plus abandonnées au domaine réservé des catégories philosophiques ou des dogmes politiques. L'hypothèse peut sembler cruciale à une époque qui évoque trop souvent un pseudo-concept de post-vérité ou de fake news auquel s'opposerait un vrai inaliénable. -
On ne cesse d'affirmer, depuis l'Antiquité et plus encore depuis Freud, qu'oedipe aurait tué son père.
Mais cette accusation ne résiste pas à l'examen. En menant avec rigueur l'enquête sur les circonstances du meurtre et en révélant l'identité de l'assassin, ce livre montre que des pans entiers de notre culture reposent sur une erreur judiciaire. -
Il est impossible de croire sérieusement, comme les deux héros du célèbre film d'Hitchcock Fenêtre sur cour, que leur voisin aurait tué sa femme, puis l'aurait découpée en morceaux devant les fenêtres ouvertes d'une trentaine d'appartements.
Mais leur délire d'interprétation n'a pas pour seule conséquence de conduire à accuser un innocent. Il détourne l'attention d'un autre meurtre - bien réel celui-là - qui est commis devant les spectateurs à leur insu et mérite l'ouverture d'une enquête. -
Comment parler des livres que l'on n'a pas lus?
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 11 Janvier 2007
- 9782707319821
L'étude des différentes manières de ne pas lire un livre, des situations délicates où l'on se retrouve quand on doit en parler et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un livre que l'on n'a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui ne l'a pas lu non plus.
-
La vérité sur "Ils étaient dix"
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 10 Octobre 2020
- 9782707346797
Aucun lecteur sensé ne peut croire en la solution invraisemblable proposée à la fin du célèbre roman policier Dix petits nègres.
En donnant la parole au véritable assassin, ce livre explique ce qui s'est réellement passé et pourquoi Agatha Christie s'est trompée.
Ce livre est paru en 2019 sous le titre La Vérité sur "Dix petits nègres". -
L'affaire du chien des Baskerville
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 10 Janvier 2008
- 9782707320216
Les personnages littéraires ne sont pas, comme on le croit trop souvent, des êtres de papier, mais des créatures vivantes, qui mènent une existence autonome à l"intérieur des textes et vont jusqu'à commettre des meurtres à l'insu de l'auteur.
Faute de l'avoir compris, Conan Doyle a laissé Sherlock Holmes se tromper dans sa plus célèbre enquête, Le Chien des Baskerville, et accuser à tort un malheureux animal, permettant au véritable assassin d'échapper à la justice. Ce livre rétablit la vérité. -
Le danseur des solitudes
Georges Didi-Huberman
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 6 Avril 2006
- 9782707319586
« J'ai vu, un jour, dans les Alpujarras, un oiseau immobile dans le ciel. C'était un petit rapace. Son corps, à mieux y regarder, esquissait bien quelques gestes infimes : juste ce qu'il fallait pour demeurer dans le ciel en un point aussi précis qu'intangible. Sans doute était-ce le sitio convenable pour bien guetter sa proie. Mais il lui avait fallu, pour cela même, renoncer à voler vers un but, ne surtout pas fendre l'air, tout annuler pour un temps indéfini. C'est parce qu'il s'était placé contre le vent - parce que le milieu, l'air, était lui-même en mouvement - que le corps de l'oiseau pouvait ainsi jouer à suspendre l'ordre normal des choses et à déployer cette immobilité de funambule, cette immobilité virtuose. Voilà exactement, me suis-je dit alors, ce que c'est que danser : faire de son corps une forme déduite, fût-elle immobile, de forces multiples. » Il ne s'agit, dans ce livre, que de regarder et de décrire philosophiquement, autant que faire se peut, un grand danseur de baile jondo, Israel Galván. Il s'agit de reconnaître dans son art contemporain un art de « naissance de la tragédie ». Il s'agit d'écouter son rythme et de reconnaître dans ses mots - au moins trois d'entre eux : la jondura ou « profondeur », le rematar ou l'art de « mettre fin » et le templar, intraduisible - de grands concepts esthétiques que notre esthétique ignore encore. Cet ouvrage est paru en 2006.
-
Comment parler des lieux où l'on n'a pas été ?
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 12 Janvier 2012
- 9782707322142
L'étude des différentes manières de ne pas voyager, des situations délicates où l'on se retrouve quand il faut parler de lieux où l'on n'a pas été et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d'affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un endroit où l'on n'a jamais mis les pieds, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui est également resté chez lui.
-
Choses vues, non, pas même vues jusqu'au bout. Choses simplement entrevues, aperçues. Etres qui passent, souvent au féminin pluriel, comme la Béatrice de Dante, Laura de Pétrarque, la " nymphe " d'Aby Warburg, la Gradiva de Jensen et de Freud ou la " passante " anonyme des rues parisiennes selon Charles Baudelaire. Créatures ou simples formes qui surgissent ou qui tombent. Instants de surprise, ou d'admiration, ou de désir, ou de volupté, ou d'inquiétude, ou de rire.
Impressions enfantines, deuils. Colères aussi. Réflexions esquissées. Instants critiques. Ou descriptions, tout simplement. Phraser le passage des aperçues ? Comme un recueil de circonstances, de visions en bribes, d'émotions inattendues, de pensées qui s'inventent devant des choses ou des êtres apparaissants, apparus et, très vite, disparaissants, disparus. Une phénoménologie, une poétique, une érotique du regard s'esquissent.
Tout cela devenu, sans crier gare, un journal sans continuité, un ensemble de récits sans personnages bien définis, un autoportrait sans visage unique. Remonter ce journal en désordre. Découvrir, alors, qu'il était fait d'occasions (où les temps passent vite), de blessures (où les temps frappent fort), de survivances (où les temps reviennent toujours) et de désirs (où les temps adviennent pour un futur entraperçu). -
Quand les images prennent position
Georges Didi-Huberman
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 5 Février 2009
- 9782707320377
Dans un monde oú les images prolifèrent en tous sens et oú leurs valeurs d'usage nous laissent si souvent désorientés - entre la propagande la plus vulgaire et l'ésotérisme le plus inapprochable, entre une fonction d'écran et la possibilité même de déchirer cet écran -, il semble nécessaire de revisiter certaines pratiques oú l'acte d'image a véritablement pu rimer avec l'activité critique et le travail de la pensée.
On voudrait s'interroger, en somme, sur les conditions d'une possible politique de l'imagination. cet essai, le premier d'une série intitulée l'oeil de l'histoire, tente d'analyser les procédures concrètes et les choix théoriques inhérents à la réflexion de bertolt brecht sur la guerre, réflexion menée entre 1933 et 1955 par un poète exilé, errant, constamment soucieux de comprendre une histoire dont il aura, jusqu'à un certain point, subi la terreur.
Dans son journal de travail comme dans son étrange atlas d'images intitulé abc de la guerre, brecht a découpé, collé, remonté et commenté un grand nombre de documents visuels ou de reportages photographiques ayant trait à la seconde guerre mondiale. on découvrira comment cette connaissance par les montages fait office d'alternative au savoir historique standard, révélant dans sa composition poétique - qui est aussi décomposition, tout montage étant d'abord le démontage d'une forme antérieure - un grand nombre de motifs inaperçus, de symptômes, de relations transversales aux événements.
On découvrira ainsi, dans ces montages brechtiens, un lieu de croisement exemplaire de l'exigence historique, de l'engagement politique et de la dimension esthétique. on verra enfin comment walter benjamin - qui a été, en son temps, le meilleur commentateur de brecht - déplace subtilement les prises de parti de son ami dramaturge pour nous enseigner comment les images peuvent se construire en prises de position.
-
Comment la structure d'horizon propre à la phénoménologie de Husserl peut-elle aider notre lecture de la poésie ? Quel est le sens de la présence centrale du cri dans l'oeuvre de Bonnefoy ? Pourquoi la parole amoureuse peut-elle autant intégrer l'ensemble du monde pour louer la personne aimée que l'oublier selon le projet d'une fusion où l'érotique est pensée comme expérience de l'absolu ? En quoi la parole impossible dont témoignent les récits des mystiques est-elle une tension vers une parole retrouvée ? Quel peut être le rôle des pronoms « je », « tu », « nous » dans l'écriture des sermons de saint Bernard ? Quelle est la dimension vocale de la parole encore présente dans la solitude de l'acte de lire ?
Ces questions où parole et poésie se croisent dans la louange, la prière, la parole érotique ou la célébration de la gloire du monde sont posées en interrogeant notamment les oeuvres de Ronsard, Lamartine, Baudelaire, Hugo, Rilke, Valéry, Claudel, Michaux ou encore André du Bouchet, Pierre Reverdy et Luis Mizón. C'est l'aventure poétique du souffle de la voix humaine que médite Jean-Louis Chrétien dans les dix chapitres de ce livre. -
Des étoiles nouvelles. Quand la littérature découvre le monde
William Marx
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 4 Mars 2021
- 9782707346834
Les étoiles se lèvent-elles à l'ouest ? Et un poème peut-il faire polémique dans les journaux plusieurs semaines durant ? Que doit aux éléphants la rondeur de la Terre ? Et à Dürer La Guerre des étoiles ? Lequel des deux est le plus sémiologue, Tintin ou Milou ? Une boucle de cheveux et une bulle de savon méritent-elles de monter au ciel ? Et quels vers inédits de Shakespeare dans Hamlet auraient suffi à modifier l'oeuvre de Proust ?
À tant de questions fondamentales comme à bien d'autres ce livre apporte des réponses précises et argumentées, ainsi qu'à celle-ci, qui les résume toutes : que peut une image ? À partir de deux mots pris dans l'un des poèmes les plus célèbres de la langue française, l'ouvrage raconte la découverte du monde, de la terre et du ciel par le langage et la littérature.
Car ce livre traite des étoiles et de la poésie. Il parle du plus loin de nous, le firmament, et de ce qui nous touche au plus près, les mots du poète, des mots qui parfois nous découvrent le ciel. C'est un livre sur tout et sur l'inaccessible, sur l'altérité et les relations Nord-Sud, sur l'esthétique, la science et le pouvoir, sur la mémoire et les possibles de l'histoire. À partir de deux mots seulement, il dévoile les métamorphoses de la poésie en même temps que celles de notre connaissance du monde. -
Si tout grand créateur est une énigme, aucun ne l'est autant que le célèbre écrivain russe Léon-Fiodor Tolstoïevski.
Qui mieux que cette personnalité multiple, auteur de romans aussi différents qu'Anna Karénine et Crime et châtiment, ou Les Frères Karamazov et Guerre et paix, peut nous aider, en nous entraînant dans les profondeurs de l'âme slave, à résoudre la question principale de toute réflexion sur le psychisme : pourquoi suis-je plusieurs ? -
On ne cesse d'évoquer l'influence des écrivains et des artistes sur leurs successeurs, sans jamais envisager que l'inverse soit possible et que Sophocle ait plagié Freud, Voltaire Conan Doyle, ou Fra Angelico Jackson Pollock.
S'il est imaginable de s'inspirer de créateurs qui ne sont pas encore nés, il convient alors de réécrire entièrement l'histoire de la littérature et de l'art, afin de mettre en évidence les véritables filiations et de rendre à chacun son dû.
-
Pathologie du cadre. Quand l'Art Brut s'éclate
Michel Thévoz
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 8 Octobre 2020
- 9782707346391
Le cadre, cet accessoire excentrique, qui n'est ni dehors ni dedans, et qui échappe à toutes nos catégories, vient paradoxalement au centre de l'attention philosophique en raison même de son indétermination. D'autant que, au-delà de la toile peinte, il se reconduit comme le principe régulateur de l'espace urbain, des artefacts, de l'organisation sociale et de l'ordre symbolique en général.
Les auteurs d'Art Brut, qui, par définition, ne sont pas assujettis à nos conventions culturelles, en font un usage insolite et déconstructeur, qu'il serait par trop expéditif de verser dans le registre de la pathologie. Car, justement, de telles irrégularités nous amènent à envisager le cadre sous une incidence d'étrangeté. Peut-être son office de protection physique et de suspension murale n'est-il qu'un alibi utilitaire au formatage idéologique dont il détermine les axes.
S'il est vrai que le pathologique éclaire le normal, on franchit en l'occurrence un seuil de réversion : c'est le cadre lui-même, dans son principe et son usage culturel, qui est susceptible d'une pathologie, sous l'éclairage de l'Art Brut. -
Ils l'ont attaquée, conspuée, condamnée, sous tous les prétextes, sous tous les régimes, avec les meilleures ou les pires intentions, pour de mauvaises raisons et parfois même pour de bonnes. Ils ont exilé les poètes, brûlé leurs livres - ou en ont simplement formulé le souhait. Voilà 2500 ans que la littérature est sujette à toutes les critiques et toutes les accusations de la part de philosophes et de théologiens, de prêtres et de pédagogues, de scientifiques et de sociologues, de rois, d'empereurs et même de présidents.De Platon à Nicolas Sarkozy, ce livre fournit toutes les pièces de ce procès ahurissant, fait le portrait d'une incroyable galerie de grotesques et de ridicules, et retrace à sa manière une autre histoire de la littérature occidentale depuis les origines, pleine de bruit et de fureur, de bêtise, d'hypocrisie et d'ignorance, avec ses querelles et ses combats, ses défaites et ses triomphes, ses stratèges, ses traîtres et ses héros.
Avec la haine de la littérature se révèle la face cachée de l'histoire de la littérature - celle qui lui donne peut-être son sens véritable. -
Et si les oeuvres changeaient d'auteur ?
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 14 Octobre 2010
- 9782707321404
En s'obstinant à penser qu'une oeuvre a toujours le même auteur et ne peut en changer, on se prive de découvertes passionnantes comme L'Étranger de Kafka, Autant en emporte le vent de Tolstoï ou Le Cuirassé Potemkine d'Alfred Hitchcock.
-
L'Invention de Nithard
Bernard Cerquiglini
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 18 Octobre 2018
- 9782707344694
À peine issue du latin, au IXe siècle, la langue française fut écrite, dans un contexte éminent et à des fins politiques (Serments de Strasbourg, 842) ; c'est singulièrement tôt.
Un petit-fils de Charlemagne, prince diplomate, guerrier latiniste, eut l'idée de son usage écrit ; Nithard est l'inventeur de la langue française.
Il en fut aussi le premier écrivain : la littérature en français est née de son chagrin.
L'essor du français et de ses Lettres doit donc beaucoup à Nithard, envers qui les siècles se sont montrés ingrats avec constance.
Au terme d'un road movie carolingien, le lecteur saura pourquoi. -
Le hors-sujet ; proust et la digression
Pierre Bayard
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 16 Octobre 1996
- 9782707315779
Proust est trop long.
Tirant les conséquences logiques de cette constatation qui décourage de nombreux lecteurs potentiels, ce livre se propose de réduire la recherche en supprimant les digressions. un tel projet implique, comme préalable, de réfléchir sur la figure de la digression, injustement méconnue par la rhétorique. toute une série de questions se posent alors, portant sur l'essence même de la littérature. quand, par exemple, peut-on dire d'un texte qu'il est trop long ? existe-t-il des passages inutiles ? comment glisse-t-on d'une idée à l'autre ? et surtout, au point de rencontre entre la littérature et la psychanalyse - qui donnent à la notion de sujet une acception différente -, que signifie être hors sujet ?.
-
Le démon de la tautologie ; cinq petites pièces morales
Clément Rosset
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 7 Novembre 1997
- 9782707316158
Ce livre a pour point de départ l'idée de répondre brièvement à deux objections qui m'ont souvent été faites.
La première porte sur le sens précis que je donne au mot de " réel ". la seconde sur mon refus de prêter l'oreille à tout propos ou pensée de nature morale. la première enquête, sur le réel, m'a amené à un examen radioscopique de la tautologie qui s'est révélée à l'analyse moins simple - et moins simplette - qu'elle n'en a l'air. le secret de la tautologie, qu'on pourrait appeler son " démon ", au sens d'ensorcellement et de cercle magique, est que tout ce qu'on peut dire d'une chose finit par se ramener à la seule énonciation, ou ré-énonciation, de cette chose même.
C. r.
-
Ils lisent des textes, les rassemblent, les éditent, les commentent, les transmettent aux générations futures, produisent à leur tour d'autres textes : ce sont les lettrés, apparus parmi nous voici déjà quelques millénaires. Voués à l"écrit, ils forment le socle d'une civilisation, en garantissent la continuité, mais participent aussi à sa contestation. Le plus souvent invisibles ou méconnus, ils composent une communauté secrète, reliée à travers les temps et les lieux par des rites partagés, des habitudes analogues, des affinités mystérieuses.
Qui sont-ils ? Comment vivent-ils ? Où habitent-ils ? Que mangent-ils ? À quelles amours s'adonnent-ils ? Comment naissent-ils et meurent-ils ? À toutes ces questions et à bien d'autres, ce livre apporte des réponses précises et concrètes. Il peut se lire comme la description d'un mythe fondateur des civilisations à écriture, de Confucius à Barthes, en passant par Cicéron, Pétrarque et Freud. Mais peut-être vaut-il mieux le prendre comme une invitation à se détacher de l'existence ordinaire, pour entrer dans un autre rapport au monde et au temps. C'est un manuel de savoir-vivre. Ou de savoir-livre.
-
Le tombeau d'Oedipe ; pour une tragédie sans tragique
William Marx
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 2 Février 2012
- 9782707322012
Il faut sauver la tragédie grecque de toute la gnose philosophique et tragique qui l'accable depuis près de trois siècles. Il faut la sauver de notre conception moderne de la littérature et du théâtre. Il faut la sauver de nous-mêmes pour la retrouver ailleurs, très loin, dans les lieux les plus improbables : le nô japonais, la messe catholique, la psychanalyse freudienne. À moins qu'elle ne soit déjà plus nulle part.
Car la tragédie est aussi introuvable que le tombeau d'oedipe, ce tombeau que Sophocle prit pour thème de sa pièce ultime, laquelle est également la dernière tragédie grecque connue.
Avec oedipe à Colone pour fil conducteur, ce livre raconte l'histoire édifiante d'une incompréhension à laquelle nous sommes voués. Il révèle les incroyables trahisons et mutilations dont ces chefs-d'oeuvre furent les victimes et propose en retour quelques thèses - ou hérésies - susceptibles de bouleverser non seulement notre vision de la tragédie, mais notre conception même de la littérature et de ses pouvoirs - sur les lieux, les corps et les dieux.
Nul détour n'est aujourd'hui si troublant ni si salutaire.