Filtrer
Actes Sud
-
L'histoire de Vivian Maier (1926-2009) est celle d'une nanny ayant traversé sa vie dans le silence avant d'être révélée comme photographe. Autodidacte, elle invente son langage à la croisée de la photographie humaniste et de la street photography. Qu'elle s'intéresse aux enfants ou aux quartiers ouvriers, elle représente ceux qui sont les oubliés du rêve américain. Ses autoportraits témoignent d'une quête d'identité au sein d'un monde où elle ne semblait pas avoir de place.
-
Susan Meiselas (née en 1948), membre de l'agence Magnum depuis 1976, réinvente le rôle de témoin du photographe afin de permettre à ceux qui n'ont pas de voix de prendre la parole. Que ce soit avec les adolescentes new-yorkaises ou les femmes victimes de violences, elle maîtrise parfaitement la distance - tant physique que politique - dans un travail collaboratif qui s'installe dans la durée. Du Nicaragua au Kurdistan, elle remet en question les notions de vérité et interroge les codes du photojournalisme.
-
Helen Levitt (1913-2009) a saisi la vitalité de l'aire de jeux informelle que constitue la rue. Elle témoigne de la coexistence, par fois heureuse parfois conflictuelle, des minorités ethniques, dans le Brooklyn de son enfance, ou dans le Lower East Side et les quartiers Nord de Manhattan - Harlem, Spanish Harlem - d'où proviennent la plupart des images prises à partir de 1936.
-
Selon Bernard Plossu (né en 1945), l'acte photographique est lié à l'expérience de la marche pendant des heures, à la sensation du sol sous les pieds, à la température de l'air, à la lumière, aux odeurs et aux sons. Pour lui, la photographie, avant d'être un langage, est un mouvement du corps. Il photographie à l'intuition, capture les instants de grâce et "ses paysages intermédiaires", témoignant d'un sens de l'émerveillement unique, du Mexique aux États-Unis, de l'Afrique à l'Europe.
-
Maître de la photographie suédoise, son oeuvre a influencé durablement l'histoire de la photographie documentaire. Attaché à l'humain, à son énigme, à sa solitude et à la complexité des émotions qu'il a su mettre en évidence aussi bien à l'hôpital psychiatrique qu'en prison ou à la maison de retraite, Anders Petersen explore ces mondes clos de l'intérieur. Élève de Christer Strömholm, père de la photographie suédoise, il revendique la dimension documentaire de son travail.
-
Témoin passionnée, Mary Ellen Mark (1940-2015) utilise la photographie et le cinéma pour plonger profondément dans la vie des autres comme un moyen d'embrasser leur humanité et de la partager avec un public plus large, en donnant à ses sujets une voix significative, souvent puissante.
-
Là où, dans la photographie de presse, on recherche l'emphase et le drame, le regard de Gianni Berengo Gardin navigue à contre- courant : sans excès, plein d'attention, de sensibilité et de respect des sujets. Inspiré par l'école humaniste, le photographe se pose en témoin qui préserve l'authenticité de ce qui advient devant son appareil. Ce qui compte à ses yeux, ce sont la vie, les gens, les événements.
-
Ce qui distingue Issei Suda (1940-2019) de l'avant-garde japonaise de son époque, c'est sa recherche du merveilleux dans le quotidien et sa foi dans la magie du hasard. Derrière l'apparente banalité des scènes urbaines qu'il saisit à travers tout l'archipel, il capture "les petites surprises habituellement ignorées dans notre monde". Ses photographies, toujours en noir et blanc, témoignent de l'évolution que connaît le Japon, depuis les années difficiles de l'après-guerre.
-
Nouvelle édition revue et augmentée d'un titre phare de la collection Photo Poche : 23 500 exemplaires vendus. Une réédition enrichie de 10 nouvelles photographies.
Reconnue du grand public depuis les années 2000, l'oeuvre de Saul Leiter, ce photographe américain a atteint un renommée mondiale ; peintre talentueux, contemporain de Robert Frank, ami d'Eugene Smith, il s'inscrivit avec passion dans le fameux mouvement de la "street photography" new yorkaise des années 50, en le parant des attraits de la couleur.
Un exposition monographique sera présentée aux Rencontres d'Arles. -
Bruce Gilden (1946), membre de l'agence Magnum depuis 2002, s'intéresse aux individus et aux personnages ; à l'univers des différences sociales, des contrastes anatomiques, des particularités physionomiques. Le lieu est la rue et New York est son terrain préféré, mais à Moscou comme en Haïti, à Tokyo ou à Londres, à Rochester ou en Floride, il installe la scène sur laquelle se déroule le théâtre de la vie.
-
James Barnor revisite le traditionnel portrait de studio dès les années 1950, en installant ses modèles à l'extérieur, avec une Accra pleine de vie en toile de fond. À partir des années 1960, sa carrière s'organise en allers-retours entre l'Angleterre et le Ghana. Il s'initie à la photographie couleur et capture la trépidante époque des Swinging Sixties de Londres du point de vue de la diaspora africaine. À Accra, il est aux premières loges de l'indépendance du Ghana. Artiste multiple et innovant, James Barnor se consacre aujourd'hui à la postérité de son oeuvre et à soutenir la photographie africaine.
-
D'origine autrichienne, il fut l'un des deux premiers photographes cooptés par les fondateurs de l'agence Magnum dès 1948. Il est considéré à juste titre comme l'un des précurseurs de la photographie couleur formelle où l'abstraction et le mouvement tiennent une grande place.
-
Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, Sophie Calle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes du XXIe siècle.
-
Ce qui passionne Ruth Orkin (1920-1985), c'est le cinéma, c'est l'image-mouvement, c'est le temps. Face à la difficulté de s'établir en tant que femme cinéaste aux États-Unis du début du XXe siècle, elle invente un langage visuel à la croisée de la photographie et du cinéma. Du road movie ("Bicycle Trip", 1939) au roman photo ("American Girl in Italy", 1951) en passant par des nombreux reportages et le montage du célèbre film Little Fugitive (précurseur de la Nouvelle Vague), ses séries emblématiques sont empreintes de théâtralité, de mouvement et de narration. Au-delà de l'image en mouvement et en deçà de l'image fixe, son écriture photographique imbrique constamment ces deux temporalités.
-
Évoquant le fracas silencieux d'un monde en fragments et la poésie du désenchantement, les photographies de Stéphane Duroy (né en 1948) s'imposent au regard du spectateur, chargées du poids de l'histoire. Membre de l'agence VU' depuis 1986, régulièrement exposé et publié, Stéphane Duroy impose un regard sans concession sur son temps, préférant le mode contemplatif au document qui dénonce. Après avoir sillonné l'Europe pendant plus de quarante ans, observant les traces des tragédies qui ont façonné le XXe siècle, il incorpore désormais plusieurs médiums à sa pratique et pose un regard réflexif sur son oeuvre.
-
Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques. -
Charlotte Perriand
Charlotte Perriand, Damarice Amao, Emmanuelle Kouchner
- Actes Sud
- Photo Poche
- 5 Octobre 2022
- 9782330171162
Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir. -
L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
-
Ce livre dessine une histoire de la photographie allongée, invitant à voyager de lit en lit au gré des nuits et des rencontres. Nombre de photographes se sont emparés de ce motif tout à la fois intime et universel, depuis les portraits mortuaires du XIXe siècle jusqu'au lit transformé en néo-bureau pour le télétravail au XXIe siècle. Nouvelle matrice créative, il brouille la frontière entre privé et public, fiction et documentaire.
-
Surréaliste, Claude Cahun excelle dans l'autoportrait et le photomontage. Elle y traduit son goût pour le symbolisme et une forme th éâtralisée de la vie. Son autobiographie par l'image fait une large place à l'identité de genre : elle préfère l'indéfinition. « Toute création est création de soi », dit-elle, rebelle à toute identification et considérant que « les étiquettes sont méprisables ».
-
Raymond Depardon
Michel Guerrin, Raymond Depardon
- Actes Sud
- Photo Poche
- 6 Octobre 2021
- 9782330155889
Chez Raymond Depardon, photographies et films sont au service d'une écriture unique et d'une interrogation sur l'éthique, le rôle et l'essence du reportage.
-
Inclassable, Frank Horvat est passé du reportage à l'image composée, du paysage à la mode, du nu au portrait. Cette nouvelle édition revisite son oeuvre éclectique à travers une sélection entièrement revue.
-
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
-
Depuis les années 1970, Samuel Fosso s'est affirmé comme un maître de l'autoportrait. Grave lorsqu'il incarne des héroïnes et héros panafricains dans sa série « African Spirits » ; flamboyant lorsqu'il détourne les codes de la mode occidentale pour rendre hommage à Tati ; sensible lorsqu'il se met à nu pour « Mémoire d'un ami » ; satirique lorsqu'il se transforme en Mao Zedong dans « Emperor of Africa »... Samuel Fosso se raconte à travers une myriade de personnages. Son oeuvre versatile bouscule les assignations identitaires dans une quête d'auto-représentation sans cesse renouvelée.