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FELIN
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Qui fait l'ange fait la bête : odeurs et parfums en Occident
Brigitte Munier
- FELIN
- Le Felin Poche
- 30 Août 2024
- 9782494297517
« L'odeur et le parfum sont toujours plus qu'eux-mêmes, indices de corruption et de santé, de vice et de morale, de mort et de vie »
Si notre culture relégua l'odorat jugé animal, elle a sans cesse - et sans le savoir - « parlé du nez » à travers nos goûts et nos dégoûts, notre mémoire sensible et nos expériences spirituelles ou religieuses. Cet essai interroge ce qui se joua dans le mépris séculaire de l'olfaction puis questionne sa réhabilitation contemporaine : on réactive son rôle en médecine, on dévoile son influence inconsciente dans nos choix et nos sentiments, on médite sa place dans l'art. Inhibé naguère ou célébré aujourd'hui, l'odorat a toujours oscillé entre trivialité et noblesse, bestialité et spiritualité, jouissance et connaissance, ange et démon.
Un livre richement illustré, plus de 70 illustrations.
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Antoine de Saint-Exupéry : vie et mort du Petit Prince
Paul Webster
- FELIN
- Le Felin Poche
- 14 Juin 2024
- 9782494297487
La disparition en Méditerranée de Saint - Exupéry, le 31 juillet 1944, a métamorphosé le pionnier de l'Aéropostale en héros tragique et l'auteur du Petit Prince en mythe littéraire. Mais qui fut vraiment, par-delà le mystère de sa mort, l'écrivain célèbre, l'homme d'action et de bravoure ?
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Histoire(s) de vin : 33 dates qui faconnerent les vignobles
Eric Glatre
- FELIN
- Le Felin Poche
- 26 Mai 2023
- 9782494297289
La grande histoire des vins de France regorge de toutes ces petites histoires qui sont le reflet de la diversité et de la richesse de nos vignobles.
La vigne et le vin ont marqué de leur empreinte la géographie et l'économie, l'archéologie et l'histoire, les mythologies et les religions, les arts et les traditions, le droit et la médecine, les paysages et les architectures, les techniques et les industries. Non seulement ils ont modelé les paysages et favorisé le commerce, mais ils ont aussi contribué à forger des traditions et des habitudes alimentaires.
De l'invention du tonneau par les Gaulois à celle du bouchon de liège et de la bouteille en verre, de la loi des Burgondes à la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855, Éric Glatre a sélectionné pour nous 33 dates parmi celles qui façonnèrent les vignobles français tels que nous les connaissons aujourd'hui.
Ce livre est pour tous les lecteurs qui aiment le vin et l'histoire, ils pourront (et c'est fortement recommandé !) le consommer sans aucune autre modération que celle qu'ils voudront bien s'imposer. -
Emilio Lussu (1890-1975) est l'un des grands témoins de la montée du fascisme en Italie. Député de 1921 à 1924, opposant de la première heure à Mussolini, il est déporté à Lipari, l'île prison où la dictature éloignait ses ennemis politiques. Il s'en évade de façon spectaculaire et trouve refuge en France où il publie, en 1933, La Marche sur Rome et autres lieux, un livre militant, destiné aux Français, qui raconte la prise du pouvoir par les fascistes.
Cette chronique permet de saisir, avec une étonnante finesse, littéraire et politique, la réalité du fascisme quotidien. Intimidations, violences, manipulations... le fascisme se révèle dans ce livre, par petites touches, tel qu'il fut perçu par les Italiens de l'époque. Un document exceptionnel, devenu un classique de la littérature antifasciste.
Parmi ses autres ouvrages, Un anno sull'altipiano (Une année sur le haut plateau) a inspiré le scénario du film de Francesco Rosi, Les Hommes contre, une charge impressionnante contre les horreurs de la Première Guerre mondiale. -
Extrait de la préface de Daniel Cordier :
Radio libre de Maurice de Cheveigné, principal opérateur radio de Jean Moulin en 1942-1943 est un livre bouleversant. Je ne comprends pas qu'il n'ait pas été publié plus tôt. Tout ce qu'il dit est vrai?! Ceux qui aiment les romans ne doivent pas le lire, les autres le trouveront passionnant. Pour moi, c'est un chef-d'oeuvre.
Tel fut mon sentiment dans les années 1980, lorsque l'auteur me le fit lire après m'avoir réclamé des corrections. Chaque page révèle un passé exceptionnel et terrible à la fin. Mais, jusqu'au dernier mot, c'est la vie qui renaît.
J'ai tort d'écrire le «?dernier mot?»... Lorsque Cheveigné m'avait confié son manuscrit, je n'avais lu que les cent soixante-dix premières pages qui concernaient la guerre et la Résistance. Après son arrestation, j'avais abandonné ma lecture. Le monde qu'il décrivait ne me concernait plus?: j'avais eu la chance de rentrer à Londres avant d'être arrêté?!
Aujourd'hui, j'ai relu son texte du début jusqu'à la fin. Vingt ans après sa mort, j'ai découvert ce que fut le calvaire d'un camarade incarcéré et la vie atroce d'un camp de concentration. J'ai honte d'avoir tardé à le lire et j'ai pleuré...
Comme nous tous, Cheveigné était pudique sur son passé. Je ne devrais pas en souligner la singularité. Car les plus âgés de mes camarades de la France Libre n'avaient pas vingt ans?: un âge où l'on ne raconte pas sa vie. Selon les moments, nous étions tristes ou joyeux, mais ne nous confiions jamais. Peut-être parce qu'à cet âge de la jeunesse, pour exister, nous nous «?reprenions?» totalement?!
[...] Je suis heureux que le récit qu'il écrivit sur «?sa?» guerre soit enfin publié. La vie des combattants est un secret?: celui de Cheveigné est déchirant. -
La grandeur sans convictions : Essai sur le dandysme
Marie-Christine Natta
- FELIN
- Le Felin Poche
- 22 Mars 2024
- 9782494297456
Qui est dandy ?
C'est celui qui se pare de discrétion et celui qui affiche ses couleurs, c'est celui qui aime le luxe et celui qui le dédaigne, c'est celui qui agit et celui qui paresse, bref, c'est l'homme aux mille visages qui n'est jamais là où on l'attend.
Grâce à son difficile art de plaire en déplaisant, il désennuie les sociétés usées. On se dispute cette «amusante peste», tour à tour d'une politesse exquise et d'une odieuse inconvenance.
Éternel révolté, le dandy ne se conforme ni aux usages de la courtoisie ni à ceux de la morale. Mais ses transgressions sont bien inoffensives car il a besoin des règles qu'il bouscule comme des hommes qu'il méprise. Il ne veut pas changer le monde, il veut simplement imposer sa «grandeur sans convictions». -
Best-seller de la littérature prolétarienne initialement publié en feuilleton dans L'Humanité en 1928, Je Brûle Paris raconte l'histoire de Pierre, mis au chômage, prenant sa revanche sur la capitale française pour les humiliations qu'il y a vécues. Après avoir volé des bactéries de la peste noire, il les utilise pour infecter le réseau hydraulique. Le 14 juillet, jour de Fête nationale, les premières victimes de l'épidémie sont emmenées dans les hôpitaux. La ville, mise en quarantaine, se divise en républiques nationalistes - les Chinois, les Juifs, les ouvriers de Belleville, les Russes blancs de Passy, la concession anglo-américaine, la république bleue des flics - qui se déclarent la guerre et se dressent les unes contre les autres.
Jasienski, jeune poète révolutionnaire d'avant-garde, qui avait quitté la Pologne peu hospitalière pour les « rouges », avait 27 ans quand il écrivit ce livre à Paris. Son Je brûle Paris constituait une riposte au Je brûle Moscou de Paul Morand : cette courte nouvelle figurait dans son Europe galante et décrivait la capitale soviétique comme infestée par des juifs passablement sales et couverts de puces. C'était une délicieuse petite infamie qui montrait la Mecque de la Révolution sous l'aspect repoussant d'un bolchevique au nez crochu.
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Histoire de l'habitat idéal : de l'Orient vers l'Occident
Augustin Berque
- FELIN
- Le Felin Poche
- 18 Février 2016
- 9782866458379
«?C'est l'histoire des raisons pour lesquelles la société urbaine des pays riches en est venue à idéaliser le modèle de l'habitation individuelle au plus près de la nature.?» De ses plus anciennes expressions mythologiques jusqu'à l'urbain diffus contemporain, cette histoire couvre plus de trois millénaires. Elle aboutit aujourd'hui à un paradoxe insoutenable?: la quête de « la nature » détruit son objet même : la nature.
Associée à l'automobile, la maison individuelle est effectivement devenue le motif directeur d'un genre de vie dont l'empreinte écologique démesurée entraîne une surconsommation, insoutenable à long terme, des ressources de la nature.
Les deux premières parties de l'ouvrage sont historiques. Elles portent principalement sur l'Asie orientale, où est apparue la notion de paysage, tout en opérant de multiples recoupements avec l'Europe, et en montrant la confluence, à partir du XVIII e ?siècle, des diverses filiations d'où est issu l'idéal de l'habitation hors de la ville, au sein de « la nature ».
La troisième partie porte sur les tendances générales de l'habitat contemporain dans les pays riches (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon.) en soulignant leur double effet sur la nature : externe (sur l'environnement) et interne (sur les fondements ontologiques de l'être humain).
Dépassant le clivage Orient-Occident, ce livre montre les analogies profondes qui, là comme ailleurs, instituent d'un même mouvement la personne et l'écoumène, la relation de l'humanité à l'étendue terrestre.
Ceux qui connaissent Augustin Berque trouveront dans ce livre - « L'Habitat idéal » - une synthèse de son oeuvre. Tous les autres sont invités à prendre connaissance de celui qui, à la fois géographe et orientaliste, est peut être aujourd'hui un de ceux qui, toutes disciplines confondues, oeuvre le plus pour redonner du sens à notre milieu de vie. Philippe Petit - France Culture/Marianne
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Initialement paru en 1875, Les Premiers Rois de Norvège de l'écrivain écossais Thomas Carlyle (1795-1881), admiré de Ralph Waldo Emerson et Friedrich Nietzsche, retrace, à travers une galerie de portraits, l'histoire de la famille Haarfagre, depuis son fondateur, Harald, au IXe siècle, jusqu'à son déclin au XIVe. Dans un style qui tient autant de l'ouvrage historique que des sagas nordiques, Carlyle s'intéresse aux « détails anecdotiques » qui permettent d'accéder à la vérité des personnages et de l'histoire. Carlyle nous donne un récit qui se lit avec le même souffle que l'Odyssée de Homère mais en établissant un parallèle entre les cultures anglaise et norvégienne, il se livre aussi à une passionnante réflexion sur la politique contemporaine.
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Henri le navigateur ; les grandes découvertes du Portugal au XVe siècle
Michel Vergé-Franceschi
- FELIN
- Le Félin Poche
- 19 Mai 2016
- 9782866458430
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Enfin disponible en livre de poche, cette nouvelle édition de La Démocratie contre l'État revue et augmentée par une préface inédite et un texte final : " Principe d'anarchie et démocratie sauvage ". Son propos est au centre du débat politique contemporain et remonte bel et bien à l'origine de 1789 : la démocratie est-elle entièrement incluse dans l'État, ou bien serait-elle, dans son essence même, en opposition avec lui ? Tradition jacobine, avec renforcement de l'État, ou tradition conseilliste brisant le pouvoir pour lui substituer une nouvelle forme de lien politique ?
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Femmes de tête, indépendantes, entre 35 et 55 ans pourvues d'un métier plutôt intéressant, d'un niveau de vie légèrement ou carrément supérieur à la moyenne, avec ou sans enfant, aimant un peu ou beaucoup les femmes... Signe particulier : recherche désespérément un art de vivre. Nota bene : le découvrent plus volontiers dans les livres ou chez leurs amies qu'auprès de leur mère ou des femmes de leur famille. Question principale : pourquoi ? Question annexe : et l'amour, dans tout ça ? Exercice : développer...
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Entre Dieu et Darwin ; le concept manquant
Francis Kaplan
- FELIN
- Le Felin Poche
- 17 Septembre 2009
- 9782866457044
Qu'est-ce que la vie ? Ce problème s'est posé à l'homme depuis des millénaires, et malgré les immenses progrès de la biologie, le statut du vivant reste, quoiqu'on en pense, toujours aussi incertain : les tentatives de réduction de l'organique au physico-chimique laissent toujours un résidu inexplicable, tandis que les définitions de la spécificité du vivant hésitent entre la tautologie et l'irrationnel. Francis Kaplan prend ces problèmes à bras le corps et fournit une introduction philosophique sans équivalent aux avatars du concept de vie depuis l'Antiquité grecque jusqu'aux controverses actuelles sur le hasard et la nécessité, l'émergence de la vie et les rapports entre conscience et matière. Il montre que ni la finalité théologique ni la réduction de la vie à la matière, ni les théories vitalistes n'apportent une réponse satisfaisante à l'énigme de la finalité biologique, qu'il n'y a pas de concept adéquat et que cette finalité relève en fait d'un bricolage intellectuel. Entre le danger d'une dérive théologique et le carcan de la stricte orthodoxie darwinienne, il y a donc une place pour l'explication de la vie par un concept bricolé qui rende mieux compte du. travail effectif des biologistes.
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Au coeur de la Renaissance européenne, l'humaniste Erasme apparaît comme un pédagogue engagé dans l'action. C. Ossola esquisse le portrait d'un défenseur de la tolérance et de la liberté, qui a permis de repenser les lettres et le christianisme.
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Quelque part entre le Baron de Münchhausen et Tartarin de Tarascon, Háry János est le soldat fanfaron magyar. Drôle, hâbleur, bravache, Kodály disait de lui qu'il était le plus beau représentant de l'âme hongroise.
Un vétéran, Háry János, un ancien hussard de l'armée autrichienne, raconte dans une auberge de village ses aventures et ses exploits fantastiques lors des guerres napoléoniennes. Il prétend entre autres qu'il a conquis le coeur de Marie-Louise d'Autriche, la femme de Napoléon, défait l'armée de son rival à lui seul avant de le capturer puis de dîner, en toute simplicité, chez l'Empereur François.
Avant de devenir la plus célèbre des comédies lyriques de Zoltán Kodály, Háry János, le vétéran est d'abord un court poème d'à peine 200 vers écrit au milieu des années 1840 par un jeune poète hongrois, János Garay.
S'il est une figure chère aux Hongrois, c'est bien Háry János. Ce miles gloriosus à la magyare est plus connu et aimé là-bas que chez nous Tartarin, sans doute parce que la mentalité régionale d'un « petit État d'Europe de l'Est » (selon l'expression d'István Bibó) donne un sens politique plus profond à ses vanteries que nous ne voulons en prêter à nos gasconnades.
Háry János est un des plus grands classiques de la littérature hongroise, immédiatement traduit en allemand puis en anglais, il ne l'avait encore jamais été en français.
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« Plus de cent ans que ça dure et que le tango à Paris n'est pas près d'être le dernier. [. .. ) Indémodable tango, infatigable face à face entre Paris et Buenos Aires qui compose avec le langage du Rio de la Plata et celui du lexique parisien (le lunfardo et Pargot), une poésie lettrée et populaire. Le tango et Paris : une passion avec ses aDersretours, ses ivresses et ses déceptions, ses complicités aussi : la rencontre entre deux cultures métissées douées d'une attirance fusionneUe. [. .. ))) France culture.
"Buenos Aires est l'épouse, Paris la maîtresse", disent les Argentins, depuis des générations. Une histoire d'amour s'est nouée entre ces deux villes un jour de 1906, grâce au tango. Cette musique, née dans les faubourgs de Buenos Aires à la fin du XIXème siècle et grandie dans ses maisons closes, atterrit à Paris comme une météorite. Son arrivée engendra cette mystérieuse complicité entre les deux cités jamais démentie depuis, et dans laquelle les poètes populaires argentins n'ont cessé de puiser leur inspiration.
Depuis lors, plus de quatre cents tangos évoquant Paris, ses quartiers, ses paysages, ses figures légendaires et ses mythes littéraires ont été écrits par des troubadours de Buenos Aires. La langue française et l'argot parisien ont pénétré les vers du "port européen le plus austral", avec la force du mot irremplaçable. Le lien entre les deux villes fut scellé par le créateur du tango chanté, Carlos Gardel. Né à Toulouse, il est devenu le porteno par excellence. Astor Piazzola, à partir de 1955, allait confirmer cette fusion.
Paris et Buenos Aires, le tango et Paris: une passion, avec ses allers-retours, ses ivresses et ses déceptions. C'est une histoire dans l'Histoire, scandée par les guerres, les coups d'Etat, les migrations entre les deux continents. C'est l'histoire d'un art, écrite sur un fond de bandonéon. Elle a commencé il y a un siècle. Elle dure encore. La thèse défendue par l'auteur est que c'est l'illusion complaisante d'une « philosophie chrétienne », soit de la soumission de la raison et de la nature à la foi, qui aurait permis la fabrication de cette légende des « racines » chrétiennes de l'Europe. Le fait de faire remonter « ce qu'on appelle Europe» aux doctrines de l'Eglise, c'est faire comme si les conciles avaient fondé l'Europe.
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Alfred Schütz, après un curieux silence français, est aujourd'hui consacré comme un classique de la sociologie.
Cette consécration tient à l'originalité d'une démarche qui concilie Weber et Husserl. Le monde ordinaire, sa saisie scientifique, et son expérience quotidienne, constitue alors le coeur de l'entreprise de Schütz. Ce monde est essentiellement décrypté comme un objet de perception lié à des connaissances sociales. En un mot, l'ambition de Schütz est de répondre à la question_: comment procéder pour comprendre le monde et les autres_?
En filigrane, la figure de Don Quichotte nous permet de saisir le réel et son action.
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Le paradoxe de la pensée ; les exigences contradictoires de la pensée philosophique
Vincent Citot
- FELIN
- Le Felin Poche
- 3 Février 2011
- 9782866457457
Penser n'est pas associer des idées ou vagabonder par l'esprit.
C'est un effort. Notre nature nous porterait plutôt vers la croyance, le conformisme et l'obéissance. " Penser, c'est dire non ", remarquait Alain : non aux apparences, non aux dogmes, non aux autorités. Telle est la première exigence de la pensée : la vigilance critique. Il s'agit de cesser de croire, au moyen d'un scepticisme bien compris. L'esprit critique est le marteau avec lequel la philosophie casse toutes les idoles.
Mais jusqu'où aller dans ce travail de sape ? Après avoir déboulonné Dieu, l'Âme et la Raison, l'intelligence réductionniste doit-elle encore s'en prendre au Sujet, à l'Homme et à la Liberté ? Ce serait prolonger la Modernité en modernisme. Le penseur affirmant l'impuissance de sa pensée ressemble à un enfant cassant son jouet. Pour penser, il faut parier dans les vertus de la pensée. Ce n'est plus de la croyance ou de l'idolâtrie, mais le principe d'une seconde exigence.
L'exigence méta-critique sauve le scepticisme du nihilisme : tout ne se vaut pas. Penser, c'est aussi juger, hiérarchiser et gouverner ses idées. On appelle scepticisme constructif l'association paradoxale de ces deux exigences, qui définit le cercle dans lequel se meut la philosophie. Chercher les conditions, les limites et les réquisits de la pensée, c'est aussi s'interroger sur la nature de la philosophie et sur la spécificité du problème philosophique.
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Poésie et vie mystique chez Saint-Jean de la Croix
Jean Baruzi, Max Milner, Carlo Ossola
- FELIN
- Le Felin Poche
- 28 Octobre 2010
- 9782866457310
Max Milner (1923-2008), critique littéraire et essayiste, a été professeur à la Sorbonne et président de la Société des études romantiques dix-neuviémistes. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont : Le Diable dans la littérature française de Cazotte à Baudelaire, Corti, 1960, rééd. 2007 ; L'Imaginaire des drogues : de Thomas de Quincey à Henri Michaux, Gallimard, 2000 ; L'Envers du visible : essai sur l'ombre, Seuil, 2005 ; Rembrandt à Emmaüs, Corti, 2006.
Le préfacier Jean Baruzi (1881-1953), professeur au Collège de France, est l'auteur du fameux Saint Jean de la Croix et le problème de l'expérience mystique en 1924 qui a bouleversé les études sanjuanistes.
Carlo Ossola, l'auteur de la postface, est professeur au Collège de France et membre de l'Accademia Nazionale dei Lincei de Rome. Les Éditions du Félin publieront en 2011 ses deux prochains livres : Mots de glace et de neige et Le Continent intérieur.
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La Chine et le confucianisme aujourd'hui
Régine Pietra
- FELIN
- Le Felin Poche
- 20 Mars 2008
- 9782866456689
La pensée chinoise a trois fondements : le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Selon les époques, l'un de ces courants a prédominé, laissant les deux autres jouer en sourdine. Et aujourd'hui ? Ni le taoïsme et son " laisser faire " (Wou wei), ennemi de tous les artifices de la civilisation, sceptique face au progrès, ni le bouddhisme, prêchant l'évasion hors de ce monde, ne paraissent aptes à assurer la stabilité d'un système politique et les règles de la vie sociale. On n'est pas surpris d'observer un regain du confucianisme, illustré par une dizaine de grands penseurs, parfaits connaisseurs de la philosophie occidentale. Bien sûr, on s'interroge sur les soubassements idéologiques d'un tel renouveau. Cinquante années après le marxisme maoïste, dans une Chine préoccupée essentiellement par son développement économique, cette réhabilitation du confucianisme peut être interprétée, tantôt comme une utopie, tantôt comme le témoignage d'un nationalisme rétrograde. Que ce retour aux sources ne soit en rien une stagnation stérile, mais qu'il manifeste la vivacité d'une philosophie riche de possibles, voilà l'enjeu de ce livre.
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Dictionnaire critique à l'usage des incrédules
Albert Memmi
- FELIN
- Le Félin Poche
- 18 Mai 2017
- 9782866458577
Constatant que « la sottise, l'ignorance, mais aussi l'hypocrisie et la malhonnêteté n'ont que peu reculé » depuis l'époque de Voltaire, Albert Memmi nous propose un Dictionnaire critique à la manière du célèbre Dictionnaire philosophique de l'écrivain des Lumières. Un livre à feuilleter, à consulter au gré des humeurs, qui traite en une soixantaine d'entrées de personnages et de sujets clés de notre époque : FREUD, MARX, SPINOZA ou VOLTAIRE ;
ABSOLU, BLASPHÈMES, DÉSIR, PSYCHANALYSTES, ISLAM, RACISME, SECTES, SEXE ou TRANSCENDANCE.
Il le fait avec la rigueur dans la raisonnement et l'humour qu'on lui connaît, s'en prenant comme Voltaire aux « respects de tous genres qui étouffent la pensée ».
Albert Memmi plaide quant à lui pour le respect « de ce qui est respectable, pas davantage » et dénonce les religions, sectes, croyances ou sornettes qui se présentent comme des Vérités, les mutilations, peurs ou violences qui font injure à la vie. « De quelles horreurs l'homme est-il capable dès qu'il cesse de considérer l'homme comme le centre et la mesure de tout ! » Voilà le credo de cet incroyant que la raison a mené à un lucide scepticisme mais aussi à cultiver tous les bonheurs possibles, comme on cultive son jardin.
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Entretiens avec Georges Steiner
Ramin Jahanbegloo
- FELIN
- Le Felin Poche
- 17 Septembre 2009
- 9782866457068
George Steiner, écrivain et philosophe, professeur à Genève et Cambridge est l'auteur d'une oeuvre considérable qui tourne autour du langage, de son sens et de ses conséquences morales et religieuses. De Tolstoï ou Dostoïevski jusqu'au Réelles Présences, en passant par Langage et Silence et Les Antigones, Steiner, au moyen d'un style très clair et vigoureux où l'érudition n'est jamais inutile, analyse les menace qui pèsent sur le langage, sur la position du poète face à la barbarie, sur la survie d'un sens lié à la culture occidentale. Dans ces entretiens avec Ramin Jahanbegloo, George Steiner nous dessine, pour la première fois, les moments charnières de son itinéraire. Il y dégage les lignes de force de sa pensée à l'écart de toutes les modes et de toutes les tendances et pourtant toujours attentive à ce qu'il y a de plus contemporain. George Steiner s'affirme ainsi encore une fois, à travers ce face-à-face, comme un " survivant " et un " maître à lire ".
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Alfred Schütz, après un curieux silence français, est aujourd'hui consacré comme un classique de la sociologie. Cette consécration tient à l'originalité d'une démarche qui concilie Weber et Husserl. Le monde ordinaire, sa saisie scientifique, et son expérience quotidienne, constitue alors le coeur de l'entreprise de Schütz. Ce monde est essentiellement décrypté comme un objet de perception lié à des connaissances sociales. En un mot, l'ambition de Schütz est de répondre à la question : comment procéder pour comprendre le monde et les autres ? En filigrane, la figure de Don Quichotte nous permet de saisir le réel et son action.
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Heinrich von Kleist ; l'élaboration de la pensée par le discours
Friedrich Gundolf
- FELIN
- Le Felin Poche
- 4 Novembre 2011
- 9782866457648
L'oeuvre d'Heinrich von Kleist n'a pas suscité tant d'analyses en France pour méconnaître la traduction par Alexandre Vialatte de l'essai que lui consacra Friedrich Gundolf (1880-1931) qui, parmi les érudits les plus célèbres de la république de Weimar, s'était attaché à l'élucider en 1922, alors qu'elle restait encore inentendue au coeur même de la langue allemande.
De Gundolf, dont le grand germaniste Jacques Decour, traducteur de l'essai sur "L'élaboration de la pensée par le discours" de Kleist, écrivait : « Profond, grand : ces mots n'ont plus guère de sens ; l'abus les a fait passer dans le vocabulaire des journalistes. Il faudrait en forger d'autres pour rendre l'impression des lecteurs de Gundolf.» Les deux traductions, celle de Vialatte et de Decour, exactement contemporaines, réunies et présentées ici par Eryck de Rubercy, donnent surtout une précieuse approche de celui que Jacques Decour qualifiait de « possédé, sublime et démesuré » ou encore de « poète génial » qui, après avoir laissé huit pièces de théâtre et autant de récits, ne se sera pleinement accompli que dans la mort qu'il se donna le 21 novembre 1811, à l'âge de trente-quatre ans.