Folio
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Voici un texte qui, par la controverse qu'il suscita dès sa parution chez les historiens, eut le mérite essentiel de contraindre ceux-ci à entreprendre des recherches nouvelles sur le génocide des Juifs par les nazis.En effet, le reportage d'Hannah Arendt, envoyée spéciale du New Yorker au procès de Jérusalem, philosophe américaine d'origine juive allemande, auteur d'un ouvrage célèbre sur les origines du totalitarisme, fit scandale à New York et à Londres, en Allemagne comme en Israël.Dans son procès du procès, l'auteur - qui ne fait siens ni tous les motifs de l'accusation ni tous les attendus du jugement - est entraîné d'abord à faire apparaître un nouvel Eichmann, d'autant plus inquiétant qu'il est plus «banal» ; puis à reconsidérer tout l'historique des conditions dans lesquelles furent exterminés des millions de Juifs. Et à mettre en cause les coopérations, voire les «complicités», que le lieutenant-colonel S.S. a trouvées dans toutes les couches de la population allemande, dans la plupart des pays occupés, et surtout jusqu'au sein des communautés juives et auprès des dirigeants de leurs organisations.La personnalité de l'auteur, la controverse qu'elle a partout suscitée et qu'analyse Michelle-Irène Brudny-de Launay dans sa présentation, contribuent à faire de ce livre brillant un témoignage que l'on ne peut ignorer sur une des énigmes majeures du monde contemporain.
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L'étrange défaite ; témoignage écrit en 1940
Marc Bloch, Hoffmann
- Folio
- Folio Histoire
- 20 Avril 1990
- 9782070325696
«Ces pages seront-elles jamais publiées? Je ne sais. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude:combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s'ouvriront; les brumes, qu'autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l'ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu; et peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s'ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l'an 1940.»Marc Bloch
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Mémoires d´une féministe intégrale
Madeleine Pelletier
- Folio
- Folio Histoire
- 7 Mars 2024
- 9782073056665
La doctoresse Pelletier (1874-1939) fut d'abord une féministe des plus radicales. Elle porta ce combat dans les partis de gauche, dans la franc-maçonnerie, et partout où elle put dans le débat public. Première femme admise à passer le concours des asiles d'aliénés, elle empoigna les enjeux de l'affranchissement des femmes à la lumière de sa culture scientifique, de sa pratique de la médecine et de sa grille d'analyse matérialiste. Se sentant née «trop tôt», elle batailla en première ligne, sans troupes mais pas sans courage. Elle voulait une égalité absolue, par la voie d'une virilisation des femmes que réprouvaient les féministes, trop timorées à son goût. Elle défendait la virginité militante comme moyen de résistance au patriarcat. Les antiféministes en firent une cible privilégiée. Elle paya par l'internement à l'asile son engagement concret pour la liberté de l'avortement. On la découvre ici sous un angle autobiographique pensé pour la transmission car, pour elle, «le privé est politique». Spécialiste de l'histoire des féminismes, Christine Bard partage et éclaire la transcription des manuscrits inédits de cette féministe toujours critique qui ne renonça jamais à changer le monde.
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Alésia : 27 septembre 52 av. J.-C.
Jean-Louis Brunaux
- Folio
- Folio Histoire
- 10 Octobre 2024
- 9782072979705
Ce fut une formidable bataille et une terrible défaite. Après de longues semaines de siège et de famine, Alésia finit par tomber : les armées gauloises cèdent aux légions romaines et leur chef, Vercingétorix, se livre à César. C'est là, sur le mont Auxois, que s'achève l'indépendance gauloise. Et pourtant, l'événement n'aura cessé de résonner dans notre mémoire ; pendant des siècles on le célébrait comme l'origine d'une civilisation gallo-romaine enfin pacifiée. Ce livre propose de la retrouver pour en interroger à nouveau le sens et la portée. La déroute des Gaulois n'avait rien de prévisible ; Vercingétorix disposait de redoutables moyens militaires ; il commandait des forces considérables venues de toutes les contrées de la Gaule : sa stratégie ingénieuse aurait pu permettre d'emporter la victoire. Seulement, ses pouvoirs politiques étaient limités et ses troupes trop désorganisées, et mal entraînées, pour mettre en oeuvre son plan : surtout, l'immense «armée de secours» qu'il avait réunie à Alésia disparut corps et biens à l'heure décisive de la bataille : le génie diplomatique de Jules César y était pour beaucoup. Si ce moment demeure une journée qui aura fait la France, écrit Jean-Louis Brunaux, c'est moins à Alésia même qu'il faut en chercher la raison que, bien en amont, dans l'histoire longue de la Gaule, de sa civilisation, de ses institutions, de ses moeurs politiques : elles seules peuvent faire comprendre comment tout un élan «national» a pu assembler la plupart des peuples de l'ancienne Gaule pour affronter les Romains. Alésia est ce miroir qui laisse entrevoir l'unité longtemps méconnue des nations gauloises.
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Figures du Palestinien : Identité des origines, identité de devenir
Elias Sanbar
- Folio
- Folio Histoire
- 28 Mars 2024
- 9782073070913
Cet ouvrage part du principe que les identités nationales sont toujours en devenir, distinctes en cela de celles fondées sur leurs seules origines. Ainsi approchée, toute identité nationale requiert de montrer comment nos racines sont en réalité devant nous, que nous sommes qui nous devenons. Ni chronique du conflit palestino-israélien, ni histoire séculaire de chaque camp, Figures du Palestinien propose, grâce à une approche d'anthropologie historique, des clés pour comprendre l'identité palestinienne, ici abordée comme un cas d'école. Partie du temps de l'Empire ottoman, la première figure du Palestinien renvoie aux Gens de la Terre sainte : ils se définissent par le pays où coexistent communautés et religions, et dont les paysages sont marqués par la fusion des lieux de culte et de pèlerinage des monothéismes. La deuxième figure est celle des Arabes de Palestine : du temps du mandat britannique, lorsque se bâtit le «Foyer» sioniste, ils sont pris dans la double tourmente des colonialismes britannique et juif, et deviennent, malgré résistance et révoltes, des étrangers sur leur propre terre. La troisième, enfin, est celle de l'Absent ou du Palestinien invisible : après l'expulsion de 1948, alors que le nouvel État d'Israël efface ou modifie progressivement toponymie et topographie, ils cultivent, parqués dans les camps de réfugiés, la mémoire des lieux et nourrissent l'idée du retour sur leur terre... La question essentielle n'est donc pas «d'où sommes-nous ?» mais «où allons-nous ?».
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Changer la vie ? Le temps du socialisme en Europe de 1875 à nos jours
Gilles Vergnon
- Folio
- Folio Histoire
- 6 Juin 2024
- 9782073016690
Changer la vie désigna en 1977, après le titre de son programme en 1972, l'hymne du Parti socialiste français sur une musique du compositeur grec Mikis Theodorakis, à un moment où toutes les espérances semblaient s'ouvrir pour le socialisme européen. Les choses ont bien changé depuis et présenter une histoire du socialisme et des social-démocraties relève de la cartographie de ce qu'on pourrait appeler un « continent englouti »...Le socialisme est un mouvement européen à la différence de son « frère ennemi » communiste qui se déploya à l'échelle mondiale, comme en témoigne toujours la présence au pouvoir de partis issus de la matrice « stalino-soviétique » en Asie et à Cuba. Mais comment le définir de la manière la plus simple et précise possible : une doctrine ? une tendance partisane ? Et qu'est-ce qui différencie le « socialisme » de la « social-démocratie » ? La présente étude, qui couvre la période de 1875 à nos jours, retrace la transformation du socialisme à l'épreuve du réel pour devenir successivement un acteur gouvernemental, puis un acteur essentiel de la construction européenne.
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La saga des intellectuels français Tome 1 : À l'épreuve de l'histoire (1944-1968)
François Dosse
- Folio
- Folio Histoire
- 11 Janvier 2024
- 9782073039644
Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin. Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XX? siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure. Ce premier volume, 1944-1968, couvre les années Sartre et Beauvoir et leurs contestations, les rapports contrastés avec le communisme, le choc de 1956, la guerre d'Algérie, les débuts du tiers-mondisme, l'irruption du moment gaullien et sa contestation : un temps dominé par l'épreuve de l'histoire, l'influence du communisme et la progressive désillusion qui a suivi. Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan.
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La saga des intellectuels français Tome 2 : L'avenir en miettes (1968-1989)
François Dosse
- Folio
- Folio Histoire
- 11 Janvier 2024
- 9782073039699
Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin. Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XX? siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure. Ce second volume, 1968-1989, va de l'utopie gauchiste, de Soljenitsyne et du combat contre le totalitarisme à la «nouvelle philosophie», l'avènement d'une conscience écologique, la désorientation des années 80 : un temps marqué par la crise de l'avenir et qui voit s'installer l'hégémonie des sciences humaines. Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan.
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En attendant la victoire : Message à De Gaulle et à la France libre
Collectif
- Folio
- Folio Histoire
- 4 Avril 2024
- 9782073056719
Diriger depuis Londres le combat de la France Libre, organiser la France combattante et s'imposer aux Alliés, n'a pas éloigné le général de Gaulle de la connaissance de la France captive. En témoignent les messages qu'on lui envoie et que les archives ont conservés. Engagements de militaires refusant la défaite, admiration d'anonymes prêts à prendre les armes, missives de résistants exposant les difficultés, parfois inextricables, pour structurer les réseaux et unifier les mouvements, avec des moyens toujours insuffisants, et jusqu'au sacrifice ultime pour que vive la France de demain... L'occupant nazi et le régime de Vichy se dévoilent dans la terreur et la répression qui les caractérisent (le massacre d'Oradour-sur-Glane raconté par un témoin), avec leur politique d'extermination des Juifs et l'efficacité meurtrière de la Milice. Avec des textes de Geneviève de Gaulle, Sartre, Camus, Jean Moulin, Simone Weil, Jean Zay, Léon Blum ou encore l'Abbé Pierre, ainsi que de citoyens inconnus.
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De la démocratie en Amérique Tome 1 ; les grands thèmes
Alexis de Tocqueville
- Folio
- Folio Histoire
- 23 Mai 1986
- 9782070323548
Quatrième de couverture Tout dans l'oeuvre de Tocqueville se rattache plus ou moins directement à un problème unique : dans les sociétés occidentales entraînées par un processus providentiel de démocratisation, la liberté de chaque homme pourra-t-elle subsister ? Si l'idée centrale est une, les périls dénoncés sont multiples, et depuis 1930 les commentateurs ont mis l'accent sur tel aspect ou tel autre. D'abord, au temps des fascismes occidentaux, ils ont valorisé le refus du totalitarisme, sacrifice de la liberté à un égalitarisme brutal. Depuis la chute de ces régimes, ils ont paraphrasé la vision de Tocqueville des périls insidieux d'une société de consommation qui invite chaque citoyen à se retirer dans le confort d'une vie privée dépourvue de toute solidarité ; et ils ont mis en valeur les pages où Tocqueville montre le danger corrélatif de la substitution aux décisions librement discutées, d'un bureaucratisme tout-puissant et stérile. Tocqueville, observant l'enfance des démocraties modernes, y avait diagnostiqué les germes de maux qui se sont développés avec leur croissance.
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Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat .Le mystère « Louise Michel » a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la « vie » de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours.
Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle-Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d'art et de science, enthousiaste de la nature... On découvre aussi la Louise Michel qui pense, qui parle et qui écrit, la plume acérée, la sensibilité à vif, la conscience intrépide.
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«Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste» avait coutume de répéter Leo Castelli. Il a régné sur l'art contemporain international pendant plus de quarante ans, au point d'en changer toutes les règles. Après avoir vécu dans de grandes villes d'Europe (Trieste, Vienne, Milan, Budapest, Bucarest et Paris), aux prises avec les convulsions historiques du siècle, ce grand bourgeois dilettante rejoint les États-Unis en 1941, où il ouvre sa propre galerie à New York, en 1957, à l'âge de cinquante ans. Fasciné par les artistes, ses «héros», il découvre les grands Américains des sixties (Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, James Rosenquist), et les mouvements esthétiques (le Pop Art, l'art minimal, l'art conceptuel), qu'il insère dans le cours de l'histoire de l'art. Organisée à l'européenne et gérée à l'américaine, la galerie Castelli invente la première forme de globalisation du marché de l'art et devient une institution incontournable. En quelques années, le galeriste transforme le statut de l'artiste aux États-Unis, assurant à l'art américain, pendant près de quatre décennies, une absolue hégémonie sur la scène internationale. Les consécrations à la Biennale de Venise pour Robert Rauschenberg en 1964, et Jasper Johns en 1988, sont de nouveaux coups de maître pour Castelli, jusqu'à ce que le marché de l'art américain s'emballe dans la fièvre de la montée des prix. Pourtant, derrière la personnalité d'un personnage érudit, affable et médiatique, se cache une histoire beaucoup plus complexe et mystérieuse qu'il ne le laissait paraître. Grâce à de nombreux entretiens réalisés dans le monde entier et à des documents d'archives inédits, Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et auteur de «Un jour ils auront des peintres», nous transporte d'Italie en Hongrie, en Roumanie, en France et aux États-Unis, pour raconter la passionnante trajectoire du galeriste, découvrant que sa fonction ressemblait étrangement à celle de ses propres ancêtres, et de ces agents qui travaillaient auprès des Médicis, dans la Toscane de la Renaissance.
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«Dans un récit entraînant et magistral, Peter Burke relie la naissance de l'histoire culturelle à la grande tradition germanophone, qui court de Jacob Burckhardt à Aby Warburg en passant par Johan Huizinga. Il retrace ensuite les débats suscités par la notion de culture dans les milieux marxistes orthodoxes et hétérodoxes anglais (via Eric J. Hobsbawm et Edward P. Thomson), explore la controverse européenne autour de la notion de "culture populaire", détaille les tensions occasionnées avec l'histoire sociale et économique traditionnelle, avant que naissent les jeux d'échelles de la microstoria. Il souligne aussi la façon dont l'histoire culturelle s'est nourrie de certains grands théoriciens (Bakhtine, Foucault, Elias, Bourdieu, Goffman, Certeau, etc.), puis rappelle la manière dont elle fut fécondée par l'anthropologie culturelle américaine (Clifford Geertz et Marshall Sahlins) et dont elle fut portée, enfin, par l'avènement du constructivisme en philosophie. Une fois le livre refermé, une fois ces constellations intellectuelles mieux repérées, l'histoire culturelle nous paraît soudain plus vaste et plus riche encore que nous ne l'avions imaginé au départ.» Hervé Mazurel
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Les cathédrales dans le monde : Entre religion, nation et pouvoir
Mathieu Lours
- Folio
- Folio Histoire
- 25 Janvier 2024
- 9782072943287
Que représentent les cathédrales dans le monde d'aujourd'hui ? Quel est le rôle de ces édifices dans une Europe occidentale où la pratique religieuse s'amenuise ? Que penser de l'intense activité de construction de cathédrales dans le monde orthodoxe, en particulier en Russie ? Des monuments oecuméniques, comme il s'en érige aujourd'hui sur le continent africain, peuvent-ils aider à bâtir des identités nationales ? Impossible de répondre à ces questions sans recourir à une histoire mondiale et au long cours des cathédrales. Une histoire religieuse, mais aussi géopolitique. Fondées entre le IV? et le V? siècle dans des diocèses catholiques hérités des cités antiques, les cathédrales ont été convoitées par des pouvoirs nationaux. Si elles restent la manifestation de l'influence d'une Église sur un territoire, avec la mondialisation, elles ont prouvé leur caractère universel. Amorcée au XIX? siècle, une révolution patrimoniale s'opère, mise en évidence par le terrible incendie de Notre-Dame de Paris en 2019 et l'importance des dons récoltés pour sa reconstruction : la cathédrale s'impose alors comme un objet culturel mondial, une icône touristique et médiatique.
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1559-1629 : les guerres de religion
Nicolas Le Roux
- Folio
- Folio Histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799181
1559-1629 est une séquence dramatique pour le royaume de France, profondément divisé par la question religieuse. Les protestants constituent environ 10% de la population française au début des années 1560. Les monarques sont de jeunes hommes incapables de gouverner par eux-mêmes ou des princes déconsidérés aux yeux de leurs sujets. En dépit des efforts de Catherine de Médicis et du chancelier Michel de L'Hospital, qui accordent aux protestants la liberté de culte, le royaume sombre dans le chaos:exactions et batailles se succèdent et les violences culminent en 1572 avec la Saint-Barthélemy. On assiste même à deux régicides (Henri III en 1589 et Henri IV en 1610).Temps de crise sans précédent, les guerres de Religion constituent le creuset de la monarchie absolue d'Ancien Régime. Henri IV parvient à reconstituer l'unité du royaume autour de l'idéal d'obéissance à la figure royale et son fils Louis XIII bénéficie de ses succès pour achever de créer une monarchie puissante capable de s'imposer sur la scène européenne.
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De la démocratie en Amérique Tome 2 ; les grands thèmes
Alexis de Tocqueville
- Folio
- Folio Histoire
- 23 Mai 1986
- 9782070323647
Tout dans l'oeuvre de Tocqueville se rattache plus ou moins directement à un problème unique : dans les sociétés occidentales entraînées par un processus providentiel de démocratisation, la liberté de chaque homme pourra-t-elle subsister ? Si l'idée centrale est une, les périls sont multiples, et depuis 1930 les commentateurs ont mis l'accent sur tel aspect ou tel autre. D'abord, au temps des fascismes occidentaux, ils ont valorisé le refus du totalitarisme, sacrifice de la liberté à un égalitarisme brutal. Depuis la chute de ces régimes, ils ont paraphrasé la vision de Tocqueville des périls insidieux d'une société de consommation qui invite chaque citoyen à se retirer dans le confort d'une vie privée dépourvue de toute solidarité ; et ils ont mis en valeur les pages où Tocqueville montre le danger corrélatif de la substitution aux décisions librement discutées, d'un bureaucratisme tout-puissant et stérile. Tocqueville, observant l'enfance des démocraties modernes, y avait diagnostiqué les germes de maux qui se sont développés avec leur croissance.
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Né Marcus Rotkovitch à Dvinsk dans l'Empire russe, Mark Rothko (1903-1970) émigre à l'âge de dix ans aux États-Unis. Il emporte avec lui son éducation talmudique ainsi que les souvenirs des pogroms et des persécutions de son enfance. Mais l'expérience du déracinement ou les stigmatisations contre lesquelles il dut naviguer dans son pays d'accueil deviennent les moteurs de la subversion esthétique portée dans ses tableaux : dès 1950, il est célébré comme un pionnier de l'abstraction. Mais l'artiste poursuit sa recherche : la Rothko Chapel, inaugurée en 1971 à Houston (Texas) et conçue comme lieu de méditation en prise sur les débats politiques de son temps, reste sans doute son oeuvre la plus aboutie. En nouant des alliances créatives avec artistes, mécènes et commissaires ayant l'immigration en partage, Rothko creuse un sillon cosmopolite dans les États-Unis des sixties aux prises avec leurs propres démons. Annie Cohen-Solal nous donne à voir ici toutes les facettes de cet artiste majeur du XX? siècle qui fut aussi un intellectuel engagé, passionné par la transmission, et dont la dimension spirituelle reste ancrée dans la richesse de sa propre histoire.
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La France des Lumières (1715-1789)
Pierre-yves Beaurepaire
- Folio
- Folio Histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799280
De la mort de Louis XIV à la convocation des États généraux, la France des Lumières est un laboratoire où des administrateurs dévoués au roi comme à l'État inaugurent des chantiers aussi ambitieux que risqués, de la refonte fiscale à la réorganisation de la monarchie administrative. Les gens de lettres animent l'espace public et bousculent les frontières du secret du roi. Jamais un appareil d'État n'a reçu autant de projets de réformes. Pourtant, lorsqu'il s'agit de passer de l'expérimentation à l'application, roi et ministres hésitent et souvent trébuchent.Louis XV rompt avec la représentation traditionnelle du souverain de guerre pour se poser en roi de paix et en roi citoyen, serviteur du bien public, rendant perceptible le processus de désacralisation de l'autorité monarchique. Mais la croissance économique inégalement répartie met la société sous tension. Hors des frontières nationales, l'heure est aux expériences audacieuses, de l'alliance franco-anglaise défendue par le régent Philippe d'Orléans à l'intervention armée aux côtés des Insurgents américains en lutte contre leur souverain.
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La France du temps présent (1945-2005)
Michelle Zancarini-Fournel, Christian Delacroix
- Folio
- Folio Histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799587
Après la Seconde Guerre mondiale, la France retrouve une croissance exceptionnelle bien qu'inégalement partagée. La figure du général de Gaulle, le sauveur de 1940, incarnant à partir de 1958 la grandeur de la nation, l'indépendance nationale et la modernité économique, occulte le recul de la France devenue, avec la fin de son empire colonial, une puissance moyenne. En dépit de la construction européenne, la crise profonde de 1968 inaugure une grande transformation et débouche sur une crise économique et sociale, crise d'adaptation du capitalisme. Malgré les prouesses technologiques et les réussites de tous ordres, malgré l'élévation du niveau d'instruction, la société française du début du XXI? siècle voit se creuser les inégalités et s'effriter le modèle républicain et le système de protection sociale hérités de la Résistance et de la Libération.Les événements doivent se lire dans l'épaisseur de l'histoire, celle du passé en prenant en compte le point de vue des contemporains et celle du devenir de l'événement, avec, au présent, ses traces dans les mémoires, les représentations collectives et les modalités d'action.
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La Terre plate : Généalogie d'une idée fausse
Sylvie Nony, Violaine Giacomotto-Charra
- Folio
- Folio Histoire
- 7 Septembre 2023
- 9782073010186
Cela reste un lieu commun de penser que le Moyen Âge a cru en une Terre plate, par ignorance scientifique autant que par coercition religieuse. Il aurait fallu attendre les navigateurs, Colomb ou Magellan, ou encore les astronomes modernes, Copernic ou Galilée, pour que les ténèbres se dissipent et qu'enfin la Terre devînt ronde. Or, de l'Antiquité grecque à la Renaissance européenne, on n'a pratiquement jamais défendu et encore moins enseigné, en Occident, l'idée que la Terre était plate. Violaine Giacomotto-Charra et Sylvie Nony s'attachent ici à retracer l'histoire de cette idée fausse et à essayer d'en comprendre la genèse. Elles nous proposent dans une première partie de lire avec elles les sources antiques, les Pères de l'Église mais aussi et surtout les manuels et encyclopédies rédigés tout au long du Moyen Âge et à la Renaissance et utilisés pour l'enseignement dans les écoles cathédrales puis dans les universités à partir du XIII? siècle. Une seconde partie est consacrée à l'étude du mythe lui-même et s'interroge sur sa généalogie - sa genèse et son histoire - pour éclairer les causes de sa survie. Pourquoi, contre l'évidence même, continue-t-on d'affirmer que pour le Moyen Âge la Terre était plate ?
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Ce livre efface la coupure aussi traditionnelle qu'arbitraire entre le Moyen Âge et l'époque moderne. C'est toute cette période, de Charles VII à Henri II, qui est placée sous le signe «des» Renaissances. La fin de la guerre de Cent Ans et des grandes crises socio-économiques, au milieu du XV? siècle, est effectivement le point de départ d'un renouveau général, des hommes, des échanges, des richesses... La période 1453-1559 est alors entraînée dans un mouvement de floraison, de dynamisme et de créativité en de multiples domaines; c'est ce siècle effervescent qui, en définitive, correspond bien à l'appellation de «beau XVI? siècle».Il s'agit bien ici d'un «certain regard» sur le temps des Renaissances. La dialectique du changement (emblématique des représentations sur la période) et des continuités suppose d'évaluer avec justesse l'ampleur des mutations. Elle nourrit le débat, déjà ancien, sur la «modernité» de la Renaissance:s'agit-il de l'enfantement d'un monde nouveau ou du point d'aboutissement d'un certain rapport au monde, issu des derniers siècles médiévaux? Cette interrogation permet de tisser la trame qui sépare ce temps lumineux des Renaissances des ténèbres des guerres de Religion...
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Les grandes guerres (1914-1945)
Nicolas Beaupré
- Folio
- Folio Histoire De France
- 26 Septembre 2019
- 9782072799532
Le grand basculement de l'été 1914, les horreurs des tranchées et le «front de l'arrière» font comprendre le processus qui conduit à un conflit inédit par son ampleur et sa brutalité : une guerre totale. En 1918, la France émerge, victorieuse mais «malade de la guerre» : profondément affectées, jusque dans leurs structures, l'économie et la démographie ne peuvent être «réparées» aussi rapidement qu'un pont ou une route. La démobilisation culturelle et le retour à la mobilisation politique se déroulent dans une atmosphère de tensions et de modernisation artistique. Alors que la France abandonne, en partie à regret, une politique de puissance en Europe, elle l'exprime avec force sur le terrain colonial. Avant que tout ne retombe dans des crises multiples pour aboutir à la catastrophe de mai-juin 1940 et, avec elle, à la mise à mort des principes républicains. Pour restituer ce «passé qui ne passe pas», Nicolas Beaupré a su trouver la bonne distance entre passion et parti pris pour rendre intelligibles les enjeux d'une des périodes les plus dramatiques et controversées de l'histoire de France.
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Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il «signalé comme anarchiste» à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période de près de dix ans ? D'où vient l'absence quasi totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ?Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso, un «étranger» en France, a paradoxalement été négligée.Cet angle inédit permet à Annie Cohen-Solal de nous entraîner dans une enquête stupéfiante sur les pas d'Un étranger nommé Picasso, artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions.
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L'âge d'or capétien (1180-1328)
Jean-christophe Cassard
- Folio
- Folio Histoire
- 18 Novembre 2021
- 9782072798986
Le long XIII? siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne, qui compte des personnalités fortes:Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Il bénéficie d'une dynamique agricole soutenue et d'une révolution technique, qui s'exprime notamment dans l'érection des cathédrales.La prospérité - relative - des campagnes permet aussi l'essor des échanges et des villes. Littérature courtoise et naturalisme gothique témoignent d'une certaine douceur de vivre.La monarchie construit progressivement un territoire et un État, dont la nouvelle doctrine s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la suzeraineté. Le pouvoir capétien trouve l'un de ses fondements dans l'alliance étroite du trône et de l'autel, même si cela ne va pas sans tensions avec la papauté. Après 1270, la crise du système féodal provoque difficultés, famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires de la grande crise du XIV? siècle. Le pouvoir monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met alors en place un binôme caractéristique du futur État moderne:guerre et fiscalité.Le contexte des temps, positif ou négatif, réinterprété à la lumière des recherches récentes, plonge le lecteur dans un des «grands siècles» de l'histoire de France.