Barrer la rue pour ouvrir la voie.
Comment les barricades fleurissent-elles ? En quoi bouleversent-elles la cartographie des villes ? Quelle tribune offrent-elles aux insurgés ? Depuis les guerres de Religion jusqu'à la Commune, ces amas d'objets disparates ont accompagné les revendications sociales et politiques des Français. Curieusement, que les barricades aient été victorieuses ou non, on semble avoir retranché leurs héros et leurs héroïnes du récit officiel. À Paris ou à Lyon, ce sont pourtant ces gamins, étudiants et cantinières, ces aristocrates ou prolétaires, maîtres fugaces d'un quartier de la ville, qui ont fait de la barricade un obstacle à la souveraineté.
Un essai édifiant, qui fait singulièrement écho aux insurrections contemporaines.
Annoncer, militer, célébrer, revendiquer, dénoncer...
La banderole s'infiltre partout. À la fois document et geste, on l'aperçoit dans les gradins des stades, agitée par les supporters, ou brandie par des fidèles dans des processions religieuses. Mais de Nancy à Santiago, de Londres à Gdansk, la banderole et sa puissance graphique sont surtout mises au service des villes en révolte.
Quel pouvoir peut avoir une parole silencieuse ? Comment cet instrument politique est-il mis en scène ? Quel avenir peut-on imaginer pour la banderole à l'heure où les formes de l'écrit se renouvellent ?
En explorant la plasticité incroyable des messages contestataires, Philippe Artières démontre qu'en filigrane de l'histoire de la banderole se dessine celle, captivante, des luttes sociales aux XXe et XXIe siècles.
Lucrèce le considérait comme un ami « au coeur fidèle ». Descartes en a fait une machine. Dans les mythes, il est tantôt serviteur du Mal, tantôt serviteur de Dieu. Mais de qui parle-t-on, au juste ? Du chien, bien sûr !
Depuis que les philosophes de l'Antiquité ont évoqué la question de l'âme des animaux, une vaste querelle est ouverte : faut-il ranger les chiens dans la catégorie des choses, ou dans celle des personnes ? Si le code napoléonien de 1804 indiquait que le canis familiaris n'était ni plus ni moins qu'une table, une loi a permis, en 2015, de faire reconnaître sa dimension affective. Alors, le chien est-il enfin devenu quelqu'un ?
De la pratique de la vivisection au voyage de Laïka dans l'espace en passant par l'anthropocentrisme religieux, cette longue bataille pour la reconnaissance d'une « personne animale » mérite bien une histoire.
Dès la Rome antique, les hommes célébraient Strenia, déesse de la santé. Cette fête, accompagnée de dons alimentaires, symbolisait l'abondance au coeur de l'hiver. Voilà d'où viennent nos étrennes et l'orange de nos grands-parents !
Au fil des siècles, les cadeaux de Noël, récompenses des enfants sages, se parent de magie : ne tombent-ils pas du ciel ? Vers le milieu du XIXe siècle, ils « s'inventent » dans leur forme actuelle. C'est l'avènement des grands magasins, la naissance du père Noël et d'une tradition devenue sacrée : la fête familiale.
Des fruits secs aux best-sellers de l'année, en passant par le ramasse-miettes, en vogue au XIXe siècle, ou les éternels poupées et tambours, ces objets nous content une autre histoire des sociétés occidentales. Une étonnante histoire, entre rêve et marchandisation.
De l'écharpe des suffragettes aux poitrines nues des Femen, des slogans étudiants de Mai 68 écrits en lettres rouges au drapeau de Solidarnosc, du portrait de l'homme tombé « pour la cause du peuple » aux slogans d'Act Up projetés sur les murs de la ville, la banderole peut prendre mille et une formes. Instrument politique s'adressant au pouvoir pour revendiquer ou dénoncer, appelant au ralliement à une cause ou simplement informatif, cet objet à la plasticité incroyable est de tous les soulèvements populaires du XXe et du XXIe siècle. Une histoire matérielle et incarnée des luttes contemporaines.
Quelque part entre le rêve et le négoce.
Sous le sapin, l'abondance. Chaque hiver, les cadeaux de Noël foisonnent, hâtivement déballés, puis, parfois, revendus aussi vite. Objet désormais devenu ordinaire, voire inconditionnel, son histoire remonte à la tradition des strenæ, célébrée dans la Rome antique. Plus tard, au XIXe siècle, on pare le cadeau de Noël de magie (ne dit-on pas qu'ils tombent du ciel ?) au moment où les grands magasins prennent leur essor et le commercialisent.
Objet fantasmagorique, mercantile, mais aussi social, il permet à la fois d'éclairer les rapports de classe, les stéréotypes de genres, et de mettre en perspective une tradition familiale devenue sacrée : la fête de Noël. Entre blagues à tabac, poupées, tambours et autres nécessaires à broder, Martyne Perrot livre un récit minutieux de la naissance et de l'évolution de ces objets situés quelque part dans un interstice entre le rêve et le négoce.
Intermittente par nature et devenue symbole des combats de rue, la barricade est le lieu d'histoires singulières, souvent poignantes. Amas d'objets disparates, barriques (dont elle tire son nom), planches, moellons, charrettes, elle offre à un peuple d'ouvriers, d'enfants, de cantinières le moyen de s'opposer au pouvoir, bouleversant à chaque fois l'espace de la ville. Journée des barricades de 1570, barricades de la Fronde ou des canuts, barricades de la Commune : l'histoire de France, et plus encore celle de Paris, est marquée par ces objets hétéroclites et provisoires.
Dans un récit documenté et foisonnant, Eric Hazan livre une passionnante histoire de la révolte populaire dont la barricade est devenue l'emblème.
Le vase de Soissons, le sou de Varenne, le masque de fer, le bouclier de Vercingétorix : qui n'en a pas entendu parler ?
Ces objets semblent à eux seuls incarner l'histoire de France. Et pourtant... aussi légendaires soient-ils, la plupart n'existent pas
Meilleur ami de l'homme, machine à aimer, bébé de la famille dont on se dispute le droit de garde ou de visite : de qui parle-t-on ? Du chien bien sûr ! Pourtant, dans le droit français, il n'a d'autre statut que celui d'une chose.Depuis le Code civil de