Denoel
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Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qu'on lui connaît, Daniel Axasse nous invite à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Evoquant les grandes problématiques (la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité de l'exposition), mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec intelligence et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci et Michel Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet.
Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets (La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux de Mantegna, Le Verrou de Fragonard...) dans un ensemble qui s'achève par certains aspects de l'art contemporain. Daniel Arasse inspire ainsi le goût de voir ou de revoir de grands moments de peinture, dont il propose une lecture subtile et ouverte. Par l'effet du don et de la générosité, la voix suscite le désir de voir et revoir mieux, elle nous surprend, nous réveille et nous entraîne dans un véritable enchantement de l'intelligence qui n'est jamais dépourvu d'humour.
Ce livre est la transcription des vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.
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La guerre d'Algérie vue par les algériens Tome 2 ; de la bataille d'Alger à l'Indépendance
Benjamin Stora, Renaud de Rochebrune
- Denoël
- Mediations
- 13 Octobre 2016
- 9782207111925
Peut-on raconter autrement l'histoire de la guerre d'Algérie ? L'ambition de ce livre est de rapporter, en se fondant sur toutes les sources possibles et en particulier sur des documents inédits ou difficilement accessibles, un récit de cette guerre telle qu'elle a été vue, vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les combattants indépendantistes. Ce second volume, qui s'ouvre avec l'assassinat d'Abane Ramdane par les autres chefs du FLN, au lendemain de la bataille d'Alger, et va jusqu'à l'indépendance et les implacables luttes pour le pouvoir qu'elle entraîne, confirme que, sous ce regard neuf, la plupart des aspects du conflit prennent un tour totalement différent. Le temps de la politique et des négociations en vue de mettre un terme au conflit, quand l'aspect militaire du combat devient peu à peu moins essentiel, sera en effet aussi celui de profonds bouleversements, ignorés du côté français, au sein du FLN. Des bouleversements provoquant des affrontements dont les premiers bénéficiaires seront Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene au cours de l'été 1962 , mais dont les conséquences se font sentir jusqu'à aujourd'hui.
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Des bibliothèques pleines de fantômes
Jacques Bonnet
- Denoel
- Mediations
- 11 Septembre 2008
- 9782207260548
Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous l'écroulement de votre bibliothèque ? L'accumulation de livres ce met-elle pas en danger l'existence même de votre famille ? Classez-vous les volumes par thème, langue, auteur, date de parution, format, ou selon un autre critère de vous seul connu ? Peut-on faire voisiner sur une étagère deux auteurs irrémédiablement brouillés dans la vie ? Autant de graves questions se posant à cette espèce en voie de disparition : les bibliomanes, qui, outre la passion de posséder les livres, ont celle de les lire.
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La sagesse des jardins ; ces coins de paradis qui nous apprennent à bien vivre
Santiago Beruete
- Denoel
- Mediations
- 14 Février 2019
- 9782207140635
Si tu veux être heureux une heure, bois un verre de vin.
Si tu veux être heureux une journée, marie-toi.
Si tu veux être heureux toute ta vie, deviens jardinier.
Proverbe chinois.
La Sagesse des jardins est un ouvrage sur l'histoire érudite et pourtant accessible de la pensée humaine à travers l'une de ses plus anciennes créations esthétiques : les jardins. De l'Antiquité à aujourd'hui - en passant par le Moyen Âge, la Renaissance, le siècle des Lumières, le xx e siècle, l'exploitation politique des jardins par le collectif Green Guerrilla dans le New York de Rudy Giuliani -, les hommes n'ont jamais cessé de construire des jardins. En voyageant à travers ces époques et leurs jardins respectifs, une question ne cesse de hanter Santiago Beruete et donne son unité à cet immense tour d'horizon : pourquoi les hommes ont-ils toujours ressenti le besoin de métamorphoser des terres vierges en des créations conçues pour plier la nature à des représentations mentales ?
Cet ouvrage passionnant nous dévoile les jardins dans leur rôle de constructions matérielles et spirituelles, à la fois symboles d'harmonie, oeuvres d'art et Arcadies miniatures qui renferment notre nostalgie du passé. Mais, plus important encore, les jardins sont des reflets limpides des inquiétudes et des préoccupations philosophiques de leur époque.
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comment l'arrivée d'hitler au pouvoir fait d'une jeune sociologue exilée une photographe bientôt mondialement célèbre, c'est ce que gisèle freund nous raconte ici.
photographe des écrivains, grand reporter, elle s'intéresse avant tout aux individus, aux visages. avec son outil, qui nous apparaît aujourd'hui d'une modernité inégalée, elle devance toujours d'une longueur son époque. des années 30 aux années 60, émaillé d'anecdotes, de paysages, de portraits de célébrités ou d'inconnus, ce texte est l'histoire d'un des regards les plus éveillés du xxe siècle.
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Un blocage en mathématiques peut rester le traumatisme d'une vie, en tout cas notre plus mauvais souvenir.
La peur des maths s'installe, et nous en interdit l'accès. Anne Siety aide depuis de nombreuses années des élèves à surmonter leurs blocages; dans cet essai stimulant, écrit avec humour, elle ouvre, à la lumière de la psychanalyse, des pistes encore inexplorées. Ce livre s'adresse aux déçus des recettes miracles et des travaux forcés pendant les vacances. L'apprentissage des maths demande une maturation personnelle.
Inutile de se contraindre à un travail répétitif et stérile, mieux vaut s'interroger sur ses difficultés. Les blocages expriment nos angoisses, ils traduisent une vie du corps et des émotions qui, loin de nous rendre étrangers aux mathématiques, peuvent au contraire nous en rapprocher. Travailler les maths c'est travailler sur soi. C'est aussi porter un autre regard sur notre société et notre système scolaire.
Destiné aux parents, aux enseignants, et à tous ceux qui regrettent de n'y avoir "rien compris", cet essai puise dans l'expérience pédagogique, les études de cas, la littérature et la vie quotidienne, une approche des mathématiques qui n'a plus rien d'austère.
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Au musée des illusions ; le rendez-vous manqué du Quai Branly
Sally Price
- Denoel
- Mediations
- 8 Septembre 2011
- 9782207261842
Le musée du quai Branly consacré aux civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques a été le grand projet de Jacques Chirac.
Il devait favoriser le "dialogue des cultures" mais, cinq ans après son ouverture, il semble davantage relever d'un monologue occidental sur les arts primitifs. En cela, il est le révélateur du profond malaise que suscite l'altérité dans une République se prétendant aveugle à la différence. Critique amicale de la part de la plus française des anthropologues américaines, Au musée des illusions commence par le récit, informé aux meilleures sources, de la création du musée.
Il explique comment un dessein présidentiel servant les intérêts de quelques-uns a mobilisé des années durant les moyens de l'Etat, au gré de mésaventures où le grotesque l'a souvent disputé au désordre. Surtout, Sally Price démontre à quel point les concepteurs du musée ont privilégié le spectaculaire au détriment d'une démarche pédagogique. On a rarement vu un tel écart entre les intentions proclamées et un résultat fait d'illusions voire d'erreurs.
Mais l'apport essentiel de cet ouvrage est de pointer la singularité du musée du quai Branly par rapport aux établissements du même genre à l'étranger. Exemple parfait du fonctionnement de l'"Etat culturel" à la française, sa conception a d'abord obéi au principe de laïcité dans son sens le plus large. Les peuples et communautés dont sont issus les objets présentés n'ont guère été consultés et le rendez-vous a bel et bien été manqué.
Bon nombre des questions essentielles auxquelles la France est confrontée aujourd'hui sont donc abordées ici : la place de l'immigration, les fondements de la citoyenneté, la laïcité, le vivre ensemble, l'affaiblissement des autorités politiques... A ce titre, la façade de verre du musée du quai Branly apparaît comme un fragile rempart contre les démons que la société française ne veut pas affronter.
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Découvrez Les anarchistes espagnols (1868-1981), le livre de Edouard Waintrop. L?Espagne du XIXe siècle est un pays encore traditionnel, catholique et peu industrialisé. C?est pourtant là que s?implante l?une des utopies les plus radicales de l?époque moderne : l?anarchisme. Depuis le discours de Fadanelli qui expose les idées de Bakounine à Barcelone en 1860, jusqu?à la fin de la guerre civile espagnole en 1939, ce livre retrace cette aventure inspirée, lumineuse et parfois désespérée. Il raconte le destin de militants illustres ou obscurs, poseurs de bombes ou leaders syndicaux, chefs militaires ou intellectuels. Tous sont portés par le même refus de l?autorité. Bientôt pris au piège entre leur exigence révolutionnaire et les machines totalitaires des années 1930, les anarchistes espagnols finissent broyés dans la guerre civile.
Dans un ouvrage très complet, extrêmement documenté, puisant à des sources neuves, Édouard Waintrop rend hommage à ce mouvement à la fois légendaire et mal connu.
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Le crime et le silence ; Jedwabne 1941, la mémoire d'un pogrom dans la Pologne d'aujourd'hui
Anna Bikont
- Denoel
- Mediations
- 20 Janvier 2011
- 9782207260623
Le 10 juillet 1941, quelques semaines après que l'Allemagne a attaqué l'URSS, la quasi-totalité des Juifs de Jedwabne, petite ville de l'est de la Pologne, ont été massacrés par leurs voisins. Alors que la propagande communiste imputait ce massacre aux nazis, on sait désormais grâce aux travaux de Jan T. Gross qu'il a été perpétré par des Polonais. Une remise en cause de l'histoire officielle d'une nation victime qui a suscité en Pologne une violente indignation. Faisant le constat de cette mémoire en friche, Anna Bikont a souhaité partir à la recherche des personnes susceptibles d'apporter un éclairage sur le drame. Rédigé à partir de documents d'archives inédits, d'observations recueillies au cours de nombreux séjours à Jedwabne et, surtout, de conversations avec les acteurs du pogrom (rescapés, témoins et bourreaux), Le Crime et le Silence mêle habilement le retour sur les faits historiques à l'interrogation sur le présent. Cette enquête mémorielle livre un portrait bouleversant d'individus confrontés à des centaines de morts dont nul ne veut se souvenir, décrit leur évolution face aux preuves qui s'accumulent et donne à voir la réaction d'une communauté clouée au pilori pour des faits survenus soixante ans plus tôt. En filigrane, c'est à une réflexion sur la mémoire collective que nous invite Anna Bikont. Qu'arrive-t-il à une société qui refuse d'admettre une vérité susceptible de détruire sa bonne conscience ? Comment accepter son passé, fût-il horrible ?
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Journal d'un gardien du goulag
Alexandre Tchistiakov
- Denoel
- Mediations
- 19 Janvier 2012
- 9782207261149
Pendant quelques mois, dans les années 1935-1936, Ivan Tchistiakov, gardien d'un camp de prisonniers sur le chantier de la voie ferrée Baïkal-Amour, a tenu son journal.
Publié aujourd'hui pour la première fois, c'est l'un des seuls documents de ce genre à nous être parvenus. Le fonctionnement des camps soviétiques est certes bien connu, grâce à la parole des victimes et aux documents amassés par le système bureaucratique, mais l'image des "hommes aux fusils" est encore floue. Si Ivan Tchistiakov s'est retrouvé à escorter les détenus pendant leur travail, garder le camp itinérant, accompagner les convois et poursuivre les fuyards, ce n'est pas de son propre gré.
Chaque journée est vouée à un seul désir :
Sortir par tous les moyens du cauchemar qui l'a happé. Et qu'il ne cesse de décrire : un climat terrible, un logement épouvantable où, la nuit, les cheveux se collent au front à cause du froid, l'impossibilité de se laver, l'absence de nourriture normale, des maladies à répétition. Le dégoût que lui inspire son travail est évident. Dès les premières pages percent des notes de compassion envers ceux qu'il doit garder.
Il perçoit ce qu'un chef, au camp, ne veut pas savoir. On comprend mieux, à le lire, à quel point les camps soviétiques ont fini par incarner un modèle de société. Les cahiers originaux du journal d'Ivan Tchistiakov se trouvent aux archives de la société Memorial de Moscou, qui, depuis les années 1980, se donne pour tâche de rassembler documents, lettres, témoignages et mémoires liés à l'histoire des répressions politiques en URSS.
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Le 5 juin 1967, l'armée israélienne attaquait l'Égypte en réaction au comportement menaçant de Nasser. Six jours plus tard elle ressortait victorieuse d'une violente confrontation avec les principales armées du monde arabe, dont les conséquences perdurent encore aujourd'hui. Sous la plume de Tom Segev, la relation de ce conflit devient une immense épopée émaillée de mille petites histoires et destins. Bien plus qu'une chronique de la guerre, 1967 est avant tout un instantané de la société israélienne vingt ans après la fondation de l'État hébreu, alors qu'elle s'interrogeait sur son avenir et sa cohésion sur fond de récession économique. Aux côtés de Levi Eshkol, Moshe Dayan, Ariel Sharon et Yitzhak Rabin, ce sont les anonymes, simples soldats, femmes au foyer, Juifs de la Diaspora et kibboutzniks, qui sont les véritables héros de ce récit. Tom Segev fait partager leurs sentiments, leurs espoirs et leur regard sur la guerre au travers d'écrits intimes et de la presse de l'époque. Cette micro-histoire s'enchevêtre constamment avec une analyse fine du contexte politique israélien, rendu avec la plus grande clarté grâce à des documents inédits, et un éclairage singulier de la dimension internationale du conflit. Qu'ils s'agisse de la question des réfugiés palestiniens et des relations avec le monde arabe, des négociations secrètes avec le roi Hussein de Jordanie, de la coopération avec la France dans le domaine des armes atomiques ou des liens privilégiés avec les États-Unis, Tom Segev revient dans ce livre sur chacun des sujets qui font de la guerre des Six-Jours la matrice des crises du Proche-Orient depuis 1967.
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Un acte honteux ; le génocide arménien et la question de la responsabilité
Taner Akçam
- Denoel
- Mediations
- 6 Novembre 2008
- 9782207259634
« Un acte honteux » : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens à partir de 1915 (un million de victimes). Pourtant, aujourd'hui encore, les historiens turcs ne peuvent travailler sereinement sur cette question, la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.
L'exception est très certainement Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes. Partant d'une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, il clôt définitivement le débat sur la principale question : celle de la responsabilité.
Akçam montre de manière irréfutable - puisque ce sont les documents ottomans qui parlent - que, loin de n'être qu'une conséquence aussi fâcheuse qu'involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs ».
Ce n'est pas le point de vue des victimes mais celui des assassins qui est décortiqué ici. Akçam éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l'Empire ottoman finissant à se transformer en bourreaux avec autant d'aisance. Il montre aussi comment la Turquie a réussi à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région et l'échec à traduire en justice les responsables.
Sans provocation ni militantisme, à l'heure où se pose la question de l'adhésion à l'Europe, Taner Akçam appelle les Turcs à tourner le dos au discours négationniste officiel et à affronter enfin, sans crainte, la réalité de l'histoire de leur pays.
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Au-delà de la guerre en Irak, quels sont les motifs secrets de l'administration Bush ? Cette formidable présence militaire au Moyen-Orient est-elle destinée à servir de tremplin à l'hégémonie des États-Unis sur le reste du monde ? Quelles sont les racines profondes du conservatisme américain ? Ses moyens, ses buts, sa morale ? Norman Mailer livre ici un texte percutant et sans concession - dans la lignée de son fameux livre publié il y a plus de trente ans, Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? Mailer pense l'Amérique, pense le monde, au-delà des carcans religieux et de l'émotion qui modèlent les pensées et les actions des uns et des autres.Ces réflexions ont suscité de très vifs débats aux États-Unis.
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Depuis maintenant plus de trente ans, Érick Surcouf sillonne les océans de la planète pour localiser les îles au trésor où sont enterrées, parfois immergées, des richesses plus fabuleuses les unes que les autres. Aujourd'hui, fort de sa longue expérience, il a décidé de partager les informations qu'il a collectées sur plusieurs îles remarquables. Ce conteur-né donne à lire ici une quinzaine de récits, tous passionnants, sur les trésors, qu'il s'agisse des aventures de leur propriétaire ou de la quête effrénée qu'ils ont pu susciter.
Certaines îles sont connues (La Réunion, Ocracoke ou Cocos) quand d'autres demandent encore à être explorées, comme l'île du Cygne dans la mer des Antilles ou les îles Coiba et del Caño au large de l'Amérique centrale. Quelques-unes sont des lieux de pèlerinage pour tout explorateur qui se respecte, à l'image de l'île du Chêne au Canada. Toutes ont été le théâtre d'événements captivants qu'Érick Surcouf raconte par le menu.
"Il y a tant de mystères à percer sur les îles au trésor. À condition d'accepter de se jeter dans l'aventure, ils sont à la portée de tous. Il suffit d'un peu d'ingéniosité, de beaucoup de détermination et surtout de laisser ses rêves prendre les commandes. Puisse ce livre vous décider à vous lancer, comme moi, sur la piste des trésors. Il n'y a pas de plus belle vie".
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Il était une fois le dernier homme
Dany-Robert Dufour
- Denoel
- Mediations
- 20 Septembre 2012
- 9782207113806
À mi-chemin entre le conte philosophique et l'essai, Dany-Robert Dufour poursuit en philosophe son travail de critique du monde contemporain. Et pour mieux s'interroger sur ce qui menace aujourd'hui gravement son avenir, il propose de revisiter toute l'histoire de l'être humain.
Évoquant l'axolotl, ce poisson mexicain qui nous ressemble, comme le jaguar de la brousse brésilienne ou le loup des contes enfantins, discutant avec Platon, Albert Einstein ou Michael Jackson, se prenant à l'occasion pour Sherlock Holmes, le narrateur écrit dix lettres à sa 'belle amie'. Autant de moments clefs d'un voyage à travers le temps accompli par cette étrange espèce animale qu'on appelle les hommes.
Cette espèce se caractérise non pas par sa supériorité sur le reste de la création mais par sa forme inachevée, sa faiblesse 'naturelle'. Un 'manque de nature', donc, que seule peut conpenser la culture discours, récits, sciences et techniques qui permet à l'être humain d'agir sur le monde pour mieux l'habiter. En tourt cas qui le permettrait jusqu'ici. Car le rêve des puissants de créer une 'surhumanité' à leur service compromet aujourd'hui la survie de l'espèce.
Que faire, si nous refusons ce risque d'en finir avec le genre humain, si nous voulons que puisse se poursuivre son aventure si belle et si désespérée? Il n'est pas trop tard pour résister.
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Un président de la République qui fait son jogging devant les caméras, un footballeur antillais qui interpelle la France sur son passé colonial... chaque jour le sport et la politique agissent l'un par l'autre.
Avec un mélange d'érudition, de passion sportive et d'humour, treize écrivains contemporains explorent ce croisement entre deux mondes. Ensemble, avec François Bégaudeau, ils ont écrit ce livre multiple, foisonnant et drôle, qui réveille les mémoires, rappelle des événements essentiels comme la performance de Jesse Owens devant Hitler à Berlin en 1936, le Mundial des généraux argentins en 1978, ou encore La Marseillaise sifflée dans les stades depuis 2001. Chacun y pose forcément des questions dérangeantes (le rugby est-il collabo? le patinage artistique est-il démocrate-chrétien? la Lazio est-elle vraiment fasciste?) et plonge dans ces mythologies quotidiennes où le sport en dit beaucoup plus sur la politique que les politiques eux-mêmes.
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La beauté et la douleur des combats ; une nouvelle histoire de la Première Guerre mondiale
Peter Englund
- Denoel
- Mediations
- 29 Septembre 2011
- 9782207261835
Alors que les derniers combattants de 14-18 viennent de disparaître, La beauté et la douleur des combats donne à voir ce que fut la Première Guerre mondiale au jour le jour et en renouvelle l'histoire. On y suit en effet vingt individus, tous inconnus ou oubliés, tous au bas de la hiérarchie (fonctionnaire, engagé volontaire, infirmière, écolière, aventurier) mais qui tous ont laissé un témoignage. Alors que la Grande Guerre est devenue synonyme des tranchées du front franco-allemand, la plupart d'entre eux évoluent sur d'autres théâtres, comme le front de l'Est, les Alpes, les Balkans, l'Afrique orientale et la Mésopotamie. Beaucoup sont jeunes, une vingtaine d'années seulement. En dépit de leur diversité, ils sont unis par le fait que la guerre leur vole quelque chose : la jeunesse, les illusions, l'espoir, la foi en l'humanité - la vie. Sur ces vingt, trois vont être tués, deux tomberont en captivité, deux seront fêtés en héros, deux finiront réduits à l'état d'épave. Plusieurs accueillent favorablement la guerre quand elle éclate mais apprennent à la détester ; quelques-uns la détestent dès le premier jour ; l'un d'eux l'aime du début à la fin. Un autre finira littéralement fou et échouera dans un hôpital psychiatrique, un autre encore n'entendra pas tirer un seul coup de feu. Et ainsi de suite dans une perpétuelle oscillation entre une fascination pour l'étrange beauté des combats et une profonde douleur. Si presque tous vont vivre des événements dramatiques et effroyables, Peter Englund met plutôt l'accent sur les caractères, les sentiments, les expériences et les atmosphères. En un tour de force magistral, il parvient ainsi à ramener un événement historique majeur à sa plus petite composante, sa particule élémentaire : l'individu et ce qu'il a vécu.
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La lanterne magique de Molotov ; voyage à travers l'histoire de la Russie
Rachel Polonsky
- Denoel
- Mediations
- 6 Septembre 2012
- 9782207110362
Du temps où elle vivait à Moscou, Rachel Polonsky a habité dans une résidence qui, sous les tsars puis les Soviets, était réservée aux plus éminents serviteurs de l'État. Bien avant elle, Viatcheslav Molotov, bras droit de Staline, avait vécu entre ces murs.
S'aventurant dans l'ancien appartement de l'apparatchik, Rachel Polonsky y découvre sa bibliothèque. Celle-ci révèle un bibliophile fervent. Molotov avait lu tous les classiques et possédait de nombreuses éditions originales, pour certaines dédicacées par des écrivains qu'il a plus tard envoyés au goulag.
Chaque livre trouvé par Rachel Polonsky sur les étagères devient une invitation à un voyage à travers la Russie et son histoire. Elle part ainsi à la recherche des endroits associés aux écrivains présents dans la bibliothèque mais aussi aux membres de l'élite qui ont vécu dans l'immeuble de Molotov. Commencé comme une pérégrination sur les traces de Pouchkine dans les rues autour du Kremlin, entre les églises, et les vestiges laissés par les familles aristocratiques, son voyage l'amène ensuite dans les villages de datchas, sur les rives du Don et en Sibérie, depuis le cercle arctique jusqu'à l'Extrême-Orient.
De Taganrog à Arkhangelsk, entre Chalamov et Dostoïevski, Rachel Polonsky rencontre dans ces pages le passé d'un pays ravagé par les guerres, les famines, les génocides et le totalitarisme, mais finalement sauvé par ses écrivains.
Invitation au voyage immobile, ode à l'âme russe, célébration de la littérature, La lanterne magique de Molotov recèle la poésie de ces livres dont on ne sort jamais tout à fait.
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Marx, les juifs et les droits de l'homme ; à l'origine de la catastrophe communiste
André Senik
- Denoel
- Mediations
- 17 Février 2011
- 9782207108338
L'idéal d'émancipation conçu par Marx a abouti partout et toujours à la même catastrophe historique. Suite logique ou trahison ? La vérité est qu'il existe deux sens contraires du mot émancipation : ou elle apporte leurs droits aux hommes tels qu'ils sont : ou elle libère les hommes de ce qu'ils sont. de leur aliénation supposée. en les métamorphosant de fond en comble et de force. A partir de Sur la question juive (1843). Marx oppose " l'émancipation humaine " qu'il prophétise. à " l'émancipation politique " apportée par la Déclaration des droits de l'homme de 1789. qu'il soumet à une critique radicale. Il fait ainsi le procès de la liberté individuelle. de la propriété privée. du commerce. de l'Etat de droit, de la société civile et des Juifs. dans lesquels il voit les agents spécifiques de l'aliénation. Toute la pensée de Marx procédera de cette déclaration de guerre aux Juifs et aux droits de l'homme. Son destin historique était inscrit dans l'idéal même.
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L'héritage de Jacob ; une histoire génétique des juifs
Goldstein D B
- Denoel
- Mediations
- 4 Mars 2010
- 9782207261477
Ces questions sont au centre du livre stimulant et provocateur de David Goldstein. Dans un langage clair et accessible, il expose les découvertes récentes sur l'ADN des populations juives et les combine à l'histoire écrite et orale pour raconter l'histoire d'un peuple singulier à travers sa génétique.
Comme un détective remontant le cours du temps, David Goldstein s'interroge sur le chromosome Y des Cohen, les descendants des prêtres du Temple, ou sur la prétendue judéité des Lemba, une peuplade noire d'Afrique du Sud, parmi bien d'autres choses.
Il est de bon ton ces derniers temps, dans une certaine historiographie, de réduire l'identité du peuple juif à une simple construction culturelle. Le livre de David Goldstein est une réponse salutaire à cette démarche, enrichissant même, par son approche originale, la conception traditionnelle de ce qu'être juif veut dire.
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Le marché de Dieu ; l'économie du judaïsme, du christianisme et de l'Islam
Philippe Simonnot
- Denoel
- Mediations
- 24 Janvier 2008
- 9782207257272
Pour la première fois, les textes fondateurs du judaïsme, du christianisme et de l'islam sont lus par un économiste. Une lecture enrichie par un recours aux découvertes les plus récentes des historiens et des archéologues qui permet de rendre compte de la construction et de l'évolution des trois grands monothéismes. C'est en effet un authentique marché que Dieu aurait conclu avec Abraham, le père fondateur revendiqué par ces trois religions. D'où la constitution de la Terre promise, aujourd'hui encore âprement disputée. Paradoxe : le monothéisme tend à la destruction de la concurrence sur le marché des religions, puisqu'il implique la croyance à un dieu unique, exclusif de tous les autres, donc un monopole. Ainsi s'est trouvée facilitée la perception des dîmes, dons et offrandes, ces «impôts volontaires» qui financent le quotidien des religieux et leurs investissements parfois somptueux. Est alors apparu le risque que ce monopole religieux, comme tout monopole, abuse de sa position : échappant à la concurrence, il augmente les «prix» de son «produit» alors même que la qualité de ses «services» se dégrade... jusqu'à ce qu'une religion concurrente réussisse à entrer sur le «marché». L'histoire des croyances se retrouve en fin de compte singulièrement éclairée par cette lecture du phénomène religieux du point de vue de l'économiste.
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L'apocalypse n'est pas pour demain ; pour en finir avec le catastrophisme
Bruno Tertrais
- Denoel
- Mediations
- 7 Avril 2011
- 9782207261637
Comment ne pas être inquiet? Chaque jour, de mauvaises nouvelles sont assenées sur l'état de la planète, celui de notre civilisation ou sur notre santé. Et nous sommes abreuvés de prévisions catastrophistes. La population mondiale s'accroît trop vite; les ressources naturelles vont s'épuiser rapidement; le climat va se détériorer gravement ; les produits chimiques affectent notre santé ; le modèle capitaliste s'effondre ; le temps de la suprématie occidentale est terminé; les grandes épidémies vont revenir ; le djihadisme menace les fondements de notre civilisation; la prolifération des armes de destruction massive est incontrôlable... Sans compter que le terrorisme nucléaire n'est pas loin. Les gouvernements, les institutions internationales, les ONG et les experts ont tous une part de responsabilité dans cette politique de la peur, nombreux d'ailleurs sont ceux qui en bénéficient. Et si la planète allait bien mieux qu'on ne le croit ? Et si l'avenir de l'humanité était beaucoup moins sombre qu'on ne le dit ? Les prophètes de malheur ont beaucoup de succès, mais il s'avère qu'ils ont toujours eu tort. À l'encontre des idées reçues, Bruno Tertrais propose ici une autre lecture du monde, qui met l'accent sur des faits souvent ignorés et sur les incertitudes qui entachent les prévisions catastrophistes. En s'appuyant sur les dernières statistiques, en procédant à une analyse rigoureuse des faits et à un décryptage des études scientifiques les plus pointues, L'Apocalypse n'est pas pour demain met la compréhension des grands problèmes contemporains à la portée de tous. Ce livre est une véritable invitation à retrouver une vision plus sereine de nos sociétés et de leur avenir, et à croire au progrès au sens noble du terme - c'est-à-dire à l'amélioration de la condition humaine.