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Arts et spectacles
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Histoire(s) du rock'n roll Tome 1 : la révolution musicale des années 1950
Daniel Delisse
- Felin
- Histoire Et Societe
- 13 Septembre 2024
- 9782494297500
En novembre 1954, accusé d'usurpation de pseudonyme par un musicien de rue, l'animateur de radio américain Alan Freed rebaptisait son émission et déposait un nouveau nom pour la musique qu'il programmait : « rock'n'roll ». Bientôt, les teenagers allaient se trémousser sur Rock Around the Clock, Elvis allait faire scandale à la télévision et le cinéma allait propager l'excitation sur une bonne partie du globe.
On peut parler de révolution. Aux États-Unis, au début des fifties, la musique était ségréguée comme le reste de la société. Dans un contexte qui mérite d'être redécouvert, le rock'n'roll a renversé les cloisons.
À travers de nombreux extraits de documents inédits en français, cet ouvrage emmène ses lecteurs dans les studios et sur les scènes, dans les banlieues proprettes et les ghettos surpeuplés, dans le Berlin d'avant le mur, au Golf-Drouot et même dans l'espace, sur les traces des pionniers d'un genre musical que les générations suivantes n'ont cessé de faire évoluer. -
Nouvelles notes sur la nature, la cabane et quelques autres choses
Gilles Tiberghien
- Felin
- Les Marches Du Temps
- 22 Mars 2023
- 9782866459864
Fragiles et singulières, les cabanes sont construites sans plan préconçu. Elles abritent des individus qui n'y habitent jamais véritablement. Aux marges des sociétés elles recomposent une certaine idée de la nature à laquelle nous désirons nous confronter.
Cette ambivalence fondamentale fait de la cabane un lieu de contradictions où coexistent le haut et le bas, l'ouvert et le fermé, le jeu et le sérieux.
Une nouvelle note enrichit cette édition. Entre le désir de solitude qui caractérise bien notre rapport aux cabanes et une aspiration profonde à une vie commune. C'est ainsi qu'ont les retrouve souvent aujourd'hui au coeur des luttes sociales, comme on l'a constaté au moment de la création de la ZAD de Notre-Dame des Landes ou encore de ce que l'on appelé la jungle de Calais. -
Marian Anderson : la couleur d'une voix
Didier Combeau
- Felin
- Biographies
- 20 Janvier 2023
- 9782494297005
Marian Anderson (1897-1993) fut l'une des plus grandes contraltos de son temps, une voix « comme on en entend qu'une par siècle ». Mais dans une Amérique encore ségrégationniste, la couleur de sa peau l'obligera à surmonter bien des obstacles.
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Une histoire du flou : aux frontières du visible
Michel Makarius
- Felin
- 27 Octobre 2022
- 9782866459802
Peu avant sa disparition, Michel Makarius (1948-2009) préparait une histoire du flou dans les arts visuels, en particulier dans la peinture et la photographie, qui prenait son point de départ à la Renaissance et se prolongeait dans le monde contemporain, celui des installations vidéo de Bill Viola et des photographies du tchèque Josef Sudek. Les trois premiers chapitres de cet ouvrage, que son auteur n'aura pas eu le temps de mener à bien, constituent un essai autonome et stimulant où l'on retrouve la plume élégante de Michel Makarius. Forme souvent déconsidérée - vague ou indécise -, le flou n'est-il pas, suggère Makarius, comparable à la couleur dans le débat qui l'a longtemps opposé au dessin, soit une manière de déstabiliser notre perception pour exprimer ce qui échappe à la vision nette et à l'emprise de la rationalité ? Son propos ressort en particulier de ces quelques lignes de sa « Mise au point » introductive : « Notre approche de l'art par le biais du flou a pour vocation de dépasser une problématique strictement picturale pour mettre l'accent sur le statut de la représentation. Or la vision floue nous semble placée sur une ligne de crête: D'un côté, elle avalise la représentation du visible ; d'un autre, elle décrète ce visible irreprésentable ou représentable seulement de manière approximative. État intermédiaire d'une réalité qui se donne et se dérobe à la fois, le flou est le lieu où s'exerce une critique de la représentation par les moyens même de la représentation. L'altération du lien visuel exprime ainsi un rapport problématique au monde. Cette faille qui ne cesse de grandir au sein de l'histoire de la peinture vise donc, au-delà du visible, le réel représenté. Telle est la fonction critique de l'art enfin retrouvée. »
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Modernité hermaphrodite ; histoire des représentations des personnes intersexuées (1750-1930)
Magali Le mens
- Felin
- Histoire Et Societe
- 17 Octobre 2019
- 9782866458928
Modernité hermaphrodite aborde près de deux siècles de l'histoire de ceux qu'on appelait jusqu'au début des années 2000 les hermaphrodites, qui, pour beaucoup, aujourd'hui préfèrent adopter la dénomination d'intersexes. Il commence au moment où pendant la seconde moitié du xviiie siècle les savants, anatomistes, philosophes, mythologues, artistes, littérateurs et érudits éclairés leur ont accordé un intérêt méthodique et symbolique particulier, et se termine au début du xxe siècle lorsqu'on a commencé à vouloir faire disparaître leurs anatomies sous les scalpels des chirurgiens. L'attention toute particulière qu'accorde Johann Winckelmann, père de l'histoire de l'art, aux hermaphrodites en fait le symbole du beau idéal, transcendant l'anatomie de deux sexes au travers d'un individu, jusqu'au xxe siècle où les mutilations quasi systématiques de ce qui représente, dès la naissance, un tabou médical et social deviennent la norme. Magali Le Mens met en lumière les paradoxes et le conséquences de la confusion entre une population bien réelle et tout l'imaginaire qu'elle véhicule.
Ce volume enrichi de 110 illustrations en couleur vient combler un manque dans l'histoire des personnes intersexuées. Jusqu'à présent, les ouvrages existants se concentraient uniquement sur l'aspect médical et biologique de leur histoire. Magali Le Mens propose de redonner une présence à cette population oubliée qui nous permettra de mieux aborder encore l'histoire binaire de la différence des sexes, pour mieux la dépasser.
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Renaissance dionysiaque ; inspiration bachique, imaginaire du vin et de la vigne dans l'art européen (1430-1630)
Philippe Morel
- Felin
- Les Marches Du Temps
- 19 Février 2015
- 9782866458188
Sélection d'oeuvres inspirées de la figure de Dionysos, dieu du vin et de la vigne, dans l'art européen de la Renaissance, de Donatello à Giovanni Bellini, de Léonard de Vinci à Caravage. Les illustrations sont enrichies des commentaires contemporains de ces artistes et d'une étude de la suite chrétienne à partir des représentations du Christ au pressoir.
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Corps contraints, postures forcées, attributs ostentatoires, mécanique implacable, débordements pathologiques : autant de symptômes d'une assignation du corps.
Empêchés, limités, ces gestes sont en même temps traversés de désir, car derrière l'oppression, la confrontation à un idéal ou encore l'incorporation des codes, la violence sourde, la résistance s'engage et des subjectivités tendent à s'exprimer. L'art donne à voir les ficelles du corps, interrogeant par là sa prétendue nature et révélant ses identités multiples, sa capacité transformatrice.
Ces corps artificiels répondent à l'idéologie prégnante du corps contraint dans laquelle celui-ci - et particulièrement celui de la femme - se voit bien souvent réifié.
Corps mécanique, automate : ils dialoguent avec de nombreuses figures tant présentes dans le domaine de la littérature, de la danse ou même des arts plastiques. À quels mythes de la grâce, de la contrainte et de l'altérité « ces gestes empruntés » font-ils écho ? En quoi ces mythes hantent-ils les figures contemporaines ? Ne mènent- elles pas, en retour, à interroger le mythe et à entrevoir, derrière son dessein normatif, son potentiel subversif ?
C'est en proposant un savant dialogue entre Aby Warburg et Marcel Mauss qu'Anne Creissels étudie le geste comme un vecteur privilégié d'identité, liés aux attentes sociales, politiques, aux idéologies, au pouvoir, à des mythes et à des fantasmes. Son approche diachronique et transdisciplinaire concilie héritage et contemporanéité, traditions et modernités, à travers des figures parfois grotesques, d'autres fois sublimes, mais toujours poétiques, à l'image du point de départ de cet essai, Der Eintänzer (1978) de Rebecca Horn.
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L'oeil mystique ; peindre l'extase dans l'Espagne du Siècle d'Or
Victor i. Stoïchita
- Felin
- Les Marches Du Temps
- 4 Novembre 2011
- 9782866457631
La plupart des mystiques sont d'accord sur le fait que la rencontre avec le transcendant est, dans son essence, ineffable, inénarrable, irreprésentable, ce qui n'empêche pas que la culture occidentale dispose d'innombrables textes littéraires et d'autant d'oeuvres d'art qui en parlent. Il s'agit de textes paradoxaux et d'images problématiques puisqu'ils représentent ce qui, a priori, ne peut être ni vu ni représenté. C'est justement le grand défi de la «représentation de l'irreprésentable» que ce livre aborde. La peinture espagnole du XVIe et du XVIIe siècles fournira la plupart des exemples, mais l'enjeu de cette recherche est plus vaste. Il s'agit, en fait, d'aborder un cas extrême de la représentation picturale, dans un espace géographique limité mais sur une toile de fond très ample. Cette toile de fond est constituée, d'un côté, par l'art occidental de la même époque et, de l'autre, par la spiritualité de la Contre-réforme, qui redécouvre le rôle de l'imaginaire dans l'exercice de la foi.
Considéré dans ce contexte, l'exemple de l'Espagne est à plusieurs titres instructif. Les caractéristiques fondamentales de l'imaginaire occidental s'y trouvent, indéniablement, poussées à leurs limites. Marquée d'abord par l'art des «Primitifs flamands» et, dans un second temps, par le maniérisme et le baroque italiens, la peinture espagnole cristallise un langage propre, ouvertement médité, à partir d'une assimilation assez tardive de solutions inventées ailleurs. On pourrait dire, en simplifiant, que la peinture espagnole atteint l'originalité non par ses inventions, mais par ses élaborations. Étant un art d'« élaboration », l'art espagnol sera également un art où toute nouveauté sera soumise à une grille interprétative presque obligatoire. Passionnée et cérébrale en même temps, Ia peinture espagnole offre ainsi un terrain extrêmement riche pour des recherches concernant les données théoriques de la représentation.
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Seul végétal rescapé du bombardement d'Hiroshima, cet arbre sacré, vieux de 250 millions d'années est, dit on, un élixir de longue vie. Son destin hors normes questionne de nombreuses disciplines scientifiques : la botanique, pour son mode de reproduction (il pond des oeufs), la paléontologie pour sa vieillesse, la chimie et la médecine, car il a toujours fait partie de la thérapeutique chinoise, et même l'histoire de l'art et des religions.
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« Plus de cent ans que ça dure et que le tango à Paris n'est pas près d'être le dernier. [. .. ) Indémodable tango, infatigable face à face entre Paris et Buenos Aires qui compose avec le langage du Rio de la Plata et celui du lexique parisien (le lunfardo et Pargot), une poésie lettrée et populaire. Le tango et Paris : une passion avec ses aDersretours, ses ivresses et ses déceptions, ses complicités aussi : la rencontre entre deux cultures métissées douées d'une attirance fusionneUe. [. .. ))) France culture.
"Buenos Aires est l'épouse, Paris la maîtresse", disent les Argentins, depuis des générations. Une histoire d'amour s'est nouée entre ces deux villes un jour de 1906, grâce au tango. Cette musique, née dans les faubourgs de Buenos Aires à la fin du XIXème siècle et grandie dans ses maisons closes, atterrit à Paris comme une météorite. Son arrivée engendra cette mystérieuse complicité entre les deux cités jamais démentie depuis, et dans laquelle les poètes populaires argentins n'ont cessé de puiser leur inspiration.
Depuis lors, plus de quatre cents tangos évoquant Paris, ses quartiers, ses paysages, ses figures légendaires et ses mythes littéraires ont été écrits par des troubadours de Buenos Aires. La langue française et l'argot parisien ont pénétré les vers du "port européen le plus austral", avec la force du mot irremplaçable. Le lien entre les deux villes fut scellé par le créateur du tango chanté, Carlos Gardel. Né à Toulouse, il est devenu le porteno par excellence. Astor Piazzola, à partir de 1955, allait confirmer cette fusion.
Paris et Buenos Aires, le tango et Paris: une passion, avec ses allers-retours, ses ivresses et ses déceptions. C'est une histoire dans l'Histoire, scandée par les guerres, les coups d'Etat, les migrations entre les deux continents. C'est l'histoire d'un art, écrite sur un fond de bandonéon. Elle a commencé il y a un siècle. Elle dure encore. La thèse défendue par l'auteur est que c'est l'illusion complaisante d'une « philosophie chrétienne », soit de la soumission de la raison et de la nature à la foi, qui aurait permis la fabrication de cette légende des « racines » chrétiennes de l'Europe. Le fait de faire remonter « ce qu'on appelle Europe» aux doctrines de l'Eglise, c'est faire comme si les conciles avaient fondé l'Europe.
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Muddy Waters naît dans le Mississippi en 1915, au coeur du blues. Métayer bientôt guitariste et chanteur, dont l'influence est d'abord Son House, il part chercher fortune à Chicago en 1943, où sa rencontre avec d'autres musiciens, notamment Little Walter et Willie Dixon, et avec Chess, une jeune compagnie de disques, va donner à sa musique une couleur décisive. Il est ainsi à la charnière entre le blues du Sud et le blues de Chicago dont il est la représentation même. Cette musique électrique, populaire, vivante, mais quittée dans les années soixante par sa communauté d'origine, trouvera une résonance nouvelle en Europe, où la reprendront, entre autres, Eric Clapton et les Rolling Stones.
C'est cette aventure que retrace ce livre à travers la figure emblématique de Muddy Waters.
Francis Hofstein est psychanalyste et il a publié de nombreux ouvrages dans le domaine de la psychanalyse mais aussi du jazz, livres personnels, recueils collectifs, oeuvres en compagnies de peintres, de musiciens et d'écrivains, revues, dont, aux Éditions du Félin, L'Art du jazz.
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Odeurs et parfums en occident ; qui fait l'ange fait la bête
Brigitte Munier
- Felin
- Les Marches Du Temps
- 2 Mars 2017
- 9782866458553
L'importance des parfums et des odeurs est attestée dès l'âge de bronze en méditerranée orientale, de l'Egypte à la Mésopotamie où l'on trouve trace de l'utilisation d'aromate dans la fumigation pour honorer les dieux. Pourtant l'occident a vite méprisé l'odorat, à commencer par les philosophes grecs : Platon juge les plaisirs olfactifs d' « une qualité hédonique inférieure » et Aristote le qualifie de « sens intermédiaires ». Pendant plus de vingt-cinq siècles les odeurs sont reléguées au second plan alors que Kant fait encore de l'odorat « le dernier des sens de l'intime ». L'odorat était donc inférieur de tous les points de vue, cognitif, hédonique et social. Les sciences humaines, la médecine et les sciences exactes s'accordèrent à leur tour pour le concevoir telle une faculté peu développée et médiocrement utile que le progrès de la culture aurait fait régresser.
Les choses commencèrent pourtant à changer à partir des années 1970, Marcel Detienne avec Les Jardins d'Adonis, bientôt suivi par Alain Corbin et son fameux Le Miasme et la jonquille paru au début des années 80 inspirèrent de très nombreux essais et articles qui redorèrent l'image d'un sens jusque-là injustement ignoré. Des progrès considérable furent accomplis en neurobiologie et c'est finalement le prix Nobel de médecine récompensant le travail des américains Linda Buck et Richard Axel en 2004 qui entrainera l'incroyable essor de l'étude de l'olfaction. Longtemps perçu comme le reliquat de l'évolution, le parent pauvre des recherches scientifiques, l'odorat révèle aujourd'hui une richesse exceptionnelle et se prête désormais à des travaux féconds.
Dans son essai, Brigitte Munier nous propose une histoire occidentale de la sensibilité à l'odeur et aux parfums mêlée à l'intelligence de leur symbolisme. Le premier chapitre sera consacré au statut de l'aromate dans l'antiquité grecque et romaine, le second étudiera la place du parfum dans la Bible et sa place au moyen-âge, le chapitre III s'arrêtera sur les symboles, les images, la mémoire et le langage attaché au parfum jusqu'au chapitre IV et l'invention de la parfumerie de synthèse. Le chapitre V interrogera la façon dont l'imaginaire moderne du parfum puise à des mythes et des contes archaïques notamment à travers la publicité. L'étude du statut social de l'odeur intéressera le chapitre VI, le dernier chapitre sera lui consacré aux rêves et aux usages d'une osmologie pensée à l'ombre du troisième millénaire.
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Homo urbanus - essai sur lurbanisation du monde et des moeur
Thierry Paquot
- Felin
- 1 Mai 1990
- 9782866450632
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La bible de prague - reproduction en fac-simile de peintures
Thomas/Grosjean
- Felin
- 18 Octobre 1989
- 9782865940509
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Le visible, c'est ici - entre autres choses - une ville miniaturisée, des alphabets " forestiers " ou " architecturaux ", des sucres sculptés, une fête foraine, un rideau dans un tableau de Bonnard, la couleur grise, le corps tatoué d'une lady, des nourritures figurées par Claes Oldenburg, l'horizontale dans un dessin de Steinberg, les merveilleux nuages, un livre qui s'efface dès que vous l'ouvrez, un tableau de Fernand Léger, un autre de Jean Dubuffet.
Le visible donne à penser sur la nourriture, sur le vêtement, sur le voile et le dévoilement, sur la force du faible, sur le refus de l'emphase, sur l'énergie du timide, sur l'immense et le minuscule.
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Fontaine Wallace, colonne Morris, station Vélib', lampadaires et autres bancs, le mobilier urbain qui nous est si familier et dont la visibilité diffuse ne fait presque jamais question, a pourtant une histoire, celle des villes, une physionomie, celle du regard et une philosophie, celle de la perception. Agnès Levitte les convoque dans une nouvelle approche. Sa sensibilité de piétonne heureuse se promenant dans les rues le dispute à une théoricienne à la curiosité érudite sachant classer les concepts qui permettent de définir ce qui, au départ, relève de la flânerie.
Ainsi ce livre donne à voir le quotidien urbain dans toutes les dimensions du savoir, du sensible et du plaisir.
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Du musicien à l'écrivain, du poète au discographe, du peintre au philosophe, Francis Hofstein a réunit plus d'une vingtaine d'auteurs. Ensemble, ils tracent au jazz et à l'art de nouvelles pistes.
Avec plus de 200 illustrations, du plus futiles des objets à la plus grande des oeuvres d'art, affiches, pochettes, peintures, c'est presque à l'infini que se décline l'Art du Jazz.
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Esthétique des fluides ; sang, sperme et merde au XVII siècle
Frédéric Cousinié
- Felin
- Les Marches Du Temps
- 4 Novembre 2011
- 9782866457600
La représentation picturale des différents fluides corporels - larmes, sang, lait, ou encore bave, excréments, sperme ou sueur - paraît pouvoir réaliser l'exceptionnelle conjonction de l'objet visé par le projet mimétique et de la matière employée. Ce qui est représenté, l'est avec l'élément même de la représentation et exalte visuellement ce qui en est l'essence : la liquidité, la fluidité, l'écoulement.
Une telle conjonction semble devoir écarter non pas seulement la signifiance des fluides, guère interrogés par l'histoire de l'art, mais jusqu'à l'intermédiaire qui semble nécessaire à la réalisation de la représentation : l'artiste, son pinceau et son art, coupables de réintroduire la forme trop maîtrisée, la ligne trop arrêtée, la matière figée. C'est, anecdote célèbre et l'un des mythes fondateurs de la peinture occidentale, l'origine de la fameuse « écume » du chien haletant de Protogenes, ou celle des chevaux d'Apelle ou de Néalcès évoqués par Pline, fluide organique complexe et instable dont l'impossible représentation fut finalement réalisée non par les moyens communs de l'art et l'intentionnalité usuelle de l'artiste mais par le « hasard » et la « fortune » du jet furieux d'une éponge, qui peint et dépeint simultanément, sur la peinture imparfaite : « C'est ainsi que, dans cette peinture, la chance produisit l'effet de la nature ».
Ce défi représentatif est à nouveau relevé au XVIIe siècle par trois peintres qui s'illustrèrent alors par leur maîtrise de la peinture religieuse, de la peinture mythologique et du paysage : Philippe de Champaigne, Jacques Blanchard, et Claude Le Lorrain. Dans leurs oeuvres, la représentation des fluides, où s'origine toute une esthétique de la fluidité, de la liquidité, de l'écume, de la plasticité et de nos modernes « flux », convoquera simultanément la spiritualité, la mystique, l'érotique et la politique du Grand Siècle.
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Où le jazz se fait peinture et publicité, court les siècles et l'espace, chante les images et les mots, conte ses villes et ses inventeurs, fête la vie, l'amitié et le don.