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Vivre avec les hommes : Réflexions sur le procès Pelicot
Manon Garcia
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- 5 Mars 2025
- 9782080478160
«Je suis philosophe, je m'intéresse aux rapports entre les femmes et les hommes : après un premier livre sur la soumission des femmes aux hommes, j'ai écrit un ouvrage sur le consentement et les injustices de genre dans la sexualité hétérosexuelle. Je suis aussi une femme de bientôt quarante ans, qui voudrait pouvoir exister dans le monde sans s'inquiéter sans cesse des violences sexistes et sexuelles dont mes amies, mes filles ou moi pourrions être victimes. J'ai vu les changements apportés par le mouvement #MeToo, je vois le backlash masculiniste qui s'efforce de renvoyer les femmes à leur position de deuxième sexe. Lorsque je découvre les crimes commis sur Gisèle Pelicot, je sais que se condensent dans cette histoire toutes les questions philosophiques qui sont les miennes. J'hésite à aller au procès de Mazan. Puis je me rends à l'évidence : il me faut écrire ce procès et l'expérience que j'en fais, comme philosophe et comme femme. Et tenter de répondre à cette question qui me hante : peut-on vivre avec les hommes ?»
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La Conversation des sexes : philosophie du consentement
Manon Garcia
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- 6 Octobre 2021
- 9782080242365
L'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo ont mis la question des violences sexuelles au premier plan. Depuis, le consentement renvoie naturellement au consentement sexuel et amoureux, envisagé comme un sésame de l'égalité entre femmes et hommes. Pourtant, il est bien difficile à définir, et soulève trois problèmes. Le problème juridique, bien connu de celles et ceux qui suivent l'actualité, peut être résumé ainsi : que faire pour que les cas de viol, d'agression et de harcèlement sexuels soient efficacement punis ? Le deuxième problème est moral : comment penser des relations amoureuses et sexuelles qui ne soient pas fondées sur des normes sociales sexistes et inégalitaires ? Enfin, le problème politique : comment ne pas reconduire les injustices de genre qui se manifestent dans les rapports amoureux et sexuels ? La magistrale analyse du consentement que propose Manon Garcia revisite notre héritage philosophique, plongeant au coeur de la tradition libérale, mettant à nu ses impensés et ses limites. De John Locke aux théoriciennes féministes françaises et américaines, en passant par Michel Foucault et les débats sur la pratique du BDSM, c'est une nouvelle cartographie politique de nos vies privées que dessine cet essai novateur. Au terme de ce livre, il s'agira en somme, pour reprendre la formule de Gloria Steinem, d'«érotiser l'égalité» plutôt que la domination : en ce sens, le consentement sexuel, conçu comme conversation érotique, est sans doute l'avenir de l'amour et du sexe.
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Quelque chose a changé dans nos démocraties concernant la liberté d'expression, mais quoi ? On entend souvent qu'on ne pourrait plus rien dire et, en même temps, que les mensonges et les fake news ne cessent de prospérer, si bien qu'on ne serait plus en démocratie. Or, en s'interrogeant sur les conditions d'émergence de ces discours, il apparaît au contraire que, sans pouvoir tout dire, on n'a jamais pu autant s'exprimer qu'aujourd'hui, et que si le relativisme est nécessaire à la démocratie et au développement de la connaissance humaine, la vérité en politique ne l'est pas moins pour qu'un État démocratique le reste.
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Capabilités ; comment créer les conditions d'un monde plus juste ?
Martha Nussbaum
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- 1 Septembre 2012
- 9782081270770
Si le produit intérieur brut d'un pays augmente chaque année et que le pourcentage de personnes privées d'instruction et de soins médicaux grandit lui aussi, ce pays est-il vraiment en progrès ? Nos indicateurs économiques échouent à saisir la réalité des vies individuelles. Nos théories du développement ignorent les plus élémentaires besoins de dignité. Mais il existe une alternative : l'approche des capabilités, sans doute la plus novatrice et la plus prometteuse des contributions de la philosophie politique à la question de la justice sociale.
Que sont les capabilités ? Ce sont les réponses à la question : « Qu'est-ce que cette personne est capable de faire et d'être ? ».
Au fil d'une passionnante discussion, Martha Nussbaum propose une liste de capabilités, garantes de domaines de libertés si centraux que leur absence rend la vie indigne. Son approche se présente comme une contribution au débat national et international, et non comme un dogme qui devrait être accepté en bloc. Une fois évaluée, soupesée, comparée avec d'autres, si elle résiste à l'épreuve de l'argument, elle pourra être adoptée et mise en oeuvre. Autrement dit, les lecteurs de ce livre seront les auteurs du prochain chapitre de cette histoire du développement humain.
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Vivre sans : une philosophie du manque
Mazarine Pingeot
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- 24 Janvier 2024
- 9782080427915
Le manque est au coeur des relations humaines et de la pensée, de l'économie et de la recherche, du désir et de la quête, de l'attente et de l'espoir. Peut-on réellement s'en passer ? Qu'appelons-nous au juste «manque» ? Nous pouvons manquer d'une chose, nous pouvons manquer de sens, nous pouvons manquer à quelqu'un ou quelqu'un peut nous manquer. Ce manque a trouvé son expression dans un terme devenu incontournable en marketing : le «sans». Sans sucre, sans gluten, sans lactose, sans calorie, sans nicotine, sans adjuvant, sans huile de palme, sans colorant, sans contact : par un tour de passe-passe extraordinaire, nous avons su transformer l'absence en valeur, le manque en objet de convoitise. Et si, sous cet angle, nous pouvions relire l'histoire de la pensée, entre plein et manque, désir et néant ? Et si l'histoire de nos sociétés de consommation révélait en creux une autre histoire, celle de la métaphysique de nos temps troublés ?
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L'esprit ludique du capitalisme
Thibault De Vesinne-Larue, Guillaume Dagorret
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- 19 Février 2025
- 9782080461841
Et si le capitalisme s'effondrait non pas sous le poids des inégalités ou de la crise climatique, mais faute de progression ? Autrement dit, si sa véritable fragilité résidait non dans un excès, mais dans un défaut de croissance ? C'est ce qu'affirme cet essai en proposant une hypothèse originale : le capitalisme s'organise comme un jeu vidéo réussi. Il repose sur un Core gameplay, l'échange, et un Meta gameplay, l'enrichissement. Ces deux composantes produisent une expérience immersive, structurée autour d'une courbe de progression. Dans la logique du jeu, le principal risque n'est pas qu'il devienne addictif... mais qu'il lasse ses joueurs jusqu'à finir par les perdre. Le sentiment de progression individuelle et collective disparaît, comme c'est le cas aujourd'hui dans les économies avancées. Veut-on encore jouer lorsque le jeu ne permet plus de progresser ? S'appuyant sur les enseignements de l'industrie du jeu vidéo et sur ceux des théories économiques, Guillaume Dagorret et Thibault de Vésinne-Larüe soulèvent une question audacieuse : si le capitalisme ne permet plus de progresser, peut-il être supplanté par d'autres jeux, et quels seront-ils ?
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Manifeste des espèces compagnes : plaidoyer pour le partenariat chiens-humains
Donna Haraway
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- 30 Janvier 2019
- 9782081451483
Ce livre propose un pari audacieux : prendre notre relation avec les chiens au sérieux et apprendre «une éthique et une politique dévolues à la prolifération de relations avec des êtres autres qui comptent». Car la catégorie des espèces compagnes est bien plus vaste que celle des animaux de compagnie, elle inclut en effet le riz, les abeilles, la flore intestinale, les tulipes... «Vivre avec les animaux, investir leurs histoires et les nôtres, essayer de dire la vérité au sujet de ces relations, cohabiter au sein d'une histoire active : voilà la tâche des espèces compagnes.» Pas de grands récits, donc, mais des histoires, dont le but est avant tout, dit Donna Haraway, de mettre des bâtons dans les roues au projet humain d'écrire seuls cette histoire. Des histoires d'amour, mais également de pouvoir, de conflits raciaux et d'idéologies coloniales, des histoires qui aident à élaborer des manières positives de vivre avec toutes les espèces qui sont apparues comme nous sur cette planète.Quelle est notre capacité humaine à construire des relations d'altérité qui ne soient pas marquées par des rapports de domination, mais par des relations de respect, d'affection, d'amour - sans qu'il s'agisse d'anthropocentrisme ou d'anthropomorphisme ? Voilà l'une des questions centrales que soulève ce livre devenu incontournable.
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L'empire du moindre mal ; essai sur la civilisation libérale
Jean-claude Michéa
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- 7 Septembre 2007
- 9782081207059
L'auteur se livre ici à une analyse du pessimisme fondateur du libéralisme, de sa critique de la "tyrannie du bien" qui oblige à considérer la politique idéale comme un art purement négatif, celui de définir la moins mauvaise société possible. Il offre ainsi un portrait de l'empire du moindre mal qui régit les sociétés pour le meilleur et pour le pire.
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Ce livre n'est pas un réquisitoire contre la cancel culture. C'est un livre-manifeste qui appelle au sursaut d'une gauche universaliste, éprise de justice et de progrès. Qui appelle aussi à la création d'un front populaire, seul capable de lutter contre les nouveaux fascismes qui gagnent le monde. Susan Neiman combat, argument contre argument, l'autocritique accusatoire qui rend la pensée des Lumières coupable des maux que sont le colonialisme et l'esclavage, coupable aussi d'aveuglement et d'eurocentrisme. Elle montre combien les revendications identitaires se révèlent réductrices et essentialistes, en un mot dangereuses. Elle critique le renoncement à l'idée de progrès qui encourage les politiques d'intérêt personnel et condamne toute action d'intérêt général. En quatre brefs chapitres, Susan Neiman redistribue les cartes d'une conversation intellectuelle nécessaire à nos démocraties.
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Le viol redéfini : vers l'égalité contre le consentement
Catharine a. Mackinnon
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- 25 Octobre 2023
- 9782080435170
Lorsque l'on parle de violences sexuelles, la notion de consentement est partout. De nombreux pays l'ont même intégrée dans la loi : un viol y est alors avant tout défini comme un acte sexuel auquel la victime « n'a pas consenti ». Pour la juriste américaine Catharine A. MacKinnon, ce concept est inopérant, voire hors sujet dans un monde traversé par l'inégalité de genre. Est-on réellement libre de dire « oui » ou « non » lorsqu'il existe des rapports sociaux de domination et de subordination fondés sur le sexe ? En France, le sujet est sur la table : de Vanessa Springora à Adèle Haenel, nombreuses sont les femmes qui prennent la parole afin de mettre en lumière les limites du consentement pour caractériser les violences sexuelles. Se fondant sur une analyse approfondie et comparée de la jurisprudence française, américaine et internationale, MacKinnon propose un changement de perspective. Plus qu'un acte sexuel non consensuel, le viol doit être considéré comme un crime d'inégalité de genre lorsque cette inégalité - souvent ajoutée à la race, à l'âge et à d'autres inégalités de statut social - est utilisée comme moyen de coercition. Intégrer l'inégalité en tant que source de contrainte dans la définition juridique du viol, plutôt que d'exiger des preuves qu'un acte sexuel soit non consensuel, voilà le projet de ce livre ambitieux, qui propose une réforme du Code pénal et ouvre la voie à une utilisation plus efficace et à une meilleure prise en compte des inégalités dans la loi - premier pas indispensable pour aboutir à une véritable liberté sexuelle.
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Les grandes villes sont responsables des crises majeures de notre temps. Elles imposent des rapports consuméristes et productivistes au monde sans offrir en retour une écologie à la hauteur de la dévastation orchestrée par l'idéologie urbaine. L'équivalent d'une ville comme New York sort de terre tous les mois dans le monde. Les cent premières villes de France ont trois jours d'autonomie alimentaire. Les métropoles deviennent des fournaises. Et le sentiment de leur invivabilité prévaut chaque jour davantage.Pour enrayer ce mouvement mortifère, il ne s'agit pas seulement de changer de civilisation, mais de changer ce qu'est la civilisation, de développer la recherche d'autonomie comme mode de vie, dans ce qu'elle recrée de proximité et de solidarités, en faisant le choix d'une autre abondance, celle de la vie. Le monde d'après est là.Paysanneries revivifiant les ruralités par une agriculture non prédatrice, redéploiement de l'artisanat, multiplication des lieux d'expérimentation, redécouverte de savoirs aujourd'hui discrédités, réappropriation de l'ingéniosité libératrice des individus et des collectifs : tel est aujourd'hui le fondement révolutionnaire d'un nouveau pacte avec le vivant.
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La rationalisation de la vie quotidienne en Occident a profondément
bouleversé nos conceptions de l'amour, du mariage et du
féminisme. L'intrusion des professionnels de l'assistanat dans la
sphère intime a précipité la famille dans une situation de dépendance,
où son horizon imaginatif et affectif s'est considérablement
rétréci. Les techniques ésotériques en sont venues à
remplacer les habitudes et les coutumes. La mentalité thérapeutique
a ainsi ouvert la voie à un paternalisme d'un type
nouveau, celui de l'État libéral, qui n'est pas plus désirable que
l'ancienne tradition du patriarcat.
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Le complexe d'Orphée ; la gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès
Jean-claude Michéa
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- 23 Août 2013
- 9782081260474
Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du "Progrès" sans jamais pouvoir s'autoriser le moindre regard en arrière.
Voudrait-il enfreindre ce tabou - "c'était mieux avant" - qu'il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d'extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n'être plus que l'expression d'un impardonnable "populisme".
C'est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l'homme un égoïste par nature.
La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l'expression d'une préférence strictement privée.
Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause.
Comment s'est opérée cette, double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l'ambition d'une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu'explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d'histoire, d'anthropologie et de philosophie.
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En 1967, Theodor Adorno tient une conférence à l'université de Vienne, à l'invitation de l'Union des étudiants socialistes d'Autriche, sur la remontée de l'extrême-droite en Allemagne, et notamment l'ascension inquiétante d'un parti, le NPD, qui a toutes les apparences du néonazisme et manquera de peu son entrée au Bundestag allemand deux ans plus tard.Transcrit d'après un enregistrement, cet essai inédit a les avantages d'un texte pour partie improvisé : un style direct et très accessible. Adorno y recense les «trucs» auxquels recourt le discours d'extrême-droite, et qui ressemblent à ceux qui reviennent actuellement en vogue sur les réseaux sociaux : la volonté de mêler tous les problèmes dans une accumulation de faits invérifiables ; la «méthode du salami», ou le fait de découper, dans un complexe de réalités, une réalité particulière sur laquelle on concentre le débat ; l'utilisation d'arguments absurdes, etc.En somme, Adorno décrivait en 1967, à peu de choses près, une réalité proche de celle de nombreux pays européens aujourd'hui.Sa conclusion est un appel à l'intelligence et au combat : refusant de pronostiquer l'avenir de ces mouvements, Adorno rappelle que «la manière dont ces choses évolueront, et la responsabilité de cette évolution, tiennent en dernière instance à nous-mêmes».
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L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes
Jean-claude Michéa
- Climats
- Micro-Climats
- 28 Février 2006
- 9782082131230
En dépit des efforts de la propagande officielle, il est devenu difficile, aujourd'hui, de continuer à dissimuler le déclin continu de l'intelligence critique et du sens de la langue auquel ont conduit les réformes scolaires imposées, depuis trente ans, par la classe dominante et ses experts en «sciences de l'éducation». Le grand public est cependant tenté de voir dans ce déclin un simple échec des réformes mises en oeuvre. L'idée lui vient encore assez peu que la production de ces effets est devenue progressivement la fonction première des réformes et que celles-ci sont donc en passe d'atteindre leur objectif véritable : la formation des individus qui, à un titre ou à un autre, devront être engagés dans la grande guerre économique mondiale du XXIe siècle. Cette hypothèse, que certains trouveront invraisemblable, conduit à poser deux questions. Quelle étrange logique pousse les sociétés modernes, à partir d'un certain seuil de leur développement, à détruire les acquis les plus émancipateurs de la modernité elle-même ? Quel mystérieux hasard à répétition fait que ce sont toujours les révolutions culturelles accomplies par la Gauche qui permettent au capitalisme moderne d'opérer ses plus grands bonds en avant ?
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La culture de l'égoïsme
Christopher Lasch, Cornelius Castoriadis
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- 6 Octobre 2012
- 9782081284630
En 1986, la chaîne de télévision britannique Channel 4 organisait une rencontre entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch. Jamais rediffusé ni transcrit, cet entretien analyse les effets moraux, psychologiques et anthropologiques induits par le développement du capitalisme moderne. Les débuts de la société de consommation s'accompagnent de la naissance d'un nouvel égoïsme, qui voit les individus se retrancher de la sphère publique et se réfugier dans un monde exclusivement privé. Sans projet, otages d'un monde hallucinatoire dopé par le marketing et la publicité, les individus n'ont désormais plus de modèles auxquels s'identifier.
Une brillante analyse de la crise du capitalisme par deux de ses plus profonds critiques. Cet entretien est suivi de « L'âme de l'homme sous le capitalisme », une postface de Jean-Claude Michéa.
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Nos vies en séries ; les séries, une nouvelle école de philosophie
Sandra Laugier
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- 2 Octobre 2019
- 9782082105644
Les séries ont tout changé : nos loisirs, nos vies, notre rapport à la culture. La «sériephilie» que ces grands récits du XXIe siècle suscitent le prouve : elles sont le coeur de la culture populaire aujourd'hui. Pour Sandra Laugier, fan parmi les fans, elles produisent également une philosophie nouvelle - non pas une philosophie des séries, mais de véritables oeuvres de pensée. Aux ressorts traditionnels de la fiction (romans, films) -identification à des personnages, représentations du monde -, la série oppose l'attachement, le care qu'elle suscite chez le spectateur. Aux stéréotypes de genre, elle substitue nombre d'individus singuliers, souvent des héroïnes, aux prises avec les épreuves de la vie ordinaire. En lieu et place de morale traditionnelle, elle bâtit un répertoire de situations, d'expériences et de formes de vie ; elle élabore une compétence du spectateur. Les séries sont le lieu d'une nouvelle conversation démocratique, telle est la thèse radicale de ce livre-somme de Sandra Laugier, pionnière en philosophie de l'étude des séries et du care en France.
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L'un des fondateurs du pragmatisme, John Dewey, souhaitait voir la philosophie, discipline à ses yeux essentiellement «critique» et expérimentale, se prolonger en une «éthique sociale» incluant toutes les sciences sociales concrètes concernées par les problèmes de la conduite humaine. Ce cycle de conférences, prononcées en 1935, dans l'Amérique du New Deal, illustre son programme:elles veulent faire comprendre au plus grand nombre les dangers, les contradictions et les limites du libéralisme contemporain, ainsi que les moyens de les surmonter. Retraçant la généalogie intellectuelle du libéralisme américain, puis ses crises, ce livre s'achève sur un plaidoyer en faveur d'une démocratie libérale et progressiste, qui défend le droit à l'expérimentation de méthodes nouvelles et à l'intelligence collective, à travers de grandes missions d'éducation. Dewey se prononce avec une clairvoyance inégalée en faveur d'une inversion des priorités:remettre les hommes au coeur de la politique et de l'économie, pour préserver et renouveler la démocratie.
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Le manifeste de 1971 ; l'avenir de la société industrielle
Théodore Kaczynski
- Climats
- Essais Climats
- 6 Novembre 2009
- 9782081220409
Les États-Unis l'appelaient "Unabomber ".
De 1978 à 1996, il a défié le FBI et la CIA qui mirent sa tête à prix pour un million de dollars. Pendant dix-huit ans, Kaczynski a envoyé par la poste des colis piégés à des professeurs d'université, des vendeurs d'ordinateurs, des patrons de compagnies aériennes... Bilan: 3 morts et 23 blessés. En 1995, il obtient sous la menace la publication dans le Washington Post et dans le New York Times d'un manifeste intitulé L'Avenir de la société industrielle.
En 1996, il est finalement arrêté grâce à son frère qui reconnaît dans le Manifeste de 1971 l'esquisse de ce texte. Influencé par les travaux de Jacques Ellul, Theodore Kaczynski voit dans la technologie " une force sociale plus puissante que le désir de liberté" et, diagnostiquant "l'impossibilité de réformer le complexe industrelo-technologique ", appelle à sa destruction pure et simple. La folie, la radicalité de ses propos et de ses actes ne disqualifient pas pour autant l'évidence révolutionnairement incorrecte des deux textes contenus dans ce volume : Le Manifeste de 1971, inédit en français, et L'Avenir de la société industrielle.
Ils sont préfacés et annotés par Jean-Marie Apostolidès, qui fut le premier en France à faire connaître les écrits de Theodore Kaczynski.
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Le loup dans la bergerie ; qui commence par Kouchner finit toujours par Macron
Jean-claude Michéa
- Climats
- Climats
- 19 Septembre 2018
- 9782081433342
Au rythme où progresse le brave new world libéral - synthèse programmée de Brazil, de Mad Max et de l'esprit calculateur des Thénardier -, si aucun mouvement populaire autonome, capable d'agir collectivement à l'échelle mondiale, ne se dessine rapidement à l'horizon (j'entends ici par «autonome» un mouvement qui ne serait plus soumis à l'hégémonie idéologique et électorale de ces mouvements «progressistes» qui ne défendent plus que les seuls intérêts culturels des nouvelles classes moyennes des grandes métropoles du globe, autrement dit, ceux d'un peu moins de 15 % de l'humanité), alors le jour n'est malheureusement plus très éloigné où il ne restera presque rien à protéger des griffes du loup dans la vieille bergerie humaine. Mais n'est-ce pas, au fond, ce que Marx lui-même soulignait déjà dans le célèbre chapitre du Capital consacré à la «journée de travail» ? «Dans sa pulsion aveugle et démesurée, écrivait-il ainsi, dans sa fringale de surtravail digne d'un loup-garou, le Capital ne doit pas seulement transgresser toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes.» Les intellectuels de gauche n'ont désormais plus aucune excuse.
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Bien raisonner, pour un citoyen, un juge ou un homme politique, suppose non seulement des capacités argumentatives et logiques, mais également des capacités d'imagination développées et maîtrisées. Plaidoyer pour une conception de la rationalité non pas impartiale et désincarnée, mais au contraire fondée sur une appréciation sensible de situations humaines particulières, ce livre défend donc une conception de la raison qui fait pleinement droit aux émotions et à l'imagination. Issu d'un cours destiné aux étudiants de droit de l'Université de Chicago, L'Art d'être juste s'adresse d'abord à de futurs juges mais plus largement à tous les citoyens, pour qui les questions conceptuelles doivent se traduire en actions et décisions. Martha Nussbaum recourt à des exemples littéraires, déployant notamment une brillante lecture des Temps difficiles de Dickens, pour montrer comment l'argumentation sur les questions morales et politiques passe par la capacité de «décrire», de «voir» et d'«imaginer».
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Tout et rien d'autre ; conversation avec Jonathan Cott
Susan Sontag
- Climats
- Climats
- 14 Janvier 2015
- 9782081348363
En 1978, Susan Sontag, est l'intellectuelle la plus en vogue des États-Unis. Elle vient notamment de faire paraître deux essais-phares de la révolution culturelle américaine : Sur la photographie et La Maladie comme métaphore. L'entretien qu'elle donne alors à Jonathan Cott pour le magazine Rolling Stone, inédit en français à ce jour, livre un autoportrait saisissant d'une femme à la stature exceptionnelle. Sontag y parle d'elle, des épreuves personnelles qu'elle traverse, de ses écrits et de ses lectures, du monde intellectuel, des écrivains et des artistes, de la philosophie et de la politique, de l'amour et du sexe, du rock, de la photographie, du cinéma, de la guerre, de la honte et de la culpabilité avec une liberté et une profondeur hors du commun.
Cette conversation drôle, émouvante et brillante est une superbe introduction à la personne et à l'oeuvre de Susan Sontag.
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Pillée, plagiée, perpétuellement invoquée et sans cesse occultée, la biographie de Michel-Ange par Condivi, reste la source la plus sûre, la plus complète et la plus vivante de toutes les tentatives ultérieures; c'est le texte auquel se réfère aussi bien le chercheur que le curieux ou l'amateur Le plus grand créateur de l'Occident y apparaît tel qu'il était, et tel qu'il se voulut, à la fois comme ce " père de l'Art moderne u dont parle Delacroix, comme le penseur incontournable et négligé, et comme le créateur hors normes que la postérité a reconnu. S'il est un homme dont la vie ne saurait être séparée de l'oeuvre, c'est bien Michel-Ange: rien de ce qu'il vécut n'échappa à ce qu'il produisit, rien de ce qu'il créa ne resta sans effet sur son destin. Ascanio Condlvi fut l'élève de Michel-Ange, et recueillit du maître lui-même confidences, mises au point, rêveries, réflexions et méditations. Ce texte, retraduit à partir de l'édition originale et éclairé par un appareil explicatif et documentaire complet, est ici proposé dans une nouvelle édition, revue et augmentée, abondamment illustrée.