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Dans cette juxtaposition, Araki explore son environnement intime et s'interroge sur son désir comme sur la perte d'un être cher. Réalisée en 1993, trois ans après le décès de sa femme, Yoko Aoki, la série Shi Nikki (Private Diary) for Robert Frank, aussi connue sous le nom de 101 Works For Robert Frank rassemble 101 photographies en noir et blanc. Dans l'austérité du studio ou dans l'intimité de la chambre, le photographe saisit le modèle féminin dans des postures de stricte frontalité, explicite et sans concession, tout comme dans des mises en scène érotiques.
Ces images s'intercalent avec des photographies du quotidien d'Araki désormais veuf : natures mortes, rues et ciel de Tokyo, le chat Chiro adopté avec sa femme...
Les photographies de rues faisant écho au travail de Robert Frank (1924-2019), pionnier de la photographie américaine, à qui Araki a dédié cette série à l'occasion de l'exposition de ces clichés au Japon.
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Jazz power ! l'aventure jazz magazine, 1954-1974
Clara Bastid, Marie Robert
- DELPIRE
- 6 Juillet 2021
- 9791095821359
Fondé par Nicole et Eddie Barclay en 1954 et développé par Daniel Filipacchi et Franck Thénot, Jazz Magazine s'attache dès sa création à promouvoir la contre-culture noire et les valeurs portées par la musique la plus politique du xxe siècle : le jazz.
Entre sacralisation et humanisation, la revue contribue particulièrement à la mise en valeur des artistes noirs.
À l'époque des lois de ségrégation raciale aux États-Unis et du difficile processus de décolonisation en France, rares sont les publications qui présentent les artistes afro-américains et les valorisent comme des icônes : Billie Holiday, Abbey Lincoln, Mahalia Jackson, tout comme Thelonious Monk et Dizzie Gillespie, John Coltrane...
Faisant preuve d'audace et d'anticonformisme, la revue propose à la fois un contenu riche sur l'histoire du jazz et ses enjeux politiques et un accès privilégié aux coulisses, à l'intimité des musiciens, ainsi érigés en légendes. À travers les textes inédits de spécialistes (histoire visuelle, sociale et musicale) et les reproductions de photographies, couvertures, pages intérieures et documents inédits, Jazz Power dévoile les secrets de fabrication et les archives d'une revue à contre-courant.
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Ce livre a l'ambition d'être une somme, un témoignage aussi exhaustif que possible d'une oeuvre marquée par la singularité.
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Peut-on éviter la mort ? Comment dépasser notre finitude ? Dans Le soleil ni la mort, Stéphanie Solinas interroge cette possibilité du point de vue de la cryogénisation, procédé scientifique, et des croyances qu'elle porte en elle.
Cet ouvrage, dont le titre est inspiré de la maxime de François de La Rochefoucauld, « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement », se déploie sur un terrain futuriste, à la fois géographique et spirituel. L'artiste questionne notre quête d'immortalité à travers un dispositif croisant une expérience visuelle qu'elle a vécue lors d'un vol en avion avec sa rencontre avec les dirigeants de la société de cryogénisation Alcor, basée en périphérie de Phoenix, aux États-Unis.
L'ouvrage s'organise en une séquence quasi-filmique d'un moment crépusculaire photographié par l'artiste depuis un petit avion volant au-dessus de San Franscico et rythmée par son dialogue au phrasé court avec la fondatrice et le PDG de la société Alcor. Prise entre coucher de soleil à l'ouest et lever de pleine lune à l'est, Stéphanie Solinas photographie l'un puis l'autre, empêchée d'embrasser les deux points de vue en même temps. Les larges double-pages qui rappellent les ailes déployées de l'avion dans lequel elle se trouvait, égrènent alternativement les imperceptibles changements du crépuscule solaire et de l'aurore lunaire. Le subtil mélange entre le défilement des images presque identiques et hypnotiques et la cadence irrégulière du dialogue livré, parfois surréaliste, entraîne le lecteur vers le chemin de la réflexion.
Au fil des pages, le rythme impulsé par l'artiste peut provoquer vertiges et surprises. L'ineffable poésie de cette conversation sur le refus mortel glisse furtivement vers des questionnements philosophiques, éthiques et religieux qui englobent la croyance de la renaissance, l'être humain de demain, l'éternité possible, notre identité future, ce que nous souhaitons concéder à la science de la Silicon Valley. À ces interrogations, Le soleil ni la mort n'impose aucune réponse mais ouvre le champ de la pensée et de la projection.
En couverture de l'ouvrage, une boussole, dessinée par Stéphanie Solinas, sert de point d'ancrage à ce voyage en terre de croyance. Depuis 2014, Stéphanie Solinas mène un projet de cartographies des identités au croisement de la science et de la spiritualité, sur trois terrains choisis : l'Islande, l'Italie et les États-Unis, faisant émerger trois séries de travaux - Le Pourquoi Pas ?, L'Inexpliqué et Devenir soi-même, qu'elle nomme « Les Aveugles éblouis ».
Aux États-Unis, berceau du « New Age » et centre de la high-tech mondiale, elle a investigué les lieux emblématiques de cette double nature et recueilli la parole de scientifiques et de guides spirituels afin d'explorer les perspectives de développement offertes à l'humanité, entre spiritualité, intelligence artificielle et promesses d'immortalité. Son travail vise à éclairer les mécanismes de ce qui constitue nos identités, cherchant à rendre visible l'invisible et à donner une matérialité aux croyances. Pour chacun de ses projets, Solinas crée des oeuvres protéiformes (photographies, livres, installations, jeux...). Dans cet ensemble, le livre est toujours envisagé, comme c'est le cas dans Le soleil ni la mort comme un espace d'interaction physique, philosophique et poétique avec le lecteur.