Une partie de go s'annonce : le plateau est vide.
Il va peu à peu se remplir de pierres blanches et de pierres noires : elles sont semblables, égales comme naissent les individus.
Une partie de go se joue et, derrière chaque coup, c'est une vision du monde, une philosophie, profondément nourrie de pratiques et de savoirs ancestraux qui se déploie.
Une partie de go se déroule : les joueurs mettent en oeuvre des principes et des stratégies qui les éclairent et les guident dans leur présent le plus proche, celui de la vie privée ou professionnelle, celui de la politique ou de la géostratégie.
Il ne s'agit pas, avec ce guide, de devenir un champion de go, mais de faire connaissance avec un jeu nourri d'une civilisation pluriséculaire : en comprenant, au plus près du plateau, quelles en sont les règles principales, on se familiarisera avec certaines figures essentielles de la pensée chinoise, tels Confucius ou Lao Tseu. Philosophes, rois ou stratèges ont pratiqué le go, non à titre de divertissement, mais dans une étroite interaction avec leur réflexion et leur action.
Dès lors, l'individu occidental voit s'ouvrir pour lui une manière différente de penser le vide et le plein, l'action, ou encore la victoire. C'est une porte d'entrée vers un univers où faire oeuvre efficace peut passer par le « non-agir », où remporter une victoire ne rime pas avec la mise horsjeu de l'adversaire, un univers où compétition et coopération vont de pair.
Cet écart, plus que jamais, est salutaire : il nous ouvre un espace où penser à nouveaux frais nos catégories, comme nos actions les plus quotidiennes.
En deux siècles, les entreprises sont devenues l'épicentre de notre civilisation. Elles font et défont le monde, transforment les sociétés, modélisent nos existences. La résolution des grands déséquilibres écologiques et sociaux ne pourra donc pas se faire sans elles.
Une refondation de l'entreprise est nécessaire, et elle implique de déconstruire le paradigme de la conquête qui a marqué le projet moderne pour réhabiliter celui de la responsabilité.
Mais qu'est-ce qu'une entreprise responsable ? De quoi ? Vis-à-vis de qui ? Quelles transformations cela implique-t-il en matière de gouvernance ? Et quels nouveaux dangers un tel projet renferme-t-il pour notre société ? Ce sont les principales questions auxquelles ce livre tente de répondre.
Analyse critique du capitalisme et plaidoyer pour une refondation de l'action collective, L'entreprise face à sa responsabilité est un ouvrage essentiel pour les décideurs, et pour tous ceux que l'avenir de nos sociétés intéresse.
L'entreprise du 21e siècle ne sera plus seulement centrée sur l'efficacité et la compétitivité. Au-delà de sa responsabilité sociale et environnementale, elle deviendra un acteur essentiel en portant une finalité de civilisation, au niveau mondial mais en respectant toutes les ressources culturelles au niveau local.
Ce livre comporte une préface du PDG de Faurecia, Patrick Koller et une post-face du Président de Spie-Batignolles, Jean-Charles Robin.
Il est présenté en version bilingue, français/anglais.
Nous sommes, chaque jour davantage, submergés d'informations de toute nature, harcèles par des promotions intrusives, traqués dans tous nos comportements et, demain, dans nos pensées.
Cet ouvrage propose une prise de conscience et des recommandations indispensables pour résister à la dictature du tout numérique qui envahit insidieusement notre quotidien.
Le lecteur est ainsi conduit, dans un style agréable, à suivre une démarche en trois temps :
La première urgence est de mieux comprendre la noria de termes dont médias et gourous nous abreuvent, du "big data" à la "data science". Avec une grande pédagogie, les premiers chapitres démystifient ces notions pour les lecteurs non- initiés.
Sans nier les applications vertueuses du big data ou de l'intelligence artificielle dans de nombreux domaines tels que la santé ou la maîtrise de l'énergie, l'auteur dresse ensuite un tableau alarmant des dérives du monde numérique.
La dernière partie de l'ouvrage recense les contrefeux individuels et collectifs qu'il est vital de dresser pour conserver sa liberté de pensée et d'action, face à l'inéluctable mutation en cours.
La médiation est une pratique qu'il importe de penser.
D'abord parce que son développement est récent et que ce n'est pas seulement un métier. Au moment où les diverses formes de ce métier prennent une importance croissante, où des institutions se mettent en place pour organiser une profession, le socle théorique des pratiques mobilisées doit être assuré, précisé, consolidé. Comme ont été consolidés, depuis longtemps, la justice, la figure du juge, le statut du tribunal.
Penser la médiation c'est aussi la distinguer. De pratiques ou de procédures voisines, se présentant sous le même terme mais qui sont différentes, justement parce qu'elles ne sont pas situées sur le même socle théorique.
Deux médiateurs de formations différentes, Bertrand Delcourt et Marc Guillaume, ont présenté, à partir de leurs expériences propres, des concepts qui leur semblaient en mesure d'ouvrir des possibles et de donner une place définie à la médiation.
Dans cette démarche, ils ont rencontré des concepts élaborés par François Jullien. Plus particulièrement ceux qu'il a proposés à la psychanalyse mais aussi d'autres concepts développés dans la brève bibliographie au début de cet ouvrage. C'est donc très naturellement qu'ils ont invité cet auteur à réagir à leurs travaux, d'où il a tiré la postface qui conclut ce livre.
Renaître de la grande crise impose de la comprendre, et la comprendre d'aller à ses racines, qui sont profondes.
Entre la chute du mur de Berlin et celle de la banque Lehman Brothers, ce n'est pas à la fin de l'histoire que nous avons assisté, mais à sa dramatique accélération. Le modèle occidental de démocratie de marché, au lieu de finalement s'imposer, a perdu son équilibre et ses vertus. En mutant en société de marché financier, il a mis à mal les concepts mêmes sur lesquels les philosophes des Lumières l'avaient bâti et s'est échappé de la loi commune dans laquelle les Nations avaient voulu l'inscrire.
Alors qu'ici la pensée libérale est dans l'impasse, un nouvel ordre mercantile s'affirme, dont nous ne sommes plus le centre, qui tire la leçon de nos excès et de nos échecs, et se renforce de la perspective d'un monde fini. A nous, vieille Europe, de prendre une place dans ce nouvel ordre avec réalisme et de le modeler avec ambition en construisant un projet commun puissant, démocratique et ouvert aux autres.
Peut-on aujourd'hui, au coeur d'une dépression mondiale sans précédent, commencer à réfléchir à un autre monde économique ? Au-delà de l'urgence, penser l'émergence ? La crise n'est ni simplement financière ni classiquement cyclique.
Elle traduit un déboitage de l'économie et de la société. Tout bouge en même temps : la valeur des biens et des actifs, les limites des entreprises et des réseaux, les frontières de l'intime et du collectif. Quelle lumière peut surgir d'un tel maelstrom ? C'est à cette interrogation que se sont confrontés, selon de multiples approches, les membres du groupe Économie du Forum d'Action Modernités.
Les pics de pollution à répétition dans les grandes villes ont favorisé une prise de conscience récente de l'ampleur du problème. Dioxyde de soufre ou d'azote, particules fines en suspension, à l'extérieur ou à l'intérieur des bâtiments, la pollution de l'air est présente aussi bien au coin de la rue que dans les grands courants de circulation atmosphérique entre les régions du monde.
Le problème sanitaire est massif: l'Organisation Mondiale de la Santé estime à 7 millions le nombre de décès prématurés observés en 2012 à cause de la pollution de l'air.
Le problème économique est énorme: l'OCDE estime que la pollution de l'air pèse sur le bien-être à hauteur de plusieurs centaines de milliards de dollars chaque année en Europe, aux États-Unis et en Chine, dont la moitié à cause des activités de transport routier.
Le problème est multiforme: la pollution de l'air modifie aussi les prix immobiliers, influence les flux de touristes, modifie la gestion des ressources humaines des multinationales ...
Les pouvoirs publics ont déjà commencé à mobiliser, parfois avec une efficacité consolante, des réglementations, des taxes adaptées, des marchés de droits à polluer. Les entreprises prennent conscience de l'intérêt économique d'investir dans la qualité de l'air. Des collectivités locales dans le monde entier ont changé la vie quotidienne par des actions intelligentes en matière de transports locaux et d'urbanisme. Bref, toute une économie de l'air pur, créative et non punitive, commence à se mettre en place en Occident comme dans les pays émergents.
Ce livre accessible fait le point sur les analyses, les faits, les expériences, les futurs possibles d'une grande bataille écologique et économique de notre nouveau siècle: la Bataille de l'air.
Assurant l'acheminement de l'électricité à 35 millions de clients en France, grâce à un réseau de 1,3 million de kms, le rôle clef de la distribution d'électricité reste méconnu. Pourtant, ces réseaux ont rempli une mission historique dans la modernisation du pays et les solidarités territoriales par la péréquation des tarifs. Aujourd'hui, la transition énergétique et la révolution numérique leur confèrent une importance cruciale. Les réseaux vont devenir « intelligents » pour assurer l'intégration massive des énergies renouvelables, l'essor de la mobilité électrique et le développement de l'autoconsommation. Ils donneront naissance aux smart grids grâce au déploiement des compteurs communicants favorisant la transformation de notre consommation d'énergie.
Fruit de la collaboration entre un industriel, un historien et un économiste, cet ouvrage de référence retrace les évolutions historiques du réseau de distribution français jusqu'aux enjeux les plus récents de la transition énergétique et des innovations à venir.
Comment inverser les spirales d'escalade, ramener la paix dans un conflit collectif et même en guerre civile ; en somme, rapprocher des adversaires de longue date ?
Comment les aider à se reparler, s'écouter, négocier et s'accorder ? L'intensité des conflits partout dans le monde, au Moyen Orient ou en Afrique, en Amérique ou en Europe, appelle à un changement radical pour moins s'agresser, s'ignorer ou se détruire. La médiation a le pouvoir d'y contribuer.
C'est dans l'Afrique des Grands Lacs que l'auteur a facilité des rencontres entre représentants de forces ennemies. Il en présente le récit dans ce livre. Comment agit-il, en pleine conscience des contextes sensibles où il intervient ? Comment des parties qui se haïssent arrivent-elles déjà à se réunir dans un même espace, à recréer la confiance, à dialoguer, à s'expliquer et se reconnaître, sans renoncer à leurs convictions ? Comment, par le dialogue, saisissent-elles le pouvoir inouï d'une négociation responsable et en tirent-elles des joies inespérées ?
En consacrant quelques jours de leur vie à une telle rencontre improbable, des opposants, sensibilisé par un tiers extérieur, ont redécouvert l'humanité de leurs ennemis. Cette expérience nouvelle a mobilisé des expériences de communication et des jeux de rôles. Des échanges approfondis ont favorisé des relations apaisées, mais aussi des solutions mutuellement bénéfiques.
Ces ateliers de médiation ont transformé la manière dont nombre de participants ont négocié leur sortie du conflit. L'auteur, réaliste, prouve aussi que le succès ne se vérifie qu'une fois que les accords obtenus sont exécutés dans les faits et consacrés dans la durée.
Et si on s'inspirait de telles expériences quand nos conflits partent en vrille ? Si syndicats et patronat, bandes rivales et policiers, adversaires politiques ou autres, étaient invités à une médiation de prise de conscience de soi et de l'autre, pour négocier tout autrement ?
Cet essai n'est pas un livre d'économie.
C'est un essai sur l'économisme, la critique de son statut. Oh ! les beaux discours !. Refonder le capitalisme. pour mieux le consolider, et retrouver la croissance " durable " ; sauver son " esprit ", mais quel esprit du capitalisme ? Sous ses diverses formes, ses boursouflures financières dévastatrices, on trouve des racines communes : le marché et la concurrence, la guerre civilisée mais mal régulée de tous contre tous ; l'alliance avec la technoscience, Prométhée déchaîné qui se heurte aux limites de la planète ; le jeu comme divertissement généralisé, et pas seulement celui des financiers ou des escrocs plus ou moins démasqués.
Tout cela ayant à voir avec le goût irrépressible des hommes pour la démesure. Mais si l'ordre économique avait, à son origine, partie liée avec la spiritualité, il est devenu un culte voué à la cupidité. Et la colère, sourde ou vive, les angoisses, les frustrations s'accumulent. Pour éviter leur explosion, il faut cesser de placer l'argent, le profit et la croissance matérielle au centre de la mondialisation.
Nous vivons de plus en plus longtemps et surtout nous arrivons en meilleure santé à 60 ans, âge auquel nous étions naguère considérés comme vieux.
Autrement dit, un processus de rajeunissement se conjugue au vieillissement, ce qui constitue une opportunité économique et sociale majeure. Confrontée à ces évolutions, la France doit modifier en profondeur ses transferts financiers publics entre les différentes générations pour investir massivement dans sa jeunesse. On trouvera ici dix propositions concrètes afin d'alimenter les débats politiques et de proposer un scénario pour les choix futurs de société.
Cet ouvrage dresse le portrait de Guy Dejouany (1920-2011), président emblématique et autoritaire de la Compagnie générale des eaux entre 1976 et 1996. Il décrit également la généalogie d'une entreprise qui s'est diversifiée et adaptée à la mondialisation pour réussir à conserver sa place de leader mondial dans le secteur de l'eau et des services aux collectivités.
Peut-on former des managers ? Sait-on former des managers ? Est-ce vraiment une affaire de techniques, y a-t-il des recettes ou la capacité à diriger et entraîner des équipes s'apprend-elle « sur le tas », dans l'entreprise et dans la pratique ? Que peuvent attendre les jeunes candidats au cursus des dizaines d'écoles de management en compétition dans les classements périodiques internationaux des media spécialisés.
Philip McLaughlin, philosophe de culture anglo-saxone, directeur de BeM, l'école de management de Bordeaux, livre ici ses étonnements et ses propositions, étayés par les réponses de quelques vingt personnalités aussi diverses qu'Henry Mintzberg, Jean-Paul Bailly ou Michel Camdessus.
En trente ans, les frontières physiques, morales et idéologiques, dans lesquelles l'intelligence de l'homme avait placé l'argent pour en faire un serviteur du progrès et un bon compagnon de route de la démocratie, ont volé en éclats.
La liquidité a cessé d'être un moyen pour devenir une religion. La cupidité, naguère vice individuel contrôlable et compatible avec l'utilité commune, est devenue un système. La crise que nous traversons est beaucoup plus qu'une crise financière, économique et sociale, aussi grave soit-elle : c'est une rupture politique qui sanctionne le passage de l'ère de l'argent socialisé et dispersé, à celle de l'argent privatisé et concentré.
Ce n'est donc pas seulement contre la dépression immédiate qu'il faut lutter, mais aussi contre le risque d'effritement démocratique et de montée des oligarchies qui se dissimule derrière elle. L'ordre de l'argent maîtrisé, compatible avec la liberté et la justice, est à rebâtir.
La mondialisation, tes préoccupations écologiques et la crise de l'endettement ont transformé tes termes du débat sur ta croissance.
Changement de géographie, changement de secteurs, changement de rôle : tout change. Et pourtant, nous restons manichéens, comme si nous pouvions être pour ou contre ta croissance. Comme te dit Edgar Morin, n'est-il pas temps de sortir des pensées linéaires, des schémas binaires et des logiques de séparation et d'exclusion ? Ne faut-il pas penser ensemble croissance et décroissance ? Et relier ta croissance à une question plus large : cette de la métamorphose du monde ? La croissance doit être pensée en terme d'intelligence partagée, dont te mécanisme démultiplicateur est te travail en réseau facilité par Internet.
Il faut réfléchir à "l'aiguillon stimulateur " ou ce qui fait courir tes hommes et s'interroger sur ta régulation de ces nouveaux régimes de croissance. Le jeu économique se transforme, l'économie pollen se découvre, une croissance intelligente est peut-être en train d'éclore. C'est en tout cas la conviction des auteurs de cet ouvrage qui en dessinent tes contours.
La Bataille de la route propose une plongée dans le monde violent de la mobilité, sur tous les territoires, de la ville à la campagne, de la rue à la route.
Enjeu de la bataille, l'espace public, qui se comprend de la voirie aux esprits, voit se nouer alliances et oppositions entre les modes de transport : l'automobile et l'autobus de l'entre-deux-guerres n'étaient-ils pas alliés lorsqu'il s'est agi d'habituer la société française à l'automobilisme autant que d'équiper la voirie de revêtements qui leur fussent adaptés ? Mais la congestion des Trente Glorieuses provoqua leur divorce, concrètement matérialisé par le couloir d'autobus.
Pour survivre dans cette jungle, la principale stratégie consiste effectivement à s'assurer un territoire rigide et bien à soi. Donc à abandonner ce qui caractérise les systèmes de mobilité : leur souplesse. Un décalage s'insinue ainsi entre un discours qui fait de la souplesse la principale qualité de la modernité contemporaine et la réalité des pratiques et ambitions des acteurs de cette bataille de la route.
Une époque. Le sens donné à leur vie par ses fondateurs, sur fond d'histoire familiale, industrielle et nationale, s'est converti en une institution marchande, à la fois très rentable et en avance sur son temps en madère de responsabilité sociale.
Par quels mécanismes inconscients ? Après ses précédents ouvrages sur Renault et sur la Fnac; Didier Toussaint apporte à nouveau la preuve que les concepts des sciences humaines et de la philosophie sont indispensables à la compréhension de ce qui, aujourd'hui, fait le génie d'une entreprise.
Préfacé par Jean-Marie Cavada, cet ouvrage est un travail collectif sous la conduite de Blandine Blanc-Durand, journaliste économique et de Guillaume Jobin, président de l'ESJ Paris. À partir de plus de quatre cents interviews menées en 2009 par les étudiants de l'École Supérieure de Journalisme de Paris, Blandine Blanc-Durand et Guillaume Jobin ont réalisé un ouvrage écrit comme un reportage vivant sur l'attitude des Français face à la crise. Un livre qui bouscule les idées reçues et met en avant une image très positive des Français, entre modernisme, inquiétude, réalité et mobilité. Parmi les entretiens réalisés, citons : «Pascal, trader à la Société Générale», «Sabrina, prostituée, Cathy patronne de sex shop», «Martine, poissonnière sur les marchés dans le 94» et «Michel, libraire à Asnières».