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Voici rééditée pour la 4 ème fois cette seule édition intégrale com- mentée de l'ensemble des 201 contes des frères Grimm auxquels sont joints les 28 textes qu'ils ont supprimés dans la dernière mouture de leur recueil, et 10 légendes pour les enfants.
Nous l'avons cette fois réédité en 1 volume de 1175 pages.
Extrait de la presse unanime et élogieuse à la sortie du livre en 2009.
Enfin paraît en France la première édition intégrale des 239 contes collectés par les frères Grimm, y compris les censurés, y compris les retranchés. Cette édition est indis- pensable à tous ceux qui aiment les livres. (...) Il y a au fond du conte, continuant de rêver, en état de rébellion à l'état pur, en état de splendeur à l'état pur, un jadis animal aussi intraitable que l'enfant incorrigible.
Pascal Quignard, Le Monde des livres Les contes des Grimm doivent leur magie à la souffrance qui les fixe et la liberté qui les porte. (...) La plupart des auteurs feraient de cet enfer des machines moralistes, des manuels édifiants, ou, pire encore, des romans psychologiques. Ici, rien de tel. Lire est un acte libre.
L'imagination est l'action : elle va vite, comme une vie courte réduite à l'essentiel.
Philippe Lançon, Libération Classées au patrimoine mondial de l'Unesco, les 239 histoires recueillies par les frères Grimm, « vivent encore aujourd'hui », comme on dit de leurs héros.
Cette nouvelle traduction leur rend fraîcheur et rugosité.
Isabelle Rüf, Le temps Soit donc deux beaux volumes, copieusement annotés et soigneusement illustrés (...). Postface, notes copieuses, index précis : l'appareil critique est sans faille, mais jamais pesant - libre au lecteur de choisir de l'oublier ou d'en faire son miel.
Nathalie Crom, Télérama
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Ellen Burnet a de grandes difficultés à accepter sa propre existence. Constance se prépare à une étrange nuit de rêves qui déterminera son avenir. L'immortalité de l'alchimiste Winzy lui devient progressivement insupportable...
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C'est parce qu'il s'identifie aux bêtes qu'Hudson est en quelque sorte un «psychologue animalier». Il connaît leur langage, leurs habitudes, leurs mouvements qui traduisent ce qu'elles ressentent. S'il reste un maître dans l'art d'appréhender la nature, s'il est moderne et extrêmement actuel, c'est par sa capacité à mélanger genres et langages, observations de terrains et intelligence des hypothèses élaborées à partir de ses réflexions. Il invente sa propre «science» où l'expérience personnelle fait partie de l'observation.
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Le dit du vieux marin ; Christabel ; Kubla-Khan
Samuel Taylor Coleridge
- Corti
- Litterature Etrangere
- 6 Juin 2024
- 9782714313218
Dans ce long poème, un marin, à l'oeil brillant et fascinant, a commis un crime ; il a tué un oiseau porte-bonheur, il a aussi, par cet acte, attenté à la vie comme principe et, par là même, failli à la perception de l'unité du monde.
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Si Edward Estlin Cummings (1894, Cambridge, Massachusetts 1962, New York), l'un des poètes américains les plus importants du XXe siècle, a expérimenté de façon radicale la forme du poème (ponctuation, orthographe, syntaxe) inventant une nouvelle langue dans la langue, il n'en appartient pas moins à une vieille tradition américaine, celle de sa Nouvelle-Angleterre natale et de son individualisme non conformiste, c'est un grand lecteur de classique en particulier de Longfellow. Ses parents encouragent très tôt ses talents de poète et de peintre. Il est diplômé d'Harvard en 1916. Pendant la première guerre mondiale, il travaille comme ambulancier en France où il est emprisonné (une expérience qu'il raconte dans « L'énorme chambrée »). Son premier recueil de poèmes Tulipes et Cheminée paraît en 1923, suivront XLI poèmes, Font 5 et ViVa. Refusé par de nombreux éditeurs pour un nouveau recueil de poèmes 1935, il l'intitule No thanks.
Un premier recueil de l'oeuvre (Collected Poems) paraît en 1938, suivi de 50 poèmes et de 1 X 1 (« un fois un » étant sa formule pour l'amour). Il donnera une série de conférences qu'il intitule : Moi, six in-conférences (publiées en français aux éditions Clemence Hiver).
Si Cummings a pu dire qu'il lui faudrait encore cent ans pour mener à bien l'achèvement de son oeuvre, force est de constater l'ampleur de celle-ci et les Complete Poems paraîtront en 1968.
Le choix des poèmes retenus correspond (à une exception près, et quelques ajouts personnels de Robert Davreu. La Renommée parle et la suite de La Guerre) à celui que Cummings fit lui-même en 1958 pour le volume des Selected Poems (1923-1958).
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« Il y a encore quelques mois, je m'efforçais d'être sociable. » Ainsi commence le premier récit de ces Histoires de vent, premier livre d'Adelheid Duvanel paru en 1980 et jusqu'ici inédit en français.
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Si toi aussi tu m'abandonnes
Claudia Rankine
- Corti
- Litterature Etrangere
- 3 Octobre 2024
- 9782714313317
Par le biais du récit autofictionnel et de la chronique des années Bush, Claudia Rankine sonde ce qui ronge la vie aux États-Unis?: la télévision, la publicité - notamment celle pour les médicaments - et une justice à deux vitesses selon le statut social et la couleur de peau des suspects. Claudia Rankine porte un regard acéré, à la fois critique et drôle, mais sans cynisme, sur cette Amérique surconsommatrice d'images et de pharmacopées.
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Les derniers jours de Shelley et Byron
Edward John Trelawny
- Corti
- Litterature Etrangere
- 31 Octobre 2024
- 9782714313331
Histoire d'une admiration qui se double d'une amitié profonde, ce récit des Derniers jours de Shelley et Byron tient autant de l'épopée que du récit de la vie quotidienne. Donnant à lire les épisodes les plus marquants des dernières années de la vie des deux grands poètes anglais, c'est un condensé romantique d'une force rare.
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Rencontres avec des animaux extraordinaires
Andrés Cota Hiriart
- Corti
- Biophilia
- 1 Février 2024
- 9782714313102
Dans Rencontres avec des animaux extraordinaires, Andrés Cota Hiriart raconte ses aventures avec les animaux sauvages et insolites qui l'accompagnent depuis toujours. De ses souvenirs d'enfance où sa passion pour les insectes, les reptiles et les créatures amphibies les plus curieuses a transformé la maison de sa mère en un zoo domestique jusqu'à ses voyages naturalistes aux îles Galápagos, à Bornéo et Guadalupe, il mêle, dans ce récit plein d'humour, souvenirs, anecdotes et observations scientifiques.
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La Penthésilée que nous livre Kleist est l'histoire d'une obsession hors-norme. Penthésilée et Achille se cherchent et s'affrontent avec férocité, au milieu des remous de la guerre de Troie. Achille, héros grec admiré par ses pairs, reste stupéfait devant cette reine des Amazones dont il sait qu'elle le surpasse. Penthésilée s'élève contre le refus de l'amour proclamé par les lois de son État. L'un et l'autre, ils se blessent et se capturent. L'un et l'autre, ils se consument dans cet amour qui les as pris et attire à lui tous les regards. La raison de la guerre devient cet amour, qu'il faut réaliser ou mettre à bas.
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Tout commence par un événement aussi extraordinaire qu'inexplicable?: alors qu'il s'apprête à épouser Isabella, le prince héritier Conrad est écrasé par un gigantesque casque tombé du ciel. Premier roman gothique de l'histoire, Le Château d'Otrante (paru en 1764) est traversé par une série de visions, d'événements et d'archétypes qui marqueront profondément l'imaginaire de la littérature gothique et fantastique : fantômes, souterrains, chevaliers, princesses mélancoliques, statue qui pleure des larmes de sang, dédale de cloîtres obscurs, passage secret...
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Roman hybride, à la fois dialogue philosophique, récit parodique de voyages imaginaires, pamphlet féministe, utopie romanesque, récit de science-fiction, autobiographie (à peine) transposée, Le Monde glorieux relate les aventures d'une jeune duchesse qui, enlevée par un marchand, découvre, au cours du voyage, un autre monde, contigu au nôtre, peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales.
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Petit-fils du célèbre poète et critique Reza Qouli Khan, Hedayat Sadegh naquit à Téhéran le 17 février 1903. Il n'y a que peu à dire de sa vie extérieure. Son indépendance intellectuelle, sa modestie, sa pureté d'âme lui ont fait choisir en effet l'existence effacée et les souffrances d'un être d'élite qui se refuse aux compromis. Sa grande douceur de coeur, un esprit toujours prompt à saisir le ridicule des choses, son indulgence aussi pour ceux qu'il aimait, tempéraient seuls son mépris de ce monde.
Formé à la lecture des maîtres modernes de l'Europe, mais également pénétré d'un profond amour pour le folklore et les traditions de sa patrie, S. Hedayat a cherché son inspiration auprès du peuple de l'Iran. Cependant, la passion avec laquelle l'écrivain s'est penché sur les religions de la Perse antique, sur les superstitions et les pratiques de magie populaire qui en dérivent, a éveillé aussi chez lui le goût de l'insolite et, bien souvent, il écarte les étroites barrières de la réalité, pour laisser le merveilleux envahir la vie de ses personnages : l'action d'un roman comme La Chouette aveugle se situe très loin de l'espace et du temps ordinaires.
Comme les plus grands poètes de sa race - on songe à Omar Khayam, le seul, d'ailleurs, qu'il aimait - S. Hedayat est un pessimiste. C'est un regard désespéré qu'il promène sur le monde. Ce univers aux lois impénétrables, mais absurdes et cruelles, s'il entr'ouvre parfois devant nous ses cercles les plus fantastiques, loin de nous offrir alors la promesse d'une destinée meilleure au-delà de l'existence terrestre, nous apparaît toujours baigné de la même sinistre lumière. Rien à espérer de cette vie, rien non plus d'une autre. Telle est l'obsession que l'on retrouve à chaque ligne de La Chouette aveugle.
Sadegh Hedayat s'est donné la mort à Paris, rue Championnet le 9 avril 1950.
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Les choses s'engagent plutôt mal pour Maud, l'héroïne de L'Oncle Silas. Jeune orpheline de mère, élevée par un père aussi secret qu'aimé, elle doit, à la mort de celui-ci, quitter sa maison, ses attaches, ses souvenirs pour aller vivre dans la demeure de son oncle qu'elle ne connaît pas mais dont la réputation ambiguë a de quoi inquiéter. Dans un décor horrifique où les couloirs sont toujours longs et obscurs, les chambres secrètes, les portes dérobées, la jeune fille devra affronter de terribles épreuves, défaire secrets et mensonges, s'extraire des griffes qui se resserrent sur elle.
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Le mariage du ciel et de l'enfer
William Blake
- Corti
- Litterature Etrangere
- 8 Juin 2023
- 9782714313041
« Malédiction tonifie ; Bénédiction lénifie. ».
Attaque en règle de toutes les valeurs établies, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer est, selon son traducteur André Gide, « le plus significatif et le moins touffu des «livres prophétiques» du grand mystique anglais ». Peintre, poète, graveur, aquarelliste, philosophe, William Blake manie, avec dextérité et humour, les images, les formules, les proverbes et les aphorismes : il les retourne, les détourne, les condense, les distend. Bref, il utilise la capacité de déformation des images pour défaire, une à une, les grilles à travers lesquelles on les interprète. De ses « visions mémorables » aux fameux « proverbes de l'enfer », c'est le choc des contraires qui s'affirme ici pour, in fine, célébrer la face obscure de toute chose. Enflammé par la révolution, William Blake préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme, attaquant la prudence et le calcul au nom de la réconciliation du désir, de la sagesse et de la raison.
Texte hors-norme au pouvoir de subversion intact, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer continue de fasciner plus de deux-cents ans après sa première publication, et cent ans après la somptueuse traduction d'André Gide que reprend ce volume. -
Ode au vent d'Ouest. ; Adonaïs et autres poèmes
Percy Bysshe Shelley
- Corti
- Domaine Romantique
- 1 Octobre 1998
- 9782714306623
Ode au vent d'Ouest fait partie des pièces les plus célèbres de Percy Bysshe Shelley, grand poète classique d'Angleterre, figure mythique et controversée du romantisme britannique. Anarchiste et partisan de l'amour libre, il était perçu par ses contemporains comme le diable incarné, avant de devenir une idole pour les générations de poètes à venir. Ce poème est notamment suivi d'Adonaïs, une élégie d'une rare sensibilité sur la mort de John Keats.
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Écrit en 1939 au Mexique où María Zambrano est alors en exil, Philosophie et poésie constitue une entrée idéale dans l'oeuvre de la philosophe espagnole. Dans ce bref volume elle analyse deux versants, non pas antinomiques mais complémentaires, de la pensée depuis les Grecs?: «?Aujourd'hui poésie et pensée nous apparaissent comme deux formes insuffisantes, nous semblent être deux moitiés de l'homme?: le philosophe et le poète. L'homme entier n'est pas dans la philosophie?; la totalité de l'humain n'est pas dans la poésie?».
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Des lettres arrivent par dizaines de Turin, de Florence, de Milan, de Naples, de Rome ou de Parme. Elles sont écrites par des mécaniciens, des lycéens, des ouvriers, des mères de famille, des bibliothécaires, des jeunes communistes, des catholiques. Elles adressent à Pasolini des remarques, des demandes, des questions. Toutes sortes de questions : la solution à un dilemme moral, des conseils de lectures, comment concilier engagement politique et vie de famille, un jugement sur l'Ulysse de Joyce, une définition de l'intellectuel engagé, un commentaire sur la tentative de suicide de Brigitte Bardot, la conception marxiste de la religion, Le désert rouge d'Antonioni, le fascisme, le chômage ou la représentation des ouvriers au cinéma... Et Pasolini de répondre, assidûment, souvent longuement, chaque semaine, dans les pages d'un magazine à grand tirage. Cette correspondance improbable existe : elle fut publiée dans l'hebdomadaire communiste Vie Nuove entre 1960 et 1965 sous la forme d'une rubrique sobrement intitulée « Dialoghi con Pasolini ».
La présente anthologie en reprend les échanges les plus marquants, qui permettent de saisir la singularité de cette expérimentation épistolaire, ses résonnances littéraires et politiques, mais aussi d'éclairer les intentions de l'écrivain-cinéaste, ses choix artistiques, ses analyses sur la censure, la sexualité, la religion, les avant-gardes, la littérature et le cinéma, au moment où il est en train de tourner Accatone, La Rabbia et L'Évangile selon saint Matthieu. Personnel mais collectif, spontané et théâtral, impliquant une diversité d'énonciateurs et de contradicteurs qui s'expriment en leur nom, ce courrier des lecteurs est comme le laboratoire de l'oeuvre en train de se faire : le lieu d'une pensée politique qui court-circuite le système de la parole autorisée et expérimente le langage comme une matière collective. -
« C'est en grande partie d'après les sons qu'émettent les gens que nous les jugeons sains d'esprit ou fous, masculins ou féminins, bons, mauvais, fiables, dépressifs, mariables, moribonds, susceptibles ou non de nous faire la guerre, à peine supérieurs à des animaux, inspirés par Dieu. » Dans l'essai intitulé « Le genre du son » qui vient clore Verre, Ironie et Dieu, Anne Carson s'interroge sur les valeurs morales prêtées traditionnellement aux sons, et tout particulièrement sur la réception des voix féminines. Appuyée en particulier sur la lecture de textes antiques, la perspective critique et féministe qu'elle y développe éclaire tout le recueil.
Troisième ouvrage publié de la poétesse canadienne, Verre, Ironie et Dieu, propose un ensemble de textes au genres variés, à travers une composition d'une grande subtilité : un essai écrit en tercets, L'Essai de verre qui campe l'autrice dans sa cuisine, métamorphosée en gynécée familial où s'invite le spectre d'Emily Brontë ; « un ensemble de poèmes au titre philosophique, La vérité sur Dieu ; une sorte de reportage, mi-prose, mi-poésie, Hommes de la télé ; un « guide du voyageur », La chute de Rome ; une imitation d'un texte biblique, Livre d'Isaïe, et enfin une communication parfaitement classique d'universitaire sur Le genre du son?» (Claire Malroux).
Anne Carson est née en 1950 au Canada. Helléniste et professeure à l'Université McGill de Montréal, elle est l'autrice d'une oeuvre majeure de la poésie contemporaine. -
La bonne Lady Ducayne
Mary Elizabeth Braddon
- Corti
- Litterature Etrangere
- 26 Octobre 2023
- 9782714313072
Bella est pauvre et les temps sont rudes. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère, elle se fait demoiselle de compagnie. Par quelque hasard providentiel, Bella trouve une place en or auprès d'une vieille veuve immensément riche et généreuse, la «?bonne lady Ducayne?». Celle-ci vit en Italie, où Bella la suit et savoure, les premiers temps de son service, les délices d'une vie facile et heureuse. La bonne Lady n'est pas exigeante. Bella est très libre. Elle se fait des amis dans la bonne société anglaise. Mais, très progressivement, de façon inexplicable, Bella dépérit. Les lettres qu'elle envoie à sa mère témoignent de la lente mais sûre atrophie de son énergie, de son humeur teintée de mélancolie. Promenades au grand air, revitalisants, repos... Rien n'y fait. Bella se meurt alors qu'apparaissent sur ces bras des traces de morsures de moustiques aussi féroces qu'invisibles.
Mais qui se cache exactement derrière la bonne Lady Ducayne et le récit auquel elle prête son nom?? Ancien régime moribond pompeur de sang d'une jeunesse laborieuse pressée de sortir de sa condition?? Lutte des classes déguisées en histoire de vampires??
Connue comme l'une des plus grandes et prolifiques écrivaines professionnelles de son temps, Mary Elizabeth Braddon (1835-1915) a signé, sous son nom ou d'innombrables pseudonymes, plus de quatre-vingts romans et un nombre incalculable de nouvelles. "La bonne Lady Ducayne" appartient au genre, assez rare chez elle, du récit fantastique. -
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Des soeurs jumelles se passent doucement des feuilles de géraniums sur le visage. Tous les matins, un homme attend le journal comme s'il s'agissait d'une lettre d'amour. Une petite fille s'enfuit de chez elle après avoir écrit « Je vais à Singapour ». Une femme a l'impression fugace d'être un poisson qui habite dans un arbre creux. Dans les courts récits d'Adelheid Duvanel, véritables miniatures, tout est là, dès le début, dense, compact, ramassé. Tout se passe comme si l'on se trouvait en présence de petits instantanés photographiques, de tranches de vie dont l'interprétation serait à rechercher dans le hors champ, le non-dit. À vies minuscules textes miniatures, où prose et poésie s'entremêlent dans une chorégraphie d'une poignante intensité.
« Il n'a pas encore neigé cet hiver, mais la nuit tombe tôt.
Elle n'est pas plus noire que le pelage d'un chat noir. Ma connaissance mange la pâtisserie qu'elle a apportée. La petite fille, dont elle s'occupe depuis maintenant presque six mois, joue avec les livres de ma bibliothèque ; elle en lit des passages à la poupée avec laquelle je jouais lorsque j'étais enfant. Cette fillette me donne le frisson ; je me méfie des enfants ; leurs yeux candides et leurs petites voix grêles masquent le fait qu'ils nous percent à jour. » -
Oeuvres : romans, récits et nouvelles
Léonid Andreïev
- Corti
- Litterature Etrangere
- 2 Novembre 2023
- 9782714313027
Des Russes de toutes les classes sociales et de tous les âges, des paysans et des étudiants, des hauts fonctionnaires et des terroristes, des prêtres et des adolescents révoltés, des condamnés à morts et des enfants, des voleurs et des malades... Les récits de Léonid Andreïev dessinent d'abord une fresque vaste et vivante de la société russe à la veille de la Première Guerre mondiale. À cette première veine réaliste de l'oeuvre, celle de «?Bargamot et Garaska?» par exemple, vient s'ajouter une autre veine, plus allégorique. C'est celle de «?La pensée?» ou du «?Rire rouge?», un texte halluciné et prémonitoire sur la folie sanglante des guerres que va connaître le XXème siècle. Mais qu'il parle de sujets tragiques ou bien qu'il décrive les réactions d'un petit citadin rencontrant la nature pour la première fois, d'un chien abandonné ou d'adolescents confrontés à des choix éthiques, une même révolte, un même sens de l'injustice, une passion pour l'humain traverse cette oeuvre hors-norme.
Âme révoltée, militant antitsariste puis militant antibolchévique, Léonid Andreïev a su pressentir avec acuité les inquiétudes et le désarroi d'un monde déjà secoué par les forces qui allaient se déchaîner au cours du XXe siècle. Auteur et photographe, son oeuvre résonne aujourd'hui avec une intensité toute particulière. De 1998 à 2002, les éditions Corti ont publié, en cinq tomes, l'intégralité des récits en prose de Léonid Andreïev, dans la traduction de Sophie Benech. Ce volume reprend un large choix représentatif de ses textes les plus forts.