Tocqueville passe pour le penseur de la démocratie et de la liberté dans un monde qui n'aime ni la démocratie ni la liberté. En fait, à le lire vraiment, on découvre qu'il fut assez peu démocrate et très peu défenseur de la liberté : en effet, ce philosophe justifie le massacre des Indiens d'Amérique, la société d'apartheid entre Noirs et Blancs, la violence coloniale en Algérie, le coup de feu contre les ouvriers quarante-huitards qui demandent du travail et du pain pour leur famille. Il ne faut pas s'étonner que ce libéral de gauche ait pu servir sous Mitterrand à justifier la conversion du socialisme au libéralisme en 1983 et, sous couvert de droit d'ingérence, les guerres néocoloniales initiées dès 1990. Si l'on est Blanc, catholique, Européen, propriétaire, Tocqueville est le penseur ad hoc. Sinon, l'auteur de La démocratie en Amérique ne craint pas de justifier et de légitimer ce que l'on nomme aujourd'hui ethnocide ou crime de guerre.
Les courants antilibéraux ont été dominés tout au long du XXe siècle par l'idéologie communiste. On oublie pourtant que Pierre-Joseph Proudhon fut autrefois la tête de proue des milieux contestataires, lorsque Karl Marx était encore considéré comme un philosophe marginal. Bien que farouchement opposé au capitalisme, Proudhon refusait le sectarisme doctrinal et la dictature prolétarienne. Il prônait une forme de démocratie fédérale qu'il nommait « anarchie», afin de rendre le pouvoir au peuple et d'abolir le salariat. Fier de ses origines provinciales, il voulait restaurer l'autonomie des communes contre l'État jacobin ; épris de justice, il voulait mettre un terme au règne de la finance et de la grande industrie. Trente ans après la chute du mur de Berlin, sa pensée trouve une seconde jeunesse. En pleine vague de mondialisation néolibérale, elle dessine de nouvelles alternatives pour demain.
« Généreux amis de l'égalité, de la liberté, réunissez-vous pour obtenir de la puissance publique une instruction qui rende la raison populaire »:en créant en 2002 l'université populaire de Caen, Michel Onfray s'inscrit dans la droite ligne de cet idéal des Lumières cher à Condorcet.
Il y a près d'un siècle, les historiens français ont fait l'impasse sur les invasions vikings. Le plus remarquable est que, jusqu'à présent, personne ne s'était inquiété de cet « oubli ». En étudiant des sources trop facilement écartées, Joël Supéry a découvert que, devançant Rollon d'un demi- siècle, Ragnar et son fils Björn avaient fondé un royaume scandinave en Gascogne. Cette présence précoce sur un axe commercial majeur entre l'Atlantique et la Méditerranée a permis à l'auteur de donner un sens à un épisode jusqu'alors insensé : les guerres vikings.
Dans ce livre très documenté, allant à l'encontre de tout ce qui a été écrit précédemment, Joël Supéry entreprend un travail de réhabilitation minutieux et inédit. Il déconstruit notre vision du phénomène viking et nous propose une autre histoire, révolutionnaire mais plus lucide.
Un livre qui apporte de nombreuses réponses, ouvre des pistes de recherche et éclaire des pans entiers de l'histoire européenne sous un angle inédit.
Il y a des philosophes mélomanes et des philosophes sourds... Quelques-uns seulement ont fait de la musique l'épicentre de leur vision du monde. Deux ou trois ont été compositeurs - Rousseau, Adorno. D'autres, mélomanes, ont écrit sur la musique ou les musiciens. Nietzsche, lui, a réuni ces trois talents.
Avec son ami Jean-Yves Clément, Michel Onfray aborde une multitude de questions : y a-t-il une essence de la musique ? Dit-elle quelque chose ? Comment et pourquoi devient-on mélomane ? Quels rapports entretiennent musique et philosophie ? Michel Onfray raconte ses premières expériences, ses rendez-vous manqués, la façon dont il a construit sa culture musicale en autodidacte, avant de travailler aujourd'hui avec des compositeurs contemporains. Il nous confie comment la musique lui a appris à écrire, à composer ses livres...
Issu d'une famille juive allemande, Herbert Marcuse a passé plus de la moitié de sa vie aux États-Unis, où il s'est exilé dès 1933. Élève de Heidegger et membre de l'École de Francfort, il a côtoyé Horkheimer, Adorno, Angela Davis et a mené ses combats philosophiques avec une conviction sans égale:contre le nazisme, la barbarie, le libéralisme et les mécanismes de domination.
Une centaine de fragments inédits attribués au plus célèbre représentant de l'cole cynique sommeillait depuis près de 2 500 ans sous le doux soleil d'Orient. La voix de Diogène de Sinope, le philosophe-chien, l'homme au tonneau qui embrasse les statues l'hiver, retraverse les âges. Au terme d'une véritable chasse au trésor remontant jusqu'aux penseurs arabes du Xe siècle, Adeline Baldacchino propose pour la première fois en langue française ces nouveaux fragments.
En termes d'éducation, un discours domine en France depuis bientôt quarante ans:celui de Françoise Dolto qui prône l'autonomie totale de l'enfant, le refus de l'autorité, l'évitement des frustrations...
La magie est le lieu de tous les secrets. «Reine des arts», elle joue avec le réel, les sens, la vérité, l'illusion - toujours avec l'accord du spectateur.
Fictifs ou réels, intimes ou spectaculaires, les monstres sont partout, changeants et immortels.
Jalousie, lassitude, culpabilité, sentiment de trahison ou de domination... Nombreux sont les obstacles à franchir, les malentendus à lever, les souffrances à dépasser pour accéder à la joie d'amour. Démontrant qu'elle n'est en rien une utopie, Robert Misrahi, spécialiste du bonheur, propose une véritable «philosophie de l'amour». Il décrit pas à pas, de manière accessible et concrète, comment le penser et le vivre pour atteindre la splendeur promise.S'appuyant sur sa propre expérience mais aussi sur des exemples tirés de la littérature, Robert Misrahi explique comment surmonter les échecs amoureux et trace la route de la « conversion au bonheur » qui, selon lui, passe par la reconnaissance de l'amour libre et réciproque.Un ouvrage positif et profondément humain.
Parce qu'il ose tenir le cap de l'idéal dans un monde où le vice invite au reniement, Don Quichotte incarne la figure même du héros. Cette passion furieuse pour les idées au détriment de la réalité a pourtant un sens moins chevaleresque et plus philosophique : le personnage de Cervantès est l'homme pour qui " le réel n'a pas eu lieu ". Déclarant la guerre au banal, il veut le merveilleux, le romanesque : des géants plutôt que des moulins à vent, un château plutôt qu'une auberge crasseuse, une belle jeune femme plutôt qu'une vieille servante poilue...
Ce chef-d'oeuvre du XVIIe siècle, d'une inaltérable modernité, est le grand roman de la dénégation. Que nous apprend-il sur cette attitude ô combien contemporaine ? Michel Onfray y répond dans le premier tome de sa " Contre-histoire de la littérature ".
Formidable aventure humaine et intellectuelle, combat démocratique, l'université populaire a une histoire plus que centenaire.
A l'occasion du lancement de l'Université populaire itinérante du théâtre philosophique, les deux fondateurs publient ce manifeste pour la renaissance d'un théâtre de la pensée, citoyen et populaire dans la lignée du théâtre national de Jean Vilar. Ce plaidoyer se présente sous la forme d'une pièce de théâtre.
La vision dominante et institutionnelle de la Révolution française est jacobine, masculine, construite autour de l'icône de Robespierre, chantre de la Terreur. Elle a toujours fait abstraction du rôle et des combats des femmes. Dans cet essai, Michel Onfray propose une nouvelle lecture de cette période clé de l'histoire de France, réhabilitant celles qui ont fait le pari des Lumières contre celui de la violence.
Les portraits d'Olympe de Gouges, de Charlotte Corday ou de Madame de Staël prouvent non seulement que ces femmes ont compté mais aussi qu'elles avaient une cohérence d'action et de pensée. Révolutionnaires, républicaines, girondines, opposant l'intelligence à l'échafaud, ces oubliées de l'histoire incarnent la force du sexe que l'on dit faible.
Une étude du libertarisme, courant proche de l'anarchisme, qui propose une façon de vivre contre la domination, l'intolérance, le dogme et l'obsession du pouvoir et de l'argent. Le lexique aborde chaque facette de ce courant à travers différents thèmes : la laïcité, la sécurité, le travail, l'école, etc.
Pourquoi Sade qui fut, au dire même de ses hagiographes, coupable de séquestrations, de viols en réunion, de menaces de mort, de traitements inhumains et dégradants, de tortures, de tentatives d'empoisonnement, fut-il porté aux nues par l'intelligentsia française pendant tout leXXe siècle ?
De Breton à Bataille, de Barthes à Lacan, deDeleuze à Sollers, tous ont vu en lui un philosophe visionnaire, défenseur des libertés, un féministe victime de tous les régimes ?
Fidèle à sa méthode, Michel Onfray croise la vie, l'oeuvre et la correspondance de Sade. Romancier, il n'y aurait rien à redire à ses fictions ; mais Sade se réclame de la philosophie matérialiste, mais il laisse une place possible à la liberté, puis fait le choix du mal. Dès lors, cet homme triomphe moins en libérateur du genre humain qu'en dernier féodal royaliste, misogyne, phallocrate, violent.
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Mettre fin à la domination de l'homme sur l'animal:tel est l'objectif du mouvement végan. À l'heure où les consciences s'éveillent face à la cruauté des pratiques observées dans les élevages et les abattoirs et où le nombre de végétariens ne cesse de croître, la philosophie végane, la plus radicale d'entre toutes, semble se faire une place dans nos sociétés contemporaines.
Écrivain, philosophe et critique littéraire de renom, reconnu pour la beauté de son style et la profondeur de ses textes, Maurice Blanchot (1907-2003) fait l'objet d'un véritable culte depuis des décennies dans les milieux intellectuels français.
Proudhon écrit :
«Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu...
Être gouverné, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé.
C'est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré».
Voilà en toute urgence un homme à connaître...